MACKY ENGAGE LA JEUNESSE AFRICAINE
Recevant au palais de la République, les lauréats de la promotion 2021 du programme des Young leaders de la French-African Foundation, le chef de l’Etat les a invités à plus d’implication dans les préoccupations propres de leur continent

100 jeunes d’Afrique et de la France, membres de la French African Foundation ont été invités à s’engager davantage dans la construction du continent africain par le président de la République Macky Sall et non moins président de l’Union africaine (UA). Il recevait, avant-hier au palais les lauréats de la promotion 2021 du programme des Young leaders de French-African Foundation.
Recevant avant-hier jeudi, au palais de la République, les lauréats de la promotion 2021 du programme des Young leaders de la French-African Foundation, le chef de l’Etat Macky Sall les a invités à plus d’implication dans les préoccupations propres de leur continent. Et pour ce faire, il estime de manière concrète qu’il faut faire bouger les lignes sur plusieurs fronts. Sur ce, il souhaite la réforme des organismes internationaux comme les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international), le Conseil de sécurité, l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) pour permettre au continent africain de jouer sa partition dans le concert des nations.
Pour une représentation plus juste de l’Afrique au Conseil de sécurité, le président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall dira : «Nous avons actuellement trois sièges non permanents. Nous réclamons deux permanents avec droits de véto». Pour rappel, les questions africaines occupent 70% de l’ordre du jour du Conseil. Alors suffisant pour lui de soutenir que «l’Afrique ne peut plus se permettre de jouer les seconds rôles dans le concert des nations».
Au registre de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), le président Sall laisse entendre que celle-ci doit être réformée parce que les règles qui la régissent, entravent l’accès de nos pays au crédit export, à des conditions soutenables pour le financement de nos projets d’infrastructures de développement. Pour s’en convaincre, le Chef de l’Etat soutient que l’Afrique c’est «30 millions de Km2 avec plus d’un milliard trois cent millions d’habitants et dont les besoins de financement pour les infrastructures se situent entre 130 et 170 milliards de dollars par an», selon les estimations de la Banque africaine de développement (Bad).
Dans le même registre, il aborde la pertinence de la révision des critères d’évaluation du risque d’investissement en Afrique. Pour l’Afrique, dira-t-il : «la perception du risque reste toujours plus élevée que le risque réel. Ce qui renchérit les primes d’assurances et réduit la compétitivité de nos économies». Des études récentes montrent qu’au moins 20% des critères de notation de nos pays relèvent plutôt de facteurs subjectifs, certains d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les indicateurs de risque ou de stabilité d’une économie. Outre, la nécessité de simplifier les formalités et autres procédures liées aux conditions de financement des projets dans le respect des règles de bonne gouvernance et de transparence.
Pour lui : «Trop souvent, ces formalités et procédures retardent la formalisation et l’exécution des projets. Ce qui fragilise l’action publique et suscite des attentes de financement déçues». Pour ce qui relève de l’accélération du processus de réallocation des Droits de tirages spéciaux (Dts), il dira qu’il y a eu «en août 2021 l’émission historique de 650 milliards de dollars en Dts dont l’Afrique a reçu son quota de 33 milliards pour atténuer en partie le choc de la pandémie covid-19. Mais, «on est encore loin du compte pour amortir l’impact de la crise aggravée par la guerre en Ukraine», fait savoir le président Sall.
Enfin, il abordera la question de la justice climatique. Ainsi pour lui : L’Afrique est partie prenante de l’accord de Paris sur la protection du climat. Citant le Sénégal pour exemple, il dira : «Nous sommes à plus de 30% de capacités électriques installées et provenant de source d’énergie renouvelable». L’enjeu pour nous, «c’est de parvenir à une transition énergétique, juste et équitable tenant compte des besoins spécifiques de nos populations», explique-t-il. Des réponses sur les domaines de l’éducation, de la santé, de l’industrialisation et de la sécurité ont été aussi apportées.