LES PIQUES DE L'AS DE CE JEUDI

Dialogue Politique
Le fast track auquel appelle le Président Macky Sall de tous ses vœux n’est nullement adopté par les acteurs du dialogue national. Alors que le président Famara Ibrahima Sagna et son équipe marchent à pas de caméléon, la commission politique du général Niang avance en titubant. Lancé depuis le 28 mai dernier par le chef de l’Etat avec une forte dose de communication, le Dialogue est pratiquement au point mort. Jusque-là, la commission politique peine même à s’entendre sur le destinataire du rapport final alors que le débat autour du code de conduite n’est même pas encore épuisé. Avant-hier, le coordonnateur du pôle de l’opposition Déthié Fall et son adjoint Saliou Sarr (Khalifiste) ont systématiquement refusé que le ministère de l’Intérieur soit le destinataire du rapport. Aussi, ont-ils exigé non seulement qu’un décret soit pris pour l’exprimer clairement, mais aussi que tous le processus électoral fasse l’objet de débat. La majorité qui, jusque-là, avait fait le dos rond, n’a pas voulu en entendre parler. Ce matin donc, l’on saura si le dialogue politique va se poursuivre ou pas.
L’opposition menace de quitter le dialogue politique
De lourdes menaces planent sur le dialogue que le Général Mamadou Niang pilote. Pour cause, le Front de résistance nationale (Frn) qui a accepté la main tendue du président Macky Sall risque de bouder les rencontres si les autorités continuent de réprimer les manifestations pacifiques de la plateforme «Aar li nu bokk». Dans un communiqué, le Front, qui dénonce la répression du rassemblement de vendredi dernier pour protester contre la spoliation éhontée dont nos ressources pétrolières et gazières sont l’objet, interpelle le chef de l’Etat. Les membres du front disent avoir pris déjà position par rapport à ce scandale qui défraie la chronique et dont le peuple sénégalais risque d’être le seul perdant. Toutefois, cela n’a pas empêché le Front de répondre positivement à l’appel du chef de l’Etat pour un dialogue avec l’opposition. Ce faisant, le Front a voulu réitérer son engagement à restaurer les principes et la pratique démocratiques au Sénégal. Cependant, le Front condamne avec la dernière énergie cette politique de répression systématique des libertés démocratiques, et notamment de la liberté constitutionnelle de manifester et de marcher. Ils mettent en garde le Gouvernement et préviennent qu’ils ne sauraient tolérer la persistance d’un tel état de fait. Le Front avertit le président Sall que le dialogue n’aurait guère de sens pendant que des sections du peuple sont réprimées du seul tort qu’elles ont de faire prévaloir leurs droits constitutionnels. Surtout que toutes ces questions sont inscrites au menu des concertations en cours et à venir. Le président Sall est invité à faire encadrer les rassemblements.
Les menaces du Cnra
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) met en garde les télévisions et les radios contre toute retransmission, distribution ou diffusion illégale des matchs de la coupe d’Afrique des nations Egypte 2019. L’organe de régulation rappelle que la retransmission, la distribution et la diffusion des compétitions sportives internationales sont conditionnées par l’acquisition de droits qui y sont relatifs. Ainsi le Cnra invite les éditeurs et distributeurs ne bénéficiant pas d’autorisation de commercialisation, de distribution et de diffusion, à respecter les droits des opérateurs qui ont acquis des droits de retransmission, de distribution et/ou de diffusion des matchs. Le Cnra avertit que le non-respect des règles relatives à la concurrence expose les contrevenants à des sanctions pécuniaires ainsi qu’à une suspension temporaire des émissions et les sanctions encourues peuvent même aller jusqu’au retrait de la licence.
Imam Ahmat Kanté se retire de «Arlinu bokk»
Dissidence à la plateforme «Aar li nu bokk». L’imam Ahmadou Makhtar Kanté a annoncé son retrait de la plateforme pour des raisons personnelles. L’imam de la mosquée du Point E précise, toutefois, qu’il ne renonce pas à la lutte. Le religieux dit rester dans la citoyenneté active bien entendu. Il justifie son retrait par «un certain état d’esprit qui semble de plus en plus dominer cette plateforme, ainsi que les méthodes de lutte qui sont mises en œuvre».
Plus d’un million de drépanocytaires
La drépanocytose est un véritable problème de santé publique. Cette maladie anémique touche un grand nombre de Sénégalais. Aujourd’hui, plus d’un million de personnes souffrant de cette maladie rencontrent des difficultés pour se soigner. Car le Sénégal ne dispose que de deux centres de traitement qui se trouvent à Dakar. En plus de la rareté des centres, il y a le manque de médecins spécialisés. Pire, la prise en charge reste inaccessible pour nombre de Sénégalais. Parce qu’elle tourne autour de 500 mille francs par personne et par année. Pour le président des personnes vivant avec la drépanocytose, Maguèye Ndiaye, la maladie fait souffrir financièrement et psychologiquement. Maguèye Ndiaye doute des statistiques parce qu’à chaque journée de dépistage gratuite, on dénombre 11% de drépanocytaires. A l’en croire, certaines familles peinent à assurer la prise en charge médicale de leurs membres qui compte 4 malades.
