VIDEOSIBETH NDIAYE, LA VOIX FRANCO-SÉNÉGALAISE QUI INTERROGE LE MACRONISME
L'ex-porte-parole du gouvernement revient sur son engagement auprès de Macron. Alors que l’espoir participatif de 2017 s’est transformé en gestion verticale du pouvoir, elle livre un témoignage sans détour sur la rupture entre le président et les Français
Publication 12/10/2025
Dans un reportage diffusé sur France 5 dans l’émission « C dans l’air », Sibeth Ndiaye, figure franco-sénégalaise et ancienne porte-parole du gouvernement, livre un témoignage poignant et lucide sur la trajectoire politique d’Emmanuel Macron.
Fidèle parmi les fidèles du président, Sibeth Ndiaye incarne l’élan de la Macronie de 2017. Première soutien, engagée pour une politique plus horizontale, elle revient sur les espoirs suscités lors de l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir : « Il y avait une envie de liberté et de militantisme citoyen, loin du corset des partis traditionnels », rappelle-t-elle.
Mais la promesse d’une démarche participative fait rapidement place à une méthode de gestion beaucoup plus verticale, marquée par une défiance croissante envers les corps intermédiaires, notamment les syndicats. Sibeth Ndiaye regrette cette « concentration excessive du pouvoir » et un isolement progressif du chef de l’État, contradictoire avec l’idéal du mouvement « En Marche ».
La franco-sénégalaise pointe également les incohérences de la majorité sur la loi immigration, estimant que le gouvernement a trop réagi aux sondages et à la pression de l’extrême droite, au lieu de s’appuyer sur ses convictions profondes. Elle estime que le cercle rapproché du président s’est refermé, avec moins de place pour les avis divergents ou critiques, au risque d’entraîner une rupture avec les citoyens.
Dans ce témoignage, Sibeth Ndiaye assume sa parole libre et son éloignement actuel de la politique active : à la tête de son entreprise de communication, elle défend le droit à la différence d’opinion au sein de la majorité sans être taxé de trahison, et milite pour une démocratie où le débat ne serait pas perçu comme une faiblesse.
