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«C'EST UNE TRES MAUVAISE SITUATION, L'ATTENTE POURRIT TOUTES LES SITUATIONS»

Journaliste et analyste politique, Mame Less Camara se dit convaincu que, sur le plan comptable, les chiffres de la présidentielle sont déjà disponibles, mais puisqu'il y a une sorte d'attente de second tour, le pouvoir est en train de voir comment gérer

Seneweb.com  |   Babacar Wilane  |   Publication 28/02/2019

Journaliste et analyste politique, Mame Less Camara se dit convaincu que, sur le plan comptable, les chiffres de la présidentielle sont déjà disponibles, mais puisqu'il y a une sorte d'attente de second tour, le pouvoir est en train de voir comment gérer la réaction qui fera suite à la publication des résultats. Dans cette interview accordée à Seneweb, il revient aussi sur les réalités du vote, la percée d'Ousmane Sonko, la sortie du Premier ministre et l'attitude des médias.

De 2000 à 2012, le Sénégal était habitué à avoir les résultats de la présidentielle le soir du scrutin ou le lendemain. Pour 2019, l'attente a duré plus longtemps. À quoi devrait-on s'attendre ?
C'est une très mauvaise situation, l'attente pourrit toutes  les situations. Ceux qui espèrent que leur candidat passera au premier tour, vont s'impatienter ; il s'agit des partisans de Président sortant, Macky Sall. Cette impatience-là n'est pas bonne. Deuxièmement, ceux qui espèrent un second tour, sont en train de penser que ce temps ne sert à rien d'autre qu'à trouver les moyens qui servent à légitimer ce qu'ils considèrent déjà comme une forfaiture. Dans ce processus-là, il faut faire le plus vite, de la manière la plus fiable bien sûr, mais ne pas trop s'arrêter dans des procédures qui semblent peu compréhensibles, puisqu'on a vu des résultats de deuxième tour proclamé quelque deux à trois heures après le scrutin. Aujourd'hui, les gens se demandent ce qui se passe ; et le doute et les questionnements sont gros de danger.

Que se passe-t-il, selon vous ?
Il y a une sorte de baisse de compétence du point de vue de la fiabilité des opérations de la part des différentes instances, peut-être de la part des différentes personnalités impliquées dans le processus de traitement des élections. Manifestement, on est en perte de compétence, on est moins bon qu'en 2000, 2007 et 2012. Qu'est-ce qui s'est passé, est-ce qu'à force de reconduire les mêmes, ils sont fatigués. Est-ce que le pouvoir sent qu'il y a au niveau des grands centres urbains une sorte d'attente de second tour, et que cette attente, si elle ne se réalise pas, pourrait causer, peut-être, des troubles ? Manifestement, on est en train de prendre des dispositions pour que si ça éclate, qu'il y ait un dispositif capable de l'absorber et de réprimer d'éventuelles émeutes.

Cette crainte explique-t-elle l'important déploiement de forces de l'ordre à Dakar ?

Ils sont quasiment en état d'alerte, on ne sait pas comment ça peut se produire. D'autant plus qu'il est manifeste qu'aucun candidat ne contrôle ceux qui ont voté pour lui. Au plan comptable, j'ai l'impression que les choses sont claires aux yeux de ceux qui veulent proclamer les résultats, mais c'est la manière de gérer les réactions qui suivra la proclamation des résultats qui me semble jeter dans la perplexité les autorités administratives. On n'a pas pu créer des leaders politiques d'envergure. Aucun des cinq candidats n'est un leader auquel on s'attache par affection, par conviction. Il y a simplement des courants qui se sont distribués en fonction des parentés qu'on a avec celui-ci ou celui-là. C'est ce noyau-là qui reste. Ce sont des noyaux parentaux, ce sont de vieux militants devenus quasi inséparable. Mais l'adhésion de la grande masse à tel ou tel autre parti ou leader est une adhésion très molle.

Ils ont trouvé des alliés médiatisés qui ont proclamé leur changement de conviction, de candidat. Cela peut avoir un effet un peu émotionnel sur quelques électeurs, mais véritablement, la transhumance n'est pas le fait de leaders politiques, c'est le fait de publics très versatiles qui peuvent changer de camp à la moindre contrariété. Et ils sont plus nombreux, puisque les partis ont peu de militants, ils ont des compagnons temporaires qui s'activent le temps d'une campagne, parfois motivés par l'argent ou tout autre échange, mais il est difficile de trouver dans les partis des gens encrés dans des convictions politiques, idéologiques. D'ailleurs, il n'y a plus d'idéologie pour renforcer la conviction de ceux qui sont derrière tel ou tel autre leader.

