LES QUATRE EXIGENCES DE MACKY SALL DANS LE CADRE DE LA GOUVERNANCE MONDIALE
Prenant part à la sixième session de l'Initiative d'Investissement Futur (IIF) qui a débuté hier au Centre de conférence Roi Abdulaziz à Riyad, Macky Sall a encore dit ses vérités aux puissances de ce monde

Prenant part à la sixième session de l'Initiative d'Investissement Futur (IIF) qui a débuté hier au Centre de conférence Roi Abdulaziz à Riyad, Macky Sall a encore dit ses vérités aux puissances de ce monde. Le président en exercice de l’Union africaine (UA) a exigé de nouvelles règles pour la gouvernance mondiale.
Les travaux de la sixième session de l'Initiative d'Investissement Futur (IIF) ont débuté hier au Centre de conférence Roi Abdulaziz à Riyad, en Arabie Saoudite, sous le thème : «Investir dans l'humanité : Permettre un nouvel ordre mondial». Lors de son intervention, le Président Macky Sall a expliqué qu’il faut de nouvelles règles pour la gouvernance mondiale.
Pour le président en exercice de l’Union africaine, il faut accepter la multipolarité du monde actuel qui est, à ses yeux, une donnée irréversible de l’histoire. Et selon le chef de l’Etat sénégalais «autant l’accompagner que résister».
Macky Sall pense également qu’il faut «réformer la gouvernance politique : l’ONU a 77 ans et n’a jamais été réformée de façon significative. Réformer le Conseil de sécurité, (Consensus d’Ezulwini : 2 sièges permanents plus 2 non permanents additionnels (Afrique a en 3 actuellement)». «Il faut réformer la gouvernance économique et financière : OCDE (règles crédit export), Agences de notation et leurs critères biaisés ; congés fiscaux abusifs ; G20 (candidature africaine) ; renoncer aux décisions unilatérales (ex COP Glasgow, arrêt financement extérieur des sources d’énergie fossile, y compris le gaz). Il faut renoncer à l’injonction civilisationnelle : respecter la diversité/différence des valeurs de culture et de civilisation. On ne peut pas accepter que certains se donnent comme vocation d’avoir une mission civilisatrice qui dicte aux autres comment se comporter», a déclaré le président en exercice de l’UA.
Ce dernier a indiqué que l’ordre mondial est politique, économique, financier, mais aussi social et culturel. «Ce sont toutes ces dimensions qu’il faut revoir. Les réalités du monde ont changé. Résister aux réformes, c’est ignorer toutes ces réalités et les besoins de l’écrasante majorité de l’humanité au risque de susciter désintérêt, méfiance et défiance vis-à-vis des Institutions actuelles. Si on ne réforme pas, les institutions vont être de plus en plus décrédibilisées et contestées ; et ceux qui se sentent exclus ou à l’étroit dans les institutions actuelles vont chercher des alternatives. Exemple : BRICS», a dit le chef de l’Etat sénégalais.
Pour mieux vendre la destination Afrique, le président en exercice de l’UA a démontré aux 6000 participants à cette importante rencontre que le continent africain se porte bien. «30 millions de km2, avec ses ressources humaines, plus de 60% des terres arables du monde, ses richesses minières, forestières, hydriques et énergétiques. Gouvernements à la tâche ; jeunesse vibrante et créative qui innove, entreprend et réussit ; des millions d’hommes et de femmes qui travaillent dur investissent, créent de la richesse et génèrent des emplois. L’Afrique est en construction : routes, autoroutes, chemins fer, aéroports, ports centrales électriques, barrages, etc», a-t-il ajouté.
Poursuivant, Macky Sall a soutenu : «D’un point de vue géographique, je dirais plutôt qu’il faut investir au Sénégal. Toute l’Afrique est en chantier, tout ou presque est à construire, c’est la dernière frontière du développement : infrastructures (exemple : autoroutes à péage et c’est rentable) ; agriculture et agrobusiness. L’Afrique a le potentiel de se nourrir et aider à nourrir le monde. La crise actuelle devrait être une opportunité d’investir davantage dans l’agriculture. Autres secteurs : énergie, mines, habitat, tourisme et hôtellerie, santé et biotechnologie (Madiba/BioNtech), numérique ».