PARIS SAUVE RAJOELINA
Au cœur de la crise malgache, le président a été discrètement extrait du pays le 12 octobre, avec le concours d’un avion militaire français. Selon RFI, cet accord avec Paris vise à « permettre une transition pacifique » dans une île plongée dans le doute

(SenePlus) - La scène politique malgache a basculé dans l’incertitude la plus totale, après la confirmation, par RFI, de l’exfiltration du président Andry Rajoelina par un avion militaire français, dans le cadre d’un accord avec Emmanuel Macron. Cette opération s’est déroulée le 12 octobre 2025, au plus fort d’une crise qui secoue Madagascar depuis la fin septembre.
Selon des sources proches du dossier, le président Rajoelina aurait embarqué à Sainte-Marie, sur la côte est, à bord d’un appareil français en direction de La Réunion, avant de prendre la route d’une destination finale toujours inconnue. « Il n’est plus à La Réunion. La destination probable est Dubaï », précise RFI, alors que Paris réaffirme que la France n’interviendra pas militairement dans la crise malgache. Les forces françaises du sud de l’océan Indien n’iront « pas plus loin », a assuré Paris, martelant sa neutralité : « la France rappelle fermement qu’en aucun cas elle n’interviendra militairement à Madagascar ».
Au même moment, la confusion règne à la présidence. Des proches du chef de l’État affirmaient, lors d'une communication vidéo à des diplomates, qu’il était toujours reclus à Antananarivo, retranché dans un « bunker ». Pourtant, la coupure de nombreux canaux de communication officiels a contribué à brouiller la situation. « Le président de la République de Madagascar fera un discours au peuple aujourd’hui à 19h », annonçait encore la présidence dans l’après-midi, sur sa page Facebook, renforçant le climat d’incertitude.
Cette exfiltration spectaculaire survient dans un contexte de tensions accrues : la nomination d’un nouveau chef d’état-major à la tête de la gendarmerie par les unités mutinées, et la passation de pouvoir entre officiers dénonçant les répressions. Depuis le 25 septembre, la capitale et le pays sont agités par des manifestations contre les coupures d’eau et d’électricité, qui se sont transformées en véritable contestation du régime.
L’opération menée dimanche par les autorités françaises, avec l’accord des deux présidents, vise à « permettre une transition pacifique », selon les médias français. Pour l’heure, les Malgaches — ainsi que la communauté internationale — attendent la confirmation du futur rôle d’Andry Rajoelina et l’issue de cette transition inédite pour le pays.