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LE MALI EST EN SITUATION DE SURVIE

Alioune Tine vient tout juste de rentrer de Bamako où il a pu enquêter en qualité d'expert indépendant auprès de l'ONU sur les droits humains dans le pays. Instabilité politique, menaces sur les civils, progression des groupes djihadistes… Entretien

TV5 Monde  |   Lauriane Nembrot  |   Publication 23/02/2022

Tout juste revenu d’une mission pour l’ONU au Mali, cet expert indépendant chargé des droits de l’Homme fait état d’une “situation extrêmement préoccupante” pour les civils. Le pays, aux mains d'une junte militaire, fait face à la menace djihadiste. 

TV5MONDE : La junte militaire malienne a de nouveau annoncé le report des élections. Quel est le message envoyé par la junte, qui s’était engagée à organiser des élections démocratiques ? 

Alioune Tine : Le dialogue se poursuit. Nous demandons à la CEDEAO de lever les sanctions parce qu’elles frappent les personnes les plus vulnérables au Mali. Elles ont été décriées à la fois à Tombouctou, à Mopti,  par la société civile et surtout par les gens les plus démunis. Nous adressons aussi un message au gouvernement malien pour lui demander d’agir de manière à ce qu'on organise un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais les plus raisonnables. C’est ce qui va garantir la paix, la sécurité et la stabilité.

TV5MONDE : Selon la junte militaire, la période de transition avant des élections démocratiques et un retour des civils à la tête du Mali pourrait durer jusqu'à cinq ans… Peut-on prendre au sérieux ces informations ?

Pour moi, les élections ne sont pas une panacée. Le débat sur la question de la durée de la période de transition est un bon débat. Mais la CEDEAO a ses règles. Et nous estimons que quand on adhère à la CEDEAO on respecte les règles de la CEDEAO. Et les coups d'État sont bannis par la CEDEAO. Ils peuvent, être justifiés par une situation où on est dans un cadre d’effondrement de l’État, - je pense que le tout premier coup d’État au Mali se justifiait - cela dit, la transition est appelée à être toujours dans un temps raisonnable pour préparer des élections et rétablir l’ordre constitutionnel. De ce point de vue, à mon avis, cinq ans, c’est trop. Il faut arriver à un délai qui soit raisonnable.

TV5MONDE : Concernant le djihadisme au Mali, vous rappelez que “les groupes extrémistes violents continuent de mener des attaques contre les populations civiles”. Pouvez-vous quantifier ces attaques ? Combien de personnes sont en danger imminent ? 

C'est difficile à dire. Les attaques de la part des groupes armés sont permanentes, même si on observe une certaine accalmie dans les zones qu’ils occupent. Le problème, c’est qu’il y a une impunité envers ces groupes et les atteintes aux droits de l’Homme. La pratique de la charia sur place existe, les femmes sont obligées de se voiler, les hommes doivent avoir la barbe..  Il y a une obligation de payer la "zakat" (impôt exigé par les djihadistes, ndlr) et si vous n’avez pas les moyens, il y a des enlèvements. La situation dans les zones contrôlées par les djihadistes est extrêmement préoccupante. 

TV5MONDE : Ces organisations djihadistes sont scindées en plusieurs groupes différents. Quelles sont leurs revendications ? Avez-vous pu échanger avec eux ?

Non, sur place, je n’ai jamais pu échanger directement avec eux. Mais j’ai rencontré des gens qui les connaissent, des victimes. J’écoute les récits de ce qu’il se passe dans les zones qu’ils contrôlent. Les populations qui y ont vécu viennent nous parler de la justice, de la sécurité. Il y en a même qui apprécient certains aspects. Mais les violations des droits humains qui sont commises dans les zones contrôlées par les djihadistes sont graves et c’est extrêmement préoccupant. La liberté de penser, la liberté de culte, la liberté d’expression, le droit à l’éducation ne sont pas respectés. 

TV5MONDE : Vous étiez sur place le 17 février dernier quand le président de la République française Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane au Mali. Racontez-nous la situation sur place après cette décision. 

