LE SAES MENACE DE PERTURBER L’ANNEE UNIVERSITAIRE
Que l’Etat se le tienne pour dit ! L’année universitaire 2021 risque de connaître de graves perturbations.

L’année universitaire qui vient de démarrer après une fermeture de 8 mois due à la pandémie de coronavirus risque de connaître des remous. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos du secrétaire général national du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes). Face à la presse, Malick Fall a indiqué que l’Etat sera tenu comme seul responsable de toute situation dommageable à l’enseignement.
Que l’Etat se le tienne pour dit ! L’année universitaire 2021 risque de connaître de graves perturbations. L’alerte a été donnée par le secrétaire général du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes). Malick Fall qui animait hier une conférence de presse, suite au préavis de grève déposé le 1er février dernier par le Saes, a dénoncé le mutisme de l’Etat concernant les nombreuses revendications du syndicat.
En effet, le Saes avait demandé au gouvernement, à travers le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), d’ouvrir les négociations sur les questions inscrites dans la plateforme revendicative du Saes. Ces revendications avaient comme nom signature et application des textes de gouvernance des universités, orientation des bacheliers, achèvement des chantiers en cours dans les universités et la valorisation des conditions de la recherche. Après l’expiration de ce préavis de grève au mois de mars dernier, le syndicat avait entamé une grève. Seulement le président de la République était intervenu pour dénouer la question relative au décret d’application de la loi cadre en la signant au mois d’avril 2020. Par ailleurs, le Saes indique qu’il reste sur sa faim, du fait de la non satisfaction de sa plateforme revendicative.
En effet, rappelle Malick Fall, les universités sénégalaises fonctionnent dans une totale illégalité depuis la promulgation de la loi fixant les règles d’organisation et de fonctionnement des universités publiques. A l’en croire, les décrets organisant le fonctionnement de chaque université ainsi que celui des écoles et instituts sont encore en attente malgré l’engagement du Mesri d’instruire les recteurs de mettre à la disposition de la communauté ces textes, au plus tard au début de décembre 2020 en vue de leur adoption.
A cet effet, la loi cadre exige la mise en place d’un ensemble d’organes de gouvernance tels que le conseil d’administration et le conseil académique, souligne le secrétaire général du Saes. L’autre point retenu dans les revendications du syndicat est celui relatif à l’orientation des bacheliers. Selon le professeur Fall, une bonne partie des difficultés rencontrées dans les universités publiques en 2019 et 2020 découlent des manquements observés dans l’orientation des bacheliers 2019, après que le gouvernement avait décidé d’orienter l’ensemble des nouveaux bacheliers dans les établissements publics d’enseignement supérieur sans tenir compte des infrastructures. D’où la demande du Saes de lancer l’audit du processus d’orientation des bacheliers ainsi que le respect des textes et des règlements en vigueur.
Dans la même veine, le syndicat des enseignants du supérieur exige l’achèvement des chantiers en cours dans les universités. « Par plusieurs correspondances et alertes, le Saes avait demandé au gouvernement de profiter de cette situation pour la finalisation et la livraison des infrastructures pédagogiques dans les différentes universités », a dénoncé le porte-parole des syndicalistes. Qui lance une invite au Mesri de presser le pas pour de véritables discussions sur les questions d’organisation et de financement de la recherche. Aussi, le Saes tient à informer l’opinion publique nationale et internationale qu’il a utilisé et continuera d’utiliser tous les moyens de dialogue et de concertation possibles pour éviter une perturbation dans l’enseignement supérieur.
A rappeler que cette sortie du Saes intervient dans un contexte marqué par la perturbation du calendrier scolaire dû à la crise sanitaire.