«SI ON EXERCE LA VIOLENCE A L’UNIVERSITÉ, ON Y INVITE LA POLICE DE L’ÉTAT…»
Le recteur de l’UCAD, Ibrahima Thioub, sermonne les apprenants en leur rappelant que la réussite est au bout de l'effort et qu'il est impératif de se départir de la violence pour arriver au succès

La Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a fêté l'excellence, ce samedi, en primant 15 de ses meilleurs étudiants. Une occasion pour le recteur de l’UCAD de sermonner les apprenants en leur rappelant que la réussite est au bout de l'effort et qu'il est impératif de se départir de la violence pour arriver au succès.
«Tous les gens qui protestent dans un pays doivent adresser leurs protestations à l’université, peut-être pas à l’autorité politique. Les problèmes qui se posent aujourd’hui dans ce pays, c’est à l’université qu’ils peuvent avoir des solutions». Voilà la conviction du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Pr Ibrahima Thioub. Un point de vue qu’il a étalé, samedi, lors de la fête de l’excellence de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) qui a primé 15 de ses meilleurs étudiants.
«La seule raison d’être de l’étudiant, c’est d’étudier, de réussir et de partir»
L'historien ainsi indique : «Nous devons continuer à mener des actions pour maîtriser le calendrier universitaire. Parce que, quand l’année se prolonge en période de la saison des pluies, non seulement cela atteint les corps, mais aussi les cerveaux. Et les enseignants et les étudiants n’ont plus le temps de se reposer, de se renouveler, cela est nuisible. Si nous traitons bien nos étudiants, il n’y aura aucune perturbation». Ainsi, le président de l'assemblée de l'université souligne : «Cet espace est un lieu de discussions et d’échanges sans violence. Puisque, si on exerce la violence à l’université, on y invite la police de l’Etat. Alors que cette dernière ne devrait pas intervenir à l’intérieur de l’université. Car, l’université a sa propre police qui est le débat d’idées, la contradiction, sans être sanctionné».
«L’université a sa propre police qui est le débat d’idées, la contradiction, sans être sanctionné»
«Il nous faut continuer à transmettre cette flamme qui installe la paix dans l’espace universitaire et qui permet d’étudier dans de bonnes conditions de réussir aux examens. Nous devons cultiver l’excellence. Parce que c’est dans ces conditions difficiles de travail que nous devons compétir avec les autres universités du monde», a-t-il ajouté. Sur la même lancée, Pierre Sarr, Doyen de la FLSH, a noté : «Auparavant, certains parlaient de Faculté poubelle. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et d’année en année, l’image de la Faculté n’a cessé de s’améliorer, surtout dans cette dernière décennie. Le cadre de vie est plus propice aux études. Le renforcement de la capacité du personnel s’est accentué par desséries de formations. Des efforts constants ont été consentis». Aussi, a-t-il martelé : «La seule raison aussi d’être de l’étudiant, c’est d’étudier, de réussir et de partir.
La vocation de l’étudiant n’est pas d’élire domicile dans cette Faculté. Aujourd’hui, là où 15 étudiants ont pu faire ces résultats, cela veut les autres étudiants peuvent le faire. La réussite n’est pas réservée à une élite». Pour sa part, le président de l'Amicale des étudiants de la FLSH, Moustapha Ba, avait, auparavant, lancé un appel à l'endroit du corps professoral : «Nous vous convions à plus de rigueur et à un respect des textes qui régissent le fonctionnement de nos universités. Nous vous invitions à accompagner davantage nos camarades qui parfois ont besoin d'écoute, de compréhension et de disponibilité par rapport à leurs innombrables préoccupations. C'est ce que nous souhaitons, car cela fait parfois défaut».