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«LE FONCTIONNEMENT DE NOTRE ECOLE N’EST QU’UN COUP DE BLUFF !»

Entretien avec… le psychologue Pr Serigne Mor Mbaye

Maimouna Faye FALL  |   Publication 29/01/2020

L’école publique sénégalaise n’est pas séduisante et personne n’y croit (…) Chaque société éduque ses enfants en fonction de ce qu’elle attend d’eux ». C’est le point de vue du psychologue Serigne Mor Mbaye pour qui le fonctionnement de l’école sénégalaise n’est qu’un grand coup de bluff orchestré par des escrocs. D’où sa proposition de mise en place d’un projet d’école avec un programme d’éducation des parents, détaillée dans cet entretien.

Le Témoin : Depuis quelque temps, on assiste à des agressions de la part des élèves ou parents d’élèves sur des enseignants. Quelle explication pouvez vous donner à ce nouveau phénomène inquiétant ?

Pr Serigne Mor Mbaye : Il y a une pauvreté inimaginable dans cette société. Rien n’intéresse plus les jeunes. Ils marchent en regardant leurs chaussures, leurs vêtements et les danses. En restant dans ce registre, ils pensent participer à la vie. On ne valorise pas aujourd’hui les jeunes gens qui sont en compétition avec les jeunes Japonais et autres. Il n’y a aucune dimension dans cette jeunesse en termes d’identité remarquable tournée vers la recherche du savoir avec un sentiment patriotique fort. Une étude de l’Ifan (Institut fondamental d’Afrique noire de l’Université Cheikh Anta Diop) a montré que plus de 60 % des jeunes de 18 à 25 ans ne pensent qu’à partir du Sénégal. Ils sont dans un état de zombification. Ils ont peu de motivation dans la recherche du savoir. Parce que le pays n’est pas séduisant. Il n’y pas un projet de société clair. Rien n’est clair. Nous sommes dans la confusion. Les modèles de réussite sociale sont en termes de rapine. Les jeunes ne savent pas que l’avenir se trouve dans leur continent. Ils n’ont aucun enthousiasme et aucun sentiment d’appartenir à une société de progrès. Les enseignants aussi, on peut les loger à la même enseigne. On fait semblant de les payer, ils font semblant de travailler. Ils ont peu de motivation. Et ce ne sont pas les jeunes en face d’eux qui vont les motiver. Ils ont aussi une identité trouble. Ils ne savent pas garder leur place. C’est vrai qu’ils sont dévalorisés en étant mal payés, et à la recherche du gain perpétuel. Parce qu’ils sont pauvres. Et ils ne savent plus vendre leurs connaissances. Dans ma génération, nos instituteurs étaient sacrés. Moi, je voulais être instituteur. C’était un modèle d’abnégation et de réussite sociale. Ils étaient valorisés. Mais tel n’est plus le cas. Ceux qui gouvernent sont de jolis parasitaires. Ils envoient leurs enfants dans les bonnes écoles. Tout le reste ne les intéresse pas.

Avant, on n’osait jamais s’afficher dans un lieu où se trouvait son instituteur. Aussi, il y avait plus de réussites scolaires. Mais aujourd’hui, on remarque une « cohabitation » presque partout entre maitres et élèves et une baisse inquiétante de niveau. Est-ce parce que le bâton à l’école a été cassé ?

Le bâton à l’école, cela a toujours été de la connerie. Il y a des sociétés où on ne frappe pas, mais qui sont développées. Frapper est de l’ordre de la violence absurde. Cela n’a jamais réglé quoi que ce soit. Lorsqu’on frappait, peut-être 10 % réussissaient parce qu’ils avaient peur, mais les autres abandonnaient. Frapper ne fonde pas une autorité. C’est la séduction du savoir qui peut entrainer un jeune à adhérer. Mais cela part de la maison jusqu’à l’école. C’est pourquoi je dis, depuis 30 ans, qu’on doit avoir un programme d’éducation des parents. Il faut que les parents comprennent qu’on éduque les enfants pour qu’ils deviennent savants. Tout commence à la maison où on a une éducation, un désir d’apprendre. Mais tout ceci doit s’inscrire dans un projet de société clair et net. Tu sais où tu vas et ce que l’on attend de toi. Chaque société humaine éduque ses enfants en fonction de ce qu’elle attend d’eux.

Quelles sont les stratégies à mettre en place pour que ce phénomène désolant n’impacte pas sur la qualité des enseignements-apprentissages ?

Vous savez que les apprentissages sont à genoux. L’école ne fonctionne pas au Sénégal. C’est un grand coup de bluff. Ils disent qu’ils mettent 30 % ou 40 % du budget national dans l’éducation. Mais ce n’est pas une question d’argent. C’est une histoire de bien payer les enseignants, de bien les former. Et que les familles soient solidaires de l’école. Tout ceci n’existe pas dans nos écoles. En plus, les enseignants sont de plus en plus jeunes. La plupart du temps, quand tu ne réussis pas, tu vas être enseignant. Il n’y a plus de vocation à être enseignant. Il y a plutôt, « le aller » chercher les moyens pour pouvoir survivre. Nous sommes dans un contexte de sauve-qui-peut. Les enseignants du public sont dans les écoles mais ils vont créer des centres multiservices, des activités économiques, on fait des opérations Tabaski. Ils n’ont aucune motivation, on ne les valorise pas et les enfants ne les respectent même pas. Il faudrait aussi que les contenus pédagogiques s’adaptent aux enfants. On ne peut pas rester dans la pédagogie classique de l’école classique. Les gamins passent plus de temps aujourd’hui sur Internet. Il faut introduire ces nouvelles technologies dans l’apprentissage. Cela le rend plus séduisant. Tout cela demande un projet d’école.

Peut-être comme avec l’expérience de Campusen à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar adapter les besoins des jeunes aux nouvelles technologies…

Mais non ! Pas comme avec l’expérience de Campusen. C’est de l’arnaque, de l’escroquerie. C’est juste pour tromper les gens. Nous sommes dans un pays d’escrocs. L’escroquerie, c’est de faire semblant de régler les problèmes alors qu’on ne règle rien. On n’est même pas intéressé. On n’a même pas envie. Parce qu’on ne sait même pas où on va. A partir de ce moment, tout ce qu’on fait relève de l’ordre de l’évènementiel pour boucher des trous ou panser des blessures. Alors qu’on ne soigne pas. Parce que soigner suppose un diagnostic, et on donne un antibiotique approprié. A partir de ce moment-là, tu tues tout. Mais aujourd’hui, trop d’étudiants arrivent à l’université, on met des milliards que les gens détournent, des ordinateurs, une histoire de faire l’école à la maison, il n’y a pas de connexion… Aujourd’hui tout ce qu’on pose comme actes à l’école c’est de l’escroquerie. C’est comme cela que fonctionne notre pays.

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