«AUJOURD’HUI, L’OPTION DU GOUVERNEMENT, C’EST DE SABOTER L’ECOLE»
« C’est une décision catastrophique pour l’avenir du pays… c’est du jamais vu », a tonné Dame Mbodj, Secrétaire général du Cusems authentique, au sujet de la décision du ministre de l’Education nationale relative aux critères de passage en classe supérieu

« C’est une décision catastrophique pour l’avenir du pays… c’est du jamais vu », a tonné Dame Mbodj, Secrétaire général du Cusems authentique, au sujet de la décision du ministre de l’Education nationale relative aux critères de passage en classe supérieure. Parlant de « sabotage de l’école sénégalaise », il laissera entendre que l’objectif, « c’est de sacrifier les enfants des pauvres pour sauver les enfants des riches »…
La voix syndicale est ferme et condamne la décision ministérielle fixant les modalités de passage en classe supérieure des élèves en classe intermédiaire. « C’est l’une des décisions les plus catastrophiques de l’histoire de l’éducation au Sénégal. Je n’ai jamais vu une décision aussi catastrophique pour l’avenir du pays », a déclaré le Secrétaire général de Cusems Authentique. Et d’arguer : « on décide de fait sauter des classes aux élèves, parce qu’ils n’ont pas appris ». Non sans rappeler que « ces enfants qui sont en classe intermédiaire ont perdu 05 mois sur 09 cette année car, ils ont raté le mois d’octobre, ont subi 02 mois de grève (donc au moins un mois d’apprentissage perdu) et sont restés à la maison pendant 03 mois».
L’avenir déchante, selon le syndicaliste, et risque d’être plus qu’obscur pour ces élèves car : « l’année prochaine, ces élèves qui ont déjà un niveau très faible vont être dans des situations plus compliquées et par conséquent vont rater leur cursus ».
Ainsi sans autre forme de procès, Dame Mbodj conclut que « le ministre de l’Education nationale, le gouvernement du Sénégal, sont en train de jouer avec l’avenir du pays. Ils ont sacrifié cette génération », mais poursuit-il, « en le faisant, avec les conséquences que cela va avoir sur le développement économique et social du pays, ils sont en train de saboter tout simplement tout ce qui a été fait au Sénégal depuis plusieurs décennies. Je considère que la meilleure solution aujourd’hui qu’on devait faire, ce n’est pas fait passer de classe ces élèves, mais de rattraper le temps qu’on a perdu ».
Par ailleurs, le Secrétaire général du Cusems Authentique n’a pas manqué l’occasion de pointer du doigt « le dispositif mis en place, appelé « Apprendre à la maison » qui est basé essentiellement sur l’enseignement à distance avec l’internet et tous les autres outils que cela doit inclure ». Pour lui, « le Sénégal n’a pas encore atteint ce niveau de développement. Donc les élèves n’ont pas étudié». Raison pour laquelle, il a affirmé : « aujourd’hui, l’option du gouvernement, c’est de saboter l’école. C’est de laisser ces élèves passer en classe supérieure alors qu’ils n’ont pas le niveau. Ils ont donc décidé d’assener un coup de grâce à notre système éducatif » déclare-t-il.
« ILS ONT DECIDE DE SACRIFIER LES ENFANTS DES PAUVRES POUR SAUVER LES ENFANTS DES RICHES »
Dans une démarche explicative, le syndicaliste démontre que le seul intérêt du gouvernement, c’est de « sacrifier les enfants des pauvres » pour « permettre aux enfants des riches de décrocher leur baccalauréat afin de continuer leurs études dans les grandes universités de l’extérieur ».
En effet, « pourquoi le gouvernement décide de faire ce qu’il est train de faire ? » s’interroge-t-il. Et de répondre : « Parce que le gouvernement sait que l’école publique n’est pas prête à faire des examens et ils savent également que l’école privée qui n’a pas les moyens ne peut pas faire les examens correctement. Alors parce qu’ils ont leurs enfants dans les grandes écoles de Dakar qui n’ont pas fait de grève, qui ont démarré très tôt en septembre pour la majeure partie et qui pendant les 03 mois de pandémie ont pu étudier à distance parce qu’ils ont les moyens chez eux, ce sont ces élèves là qu’ils veulent sauver car ce sont leurs enfants ».
Et de poursuivre : « Ce sont des enfants de ministres, de directeurs, d’hommes d’affaires, entre autres. Justement, parce que ces élèves ont des préinscriptions et ils doivent aller étudier dans des écoles et universités à l’extérieur. Donc, il faut qu’ils fassent tout pour qu’ils aient leur bac avant mi-septembre parce que ces universités extérieures commencent les cours en mi-septembre. C’est ça le véritable enjeu ». Raison pour laquelle, soutient Dame Mbodj « le gouvernement a décidé de sacrifier les enfants des pauvres pour sauver les enfants des riches. C’est exactement ce qui ce passe au Sénégal que, nous, le Cusems authentique, nous dénonçons avec la dernière énergie ».
En outre, les conséquences d’une telle besogne risquent d’être irréversibles et catastrophiques pour le pays, avertit le syndicaliste. « Et demain cette génération, que j’appelle « la génération Covid 19 sacrifiée », vont sacrifier à leur tour le pays. Car, ils deviendront des enseignants qui n’auront pas le niveau pour encadrer, ils deviendront des médecins pour nous tuer tous, ils deviendront des ingénieurs pour construire des immeubles qui vont s’écrouler sur nous ». En clair, ajoute-til « le gouvernement du président Macky Sall a décidé de saboter ce pays tout simplement».