«NI LE COS PETROGAZ, NI LE COMITE NATIONAL DE SUIVI DU CONTENU LOCAL N’ONT DE PRESENCE FEMININE»
La gouvernance et l’implication des femmes dans la prise de décision, notamment dans le secteur extractif, restent à désirer : c’est la conviction de la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim), Aïda Diop Ndiaye

En partenaire avec Open Society Fondation Osiwa (Osf Africa), l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim) a présenté hier son rapport sur l’étude de faisabilité pour l'élaboration d'un indice genre sur la situation des femmes dans le secteur extractif. Co-présidant la rencontre, Aïda Diop Ndiaye, présidente de ladite structure, révèle que sur les 26 entreprises qui sont dans le périmètre de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (itie), les femmes ne constituent que 7,69% en termes d’emplois formels. Par ailleurs, elle a déploré l’absence de la gent féminine au niveau du Cos Petrogaz et au comité national de suivi du contenu local.
La gouvernance et l’implication des femmes dans la prise de décision, notamment dans le secteur extractif, restent à désirer : c’est la conviction de la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim), Aïda Diop Ndiaye. Elle s’exprimait ainsi en marge de la présentation de leur rapport de faisabilité sur la construction d’un indice de Genre dans le secteur extractif.
Poursuivant, elle estime en effet qu’il y a des efforts à faire en termes de représentativité des femmes dans les instances de gouvernance notamment dans le secteur extractif. « Pour les instances de gouvernance publique et multi-acteurs, il n’y a que le groupe multipartite de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (l’itie) qui, récemment, a su avoir un équilibre en termes de représentativité hommes-femmes mais aujourd’hui, ni le Cos Petrogaz , ni le comité national de suivi du contenu local, n’ont de présence féminine », se désole la présidente de WIM.
Elle renseigne d’ailleurs que sur les 26 entreprises qui sont dans le périmètre de l’Itie, les femmes ne constituent que 7,69% en termes d’emplois formels. « C’est très faible ! Pourtant l’indice sur l’étude de faisabilité a pu montrer qu’il y a une nécessité et une urgence d’élargir le périmètre de l’Itie parce qu’aujourd’hui, près de 315 autres entreprises ne sont pas dans l’Itie, alors qu’il y a nécessité de pouvoir évaluer ou bien mesurer les conditions de travail.
Par exemple au niveau du contenu local, les femmes n’arrivent pas jusqu’à présent à saisir les opportunités entrepreneuriales dans ce secteur malgré la manne financière », indique Aïda Diop Ndiaye. Ases yeux, ce projet permettra de renforcer les capacités de plaidoyer des acteurs et parties prenantes sur la question du genre dans le secteur des industries extractives pour la définition et la mise en œuvre de politiques efficaces d'inclusion des femmes et d'amélioration de leurs conditions d'existence et de travail.
Il s'agira spécifiquement, dira-t-elle, de développer un modèle d'indice qui permettra une traduction fiable de la réalité des femmes du secteur dans le cadre d'un processus multipartite et inclusif, d’assurer la disponibilité d'une information fiable et pertinente couvrant les différents domaines de la problématique et permettant d'alimenter l'indice et surtout de mobiliser l'ensemble des acteurs et parties prenantes pour la définition de stratégies efficaces de plaidoyer, en s'appuyant sur les résultats du processus de réflexion et sur les productions de l'indice. « D’autant que l’étude de faisabilité a pu montrer des évidences en termes de similitude pour certaines régions mais également en termes de particularité pour certaines régions, si on prend par exemple les régions de Matam et de Thiès, nous avons pu constater que la plupart des impacts que nous avons identifiés sont relatifs aux impacts industriels, notamment la pollution entre autres et les régions pétrogazières comme Saint-Louis et Fatick. C’était plus une crainte des femmes par rapport à leur activité économique car dépendant pour la plupart des produits halieutiques pour leurs activités génératrices de revenus », explique la présidente de Wim.
Revenant par ailleurs sur le choix porté sur la région de Kédougou pour mener la phase pilote, Aïda Diop Ndiaye indique que celle-ci répond à un besoin de pouvoir couvrir l’ensemble des dimensions de la problématique du genre dans le secteur des industries extractives. « Kédougou a pu polariser toutes ces discriminations, les vulnérabilités ainsi que les disparités que nous avons identifiées dans les autres régions et avec une particularité qui est l'activité de l’orpaillage. Donc cet indice a 5 dimensions qui sont en parfaite corrélation avec les différentes problématiques. De plus, Kédougou est la région qui à elle seule a pu polariser les 5 dimensions de l'industrie ; donc c'est dans ce sens que nous avons initié la phase pilote dans la région pour pouvoir tester l’indice avant de passer à l’échelle nationale », affirme la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim).