RISQUE DE POURRISSEMENT DE POMME DE TERRE
Les acteurs tirent sur Sene Guindia et l’Arm

Il y a bien des risques de pourrissement de milliers de tonnes de pommes de terre dans la zone des Niayes, dans les prochains jours. C’est la conviction exprimée hier à Notto Gouye Diama, par l’Association pour la Promotion des Produits Agricoles du Sénégal (APPASEN) qui dénonce la concurrence déloyale exercée par Sene Guindia avec la complicité de l’Arm.
Les producteurs de pommes de terre de la zone des Niayes se font déjà beaucoup de soucis par rapport à l’écoulement de leur production, au moment où le marché est déjà inondé. C’est dans ce cadre que les membres de l’Association pour la Promotion des Produits Agricoles du Sénégal (APPASEN), de Cayar au Gandiol, se sont retrouvés hier à Notto Gouye Diama, pour tirer la sonnette d’alarme. Selon Soulèye Sow de la section APPASEN de Cayar, il y a des risques de pourrissement de milliers de tonnes de pommes dans la zone des niayes, les prochaines semaines, si rien n’est fait, tout en pointant du doigt accusateur l’Agence de Régulation des Marchés (ARM).
Pour lui, cette situation est le résultat de la démarche unilatérale de l’organe de la régulation, en l’occurrence l’Agence de régulation des Marchés (ARM).Elle a en effet décidé de mener unilatéralement des visites dans les champs de pommes de terre de Mbane tout en ignorant complètement ceux de la zone des Niayes. Pire encore, suite à cette visite, il accuse l’ARM d’avoir décidé d’ouvrir le marché à Sene Guindia jusqu’au 20 mars 2021. Or à l’en croire, il est connu de tous que les producteurs de la zone des Niayes commencent leur mise sur le marché à partir du début du mois de février. Cela veut qu’il y a bel et bien le risque d’un mois de télescopage sur le marché, entre les produits de la zone des Niayes et ceux de Sene Guindia. Il souligne que les producteurs des Niayes seront les grands perdants de cette affaire car Sene Guindia dispose de chambres froides pour conserver la quasi-totalité de sa production en cas de saturation du marché, ce qui est loin d’être le cas pour les producteurs de la zone des niayes qui font recours à des moyens rudimentaires comme l’ensevelissement de la pomme de terre dans des bottes de paille sèche. « La responsabilité des autorités de ce pays est de protéger ces producteurs locaux livrés à eux-mêmes. Nous demandons aux ministères concernés par cette situation, notamment celui de l’agriculture, mais aussi du commerce, de prendre leurs responsabilités pour interdire la commercialisation de Sene Guindia, notamment la pomme de terre, pour permettre aux producteurs du pays d’écouler leurs produits », disent-ils.
Parlant de l’importance de la protection des producteurs locaux, il affirme que les Niayes sont à même d’approvisionner correctement le marché en pommes de terre à hauteur de plus de 80 000 tonnes pour le seul mois de février. C’est ainsi que, vu la quantité déjà injectée sur le marché par Sene Guindia,de grands risques pèsent sur les producteurs locaux qui, au finish, vont se mettre dans une situation de bradage de ce qui restera de la récolte, après le pourrissement.
D’ailleurs l’odeur du bradage est déjà en train d’embaumer le marché, dit-il, car le prix du kilogramme de pomme de terre est à 200 Fcfa contre environ 250 à 275 Fcfa les autres années à pareille époque. Ce qui veut dire qu’il peut connaître une chute vertigineuse à tout moment. Pendant ce temps, non seulement Sene Guindia dispose d’infrastructures de conservation, mais aussi il peut s’en sortir même avec un prix de 100 Fcfa le kg, car il détient une production à l’échelle industrielle.