LES PIQUES DE L'AS DE CE MERCREDI

JEUX DE CARTES - Violence contre transparence...
Des interrogations et des accusations à peine voilées sur 118 milliards Fcfa de l’Union européenne destinés à freiner l’émigration clandestine, lui ont valu une arrestation musclée à l’aéroport Blaise Diagne, un long interrogatoire et la prison. Boubacar Seye est donc incarcéré pour “diffusion de fausses nouvelles”. Décidément, le Sénégal “fable démocratique” jadis chantée, perd de plus en plus de sa superbe. Car, il est difficile de comprendre cette brutalité judiciaire pour des affaires qui peuvent être réglées, avec moins de passion et beaucoup plus d’efficacité. Embastiller quelqu’un, l’humilier, le traumatiser, le vilipender avant de le mettre en prison, pour un dossier loin d’être criminel, est une démarche anachronique, insensée et excessivement inutile. On ne saurait cautionner des accusations sans fondements mais un Etat organisé qui prône la transparence dans la gestion au point de promouvoir des corps de contrôle efficaces, doit avoir assez de ressorts, doit être assez costaud pour montrer sa bonne foi, sans abuser de la “violence physique légitime”. Une violence qui peut être une forme de faiblesse, de manque de confiance. Cette manière bien cavalière de procéder est contreproductive. N’était-il pas plus indiqué de prouver à tous les Sénégalais et aux bailleurs d’ailleurs que l’argent a été utilisé à bon escient et les résultats exhibés. User de la force contre le dirigeant de “Horizon Sans Frontières” (Hsf), si expéditivement, le priver de sa liberté pour avoir dénoncé ou même accusé un Etat de détournements, peut donner l’impression qu’on nous cache quelque chose. Et ça c’est inquiétant pour des partisans de la “gouvernance sobre et vertueuse”. C’est vrai qu’on n’entend plus cette belle expression.
Miim Réew
Des nouvelles de Diary Sow
Les choses se précisent. Petit à petit, la vérité finira par jaillir sur la disparition de Diary Sow en France. Chaque jour, nos confrères de la France donnent des bribes d’informations. Hier, c’est notre confrère François Vignolle de la chaîne M6 qui a donné le gros morceau. Il a écrit sur Twitter que «l’étudiante sénégalaise, disparue le 4 janvier dernier, a fait savoir à la PJ parisienne par une connaissance qu’elle allait bien, qu’elle avait fait le choix de partir et qu’elle n’était pas sous emprise. Les policiers attendent un contact direct». Aussitôt, les policiers ont essayé de recouper l’information de cette connaissance de Diary Sow. Ainsi l’enquête et les vérifications de la PJ parisienne ont permis de confirmer que la jeune étudiante sénégalaise était libre de ses mouvements et que la piste criminelle était écartée pour l’heure.
Boubacar Sèye en prison
Après un retour de parquet, le président de l’ONG Horizons Sans Frontières a été entendu hier par le doyen des juges d’instruction. A la fin de l’audition, le magistrat a envoyé Boubacar Sèye en prison. Le défenseur de la diaspora sénégalaise va devoir garder son mal en patience. Car le doyen des juges d’instruction a ouvert une information judiciaire. C’est dire que Boubacar Sèye risque de passer des jours en prison avant la tenue de son procès pour diffusion de fausses nouvelles. Le juge a six mois en effet pour mener son enquête et conclure soit à une ordonnance de renvoi devant un tribunal ou à un non-lieu. Le magistrat n’a fait que suivre le réquisitoire du parquet. Cependant, son avocat est loin de perdre la guerre. Me Moussa Sarr entend user de toutes les voies de droits pour obtenir la liberté provisoire de son client. D’ailleurs ce dernier, informe la robe noire, est malade. A l’en croire, il souffre de maux de tête et des palpitations. Dans la matinée, il attendait un médecin pour le consulter. Me Sarr promet, dès qu’il sera entendu au fond par le juge d’instruction, de déposer une demande de liberté provisoire. Au cas où son état de santé se dégraderait, il demandera également une liberté provisoire.
Plus de 30 migrants secourus, un enfant de 9 ans décédé
Plus de trente migrants ont été secourus par les autorités espagnoles, samedi, au large des îles Canaries mais un enfant de neuf ans qui se trouvait à bord n’a pas survécu au voyage. En parallèle, près de 200 migrants sénégalais ont entamé une grève de la faim, demandant le droit de quitter l’archipel espagnol pour se rendre dans la péninsule. Les traversées depuis les côtes africaines vers les îles espagnoles des Canaries se poursuivent à un rythme effréné : les secouristes espagnols ont porté assistance, samedi 16 janvier, à plus de 30 migrants en difficultés sur un petit canot, à 160 kilomètres de Grande Canarie, rapporte l’agence AP. Le groupe était composé de 20 femmes, 11 hommes et trois enfants. Tous ont été déposés à terre pour leur prise en charge, à l’exception d’un jeune garçon de neuf ans décédé durant la traversée, selon les migrants à bord qui ont expliqué avoir mis son corps à la mer.
