LES FREINS A L’AGRICULTURE PRODUCTIVE
La productivité agricole, mesurée par la production de chaque travailleur, est particulièrement fragilisée par une mauvaise gestion des ressources naturelles et une mauvaise performance environnementale.

La productivité agricole, mesurée par la production de chaque travailleur, est particulièrement fragilisée par une mauvaise gestion des ressources naturelles et une mauvaise performance environnementale. C’est l’une des recommandations du rapport 2020 du Cnuced qui renseigne qu’il incombe aux exploitants miniers tant nationaux qu’internationaux de dégager suffisamment de ressources financières pour restaurer les terres endommagées par les activités minières.
Le rapport 2020 de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) portant sur les flux financiers illicites et le développement de l’Afrique indique que la faible productivité du secteur agricole en Afrique est un obstacle majeur à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à l’égalité des sexes.
Le rapport déduit que les agricultrices sont en moyenne moins productives que les agriculteurs ce, en raison de leur accès plus limité au financement et aux intrants agricoles. Conséquence, les difficultés d’accès des agriculteurs aux terres et au capital comptent parmi les principaux «freins au passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture plus productive», soutiennent les experts du commerce.
L’étude montre également que les pays à flux financiers illicites (Ffi) élevés atteignent seulement un tiers des niveaux de productivité agricole des pays à flux financiers illicites faibles. Parmi les facteurs influant sur la durabilité environnementale et l’accès aux capitaux, on peut citer entre autres la mauvaise gestion des activités extractives, conjuguée à des normes environnementales peu strictes.
Sur la base de données recueillies auprès des ménages, une étude réalisée en 2016 montre qu’«au Ghana, l’exploitation de l’or à grande échelle avait réduit la productivité agricole de 40 % dans les zones situées à proximité d’une mine». Selon l’étude, cette baisse est essentiellement due à l’«aggravation de la pollution et non à un manque d’intrants».
Il existe une corrélation entre les répercussions négatives de la sous-facturation des exportations dans les industries extractives sur la productivité agricole et la dépendance à l’égard des ressources de manière générale. Certaines externalités négatives des activités extractives, telles que «la concurrence pour l’utilisation des terres, l’évolution des prix des terrains et l’expropriation, peuvent peser sur la productivité agricole. Elles pourraient également entraîner une détérioration de la paix et de la sécurité», souligne le rapport.
Selon toujours les experts, le manque d’investissements et de ressources financières peut réduire les ressources disponibles pour des activités agricoles. L’incapacité d’obtenir les financements nécessaires pour accroître la productivité ou innover est un obstacle majeur à la croissance des petits exploitants agricoles.
Il en ressort également que les sorties de capitaux sont susceptibles d’entraîner la dépréciation des monnaies locales, en augmentant encore les prix relatifs des importations. De ce fait, relèvent les experts «le volume des importations d’engrais, facteur important d’accroissement de la productivité, est relativement faible». Il pourrait aussi s’agir d’«une conséquence de l’augmentation des prix internationaux des engrais».