PROMOTION DE L’INNOVATION PAYSANNE
Le focus est mis sur la gestion de l’eau agricole et des ressources naturelles

Un projet de gestion de l’eau agricole dénommé proli-GEAFaSa, est mis en place par la plateforme prolinnova internationale, pour promouvoir l’innovation paysanne dans la gestion de l’eau agricole et des ressources naturelles. Une dynamique qui entre dans le cadre d’une volonté globale de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. AgriBio Services, une Organisation non gouvernementale (ONG) de développement établie à Thiès, qui exécute le projet, a initié hier une rencontre pour sensibiliser la presse sur les tenants et les aboutissants de ce projet.
Face aux changements climatiques qui portent un sérieux coup aux activités agricoles, le Sahel est devenu plus que jamais vulnérable, d’autant que son agriculture, secteur clé de l’économie, dépend à plus de 97% de la pluviométrie. La conséquence ? Il s’est installé l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’instabilité des revenus, malgré les énormes potentialités de la zone. Une situation qui se traduit par un taux de pauvreté élevé, particulièrement en milieu rural, et par l’accentuation de l’émigration et de l’exode rural, compromettant la stabilité etla sécurité de la région. Cependant, le Sahel dispose d’avantages comparatifs à valoriser : un fort ensoleillement, de grands fleuves, une ressource en eau abondante en saison des pluies qu’il convient de mobiliser et gérer, une demande urbaine en forte croissance et un secteur agricole qui se structure progressivement.
C’est dans ce contexte que la plateforme PROLINNOVA Internationale, a mis en place un projet de gestion de l’eau agricole dénommé Proli-GEAFaSa, pour promouvoir l’Innovation paysanne, dans la gestion de l’eau agricole et des ressources naturelles. AgriBio Services, une Organisation non gouvernementale (ONG) de développement établie à Thiès, qui exécute le projet, a initié hier une rencontre de sensibilisation et d’information de la presse sur l’importance de ce projet.Il s’agit de reconnaître la dynamique des savoirs locaux et le renforcement des capacités des agriculteurs, dans une approche de développement participatif, menée par les paysans, et mise à l’échelle. Et la vision c’est d’aller vers un monde dans lequel, les agriculteurs jouent un rôle décisif, dans le processus d’innovation agricole, pour des moyens de subsistance durables.
Pour le coordonnateur sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de PROLINNOVA, Abdel Kari Mahamane, c’est un réseau international de recherche-développement, quitravaille à la promotion des innovations locales du savoir paysan. Il promeut également une nouvelle approche, le développement participatif de l’innovation. Pour lui, il s’agit de mettre sur la table un certain nombre de savoirs paysans.
Ainsi, le processus part du savoir paysan pour en revenir. «La réflexion part du paysan, dans le cadre d’une démarche centrée sur une entrée par les solutions et non par les problèmes. Nous sommes convaincus que le paysan a toujours su développer des pratiques empiriques pour l’essentiel, pour faire face à ses défis.Nous partons des solutions qui sont développées par les paysans, pour essayer de les formaliser et de codifier ces connaissances afin qu’elles puissent réinvesties dans des contextes similaires. Très souvent dans les systèmes de recherches conventionnelles dans le cadre agricole, l’intervention du paysan est très ponctuelle et se fait souvent sur le tas, lorsque déjà le paquet technologique est mis au point et que l’on tente d’adapter au milieu paysan.
Et souvent, une telle démarche ne passe pas parce que dans le processus de développement de ce paquet technologique, le savoir paysan n’a pas pris en compte, n’a pas été intégré. Nous faisons beaucoup de plaidoyers, à travers la publication de notre lettre d’orientation politique, mais également un dialogue politique que nous tentons d’animer afin que les politiques publiques de recherches agricoles s’intéressent davantage à l’innovation locale et que des financements publics soient de plus en plus alloués».