Au Mali, le gros problème que nous avons aujourd’hui, c’est le basculement géopolitique qui crée une véritable polarisation des positions sur le plan international. Le déclencheur, c'est quand même l'existence supposée de Wagner (société de marcenariat russe présente en centrafique notamment, ndlr) sur place. Il y a également un excès de souverainisme sur place. Je pense qu’il y a énormément de malentendus entre les différents acteurs. Il y a eu beaucoup de tensions. Le président de l’Union africaine, Macky Sall, est en train de travailler pour que les Européens restent. Des gens travaillent pour éviter l’isolement du Mali. C’est une très bonne chose et ça fait partie de nos recommandations.

TV5MONDE : De nombreuses manifestations se sont tenues à Bamako pour saluer le départ des soldats français du Mali. Était-il temps que la France quitte le Mali, selon vous ? 

Un peu partout en Afrique aujourd'hui il y a  un sentiment d’hostilité vis-à-vis de la France. Je pense que le Mali en est un exemple. Cela ne date pas d’hier ni de l'arrivée des militaires. Du temps de IBK (Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali de 2013 à 2020, ndlr)  on a vécu ça mais c’était très limité. Maintenant, avec l’arrivée des militaires et la brouille entre la France et le Mali, ça s’est généralisé et ça a pris une tournure populiste. Nous estimons aujourd’hui que cette brouille doit se régler de façon diplomatique, par le dialogue. Nous avons besoin de tous les partenaires pour renforcer cette éclaircie que nous constatons sur le plan sécuritaire au Mali. Nous avons besoin de tout le monde pour travailler en harmonie. 

TV5MONDE : Vous évoquez une certaine “polarisation” des opinions, vous vous dites “préoccupé” par le risque de confrontation violente entre les sympathisants des autorités maliennes de la transition et ceux des partis d'opposition. Craignez-vous que l’on assiste à une guerre civile au Mali ? 

Nous avons parlé à tous les Maliens, ceux de l’opposition, ceux au pouvoir. Par rapport aux besoins des Maliens, et pour garantir la survie de l’État, nous avons recommandé que le débat démocratique se développe. Nous sommes encore très écoutés au Mali et j'ai l'impression que nous avons été compris. Si le débat démocratique a lieu, je crois que les Maliens pourraient s’entendre. Je ne crois pas que nous arriverons à une guerre civile. 

TV5MONDE : Est-ce que la junte militaire vous a donné des garanties sur le maintien du cadre démocratique, la protection des civils ? 

Non. Aucune garantie n’a été donnée. mais on a parlé, ils ont compris. On s’en tient là. Je pense que tout le monde a intérêt à la stabilité et à la paix au Mali. à ce qu’il y ait une unité, un rassemblement des Maliens. 

TV5MONDE : Dans votre déclaration de fin de mission publiée ce jour, vous avez souligné la nécessité d’un “retour effectif” de l'État malien sur les zones où il y a eu un succès militaire. Considérez-vous que l'État malien est défaillant ? 

Nous avons affaire à un État faible, qui se trouve dans une situation de survie. Toutes les difficultés viennent de là. Tout le monde le reconnaît et tout le monde y travaille. Mais les Maliens restent motivés et c’est bon signe. 

TV5MONDE : Un autre bon signe, peut-être, c’est la baisse du nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Mali que vous avez enregistrée. -13% entre septembre et décembre 2021… 

Il y a  des initiatives et des dynamiques locales pour la paix. Des associations des différentes communautés s‘investissent et prêchent la paix. C'est ce qui a permis une accalmie. Le commerce reprend, l'agriculture  et l’élevage aussi, dans des zones -comme dans le centre du pays- qui sont extrêmement riches. Il faut les soutenir. 

TV5MONDE : En revanche, vous révélez que les violences basées sur le genre sont en hausse. Les jeunes filles sont de plus en plus concernées par des mariages forcés, l’exploitation sexuelle, abus et violences sexuelles... 

Absolument. Ces violences sont en augmentation. Les viols collectifs restent impunis et ces violences sont encore tabou. Pour des raisons culturelles, les victimes vont rarement au tribunal. Mais à Tombouctou j'ai pu remarquer que les femmes s’organisent de plus en plus justement pour résister, pour porter plainte, pour agir. Ça émerge dans tout le Mali et le gouvernement soutient les femmes et toutes les initiatives qui défendent les femmes. 

