LES PIQUES DE L'AS DE WEEK-END

JEUX DE CARTES - Besoin de paix...
Le ministre de l’Intérieur a parlé. Le verbe haut. Il se voulait solennel. Il est entré vif dans le sujet. La situation l’exige. Des morts, des saccages, des casses, des vols, de la violence partout. Un déchaînement extraordinaire de jeunes prêts à tout. Sur un autre registre, ils ont défié les forces de l’ordre, avant de les applaudir à la Médina. D’autres ont chanté l’hymne national, ont pleuré et ont dit toute leur désolation devant une telle situation. Différents messages, différents signaux pour de mêmes événements. Le propos d’Antoine Félix Diome a été rigide. Le champ lexical utilisé est lourdement chargé. Terrorisme, insurrection, conspirations, banditisme. Ousmane Sonko serait à l’origine de telles pratiques. Ceux qui prônent un apaisement devraient être déçus. Le leader du Pastef risque donc gros. Nous risquons gros. Si le pouvoir n’a rien appris des événements actuels et s’obstine à penser qu’ils sont exclusivement liés à Sonko, c’est désolant. Nous allons droit au mur. Ne sommes-nous pas déjà au mur ? Dakar est défiguré. La capitale montre une face hideuse. Le président de la République a l’obligation de nous parler, de poser des actes qui nous réconfortent. Il a été élu pour nous servir. On doit le sentir. Il doit être à nos côtés, en ces moments si difficiles. Le pouvoir doit se ressaisir, c’est la seule option pour sauver ce qui peut encore l’être. Le mal est trop profond. Ne pas l’admettre, c’est donner raisonà ceux qui pensent que le pouvoir rend fou. Ces émeutes sont, à bien des égards, celles de la faim. En ces moments de grave crise, nous n’avons pas besoin de “Macky-le-guerrier”, comme semble l’annoncer le premier flic du pays. Nous avons besoin de paix.
Miim Reew
La balade du chef de l’Etat
Au moment où les manifestations se poursuivaient dans certains quartiers de Dakar, le Président Macky Sall s’est tapé une balade sous haute sécurité pour constater de visu les stigmates des violentes manifestations. Dans son véhicule blindé, le chef de l’Etat a quitté le Palais de la République pour se rendre au rond-point de la Poste de Médina avant de prendre la direction du rond-point de la Rts. Le cortège présidentiel dont la sécurité a été renforcée, a remonté le boulevard du centenaire jusqu’au premier rond-point pour bifurquer vers la Médina, puisque les échauffourées se poursuivaient vers la caserne Samba Diéry Diallo.
La maison de Me El hadji DIOUF incendiée
La maison de Me El hadji Diouf à Hann Maristes a été incendiée hier dans la soirée par des individus non identifiés. Des dégâts matériels sont enregistrés après le passage des flammes. C’est la deuxième fois que cette maison de l’avocat de Adji Sarr est visitée. Alors avocat de l’Etat du Sénégal contre Karim Wade, cette même maison de l’avocat et secrétaire général du PTP a été incendiée.
Manifestations à Mbacké
Après la mise à sac du siège de la station Rfm de Mbacké, les manifestants ont attaqué le Tribunal. Ils ont mis le feu sur le bâtiment. Les manifestants ont saccadé également la permanence de l’Alliance pour le République avant de vider la boutique de la station Total. C’est la même scène à Diourbel. Ils ont réclamé la libération d’Ousmane Sonko et de Abdoulaye Thomas Faye, professeur au Lycée Technique Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel.
Guy Marius Sagna met fin à sa diète
Depuis son mandat de dépôt à la prison de Cap Manuel, l’activiste Guy Marius Sagna n’était pas en bons termes avec les agents de l’administration territoriale. Ses camarades de Frapp annoncent qu’il a mis fin à sa grève de la faim qui a duré 57 heures. Il a arrêté sa diète après avoir obtenu de l’administration pénitentiaire la réduction du coût de l’unité de téléphone de 100 à 60 FCfa et l’application des mêmes prix que dans les boutiques à l’extérieur de la prison.
Macky Sall se penche sur la grande muraille verte
Au moment où les forces de l’ordre s’affrontaient avec les manifestants, le chef de l’Etat lui, s’occupait de la grande muraille verte. Le Président Macky Sall a présidé vendredi un Conseil présidentiel sur ce grand projet africain. Occasion saisie par le chef de l’Etat pour appeler à une synergie des actions pour la mise en œuvre de cet important projet. Selon lui, l’objectif est de bâtir une coalition nationale qui regroupe tous les acteurs. Pour le Président Macky Sall, c’est une contribution pertinente de l’Afrique aux solutions des urgences planétaires de lutte contre l’avancée du désert.
