L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI

KEEMTAAN GI - AH, CETTE A-FRIC !
Quand la Camerounaise Axelle Kabou avait publié son brûlot « Et si l'Afrique refusait le développement ? », les critiques les plus virulentes et acerbes qu’elle avait essuyées venaient des Africains eux-mêmes. Son afro-pessimisme était considéré comme une insulte, et l’auteure un suppôt de la France. On pourrait penser que l’histoire lui a donné raison. Ce livre, écrit il y a trente-deux ans, reste toujours d’une brûlante d’actualité. Violences, conflits, mauvaise gestion, corruption, trafics illicites et mafieux, mal gouvernance etc., Voilà les grands maux qui gangrènent toujours ce continent dont on dit qu’il a le sous-sol le plus riche mais dont les habitants sont les plus pauvres au monde. La faute à des dirigeants corrompus qui considèrent les pays qu’ils dirigent — entourés d’une cour de caudataires insatiables — et les richesses minières en particulier qu’ils recèlent comme leur patrimoine familial. De 1967 à 2023, la dynastie Bongo a régné en maitre absolu dans un pays gâté par la nature avec des ressources minières et pétrolières considérables, pendant que 40 % de sa population végète dans une extrême pauvreté. Cinquante-cinq ans durant lesquels une famille a été au cœur du pouvoir, pillant les richesses du pays à son profit et sans chercher à faire du Gabon, pourtant immensément riche, une terre de bonheur au profit de sa population. C’est en fait une loi immuable dans beaucoup de pays africains dont les dirigeants sont plus préoccupés à s’enrichir dès qu’ils accèdent au pouvoir plutôt que de se consacrer au développement de leurs pays. Sitôt dans leurs somptueux palais, ils se font entourer par une caste de prébendiers, courtisans, flagorneurs. Un peu à l’image de ce charmant pays qu’est le nôtre où l’on nous gargarise d’un passage imaginaire du statut d’indigence à un état d’émergence sans que le bon peuple s’aperçoive de ce bond qualificatif qui n’existe que dans l’imagination de ceux qui répètent ces slogans à la manière de perroquets. Malgré les ponts, autoponts, BRT, TER et autres infrastructures coûteuses dans une ville qui a plutôt besoin de s’oxygéner et qui asphyxie, nos compatriotes ne cessent de s’appauvrir. Une grande misère qui se voit à l’œil nu partout à l’intérieur du pays et dans les grandes villes avec une jeunesse désœuvrée qui fuit le pays pour un ailleurs meilleur. Une jeunesse qui s’est rendue compte à son corps défendant que l’émergence dont on lui parlait, c’est du vent !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
SANTE DE SONKO PASTEF PARLE D’UN SEUIL ALARMANT
Quelques jours après avoir alerté sur l’état de santé de son client, Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly revient avec une nouvelle alerte sur le même sujet. ‘’En ma qualité d’avocat membre du collectif de la défense du leader de l’opposition démocratique, j’avais lancé une alerte attirant l’attention sur l’état de santé de ce dernier, qui se détériorait de jour en jour’’, rappelle Me Ciré Clédor Ly dans un texte. Entre autres anomalies, il cite un début de déficit cardiaque ainsi qu’une paralysie complète de la partie gauche du corps de son client. Selon lui, l’état de santé d’Ousmane Sonko a atteint, ce jour du 30 août 2023, un seuil alarmant au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux. ‘’Les autorités politiques ainsi que l’administration pénitentiaire en sont informées, de même que le doyen des juges d’instruction qui a délivré le mandat de dépôt, à la suite d’un détournement de procédure du Procureur de la République, lequel est parti d’une arrestation pour un vol présumé d’un portable sans aucune valeur économique, suite à une provocation policière, pour requérir la détention fondée sur une kyrielle d’infractions sans unité de dessein, de connexité ou de concomitance’’, écrit Me Ly dans son message.
