L’ETAT REAJUSTE ENCORE LE BUDGET 2021
Adoption de la seconde loi de finances rectificative par l’assemblée nationale

Le projet de loi portant seconde loi de finances rectificative pour l’année 2021 a été adopté par les députés en séance plénière hier, lundi 15 novembre. A travers cette LFR2, un montant de 196,237 milliards de FCFA sera destiné à la couverture de dépenses additionnelles de santé, de protection sociale ainsi qu’au soutien à la relance économique. Aussi, un montant de 35 milliards de FCFA supplémentaires est budgétisé pour conforter les compensations tarifaires de Senelec.
L’assemblée nationale a adopté, à la majorité hier, lundi 15 novembre le projet de loi n° 33/2021 portant seconde loi de finances rectificative (LFR) pour l'année 2021. La séance plénière a été présidée par le ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo. A travers la présente LFR un montant de 196,237 milliards de FCFA sera destiné à la couverture de dépenses additionnelles de santé, de protection sociale ainsi qu’au soutien à la relance économique au travers de l'apurement des obligations impayées, particulièrement dans le secteur de l'énergie et des BTP. « Le Fonds monétaire international (Fmi) a alloué à l’Etat du Sénégal 246 milliards 237 millions Fcfa au titre de ces Droits de tirages spéciaux (DTS).
Par rapport à cela aucune prévision n’était possible. Mais, nous ne connaissions pas ni le montant, ni la date d’arriver de cet argent. C’est pourquoi, il n’était pas possible de le prévoir dans le cadre de la loi de finances initiale. Encore moins dans le cadre de la loi de finances rectificative numéro 1. Il s’est trouvé que ces Dts sont définitifs. Leur allocation est avérée et par rapport à cela, nous avons l’obligation de le retracer dans le budget de l’Etat», a expliqué le Ministre des Finances.
En deuxième lieu un montant de 35 milliards de FCFA supplémentaires est budgétisé, pour conforter la compensation tarifaire en faveur de Senelac. Enfin la présente LFR consacre l'intégration de recettes affectées, telles que le prélèvement au profit du Programme de Modernisation de l'Administration des Douanes (PROMAD) et la contribution forfaitaire à la charge de l'Employeur (CFCE). À cela, s'ajoute la nécessité de constater les recettes provenant de la convention de dettes croisées de SENELEC pour un montant de 68,95 milliards FCFA. Selon le Ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo, ce projet de LFR, rapporté à la première LFR de 2021, qui était arrêtée en recettes à 3 170,4 milliards de FCFA et en dépenses à 3 987,5 milliards de FCFA, connaît une hausse des recettes de 74,4 milliards FCFA ainsi qu'une hausse des dépenses de 224,4 milliards de FCFA. En ce qui concerne les comptes spéciaux du Trésor, ils restent au même niveau (en recettes et en dépenses), soit 136 milliards de FCFA. En définitive, le déficit budgétaire devrait, selon Monsieur le Ministre, se situer 16,3% du PIB, contre 5,4% prévu dans la LFR 1. Ainsi, le surcroit de déficit lié à l'utilisation des DTS sera limitée à 0,9% du PIB pour soutenir l'amorce de la reprise économique.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO, MINISTRE DES FINANCES ET DU BUDGET : «On ne peut pas faire de l’économie sans endettement»
«On ne peut pas faire de l’Economie sans endettement. Donc, je ne comprends pas pourquoi encore cette insistance de rappeler qu’il n’y a pas de raisons de s’endetter. On le fera tant que les prévisions budgétaires et en même temps nos possibilités de remboursement de cette dette existeront». Ces propos sont du Ministre des finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo. Il répondait à des députés qui l’ont interpellé sur la question de l’endettement du Sénégal hier, lundi 15 novembre lors du vote de la seconde Lfr de l’année 2021. «Si vous même vous votez une loi où il y a une autorisation d’un déficit budgétaire, cela veut dire de facto que vous autorisez l’Etat à s’endetter au moins sur ce déficit-là. Les déficits, c’est quand les dépenses qui sont autorisées sont supérieures aux recettes qui sont autorisées. Pour combler ce déficit il faut aller sur le marché pour s’endetter. Donc, je ne comprends pas encore pourquoi vous continuez toujours à le rappeler alors que vous savez pertinemment que c’est une obligation et une autorisation que vous-même avez faite en tant que députés au gouvernement pour pouvoir exécuter correctement son budget», lance-t-il . Pour lui, ce qui est important, c’est la capacité de l’endettement du Sénégal et en même temps sa capacité de remboursement. «Et tant qu’on sera là, il n’y aura pas de défaut de paiement et on travaillera à respecter cet engagement», soutient le Ministre.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO SUR LES BOURSES DE SECURITE FAMILIALET : «L’Etat ne doit rien à La Poste»
«Nous ne devons rien à La Poste en ce qui concerne les bourses de sécurités familiale». Cette précision est du Ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo. Il faisait face aux députés hier, lundi 15 novembre pour défendre le projet de loi portant seconde loi de finances rectificative pour l’année 2021. «Actuellement, pour ces deux trimestres, nous disposons de la totalité de l’argent pour que La Poste puisse payer les bourses de sécurité familiale. En revanche, effectivement en 2016, 2017 et 2018, il y avait un montant de 42 milliards qui n’était pas remboursé. Sur cela, des milliards ont déjà fait l’objet de remboursement. Sur les 42, il reste 12 milliards que nous pensons rembourser d’ici la fin de l’année», at-il fait part. Parallèlement, il souligne que La Poste doit à l’Etat du Sénégal plus de 200 milliards F Cfa. Mieux, déjà en 2018, dit-il, il a été constaté sur la base d’une convention de dettes croisées que La Poste devait à l’Etat plus de 180 milliards. C’est pourquoi, informe-t-il, le ministère des finances et du budget et le ministère de l’économie numérique ont mis en place une commission pour voir quels sont les ponts de sortie possible.
CREATION DE LA SOCIETE NATIONALE DE GESTION ET D’EXPLOITATION DU PATRIMOINE BATI DE L’ETAT : L’assemblée nationale approuve
Le projet de loi N°28/2021 autorisant la création de la Société Nationale de Gestion et d'Exploitation du Patrimoine Bâti de l’État (SOGEPA/SN) a été adopté hier, lundi 15 novembre, par l'Assemblée nationale. L’objectif est que la SOGEPA/SN puisse générer suffisamment de revenus pour couvrir toutes ses charges de fonctionnement, même si, dans les premières années, elle aura naturellement besoin d'une subvention d'équilibre. Elle devra aussi développer le patrimoine public bâti au rythme nécessaire pour couvrir les besoins immobiliers, sans cesse, croissants de l'État. «L’agence actuelle du patrimoine bâti de l’Etat n’a pas les moyens nécessaires de sa mission, en ce sens que nous avons pour l’essentiel des immeubles particulièrement vétustes. Les ressources de l’Etat ne peuvent pas suivre la cadence à ce niveau. La société va être à 100% une propriété de l’Etat. Ce dont il s’agira c’est de revoir un peu les procédures, de les assouplir pour pouvoir en faire une gestion optimale», a laissé entendre le Ministre Abdoulaye Daouda Diallo. Par ailleurs, le Ministre informe que le parc du patrimoine bâti de l’Etat compte aujourd’hui 1695 bâtiments dont 67% sont vétustes. Et sur ces 67%, 11% sont dans un état très vétuste