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LE BON FILON DES RÉPÉTITEURS

Face aux grèves incessantes dans le système éducatif, les parents, soucieux de l’avenir de leurs enfants, sollicitent l’encadrement des élèves par des répétiteurs. Ces «professeurs particuliers» voient ainsi leur business décoller

Aicha Goudiaby  |   Publication 14/03/2022

C’est l’un des métiers en vogue. Face aux grèves incessantes dans le système éducatif, les parents, soucieux de l’avenir de leurs enfants, sollicitent l’encadrement des élèves par des répétiteurs. Enseignants à la retraite ou étudiants pour la majorité, ces «professeurs particuliers» voient ainsi leur business décoller. Pour leur plus grand bonheur.  

C’est devenu un rituel. Depuis deux ans, chaque soir, le domicile de Daouda, sis à la Sicap Liberté, est assiégé par les potaches. Chaque jour, vers 17 heures, une dizaine d’élèves convergent vers son domicile. Munis, pour la plupart, de cartables et de classeurs, ces joyeux drilles vêtus de pull-over font irruption dans le logement. Dans cette bâtisse peinte en marron, constitué de quatre pièces, une attire particulièrement l’attention des adolescents. Une fois le seuil de ce local franchi, la vue est frappante. L’on se croirait dans une salle de classe, tant l’endroit est bien organisé. Ici, sept tables se font face, autour desquels, sont soigneusement rangées des chaises. A côté de l’entrée à gauche, un imposant tableau noir est visible. Une boîte de craies trône sur une table, juste à côté du bureau de Daouda. Les bambins en file indienne rejoignent leurs places respectives. L’endroit est assez bruyant. Des cris par-ci, des exclamations par-là. Mais, l’irruption de Daouda met fin au vacarme. Plus aucun bruit n’est perceptible. Le professeur est là ! Le cours peut commencer. Daouda Diatta est un répétiteur. Depuis 2018, l’enseignant à la retraite donne des cours à domicile. Agé de 62 ans, après trois décennies de dur labeur, ce père de famille s’est tourné vers ce domaine afin de joindre les deux bouts. Engoncé dans un kaftan blanc, il explique : «Depuis 2018, je donne des cours de Mathématiques et de Sciences physiques à domicile à des élèves de 3e secondaire pour pouvoir boucler sans anicroches mes fins de mois.» Son emploi du temps est plutôt flexible. «L’horaire est assez simple. C’est du lundi au vendredi : de 18H à 20H», assure le professeur de Mathématiques. Cependant, depuis trois mois, Daouda a vu le nombre de ces élèves augmenter. Du simple, il est passé au double. Le mouvement d’humeur des enseignants est sûrement passé par-là. «Au début de l’année, j’avais 10 élèves sous mon aile et maintenant, ils sont au nombre de vingt. Les parents ont peur que leurs enfants ne terminent pas à temps leurs programmes. Donc, ils se sont tournés vers les répétiteurs pour combler les lacunes de leurs enfants.» Une situation qui est loin de déranger le professeur à la retraite. Daouda y trouve véritablement son compte. «Actuellement, j’ai 20 élèves et chacun paye 15 000 FCfa, le mois. Ce qui me fait 300 000 FCfa le mois. Donc, oui je ne me plains pas», assure, la main sur le cœur, ce père de famille. 

C’est devenu un business très lucratif. Dernièrement, l’Ecole sénégalaise a été fortement perturbée par des grèves répétitives du corps professoral. Les parents, soucieux de l’avenir de leurs enfants, se sont tournés vers les répétiteurs. Une aubaine pour ces enseignants qui voient leur activité décoller. 

«Je suis passé de 5 à 15 élèves pour 15 000 FCfa chacun»

Abdoulaye Diarra acquiesce. Professeur de Français au Lycée Blaise Diagne, l’homme âgé de 35 ans donne des cours particuliers de Français à des élèves en classes d’examen (Troisième et Terminale). Ce jour-là, Abdoulaye Diarra nous reçoit dans son domicile au populeux quartier de la Médina de Dakar. Dans le salon sommaire décoré d’un appartement où seules deux chaises et une télévision font office de mobilier, l’homme a vite fait d’être à tu et à toi. La silhouette athlétique, l’enseignant est fourré, en ces temps de fraicheur, dans un blue-jean, une veste blazer sans épaulettes semi-ajustée et un pull col roulé. Après l’accueil chaleureux et franc, l’homme entre dans le vif du sujet. Voici plus de cinq ans maintenant que le professeur de Français gagne de l’argent en encadrant des élèves. Confortablement installé sur l’une des chaises, Professeur Diarra explique : «Un répétiteur a pour fonction d'aider l'élève à apprendre ses cours et faire ses devoirs dans une matière. Il reprend ainsi, avec l'élève, les cours qu'il a eus, l'aide à les apprendre. Il intervient également souvent lorsque l'élève a besoin d'un cadre pour travailler, d'un suivi et d'une vérification, de méthode, sans qu'il soit question de compétences ou de grosses lacunes.» Autrement dit, le rôle d’un professeur particulier est d’encadrer ses élèves dans une des matières dominantes. Tout comme Daouda Diatta, Abdoulaye a, lui aussi, vu son nombre d’élèves s’accroitre de façon considérable. «Cela fait plus de cinq ans que j’allie mon métier d’enseignant à celui de répétiteur. Mais, cette situation me prend réellement de haut. Depuis janvier, je suis passé de cinq à quinze élèves. Depuis janvier, les parents d’élèves étaient dans la tourmente à cause des multiples grèves. La plupart d’entre eux étaient inquiets par rapport à l’avenir de leurs enfants. Donc, ils m’ont contacté et j’ai accepté d’encadrer leurs enfants», confesse-t-il. La voix rauque, le professeur de Français a, aujourd’hui, quinze élèves sous son aile. «Je les encadre en fonction de mon emploi du temps. Ils habitent tous dans la zone de Médina-Hlm et Sicap-Liberté. Donc chaque semaine, je les vois pendant deux tours d’horloge.» Et pour l’homme, le jeu en vaut largement la chandelle. «Chaque élève me paye 15 000 FCfa pour les deux heures de cours par semaine. A chaque fin du mois, je me retrouve avec 225 000 FCfa en plus de mon salaire de professeur», renchérit-il. Abdoulaye, lui, se déplace au domicile de ces élèves. «J’ai un assez petit studio, donc, je ne peux pas y recevoir des élèves à encadrer. Je préfère effectuer le déplacement, étant donné que leur domicile n’est pas trop loin de la Médina», confie sans détour le Professeur de Français. 