SANTE DE SONKO PASTEF PARLE D’UN SEUIL ALARMANT (BIS)
Selon lui, tous ceux qui ont le pouvoir de mettre fin à sa détention et qui n’avaient pas encore été informés de la situation sanitaire d’Ousmane Sonko peuvent aller vérifier ses déclarations à la réanimation de l’hôpital Principal où auprès du brave docteur traitant qui s’échine auprès de son patient, pour avoir la confirmation que ce dernier est épuisé et sur le point d’atteindre ses limites. Ce avant qu’il ne soit trop tard’’, ajouté l’avocat. D’après Me Ciré Clédor Ly, la philosophie, la morale et le juridisme n’ont plus droit de cité. « On ne peut rester sourd et de marbre face aux risques que le maintien en détention d’Ousmane Sonko pourrait engendrer alors qu’il existe des mécanismes juridiques internes conformes au Droit International, qui permettent de le libérer à l’instant même où j’écris ». Il a ainsi lancé un appel pressant au président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires pour qu’il renvoie sans retard le ministre de la Justice de son poste « pour incompétence » et qu’il le remplace par un homme sage qui maîtrise les arcanes de la justice et le droit international des droits de l’homme et qu’il s’implique pour la libération immédiate d’Ousmane Sonko pour ne pas avoir à traîner le fardeau de ce qui est désormais très prévisible.
INEGALITES SOCIALES L’EXTREME PAUVRETE DES ETUDIANTS GABONAIS A DAKAR
Aussi bien à Libreville qu’à Dakar, la destitution d’Aly Bongo, le « roi » du Gabon, a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Citoyens d’un pays parmi les plus riches en Afrique, les Gabonais, dans leur écrasante majorité, vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. Encore une fois, le Gabon c’est un pays au sol et au soussol insolemment riches mais dont les populations, hélas, subissent de lourdes inégalités sociales. A preuve par ce jeune gabonais âgé de 20 et étudiant en journalisme qui se faisait fréquemment renvoyer de son école privée de formation pour non-paiement de frais de scolarité qui s’élèvent à 40.000 cfa seulement par mois. Durant toute l’année scolaire 2022/2023, c’est une bonne volonté qui venait régulièrement à son secours pour lui compléter lesdits frais. Et le loyer, n’en parlons pas ! Interpelé sur cette terrible situation sociale, le pauvre étudiant se confie : « J’ai perdu mon père à l’age de 6 ans. Ma mère est une pauvre institutrice d’une école maternelle au Gabon qui s’est débrouillée pour financer mes études à Dakar. Pire, je ne suis pas boursier du gouvernement gabonais. D’ailleurs au Gabon, il faut avoir un parent lié au clan Bongo pour pouvoir bénéficier d’une maigre bourse. Pour preuve, 98% des étudiants gabonais à Dakar n’ont pas de bourse d’études » se désole-t-il. Encore, encore, il arrive dés moment où notre stagiaire gabonais s’invite chez des amis pour y prendre des restes de repas afin de pouvoir tromper sa faim. Ndeyssan !
RESEAU ROUTIER BRT UNE «2E VOIE» D’INDISCIPLINE POUR LES MOTOS !
