UN LABORATOIRE REVOLUTIONNAIRE A JOHANNESBURG
La Fondation de l’innovation pour la Démocratie voit enfin le jour. elle a été officiellement lancée le jeudi 6 octobre dernier à Johannesburg, en marge de la première édition du Forum : «notre Futur - Dialogue Afrique-Europe»

Faisant partie des treize (13) recommandations du rapport soumis au président Emmanuel Macron par le philosophe et historien camerounais Achille Mbemba, à l’issue du Sommet de Montpellier, la Fondation de l’innovation pour la Démocratie voit enfin le jour. elle a été officiellement lancée le jeudi 6 octobre dernier à Johannesburg, en marge de la première édition du Forum : «notre Futur - Dialogue Afrique-Europe» qui a pour thème : «Les chemins de la démocratie». elle se veut comme un organe destiné à aider les acteurs du changement, notamment sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Cheville ouvrière du Sommet Afrique-France organisé, il y a un an, à Montpellier et qui avait réuni activistes et acteurs de la société civile africains autour du chef d’Etat français, le philosophe et historien camerounais Achille Mbemba peut afficher un large sourire et pousser un hourra. D’autant que l’une des principales recommandations qu’il avait formulées dans son rapport remis au Président Emmanuel Macron a été appliquée lors du Forum «Notre Futur : Dialogue Afrique-Europe» qui vient de s’achever à Johannesburg. En effet, la «Fondation de l’Innovation pour la Démocratie», trouvaille si chère au philosophe et universitaire camerounais, a été officiellement lancée dans la capitale économique de l’Afrique du Sud. L’évènement s’est déroulé le 6 octobre dernier
La cérémonie de lancement s’est déroulée en grande pompe dans les locaux de l’incubateur Tshimologong et a été réhaussée par la présence de la secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, de l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, Aurélien Lechevallier, des responsables de l'Institut Français, des membres du Conseil d'administration et du comité de préfiguration de la Fondation. Étaient également présents des activistes, des acteurs de la société civile, des jeunes et femmes d’Afrique et d’Europe ainsi que des journalistes.
Revenant sur le lancement de cette Fondation, l’universitaire camerounais indique qu’il fallait «se doter d’un outil destiné à appuyer les efforts des Africains en matière de démocratisation». Toutefois, il tient à préciser que la Fondation ne financera pas les partis d’opposition. «Son objectif est de relancer l’agenda démocratique sur le continent en partant des expériences qui sont d’ores et déjà en cours en mettant un réseau de ces expériences et en aidant les collectifs qui essaient de transformer la vie dans leurs territoires respectifs», explique l’initiateur du Sommet de Montpellier qui ajoute que la Fondation fait partie des nouveaux dispositifs et outils qui vont permettre d’innover non seulement la pratique de la démocratie sur le continent africain, mais aussi de repenser les relations entre le continent noir et la France. Pour lui permettre de mener ses activités, la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie sera dotée d’un fonds de 30 millions d’euros sur une période de trois ans. Mais il urge de préciser que ce fonds ne sera pas géré par la France, même si elle a mis la main à la poche. Explications de Achille Mbemba : «L’idée est africaine avec une gouvernance partagée. Dans le conseil d’administration, on retrouve autant d’Africains que de Français ou d’Européens». Autrement dit, la Fondation fait partie des nouveaux dispositifs et outils qui vont permettre d’innover non seulement la pratique de la démocratie sur le continent africain, mais aussi de repenser les relations entre l’Afrique et l’Hexagone.
Abordant les raisons qui conduisent au choix de l’Afrique du Sud pour abriter le siège de la Fondation, Achille Mbemba évoque trois facteurs. D’abord, il estime que la fondation n’est ni francophone, ni française, mais qu’elle est plutôt panafricaine. «Sa vocation est panafricaine et va au-delà du cadre linguistique ou néocolonialiste, car elle va apporter sa contribution dans l’enracinement de la démocratie dans tous les pays africains», indique le Camerounais. Le deuxième facteur, c’est que dans la Nation arc-en-ciel, il existe des institutions puissantes capables de protéger la fondation et de garantir son indépendance. «Par exemple la fondation telle qu’elle existe maintenant est une organisation de droit sudafricain. La législation sud-africaine dispose de mécanismes pour abriter ce genre d’institution autonome et indépendante», renseigne-t-il. Le troisième et non moins important élément, c’est que la «Fondation a besoin de s’adosser à une institution universitaire puissante pour pouvoir effectivement bénéficier là aussi des immunités qui sont nécessaires dans un milieu où la réflexion critique, la pensée et l’action seront au rendez-vous».
Président-directeur général (Pdg) de l’incubateur de Tshimologong où s’est déroulé le lancement de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, Lesly Williams a tenu à présenter le rôle que joue son institution en matière d’innovations. «Tshimololong est un centre d’innovation numérique qui vise à créer des entrepreneurs numériques africains de premier plan. Donc, nous sommes le lieu des nouveaux départs. Il n’y a pas d’endroit plus approprié pour lancer la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, car il s’agit d’un nouveau départ, d’un nouveau dialogue», a soutenu Mme Lesly Williams.