«Les parents sont dans la tourmente, ils se tournent vers nous»

Les cours particuliers sont devenus, pour beaucoup, une source de revenus non négligeable. En effet, si pour certains cette activité permet de joindre les deux bouts, pour d’autres, c’est tout bonnement un salaire mensuel en bonne et due forme qu’ils engrangent. Et c’est le cas de Ndèye Sokhna. Etudiante en Master 2 à la Faculté des Sciences de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la dame de 28 ans est devenue répétiteur en Mathématique et en Physique-Chimie. «La grève des enseignants et les effectifs pléthoriques ne permettent pas d’encadrer convenablement les apprenants. Par conséquent, les parents d’élèves qui désirent mieux former leur progéniture, s’attachent les compétences de répétiteurs. Et puis, il y a que le marché du travail est devenu de plus en plus concurrentiel, plus exigeant. Les portes ne s’ouvrent qu’à ceux qui vont loin dans les études. Et c’est mon cas», explique d’emblée Ndèye Sokhna. N’ayant pas de travail, la jeune femme a décidé de se consacrer entièrement à ce métier. «Aujourd’hui, j’ai douze élèves à encadrer. Les deux sont en Troisième, l’un est en classe de Première et les autres sont en classe de Terminale S», confesse Ndèye Sokhna. Drapée d’une robe large verte avec un voile noir qui lui recouvre la tête, elle estime qu’il y a une assez forte demande. «Aujourd’hui, la demande est assez importante. Et, de façon générale, les gains varient selon les niveaux d’études des élèves et peuvent, dans certains cas, approcher la barre des 250 000 FCfa par mois», argue, avec un large sourire, l’étudiante. Qui rembobine : «Si auparavant, seuls quelques privilégiés pouvaient s’offrir le luxe des cours particuliers, de nos jours, la porte est ouverte à toutes les bourses. C’est qu’en la matière, ces dernières années, l’offre s’est considérablement étoffée…»

«Entre 300 000 et 450 000 FCfa/mois»

Même son de cloche pour Serigne Fallou. Voici maintenant plus de trois ans que l’homme âgé de 31 ans s’adonne au métier de répétiteur. Dans son quartier au Hlm, il est l’un des enseignants les plus connus et, de loin, l’un des plus respectés. La voix forte, Serigne Fallou explique : «Pour lutter contre l'échec scolaire et améliorer le rendement des écoliers, les parents et enfants ont recours aux cours à domicile. Le répétiteur expliquera ainsi aux élèves les exercices de manière différente en employant un vocabulaire plus proche de l'élève, dans une atmosphère familiale et plus détendue. Dans la plupart des cas, l'élève va reprendre confiance en ses capacités et surmonter ses difficultés», confie Fallou. Généralement, ce sont des étudiants qui jouent le rôle de répétiteurs. «Le premier job des étudiants, c’est les cours à domicile. Ils excellent dans ce domaine. L’un des avantages des répétiteurs est le salaire après le ré-encadrement. Ces derniers sont généralement payés mensuellement. Et c’est une bonne chose.» Emmitouflé dans un jean bleu délavé et une chemise blanche portant des rayures grises, le répétiteur enchaîne : «Les salaires diffèrent chez chaque répétiteur en fonction des matières et des heures consacrées aux élèves. Pour les élèves du Primaire, confie le répétiteur, «les prestations sont dans l’ordre de 5 000 FCfa/enfant. Pour les collégiens, certains montent encore plus les frais. Et pour les lycéens, chaque matière a son prix. Souvent, je peux me retrouver avec 150 000 FCfa/mois pendant que d’autres peuvent se retrouver avec 300 000, voire 450 000 FCfa/mois». Des sommes considérables que dépensent les parents sénégalais pour la réussite de leurs enfants. Au grand bonheur des répétiteurs. 

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