«LES CONTRADICTIONS POLITIQUES DOIVENT S’ARRETER A LA PORTE DE L’ECOLE»
Mohamed Moustapha Diagne, DFC au ministère de l’éducation alerte

Les violentes manifestations consécutives à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr continuent de susciter des interrogations, notamment avec l’implication des élèves et de certains enseignants. Une situation déplorée par Mouhamadou Moustapha Diagne Directeur de la Formation et de la Communication (DFC) du Ministère de l’Education pour qui «les contradictions politiques doivent s’arrêter à la porte de l’école».
L’affaire opposant la masseuse Adji Sarr et Ousmane Sonko a occasionné de violentes manifestations dans le pays, notamment à Dakar et Bignona où un élève a perdu la vie. Il s’agit de Cheikh Ibrahima Coly qui a succombé à ses blessures au cours de son évacuation. C’est dire que le milieu scolaire a été fortement impacté par cette situation et hier d’ailleurs, des élèves ont tenté de mettre le feu aux poudres à Thiès, devant le lycée Malick Sy, en brûlant quelques pneus pour tenter de bloquer la circulation. Au finish, cette tentative s’est soldée par un échec et la situation a été très vite maîtrisée avant qu’elle ne dégénère.
Pour Mohamed Moustapha Diagne Directeur de la Formation et de la Communication (DFC) au Ministère de l’Education, le constat a été donné qu’au niveau de la banlieue de Dakar, de la région de Diourbel et au Sud du pays notamment à Bignona, des enseignants incitent les élèves à sortir des classes pour participer à des manifestations politiques et surtout à des manifestations violentes. « Les contradictions sociales, religieuses, politiques doivent s’arrêter à la porte de l’école », dit-il. C’est dans ce sillage qu’il a rappelé aux enseignants qu’ils sont des agents de l’Etat, régis par conséquent par le loi portant sur le statut général des fonctionnaires et par la loi d’orientation sur l’éducation nationale, mais aussi celle de politique sectorielle du secteur de l’éducation.
Pour toutes ces raisons, dit-il, il n’est pas question de laisser entrer les questions politiques à l’école. Pour lui d’ailleurs, l’école n’est pas un lieu d’expression partisane, c’est un espace républicain, de recherche de connaissances et de savoir et où le futur citoyen appelé à gérer demain le développement du pays est formé. Il ajoute : « En conséquence, nous demandons incessamment à ces enseignants d’arrêter ces pratiques qui n’honorent pas la corporation enseignante, encore moins l’école sénégalaise et qui représente à la limite un danger pour le pays ».
Selon lui, personne n’interdit à un enseignant de faire de la politique, d’appartenir au parti politique de son choix, mais il est dans l’obligation de se garder de mener des activités politiques ou de la propagande dans l’espace scolaire. « La politique ne doit pas entrer dans l’école, elle doit rester dehors », martèle-t-il, avant de souligner que des sanctions peuvent être appliquées à tous ceux qui seront tentés de transgresser la loi en cette matière. Mohamed Moustapha Diagne s’est par ailleurs prononcé sur le cas soulevé par la presse, faisant état de la sanction prononcée contre un enseignant qui aurait proposé à ses élèves un sujet relatif à l’actualité politique liée à l’affaire Sonko.
Selon lui, aucune sanction ne pèse sur cet enseignant et il n’est démis de rien du tout. Il souligne que contrairement à ce qui a été avancé, c’est un professeur qui n’a pas en vérité le titre de Principal. Il s’agit d’un référant pédagogique, une dénomination qui n’existe que dans l’académie de Matam où il est mis en œuvre pour des raisons internes de fonctionnement, à cause des déficits de personnels. C’est ce qui est à la base de la création de ce titre qui est assimilé à un chargé de mission. Et pour le cas de cet enseignant, répète-t-il, aucune sanction contre lui n’est à l’ordre du jour.