LES TRANSPORTEURS MAINTIENNENT LEUR MOT D’ORDRE DE GREVE
En mouvement d’humeur depuis le 25 décembre, les transporteurs ne comptent pas lever leur mot d’ordre de grève. Ils l’ont fait savoir hier au sortir de leur rencontre avec la tutelle.

En mouvement d’humeur depuis le 25 décembre, les transporteurs ne comptent pas lever leur mot d’ordre de grève. Ils l’ont fait savoir hier au sortir de leur rencontre avec la tutelle.
Les usagers, qui s’attendaient à une issue heureuse après la rencontre entre l’intersyndicale des transporteurs et leur ministère de tutelle, devront prendre leur mal en patience. En effet, la montagne a accouché d’une souris ! Les négociations entre les deux parties n’ont pas donné les résultats escomptés. «Allez travailler ! Levez votre mot d’ordre ! Vous verrez des résultats sous peu de temps. Ce sont ces genres de discours répétés que l’on nous sert à chaque fois qu’il y a des rencontres», a déclaré, amer, Gora Khouma face à la presse.
Le syndicaliste fustige ainsi ces propos du secrétaire général du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Aubin Jules Marcel Sagna. Non satisfaits des propositions de Monsieur Sagna, Gora Khouma et ses camarades ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de grève jusqu’à satisfaction totale de l’ensemble de leurs revendications, après une concertation avec la base. Leurs doléances sont relatives entre autres à la réduction des postes de contrôle, au paiement à la charge à l’essieu et au contrôle de la municipalité.
Souhaitant la baisse du nombre de postes de contrôle, Gora Khouma considère que le ministère des Infrastructures prévoit le contraire. «Qui dit renforcement n’envisage pas de réduire les postes», peste le syndicaliste. L’autre point qui a tiré en longueur lors des pourparlers porte sur le contrôle à la charge de l’essieu.
En effet, tout gros-porteur qui dépasse 30 tonnes doit payer la somme de 2000 FCFA avant de passer. Mais les transporteurs ont toujours fustigé cela en accusant la société Afrique pesage d’arnaque. «Au Sénégal, tous les camions s’acquittent de la somme de 2000 FCFA même si au pesage, ils font moins de 30 tonnes alors qu’à l’époque, si on ne dépasse pas les 30 tonnes, on ne paie pas», explique Mamadou Ndiaye, secrétaire général de l’intersyndicale.
Il se désole par ailleurs de l’attitude des dirigeants du ministère des Transports qui ont décidé de maintenir cette somme que les transporteurs versent sans aucune raison à Afrique pesage. Pour lui, c’est à cause de ces tracasseries routières que l’intersyndicale était allée en grève le 25 dernier. Et malgré l’alerte, les transporteurs continuent de subir sans cesse des rackets de la part des gendarmes, policiers et douaniers. «Pis, nous n’avons pas de parking. Les maires prennent des décrets pour interdire le stationnement des gros-porteurs. Ce qui est anormal dans un Etat de droit tel que le Sénégal. Avec l’Acte 3, on pensait que les problèmes des transporteurs allaient trouver une réponse, mais le problème ne fait qu’empirer. Quand on stationne quelque part, on est victime de sabot et contraint de payer la somme de 30 000 francs à la mairie», se désole Mamadou Ndiaye. Cela dit, l’intersyndicale prévoit de tenir une conférence de presse le 31 décembre prochain.