NOUS SOMMES ENTRE LE MARTEAU DES PRIVÉS ET L’ENCLUME DE L’ETAT
‘’Depuis le 2 avril 2016, date de liquidation de notre société, nous vivons des drames. Il y a des familles disloquées. Certains agents sont au chômage, d’autres ont changé de métier. C’est la grande débrouille’’ – Le cri du cœur de Moustapha Diakhaté

Un grand dossier et non des moindres attend le premier gouvernement de Macky II. Les ex travailleurs de « Sénégal Airlines » se signalent déjà et murissent leur plan d’actions en attendant la mise en place de la prochaine équipe gouvernementale. se désolant d’être sous le marteau des privés et l’enclume de l’Etat, ils attendent soit une réintégration au niveau de «Air Sénégal sA» soit une indemnisation afin qu’ils puissent rentrer dans leurs droits.
Alors que «Air Sénégal SA» prend son envol, les ex travailleurs de « Sénégal Airlines » s’enfoncent dans le trou. « Depuis le 2 avril 2016, date de liquidation de notre société, nous vivons des drames. Il y a des familles disloquées. Certains agents sont au chômage, d’autres ont changé de métier. C’est la grande débrouille un peu partout, parce que le personnel est laissé en rade», confie au bout du fil le coordonnateur du collège des délégués des ex travailleurs de « Sénégal Airlines
». A en croire, Moustapha Diakhaté, ils sont toujours dans l’attente soit d’une réintégration dans la nouvelle compagnie nationale « Air Sénégal Sa », soit d’une indemnisation avec le paie- ment de leurs droits conformé- ment au code du travail.
Après un long silence, ces agents de la défunte compagnie «Sénégal Airlines» comptent remettre au goût du jour leurs principales revendications. En effet, ils affirment s’être effacés pendant tout ce temps en attendant que l’élection présidentielle se termine et qu’ils puissent avoir de vrais interlocuteurs. «Comme tout s’est bien passé. Nous allons mainte- nant faire prévaloir nos droits », a renseigné M. Diakhaté.
Toutefois, ces ex travailleurs de « Sénégal Airlines » n’ont pas de grands plans d’actions à part le ralliement du collectif des 18 sociétés et agences qui ont été dissoutes et qui courent toujours derrière leurs arriérés. Parmi lesquels, les ex travailleurs de la SIAS, de la Sotrac, les anciens d’Air Afrique et de Air Sénégal International. En plus de réintégrer ce collectif, il est prévu une réunion avec le personnel de « Sénégal Airlines » pour voir quelles mesures prendre pour faire valoir leurs droits. « Quand on aura un interlocuteur en l’occurrence notre ministre de tutelle, on lui fera le point. Parce que c’est l’Etat qui doit prendre en charge nos revendications », soutient Moustapha Diakhaté qui attend avec impatience la nomination de la prochaine équipe gouvernementale.
Deux tiers du personnel de « Sénégal Airlines » laissé en rade
Pour l’heure, il souligne qu’aujourd’hui, l’ensemble des créances dues au personnel estimé à environ 1 856 000 000 F CFA après une avance de 200 millions de F CFA. Et les ex travailleurs de « Sénégal Airlines » comptent sur l’Etat qui est actionnaire à hauteur de 36% là où les privés nationaux ont 64%. « Nous sommes entre le marteau des privés et l’enclume de l’Etat. En effet, nous savons déjà que les privés nationaux puisqu’ils disent déjà avoir perdu de l’argent. Aller vers eux, c’est perdre du temps parce que c’est une évidence qu’ils ne paieront pas. Maintenant, si l’Etat ne nous paye pas ; nous n’allons pas rentrer dans nos droits. S’il nous de- mande d’aller vers le privé, c’est parce qu’il fuit ses responsabilités et fait dans le dilatoire. Ce qui n’est pas acceptable. Ils ont liquidé et créé une nouvelle compagnie aérienne ; s’ils ne peuvent pas réintégrer tout le monde qu’ils indemnisent ceux qui jusque-là où ne savent pas où donner de la tête», déclare le coordonnateur du collège des ex travailleurs de «Sénégal Airlines». Il estime que si le personnel a accepté la liquidation de « Sénégal Airlines », c’est parce qu’il a compris, la mort dans l’âme, que c’était la seule solution. Tout en sachant, dit-il, qu’une autre compagnie aérienne serait créée et qui allait recaser les agents de la défunte compagnie. « Bien que des agents du personnel navigant et commercial ainsi que des hôtesses et stewards aient été recrutés, c’est la grande désillusion pour les deux tiers du personnel laissés en rade sans être recrutés ni indemnisés», soutient Moustapha Diakhaté.
Il affirme cependant que « Air Sénégal Sa » a grandi et qu’il se retrouve désormais avec cinq avions. Une manière de dire que la nouvelle compagnie peut bel et bien les intégrer. Explications : « Si on regarde les normes de l’IATA, le ratio c’est pratiquement 50 personnes au minimum par avion. Et si on observe aujourd’hui le ratio que compte la compagnie aérienne «Air Sénégal Sa» on voit que c’est très faible alors que la compagnie monte en puissance. En plus, des deux avions qui faisaient la navette Dakar-Ziguinchor et l’avion qui faisait l’Afrique ; il y a maintenant un avion flambant neuf qui a couté plusieurs milliards et qui va faire la ligne Dakar-Paris. Donc il n’y a plus de prétexte, selon lequel, il n’y a pas d’avions. Parce que «Sénégal Airlines » avait moins d’appareils, deux ou trois avions, sans un gros porteur, pour un personnel de 183 agents à travers le Sénégal et dans la sous-région. »