LES GRANDS PROJETS DE L’ETAT SERONT FINANCES PAR LES MARCHES FINANCIERS
La doctrine de l’Etat, c’est de ne jamais emprunter pour des dépenses de fonctionnement. Elle a été défendue une nouvelle fois par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo

Les grands projets d’infrastructures de l’Etat seront financés par les marchés financiers internationaux. Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, qui s’expliquait en plénière devant les députés lors du vote du budget du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération a indiqué que c’est une option de l’Etat. Il a aussi rassuré sur la viabilité de la dette nationale qui serait « sous contrôle ».
La doctrine de l’Etat, c’est de ne jamais emprunter pour des dépenses de fonctionnement. Elle a été défendue une nouvelle fois par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, lors du vote du budget du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération lundi dernier. « On va continuer à aller sur le marché financier international. Le Sénégal n’allait jamais emprunter pour des dépenses de fonctionnement ».
C’est la réponse que le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a servie à un député qui l’interpellait sur la dette publique de notre pays. Le Sénégal a opté résolument pour le financement de ses grands projets d’infrastructures par le recours aux marchés financiers qui garantissent des ressources longues avec des taux intéressants pour pouvoir rentabiliser de tels investissements. Depuis que le président Macky Sall est aux affaires, c’està-dire de 2012 à nos jours, les gouvernements successifs se sont rendus sur les marchés financiers à cinq reprises pour des levées de fonds, a rappelé le grand argentier de l’Etat. Ces interventions se bonifient à chaque sortie, notamment avec des baisses sur le taux d’intérêt et sur la maturité.
Abdoulaye Daouda Diallo a démontré l’énorme écart en termes de taux d’intérêts et de maturités entre le premier Eurobond réalisé sous le magistère du président Abdoulaye Wade, et les Eurobonds levés sous Macky Sall. Pour dire qu’en négociant mieux et aussi avec une situation financière plus saine, l’actuel régime a obtenu une réduction significative des taux d’intérêts. Et donc engrangé des gains importants. En effet, pour le premier EuroBond, en 2009 et sur une maturité de 5 ans, le taux était de 9,25 %. Ensuite le Sénégal est passé à des taux de 6,5 voire 4,75 %, avec des maturités situées entre 16 et 30 ans ! Mieux, les montants levés sont passés de 200 millions de dollars à plus d’un milliard. Des performances qui ont permis d’obtenir de bons résultats dans le cadre de la stratégie de gestion de l’endettement de notre pays. Un endettement qui est « encore supportable » selon Abdoulaye Daouda Diallo.
Mieux, il assure qu’il reste encore au Sénégal de la marge pour s’endetter. Ce même si le gouvernement prend en charge, a-t-il rappelé, l’endettement de certaines grandes entreprises nationales. C’est ce qui gonfle le taux d’endettement qui se situe actuellement à 66,4%du Produit intérieur brut. Mais en réalité, le taux d’endettement du Sénégal se situerait aux environs de 64% du produit intérieur brut, autrement dit à 6 points de pourcentage du plafond communautaire fixé à 70 %. Cette situation va se stabiliser avec un retour à des taux d’endettement plus faibles, d’après le ministre des Finances et du Budget. Il a annoncé un taux d’endettement de 56 % en 2022, lequel baissera d’un point en 2023 à 55 % d’après lui.
Devant les députés, Abdoulaye Daouda Diallo s’est dit d’avis que, malgré cet endettement assez lourd, le Sénégal veillera toujours à respecter ses engagements, notamment par rapport au service de la dette. Le ministre des Finances et du Budget a conclu en indiquant que les recettes de l’Etat sont suffisantes pour couvrir les salaires des agents de l’Etat, le service de la dette et les dépenses de fonctionnement. Pour le reste, pour la réalisation d’infrastructures, eh bien l’Etat fait appel aux marchés financiers !