LE G20 DETERRE LA HACHE DE GUERRE
L’école sénégalaise risque encore de renouer avec la tension pour cette année scolaire 2019-2020

L’école sénégalaise risque encore de renouer avec la tension pour cette année scolaire 2019-2020. Et c’est le Groupe des 20 syndicats d’enseignants qui annonce une grève en mi-janvier pour exiger du gouvernement le respect des accords signés en 2014.
Mécontent des autorités, le Groupe d’une vingtaine de syndicats d’enseignants (G20) a tenu hier une conférence de presse au siège de la centrale syndicale Csa pour promettre une année scolaire mouvementée qui va débuter par une grève le 17 janvier prochain, en cas de non-satisfaction de sa plate- forme revendicative axée sur 11 points.
«Constatant le faible niveau d’exécution du protocole d’accord du 17 février 2014 signé avec le gouvernement, la non prise en charge de préoccupations multiples formulées par le G20, et l’absence de dialogues et de négociations inclusifs, nous Secrétaires généraux de syndicats d’enseignants membres du cadre dénommé G20, avons décidé de déposer ce présent préavis de grève à partir de ce 17 décembre 2020 pour exiger du gouvernement le respect intégral du protocole du 17 février 2014 et des solutions aux questions nouvelles», menace le coordonnateur du G20 Mamadou Tamba
. «Cette année, 2020 sera une année de combat face au mépris du Gouvernement sur les revendications des enseignants», dit-il. Sur l’objet de leur plate-forme revendicative axée sur 11 points, Monsieur Tamba cite entre autres «le respect intégral du protocole du 17 février 2014, la diligence du paiement et la résorption du gap des rappels dus aux enseignants, le dégel irréversible et la résorption du gap de règlement du prêt DMC, la fin des lenteurs administratives dans la production des différents actes, le respect des engagements sur la question de l’habitat (délivrance des attestations collectives à Dakar-Ziguinchor et viabilisation des parcelles de l’Intérieur pour le G10, et octroi des parcelles dans les régions de Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor au G8), l’ouverture de dialogue et de négociations inclusives sur le système de rémunération des agents de la fonction publique, le reversement des MEPS dans le corps des PCEMSG, l’éradication des abris provisoires, la résolution des problèmes d’accès pour lutter contre les effectifs pléthoriques des élèves, le respect des principes de la gestion démocratique des personnels enseignants, la mise à disposition de manuels scolaires en langue arabe et en Education religieuse, l’arrêt de la surimposition sur les revenus des enseignants et le reversement des sommes ponctionnées aux ayants-droit».
Et d’ajouter : «Ensuite, il y a la révision du Code général des Impôts afin d’exonérer les rappels d’impôts et de taxes, la baisse du taux d’imposition des impôts sur le revenu et la suppression de la limitation de la durée de l’étalement, la modification du Décret n°74- 347 du 12 avril 1974 fixant le régime spécial applicable aux Agents non-fonctionnaires de l’Etat en vue de permettre aux enseignants décisionnaires de conserver 40% de leur ancienneté pour le reclassement, l’ouverture de dialogue sérieux sur la retraite à 65 ans, l’augmentation substantielle du budget alloué à l’Education Préscolaire ».
Et enfin, rajoute le coordonnateur du G20, « Il y a l’octroi de parcelles non viabilisées aux syndicats non attributaires et non concernés par le Protocole du 17 Février 2014, la création du corps de PEM en Philosophie et introduction de la Philosophie à partir de la classe de 1ère secondaire, la suppression des bassins de correction et les épreuves anticipées de Philosophie, l’application des protocoles sanitaires et pédagogiques et l’accès équitable à la connectivité, à l’audio et au télévisuel pour tous les élèves et les enseignants et sur toute l’étendue du territoire national ».
Sur les raisons de leur nouveau bras de fer avec l’Etat, Mamadou Tamba accuse l’Etat. « C’est la passivité des autorités sur nos revendications qui a conduit à la frustration générale des enseignants. Le protocole d’accord de 2014 tarde toujours à être matérialisé. Car aujourd’hui, les problèmes des enseignants et de l’école sont encore criants : lenteurs dans la production des actes administratifs, volume important du gap des rappels impayés, impôts toujours élevés. Ce, malgré l’impact des propositions d’allègement des impôts sur les rappels.