Un vigile ligoté et tué
Le vigile Daouda Guissé âgé de plus d’une soixantaine d’années, père de 6 enfants a été ligoté et battu à mort dans la nuit de mercredi à jeudi à Thiaroye Tally Diallo. Ses bourreaux ont défoncé un magasin et emporté avec eux des bidons d’huile. Daouda Guissé surveillait une gare de carrosserie en face du magasin cambriolé. La police scientifique était sur les lieux pour faire des prélèvements pour faciliter le travail aux enquêteurs. Le corps sans vie a été déposé par les sapeurs-pompiers à l’hôpital de Grand Yoff.
Les cadres de Benno sortent du bois
Les cadres de Benno Bokk Yakaar s’inquiètent de la nouvelle polémique née de la diffusion par la BBC d’un documentaire sur la gestion des ressources naturelles au Sénégal. Selon eux, cette affaire annonce fatalement, « une nouvelle forme de menaces plus violentes et plus complexes avec des relents financiers et économiques ». Pour les cadres de la mouvance présidentielle, cette première attaque à peine voilée de la BBC, confirme que nous entrons dans une nouvelle ère, à haut risque. Ils dénoncent la tentative de l’opposition de s’engouffrer dans la brèche pour «vouloir renouer le fil du dialogue avec le peuple après sa cuisante défaite à la Présidentielle de 2019».
Abdoul Mbaye saisit le patron de la Dic
L’ancien Premier ministre tient à être entendu dans l’affaire de la cession des blocs Cayar et Saint-Louis Offshore. Abdoul Mbaye veut apporter sa contribution dans l’éclatement de la vérité dans cette affaire Pétrotim impliquant le frère du chef de l’Etat, Aliou Sall. Zappé de la liste des convoqués de la Division des investigations criminelles (Dic), Abdoul Mbaye a saisi d’un message épistolaire le Directeur de la Dic pour être auditionné. Dans la note dont «L’As» détient une copie, l’ancien chef du gouvernement rappelle les instructions du procureur de la République qui consistent à auditionner toutes les personnes susceptibles d’apporter des éléments dans l’affaire relative à l’octroi des permis pétroliers au groupe de sociétés Pétroasia, Pétro-tim et Timis corporation limited. Il informe le patron de la Dic de sa disponibilité à être entendu pour mettre à sa disposition les informations en sa possession, et qui sont pour l’essentiel dans sa lettre-plainte déposée sur le bureau du procureur de la République depuis le 14 février 2018.
Menace sur la manifestation de vendredi
Restons avec la plateforme «Aar li nu bokk» pour dire que tout porte à croire que sa manifestation de vendredi prochain sera interdite. Puisque depuis le dépôt de sa lettre d’information le 17 juin, les signataires de la déclaration de manifestation n’ont pas été convoqués par la police pour les formalités d’usage. Ils interpellent l’autorité préfectorale sur cet état de fait. Ils rappellent aussi au préfet que toute interdiction d’une manifestation qui ne permet pas au juge de se prononcer dans les délais de 48 heures est une violation de la loi. A cet effet, la plateforme l’invite à respecter la loi et la Constitution du Sénégal pour une fois, en prenant toutes les dispositions requises pour encadrer la manifestation pacifique prévue le 21 juin. Au cas contraire, préviennent-ils, l’opinion nationale et internationale le tiendra responsable d’éventuels troubles à l’ordre public.
Une femme mariée étrangle à mort son bébé …
Mariée et mère deux enfants jumeaux, Aïssatou Sow alias Aida Souko a contracté une grossesse de la part de son mari. Abandonnée par ce dernier, elle décide de garder le secret jusqu’au jour de son accouchement. Ainsi, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2014, elle ressent des contractions dans sa chambre et sort pour se rendre au puits. Sur place, elle accouche, sans assistance, d’un enfant de sexe féminin. Aussitôt après la délivrance, la dame étrangle à mort le nouveau-né et le jette dans le puits. Les éléments de la gendarmerie de Diamniadio, alertés par des maçons qui ont fait la découverte macabre, ouvrent une enquête qui a permis l’arrestation de Aïssatou Sow. Attraite hier à la barre de la Chambre Criminelle de Dakar pour infanticide, l’accusée a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Pour se défendre, Aïssatou Sow explique son acte par la pauvreté. «Je n’arrive pas à nourrir convenablement mes jumeaux. Je suis obligée de mendier pour les nourrir. Leur père qui se trouve être mon époux nous a abandonnés», dit elle.
…et le jette dans un puits
Selon le parquet, ce crime est d’une barbarie inouïe. «Elle n’avait pas que cette solution à portée de main. Elle était mariée et vivait avec ses frères. Par le passé, elle avait eu un enfant naturel. Par peur des regards extérieurs, elle a choisi de dissimuler sa grossesse avant de tuer son nouveau-né. Elle ne mérite même pas des circonstances atténuantes. Elle a opté pour la facilité. La strangulation était tellement violente. Elle n’avait pas l’intention de garder son enfant en cachant sa grossesse», indique le maitre des poursuites qui a requis 7 ans de travaux forcés contre l’accusée. L’avocat de la défense a plaidé une application bienveillante de la loi. «Personne n’est d’accord de ce qu’elle a fait. Elle n’aurait pas dû. Malgré la gravité de son acte, elle a coopéré. Elle a toujours avoué son crime. Face à une situation pareille, seule une personne honnête peut agir de la sorte», souligne la robe noire qui considère que sa cliente n’a connu que des difficultés durant son existence. «A l’âge de 10 ans, elle perd ses parents. A 26 ans, elle se marie et donne naissance à 2 jumeaux. Par la suite, elle est abandonnée par son époux», a clame l’avocat. Délibéré le 3 juillet prochain