UNE BATTERIE DE PROPOSITIONS POUR SAUVER L’ANNEE
L’initiative est jugée salutaire par des partenaires de l’école dont certains ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes face à la situation de l’école et l’avenir des élèves.

Le président Macky Sall a demandé mercredi denier aux ministres chargés de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle de mener des concertations urgentes avec les partenaires sociaux pour évaluer l’impact global du Covid-19 sur le secteur éducatif. Une initiative que saluent Saourou Sène du Saems et Cheikh Mbow de la Cosydep qui sont disposés à faire des propositions allant dans le sens de sauver l’année.
Sauf un changement de dernière minute, la reprise des enseignements scolaires et universitaires est prévue le 4 mai 2020. Le président de la République, en réunion du Conseil des ministres avant-hier mercredi, a demandé aux ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et au ministre de la Formation professionnelle de convoquer des concertations urgentes, afin « d’élaborer une feuille de route réaliste pour la poursuite des enseignements, de même qu’un agenda des évaluations, examens et concours ».
L’initiative est jugée salutaire par des partenaires de l’école dont certains ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes face à la situation de l’école et l’avenir des élèves. En effet, Saourou Sène, le Secrétaire général du Saems, se félicite de l’initiative du Chef de l’Etat d’avoir demandé ces concertations urgentes. Car pour ce syndicaliste de première ligne pour la défense des intérêts de l’école, «s’il y a un secteur qui risque de payer lourdement la note de cette pandémie, c’est bien le secteur de l’éducation».
Il profite de l’occasion pour réaffirmer son point de vue sur les propositions qui ont été déjà faites concernant la mise en place d’un site au Ministère de l’Education Nationale, une espèce de classeroom et l’organisation des cours à partir de la télévision Canal 20 et/ou des radios communautaires dans certaines Zones. Il estime toutefois qu’il y a plusieurs limites à ces stratégies liées notamment à un manque de dispositif de surveillance par les parents. Il pense qu’en pareilles circonstances, il va falloir que les parents se chargent d’être les gardiens des enfants à la maison par rapport à ces cours. «Si tel n’est pas le cas, selon lui, ça ne donne absolument rien».
Et il se montre également formel en disant : «Quelle que soit la pertinence de ces propositions, ces dernières ne peuvent en aucun cas remplacer les cours en classe.» S’exprimant sur les chances de voir l’année scolaire sauvée, M Sène appelle tout le monde à prier pour que la pandémie du Covid-19 ne dépasse pas le mois d’avril. « La seule chose pouvant aider à sauver l’année, c’est de voir le virus rapidement maîtrisé et qu’on ne dépasse pas le mois d’avril. Si par contre on entame le mois de mai toujours avec cette lutte contre le virus, l’année risque d’être compromise », selon ses pronostics.
Abondant dans le même sens, le Coordonnateur de la Cosydep, M. Cheikh Mbow lui insiste sur 3 points dont celui de la mise en place d’un dispositif post Covid19. Il est d’avis qu’« après le Covid-19, pour qu’on ne perde pas le patrimoine qu’est l’école, les établissements scolaires doivent être sécurisés grâce à un système de gardiennage. Les collectivités territoriales devraient jouer un rôle dans ce sens ».
Et d’ajouter : «Pour éviter également de retrouver les écoles dans des situations de délabrement, l’Etat devrait voir comment payer l’eau et l’électricité, mettre en place des dispositifs de désinfection des écoles, et surtout mobiliser des psychologues pour accompagner les enfants.»
Le Coordonnateur de la Cosydep estime également nécessaire de procéder à une évaluation des nombreuses initiatives prises durant toute cette période de la fermeture des écoles. « Nous pensons que toutes ces initiatives peuvent être analysées pour identifier leurs limites objectives sur la continuité pédagogique et mettre le focus sur les cibles négligées ou oubliées, afin de tirer les enseignements et accompagner les enfants qui n’ont pas été touchés par cette initiative ».
M. Cheikh Mbow invite notamment l’Etat à mettre en place une plate-forme numérique collaborative pour permettre a tous les Sénégalais d’ici et de la diaspora de pouvoir apporter leur contribution, et d’élaborer un plan de contingence pertinent pour sortir l’école de cette crise.