TV5MONDE : Vous avez pu échanger avec les autorités maliennes à ce sujet ? 

J’ai effectivement rencontré le ministre malien de la Justice. On a discuté avec la direction de la justice militaire et on a parlé de toutes ces questions. Les femmes maliennes sont venues nous voir et oui, nous avons pu discuter. 

TV5MONDE : Au cours de ces discussions, avez-vous pu discuter des exactions commises par les troupes de Wagner au Mali ? 

C’est une question extrêmement difficile. Moi, je n’ai vu aucun soldat russe ni Wagner lors  de toute ma tournée. J’ai même été voir les responsables à l’ambassade de Russie mais là aussi je n’ai eu aucune confirmation. Pour l’instant et jusqu'à preuve du contraire je m'en tiens à la thèse officielle du gouvernement, comme quoi il s’agit d’une coopération d’état à état.

TV5MONDE : Vous avez également fait part d’inquiétudes sérieuses au sujet de la répression de l’opposition au Mali. Combien de personnes opposées au régime sont actuellement en détention ?

J’ignore précisément combien elles sont. Mais il y en a beaucoup. Nous avons bien sur rencontré les partis de l’opposition qui nous ont parlé. Ils nous ont fait part des difficultés qu’ils ont pour s’exprimer et des menaces qui pèsent sur eux. Les organisations issues de la société civile ont aussi toutes les difficultés du monde à travailler. Elles ont peur. Dès que vous parlez, vous pouvez vous retrouver en prison. Nous en avons parlé aux autorités et nous leur demandons d’élargir le débat démocratique. 

TV5MONDE : Le débat démocratique n’est-il pas compliqué lorsque les autorités maliennes expulsent certains journalistes étrangers, retirent des accréditations pour pénétrer dans le pays ?  

J’en ai parlé au Premier ministre et il m’a dit que les accréditations ne seraient pas retirées. À personne. Il est vrai que certains journalistes ont eu quelques problèmes mais l’État malien, d’après ce qu’il nous a dit, n’a pas dans l’esprit de dire aux journalistes de quitter le pays. J’ai tenu à rassurer les journalistes sur ce point.

TV5MONDE : Qu’en est-il de Etienne Fakaba Sissoko ? Cet économiste malien de renom a été arrêté par les autorités maliennes en janvier dernier. Il est accusé “d’usage de faux” et “d’incitation à la discrimination”. Avez-vous des informations sur ses conditions de détention ? 

Oui. On a parlé de son cas et de la nécessité qu’il soit libéré. Son diplôme n’est pas un faux, il a été authentifié par l'université française de Nanterre, qui confirme qu’il a bien eu son diplôme. Quand on parle de rétrécissement du cadre démocratique au Mali, on pense forcément à la détention de Etienne Fakaba. On demande sa libération, pure et simple. Il faut éviter toute censure qui ne ferait que durcir la situation et créer des tensions inutiles. 

TV5MONDE : Le journaliste français Olivier Dubois, lui, a été enlevé à Gao au Mali il y a dix mois par un groupe terroriste. Quand vous étiez sur place, avez-vous pu avoir de ses nouvelles ?

Nous avons soulevé le problème de toutes les personnes qui se sont fait enlever par les terroristes au Mali. Je pense que tous les efforts doivent être faits par les autorités pour sa libération. Vous savez, tous les jours que Dieu fait, je tweete pour sa libération et je retweete tout le monde. Il faut effectivement que tout le monde se mobilise pour libérer Olivier Dubois. Ça fait trop longtemps qu'il est sur place. Il faut que l’État et la communauté internationale mettent toutes les pressions et les moyens qu’il faut pour que Olivier Dubois retrouve sa famille. Nous y travaillons. En plus d’Olivier Dubois, il y en a beaucoup d’autres. Il faut aussi parler de la libération des Maliens. De ceux qui sont arrêtés, pris en otage, pour qui les djihadistes demandent des rançons. Ce n’est pas très connu, on n’en parle pas et il faut également y prêter attention.

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