Parlons des premières tendances. Idrissa Seck avait le soutien de presque l'ensemble des recalés, pourtant il semble au coude-à-coude avec Ousmane Sonko, qui était quasi "seul". Comment expliquez-vous les scores annoncés de chacun des deux ?
Sonko est le candidat de l'alternative, alors que Idrissa Seck est le candidat de l'alternance. La vraie rupture, c'est ce que Sonko a dans son projet. Idrissa est le continuateur du même système que Sonko n'a cessé de fustiger. Mais le continuateur du système, peut-être selon d'autres modalités. Et très certainement, de la même manière qu'il a hérité des recalés du parrainage, il va hériter de tous ceux qui veulent que les choses changent en restant comme elles étaient. Sonko pourrait mettre en mal tout ce dans quoi le système politique actuel s'arrime depuis la colonisation. Si Sonko reste fidèle à ses annonces depuis un an maintenant, il va chambouler, c'est une vrai révolution, un nouveau parcours, avec de nouveaux hommes, de nouvelles méthodes, de nouvelles institutions peut-être et un autre type de relations internationales, notamment avec les anciens pays colonisateurs, un autre type de rapport avec les richesses nationales qu'un système mondialisé a déjà confisqué avant même qu'on ne les découvrent. Il y a déjà la mainmise du Système sur l'or, le pétrole…

Les Chinois parlent de la route de la Soie, mais les routes de l'Empire sont tout au moins aussi anciennes et plus solides. Les Chinois veulent revitaliser d'autres circuits, mais le circuit actuel est celui de l'ancien empire colonial. De Senghor à Macky Sall, c'est le même système que Ousmane Sonko veut détruire, mettre en cause, et à la place, il dit : ‘arrêter les changements qui ne sont que des effets de surface et faisons l'alternative'. Il y a une autre voie. Comme dit la chanson de Awadi : ‘…un autre monde est possible…'. Mais ce monde-là, il faut le construire en détruisant l'ancien monde qui est celui du Sénégal depuis l'indépendance jusqu'ici. et peut-être même du monde depuis le 20ème siècle.

Au cas où il y a un second tour, comment le symbole de "l'alternative" peut-il s'allier avec celui qui incarne de "l'alternance" ?
C'est du "tout sauf…" ! Au Sénégal, pendant les présidentielles de 2000 et de 2012, on ne parlait plus de programme ou projet. L'urgent est de se débarrasser de celui qui est au pouvoir. Et cela a marché à deux reprises, si bien que le pouvoir sortant a tiré la leçon qui consiste à dire qu'il faut survivre, et survivre, ce n'est plus parler aux populations de programmes, de réalisations, c'est : "cramponnons-nous et restons au pouvoir", alors que les opposants taisent leurs divergences pour faire partir celui qui est au pouvoir. La situation la plus illustrative de cette perspective, c'est ce qui s'est passé en 2012. Quatorze candidats au premier tour et tous les douze autres éliminés ont soutenu Macky Sall. Wade est sorti de l'élection avec le même score avec lequel il était entré. En 2000, c'était le même score avec Diouf, à quelques décimaux près. Macky a raison de le souligner : le deuxième tour ne pardonne pas le pouvoir sortant.

Les régions les plus reculées de l'intérieur du pays sont étiquetées pro-pouvoir. Pourquoi ?

Le débat politique en Afrique n'existe que dans la capitale et quelques grandes villes. Les médias sont agglutinés littéralement dans ces villes et très souvent, leur portée est assez limitée autour de ces villes. C'est là qu'on voit assez souvent une remise en cause des pouvoirs ou la vie est plus dure. C'est ce qui fait que l'adversité la plus rude est rencontrée par les pouvoirs au sein des centres urbains. Alors que dans les centres ruraux, une certaine tradition s'avère plus tolérante vis-à-vis des écarts du pouvoir que dans les centres urbains. Il faut dire également que plus on s'éloigne de la capitale et des grandes villes, plus le pouvoir d'influence politique des chefferies religieuses restent intact. Dans les villes se constitue une opinion, dans l'arrière-pays, une certaine tradition reste vivace.

Les candidats Idrissa Seck et Ousmane Sonko avancent que le deuxième tour est inévitable. Le Premier ministre Mohammad Dionne, lui, a déclaré son candidat Macky Sall vainqueur au premier tour avec 57%. Qui croire ?
Concernant le Premier ministre, je crois qu'il ne faut pas en rajouter. Tout le monde, y compris dans son propre parti, a réprouvé cette façon cavalière de venir dans l'audiovisuel public pour, contre tous les usages et contre toute forme d'élégance, abuser de sa position gouvernementale, pour décider du résultat d'un processus électoral. Comme on dit, il se tire une balle dans le pied, parce que si son candidat est proclamé vainqueur, lui donnera à l'opposition, le prétexte de dire : on le savait, le Premier ministre l'avait déjà proclamé. C'est donc une maladresse. Concernant les deux autres, il me semble qu'il est de bonne guerre de taire les adversités. Ils vont se battre de manière souterraine, mais ce qu'ils mettent en avant, c'est la mobilisation pour faire perdre Macky Sall comme c'était le cas avec Diouf et Wade.

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