PLUS DE 700 MILLIARDS FCFA DE CRÉDITS N’ONT PAS ÉTÉ REMBOURSÉS À LA BCEAO
Cette révélation est du Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui prenait part à l’ouverture officielle de l’édition 2022 des Grands débats économiques

La Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) a initié hier de grands débats sur la problématique de financement des Petites et moyennes entreprises (Pme). Le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui présidait la rencontre, a pointé du doigt le contentieux entre les banques et les entreprises, lié au remboursement des crédits. Selon lui, plus de 700 milliards FCFA de crédits n’ont pas été remboursés, soit près de 12% de l’ensemble des prêts.
700 milliards FCFA, c’est le montant que les entreprises doivent aux banques. Cette révélation est du Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui prenait part à l’ouverture officielle de l’édition 2022 des Grands débats économiques. Une rencontre initiée par la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad).
Poursuivant, il indique que cette enveloppe représente près de 12% de l’ensemble des prêts. «Les Pme/Pme ont aujourd’hui beaucoup de possibilités de se financer par le crédit, parce que il y a ce qu’on appelle la facturation ; il y a le crédit-bail etla finance islamique ; mais tout ceci repose sur le risque de la probabilité de ne pas être remboursé. Les banques sont craintives relativement à ce risque», affirme le Directeur National de la Bceao. Il rappelle à cet effet qu’un bureau d'information sur le crédit a été mis en place dont l’objectif est de permettre au moins de connaître ceux qui ont des problèmes pour rembourser. «On ne mettra pas tout le monde dans le même sac. On saura distinguer les Pme/Pmi qui remboursent et celles qui ne remboursent pas encore, mais surtout comment faire pour mitiger les risques et permettre au secteur financier d’être rassuré en finance afin d’éviter de rajouter à ces 700 milliards d’autres milliards », souligne Ahmadou Al Aminou Lô.
Revenant par ailleurs sur le thème de la rencontre, le Directeur national de la Bceao s’estfélicité des énormes efforts de l’Etat permettant aux Pme/Pmi de bénéficier des financements. «L’Etat du Sénégal a dégagé beaucoup de moyens pour accompagner les Pme, mais force est de constater un problème d’efficacité, car on note l’absence de synergie et de coordination de leurs axes. Conséquences : les Pme/Pmi continuent à avoir les mêmes difficultés vis-à-vis des banques», indique Ahmadou Al Aminou Lô qui exhorte ainsi les parties prenantes à tirer profit du dispositif de soutien au financement des Pme/Pmi, adopté par le conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa ) en 2015 en vue d’apporter une réponse appropriée aux problématiques du financement Pme/Pmi. La Banque Centrale mettra, en relation avec les Etats et les partenaires aux développements, toutes recommandations requises pour assurer les synergies nécessaires entre les différentes mesures incitatives visant l’amélioration du cadre des financements des Pme/Pmi.
A l’en croire, il urge aussi de réfléchir sur les voies et moyens de mettre en place une politique crédible pour éviter une inversion de tendance dans la dynamique de décroissance économique des pays en voie de développement. « D’autant que les impacts des crises sur les Pme et les Tpe sont moins mesurables au plan statistique, mais elles ont été profondément néfastes. L’économie informelle a été lourdement secouée par les effets du second tour de la pandémie de Covid-19 et du premier tour des derniers chocs qui constituent le renchérissement du coût de la vie», affirme le Directeur national de la Bceao.