176 migrants sénégalais en grève de la faim
176 migrants sénégalais ont entamé une grève de la faim, réclamant le droit de quitter les îles Canaries pour se rendre dans la péninsule. Selon Info Migrants, environ 5 000 personnes sont logées dans des complexes touristiques de l’île, certains depuis plusieurs mois. Pour protester contre cette situation, nos jeunes compatriotes ont entamé une diète depuis samedi. Hébergés dans un hôtel à Puerto de Cruz depuis près de trois mois, ils demandent à quitter l’archipel pour pouvoir chercher du travail dans la péninsule et pour certains, y retrouver des proches. Le porte-parole du groupe, Khalifa Ibrahima Ndiaye, un jeune étudiant en droit, confie à nos confrères espagnols qu’une grande partie des grévistes possède un passeport valide et de la famille pouvant les héberger le temps de leur recherche d’emplois. M. Ndiaye exige leur départ de l’archipel après avoir présenté un test PCR négatif à la covid-19. Les 176 Sénégalais entendent poursuivre leur action tant qu’ils n’obtiendront pas gain de cause. Le jeune Khalifa Ibrahima Ndiaye appelle par ailleurs le gouvernement sénégalais à protéger ses citoyens en établissant un accord avec Madrid.
Les 13 agents du service des mines relaxés
Les 13 agents du service des mines de Dakar qui ont été interpellés par la Sûreté urbaine (Su) pour association de malfaiteurs et corruption active ont été attraits hier, devant la barre du Tribunal de Grande instance de Dakar. En fait, le 10 janvier dernier, l’épouse du secrétaire général du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement était venue pour passer la visite technique de son véhicule. Elle a trouvé une longue file. Après plusieurs heures d’attente, elle a fini par accepter la proposition d’un rabatteur qui lui avait demandé 15 000 francs pour contourner le rang. Finalement le deal n’a pas marché comme prévu. Et la dame a informé son époux de ce qu’elle venait de découvrir au service des mines. Les mis en cause ont été filmés à leur insu. C’est par la suite que les limiers de la Sûreté urbaine qui ont été saisis sont descendus sur les lieux. Ils ont interpellé des agents du service des mines et des rabatteurs. A la barre hier, les 13 prévenus ont réfuté les faits qui leur sont imputés. Selon eux, il n’y a aucun élément qui atteste qu’ils s’adonnent à la corruption. Le ministère public a requis la relaxe. Ils ont été libérés au bénéfice du doute.
Contentieux Uvs-Cim cabinet immobilier
L’Université Virtuelle du Sénégal est en contentieux avec un de ses bailleurs, en l’occurrence Cim Cabinet immobilier. A la suite de la procédure intentée par le cabinet à son encontre, elle avait introduit une requête sur difficultés au tribunal de commerce de Dakar. Le tribunal a évoqué l’affaire lundi, en référé et en premier ressort. Ainsi le tribunal a accordé à l’Université Virtuelle du Sénégal dite UVS un délai de 07 mois à compter de la présente décision pour libérer les locaux. Seulement le délai est assujetti au paiement de l’indemnité d’occupation mensuelle. Mieux, le magistrat prévient que tout retard de paiement d’une indemnité d’occupation entraîne la continuation des poursuites sans délai et sans nouveau référé.
Un douanier lynché par des jeunes à Ndioum
Le pire a été évité de justesse hier, à Ndioum Walo. Un douanier a été lynché par des jeunes, mécontents du traitement infligé à un des leurs. Selon une source de Lasnews, un jeune qui convoyait de la marchandise frauduleuse a été sévèrement battu par deux douaniers venus de Démette, après une longue course-poursuite. Le jeune homme est sérieusement blessé. Il est évacué à l’hôpital. Furieux, les jeunes de la localité ont sonné la riposte. Ils parviennent ainsi à cerner l’un des douaniers avant de lui faire passer un sale quart d’heure. Face à la gravité de la situation, ajoute notre interlocuteur, certains ont eu le réflexe de l’extirper des griffes des jeunes pour l’enfermer dans une chambre. Plus chanceux, l’autre douanier a réussi à s’éclipser. Dans la soirée, le chef de poste de Douane de Ndioum est allé récupérer le gabelou lynché. Il a buté sur une opposition farouche des jeunes qui lui ont jeté des pierres. A noter que ces genres d’incidents se produisent très souvent dans cette partie nord du pays où la fraude fait vivre plusieurs jeunes. Pourchassant parfois les fraudeurs jusque dans leur derniers retranchements, les douaniers n’hésitent pas à entrer dans les maisons et boutiques pour procéder à des fouilles. Ce qui entraîne souvent de vives altercations. Affaire à suivre.
Visite virtuelle de la Reine Máxima au Sénégal
La Reine Máxima des Pays-Bas, conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la finance inclusive pour le développement (UNSGSA), effectue au Sénégal une visite virtuelle, du 19 au 21 janvier, pour promouvoir l’inclusion financière. C’est ce qu’indique un communiqué parvenu hier à « L’AS ». Cette visite, qui fait suite à son entrevue avec Macky Sall lors du Forum économique mondial (WEF) tenu en janvier 2020, est une occasion pour l’UNSGSA de discuter de l’accélération des politiques de financement inclusif (en particulier liées aux services financiers numériques et dans le contexte de la COVID-19) pour améliorer la vie des populations à travers le pays. Tout au long de la visite virtuelle, renseigne le document, l’UNSGSA s’adressera aux dirigeants des secteurs public et privé, et organisera une table ronde avec des partenaires au développement internationaux et des représentants du secteur des technologies financières. En ce qui concerne les autorités nationales et régionales, précise le texte, l’UNSGSA échangera avec le Président Macky Sall, M. Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget, Yankhoba Diattara, ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, Mme Zahra Iyane Thiam, ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire ainsi que Monsieur Koné, Gouverneur de la BCEAO.