A peine ouvert pour des essais mécaniques statiques, le réseau routier du Bus rapide de transit (Brt) sur l’axe Petersen- Sacré Cœur commence déjà à subir l’anarchie des conducteurs de motos et autres scooters. Depuis la fin partielle des travaux, constate « Le Témoin » quotidien, des « deux-roues » empruntent voire squattent ces voies dédiées aux véhicules du « Brt ». Des « micmac » pour ne pas dire zigzag pour contourner les embouteillages. En tout cas, ces motocyclistes sont en passe de transformer le réseau « Brt » en une deuxième voie d’indiscipline ou de pagaille. Une chose est certaine, si le gouverneur de Dakar n’inflige pas des sanctions sévères contre les indisciplinés « motosmen » ou Jakarta-men, ces voies dédiées au « Brt » seront vouées à l’anarchie. Déjà que les « Jakarta » ont fini de transformer Dakar en Ouagadougou-bis…
BATIMENTS MENAÇANT RUINE
Comme il le fait après chaque effondrement de bâtiments comme à Rufisque (5 morts), à la Médina (effondrement d’une dalle) et sur la VDN (effondrement des 7ème, 8ème et 9ème étages d’un immeuble en construction), le président de la République est monté encore hier au créneau pour réitérer les mêmes sempiternelles directives. Macky Sall a ordonné « le respect des règles et normes de construction et de la sécurité des bâtiments : en rappelant au Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, au Ministre de l’Intérieur et au Ministre en charge de la Sécurité de proximité et de la Protection civile, l’urgence de proposer, avant la fin du mois de septembre, un Plan opérationnel de contrôle de la qualité des constructions et de prise en charge bâtiments menaçant ruine ». Espérons que cette fois-ci que le Gouvernement prendra les mesures idoines. Surtout dans une commune comme la Médina qui dénombre près de 112 bâtiments menaçant gravement ruine. L’édile Bamba Fall, qui a publiquement déclaré qu’il n’a pas les moyens pour régler ce problème, a sollicité le soutien de l’Etat. Espérons que le Gouvernement n’attendra pas d’autres catastrophes pour venir encore faire des déclarations de bonnes intentions. Pauvre Sénégal !
MESURES INDIVIDUELLES DU CONSEIL DES MINISTRES
Mme Mame Marième THIAM, Titulaire d’un Master 2 en Management et Gestion de Projets, est nommée Président du Conseil de Surveillance de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), en remplacement de Madame Fatoumata NIANG BA, appelée à d’autres fonctions ; • Mme Fatoumata NIANG, Titulaire d’un Master 2 en Management des Organisations, précédemment Président du Conseil d’Administration de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), est nommé Directeur Général de la Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt National et de la Gare des Gros porteurs (SEMIG), en remplacement de Monsieur Mohamedou Abdoulaye MBAYE, appelé à d’autres fonctions.
ISMAÏLA MADIOR FALL, UN CAS FAUT-IL EN PLEURER OU EN RIRE ?
Le Garde des Sceaux est un cas. Une vraie pathologie parce que défendre que dans les prisons sénégalaises, il n’y a pas de détenus politiques, il faut être tout simplement Ismaïla Madior Fall pour oser tenir de tels propos. Non seulement il réduit de moitié le nombre des prisonniers politiques puisque là où l’opposition parle de 1062 prisonniers politiques, le ministre brandit un chiffre d’«environ 500» concernant le nombre de personnes détenues en lien avec les troubles survenus en 2023. Le chiffre de 1062 prisonniers politiques est exagéré, d’après le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui indique que « les individus condamnés à une peine de prison ferme ou détenus dans l’attente de leur jugement pour avoir joué un rôle dans les événements survenus en 2023 sont environ 500. Mais il n’y a plus, à ce jour, de personnes détenues en raison de leur implication dans les manifestations de mars 2023 ». « Ceux qui se trouvent derrière les barreaux ont détérioré des magasins ou des banques, attaqué des brigades de gendarmerie ou encore incendié des mairies », affirme-t-il. Il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal». Il faut être Ismaïla Madior Fall pour oser tenir de tels propos.
LA PEUR DE PAUL BIYA
Au Cameroun, Paul Biya surveille très sérieusement ses arrières. L’effet domino risque en effet de le rattraper lui qui redoute, après 41 ans au pouvoir, de finir comme Ali Bongo déposé hier par les militaires. Après le Mali, la Guinée, le Burkina et le Niger où ont eu lieu des coups d’Etat, le Gabon est à son tour touché par l’épidémie de pouvoirs kaki. Voulant se prémunir de ces séries de coup d’Etat, Paul Biya a donc décidé de chambouler totalement son armée. Les états-majors centraux, l’état-major de l’armée de l’air, l’état-major général de la marine, l’inspection générale des armées, le contrôle général des armées, l’inspection générale de la gendarmerie ou encore la Direction des ressources humaines des armées ont tous été chamboulés. En témoignent les documents publiés sur les pages officielles de la présidence du pays.