Lynchage d’Antoine Félix Diome
Le ministre de l’Intérieur a été voué aux gémonies par les internautes après son discours sur les manifestations. Au lieu de rassurer les populations qui attendaient des propos unificateurs et d’apaisement, Antoine Félix Diome nous sert un réquisitoire sur le terrorisme. Il a subi un lynchage sur les réseaux sociaux. Mais pour le coordonnateur général du Forum Civil, Birahime Seck, la situation actuelle dépasse un simple discours et requiert fondamentalement un acte fort : la libération d’Ousmane Sonko et des autres détenus.
Violence à Ziguinchor et Sedhiou
A Ziguinchor, des milliers de jeunes ont manifesté dans les rues, scandant des slogans de soutien à leur leader Ousmane Sonko. Une forte mobilisation partie du quartier Lyndiane jusqu’à Kadior, en passant par la gouvernance, le rond-point Aline Sitoé Diatta, le boulevard des 54 m etc. Il faut signaler la hauteur du commissaire central de Ziguinchor, Adramé Sarr qui a encadré la marche pour éviter les affrontements. Et tout s’était bien passé jusqu’en début de soirée où les échauffourées avaient repris de plus belle. A l’instar de leurs camarades dans d’autres localités du pays, les élèves de la commune de Sédhiou ont manifesté violemment hier contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Sortis en masse, ils ont occupé les principales artères de la ville en brûlant des pneus et en barrant la route. Sur leur passage, ils n’ont pas épargné les services publics et symboles de l’État. La gouvernance a été saccagée, le véhicule du gouverneur incendié. De même, les voitures de l’inspecteur régional des Eaux et Forêts Ismaïla Niang ont été calcinées.
Manif de jeunes à Kolda
Le pays était émaillé vendredi de violentes manifestations. Pratiquement, les manifestations contre l’arrestation du leader de Pastef n’ont épargné aucune région sauf Matam, Fatick et Kédougou. Même le Fouladou a connu des confrontations vendredi entre forces de l’ordre et militants pro-Ousmane Sonko. Dans un premier temps, les jeunes avaient voulu marcher pour réclamer la libération de leur leader mais ils ont butté sur le refus du Préfet de Kolda. Alors, ils ont tout simplement bravé l’autorité préfectorale en barricadant les rues et brûlant des pneus. Il s’en est suivi des échanges de coups de grenades lacrymogènes et de jets de pierres. Les forces de l’ordre ont bouclé tous les axes au centre-ville pour éviter des pillages. D’ailleurs, les commerces au centre-ville ont baissé rideaux pour se prémunir d’une mauvaise surprise. Les policiers ont réussi à interpeller une dizaine de manifestants.
Le FSD/BJ demande la démission d’Antoine Diome
Désignant le Président Macky Sall comme le seul et unique responsable des manifestations violentes qui se passent à travers le pays, le FSD/BJ appelle toutes les forces vives de la nation à se dresser contre ce qu’il appelle une forfaiture en usant de tous les moyens que confère la constitution, notamment le droit à résister à l’oppression. Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, Cheikh Bamba Dièye et Cie n’excluent pas de saisir les juridictions internationales afin que justice soit rendue aux jeunes victimes de ces événements. Demandant la libération immédiate d’Ousmane Sonko et de tous ses codétenus politiques ainsi que l’abandon de toutes les charges affairant à ces évènements, ils condamnent le silence du chef de l’Etat qu’il qualifie de fuite en avant devant une situation qu’il a lui-même créée. Condamnant la déclaration du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, le député et sa formation politique pensent que ses qualifications infondées pour décrire la situation se résument essentiellement en des menaces envers des jeunes déterminés mais d’abord et avant tout désœuvrés par la situation sociale du pays. A les croire, son message montre qu’il n’est pas à la hauteur de la situation. Par conséquent, Cheikh Bamba Dièye et Cie demandent sa démission. Regrettant les violences et les saccages consécutifs aux manifestations, le FSD/BJ indique que même si la colère des partisans de Sonko est légitime, le malaise profond et les injustices criardes, ils doivent rester fermes sur nos valeurs et ne pas suivre ceux qui veulent les entraîner dans les caniveaux.
A123 anciens prisonniers recrutés comme des nervis
Restons avec l’association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus. L’ASRED, citant ses sources, informe que d’anciens détenus issus de la banlieue, estimés à 123 personnes, sont recrutés comme des nervis pour semer le trouble à l’ordre public. Par ailleurs, Ibrahima Sall pense qu’on ne doit pas loger à la même enseigne tous les magistrats. D’où l’importance à ses yeux d’identifier les connexions alléguées pour éviter des confusions ou de jeter le discrédit sur de dignes magistrats qui font correctement leur travail au quotidien. Dans le sens de l’apaisement de la situation, l’Asred demande au président de la République de prendre toutes ses responsabilités face à cette situation d’une extrême gravité parce qu’au final, seuls les innocents payent à la place des coupables.