LES ETUDIANTS DU PRIVE MENACENT DE DESCENDRE DANS LA RUE
Le Cercle des étudiants orientés dans le privé a organisé hier un point de presse au siège de Frappe-France dégage, pour dénoncer leurs mauvaises conditions d’études

Le Cercle des étudiants orientés dans le privé a organisé hier un point de presse au siège de Frappe-France dégage, pour dénoncer leurs mauvaises conditions d’études. Ils estiment en effet que l’Etat fait preuve de manque de considération à leur égard. Ces étudiants n’écartent pas alors une descente dans la rue, les jours à venir.
Les étudiants orientés dans les établissements supérieurs privés sont très remontés contre le gouvernement. Raison pour laquelle les membres de ce cercle menacent de descendre dans la rue dans les jours à venir pour exprimer leur colère. L’annonce a été faite hier lors d’un point presse qu’ils ont tenu, en collaboration avec des membres de la Plate-forme Frappe-France-dégage.
A en croire le Porte-parole des étudiants, Bababacar Sall, l’Etat du Sénégal fait preuve de manque de considération à leur égard. Car, dira-t-il : « Nous les étudiants orientés dans les établissements du privé, nous vivons depuis quelque temps une injustice manifeste. »
Selon lui, ses camarades jusqu’à présent ne font pas de cours à cause du non-paiement de la dette due à ces établissements où ils sont orientés. «Si le gouvernement nous considère, il doit payer cette dette due aux écoles privées», fustige amèrement le porte-parole du jour du cercle. Il souligne en plus que beaucoup de leurs camarades n’ont pas fait leurs examens et d’autres, selon lui, n’arrivent toujours pas à récupérer leurs diplômes de fin cycle pour les mêmes raisons.
Pourtant, aux dires des sources bien informées, le 23 décembre 2019, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, dans une lettre adressée au Coordonnateur du Cadre unitaire des organisations des établissements, avait indiqué qu’un montant de 7 764 757 500 FCFA avait été inscrit au titre de remboursement des arriérés dans le projet de loi de finance initiale voté par l’Assemblée Nationale sur le programme de l’enseignement supérieur de 2020. Le document d’ajouter que «le reliquat des sommes dues sera programmé pour l’exercice 2021».
Babacar Sall, le plénipotentiaire du cercle des étudiants du privé, de dénoncer par ailleurs la discrimination constatée dans l’attribution des bourses et des aides. Pour obtenir une bourse, signale M. Sall, les étudiants orientés dans les établissements privés doivent obtenir une moyenne supérieure ou égale à 14. Alors que leurs camarades du public, dira-t-il, n’ont aucun critère à remplir. Le porte-parole ajoute que les bénéficiaires sont parfois obligés de descendre dans la rue avant de percevoir leurs bourses.
S’agissant des cours en ligne, Babacar Sall soutient qu’aucun étudiant n’est contre. Mais il estime qu’il faut des mesures d’accompagnement. Parce que, souligne-t-il, il y a des camarades qui sont dans le monde rural où il y a des problèmes de réseau, et parfois c’est l’électricité qui fait défaut. « Un étudiant qui n’a pas reçu de bourse ou une aide, comment parviendra-t-il à acheter une passe de connexion ? » s’interroge-t-il. Abondant dans le sens, Abdoulaye Seck, chargé de communication du mouvement Frappe-France-Dégage, se réjouit du déplacement des étudiants. « En tant que défenseur des droits humains, nous avons jugé nécessaire d’apporter notre soutien à ce collectif.
D’autant plus, rappelle-t-il, que c’est l’Etat du Sénégal qui a pris la décision d’orienter ces étudiants dans le privé ; donc, selon lui, il doit respecter ses engagements. « C’est une situation inacceptable », regrette le chargé de communication de la Plate-forme. C’est pourquoi, indique-t-il : « Frappe-France-Dégage sera avec eux dans ce combat et dans les jours à venir, nous serons avec eux dans la rue. »