MACKY SALL PLAIDE POUR LE DÉPLOIEMENT D’UN MÉCANISME DE SOUTIEN
Face à l’inflation grandissante due aux conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie de la Covid-19, Macky Sall a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux économies africaines

Face à l’inflation grandissante due aux conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie de la Covid-19, Macky Sall a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux économies africaines. Il a fait cette proposition à la suite de l’audience qu’il a accordée au président du groupe de la Banque mondiale.
En visite officielle au Sénégal dans le cadre du 9ème Forum mondial de l’Eau, le Président du groupe de la Banque mondiale s’est entretenu avec le chef de l’Etat, Macky Sall. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour, notamment l’inflation causée par la crise en Ukraine et la gestion de la dette. Devant la presse, à la fin de l’audience, le Président Sall a évoqué les conséquences déjà éprouvantes de la Covid-19 sur l’économie sénégalaise auxquelles viennent s’ajouter celles du conflit en Ukraine.
Selon Macky Sall, la guerre en Ukraine a eu pour conséquences immédiates le renchérissement des prix des denrées en particulier du blé dont l’Afrique demeure une importatrice nette. Or, la Russie et l’Ukraine, dit-il, c’est plus de 40% de la production mondiale de blé. «Donc, on peut comprendre les conséquences sur l’alimentation au niveau global et sur l’augmentation du prix de ces denrées stratégiques. En même temps, nous avons eu un renchérissement global, puisque le prix du fret maritime a beaucoup augmenté avec la crise sanitaire. Ce qui a fait que les matériaux de construction, le prix du fer ont drastiquement augmenté. Tous les prix ont connu une hausse. Il y a une inflation réelle qui frappe les pays. Nous pensons qu’un mécanisme de soutien est nécessaire pour servir de système d’amortisseur», a soutenu le chef de l’Etat.
Ce mécanisme vise à soutenir les pays qui font face à une crise économique sévère, de catastrophe naturelle et d’insécurité alimentaire. «Il se trouve malheureusement que nous sommes dans ces trois dimensions», se désole Macky Sall. A l’en croire, le renchérissement du baril de pétrole a créé un gap. «La semaine dernière, le prix du baril de pétrole était à 136 dollars alors que notre budget a été bâti sur un baril à 75 dollars. Donc, il faudra trouver le gap. C’est pourquoi, il faut un mécanisme de soutien qui, lorsque la crise est aussi grave, peut aider les États à faire face à ces chocs surtout que nous sommes confrontés en Afrique à un autre choc qui est la crise dans le Sahel avec le terrorisme et l’instabilité», a déclaré le président en exercice de l’Union africaine (UA). Relevant les dépenses militaires auxquelles sont confrontés les États, le Président sénégalais indique que ces dépenses seront faites au détriment en général des secteurs sociaux et économiques. «Pour cette raison, nous pensons qu’un partenaire comme la Banque mondiale doit pouvoir travailler avec l’Afrique en particulier pour nous aider à sortir de cette situation conjoncturelle difficile», tranche Macky Sall. D’après lui, des négociations sont en cours avec tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Sénégal et de l’Afrique.
Les conséquences de la guerre en Ukraine sur la situation internationale, affirme David Malpass, sont majeures. Et d’après le président du groupe de la Banque mondiale, le niveau d’impact et les dommages sur le monde sont colossaux. « Il faut davantage de mécanismes par les institutions internationales », dit-il. Sans prendre un engagement explicite, David Malpass a indiqué que la Banque mondiale est incluse pour pallier cette inflation et son impact sur les budgets.