L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI

KEEMTAAN Gi – DÉRAPAGES
a dérape et ça part dans tous les sens. Personne pour mettre fin à cette série macabre et à ces emprisonnements injustifiés. Si on ne meurt pas bêtement dans nos geôles, c’est dans la rue que l’on ramasse des macchabés. Et maintenant, ça concerne des éléments des forces de l’ordre qui disparaissent et que l’on retrouve en état de putréfaction. Une série qui ne semble déranger personne. Jamais depuis nos glorieuses indépendances, la maréchaussée n’avait été aussi agitée que sous ce régime avec à la clef un général démis de ses fonctions sans pouvoir, comme il est de tradition, faire ses adieux à ses éléments. Une véritable entorse républicaine et tache noire dans le fonctionnement de ce corps d’élite qui se retrouve sens dessus dessous depuis. Bien avant, un député avait appelé au meurtre. Il suggérait la mise à mort de toute personne qui s’opposerait à un troisième mandat du Chef. Il n’est rien arrivé au bonhomme. Un appel au meurtre qui n’avait même pas perturbé ce Proc qui s’agite et jette des jeunes gens en prison pour des Unes de journaux détournées. Des jeunes gens qui sont des détenus d’opinion emprisonnés comme des malpropres depuis plus de quatre mois et qui n’ont commis aucun crime ni violé personne. C’est juste leur sens de la dérision qui leur vaut un séjour carcéral injuste et prolongé. Au niveau de l’Assemblée nationale, quand on parle de budget, y en a qui se permettent d’insulter des gens qui ne sont même pas présents au sein de l’hémicycle. On y dénigre et invective pour faire plaisir au Prince. Un véritable dérapage avec la complicité d’une Justice qui semble obéir aux ordres dans un pays où l’on ne fait jamais les choses comme les autres. Et où il suffit qu’une minorité lève le petit doigt pour qu’on emprisonne ses membres. Il y a aussi des personnes qui se veulent les gardiennes de nos mœurs et qui ne sont pas plus immaculées que celles qu’elles font emprisonner par leurs plaintes. Quel crime y a-t-il à préconiser la distribution de capotes dans les mosquées dans un pays où la fornication fait loi ? Et c’est justement une Ong jadis connue du grand public par ses opérations de distribution de masse de capotes qui est à l’origine de cette arrestation. Oui, au début, les Kàccoor de mon espèce faisaient la queue (sans jeu de mots !) au siège de Jamra à Amitié pour se procurer des préservatifs. De qui se moque-t-on ou bien le procureur de la République est-il au service de Mame Mactar Guèye de Jamra ?
KACCOOR BI - LE TEMOIN
LAICITE
Dans sa drague au puissant lobby électoral des maîtres coraniques, le président de la République a donc promis à ses membres non seulement un financement annuel de 6,6 milliards de francs prélevé sur le Fonds de dotation de l’Education nationale mais aussi d’instituer un prix du président de la République pour le récital du Coran ! Ce faisant, le Gardien de la Constitution qu’il est semble tout juste oublier une chose : le Sénégal est un pays laïc et, à défaut de placer tous les cultes sur le même pied, il gagnerait à renoncer à son projet ! Car, au nom de quoi instituerait-il un Prix pour la récitation du Coran — avec des fonds publics s’il vous plaît ! — sans en instaurer un autre pour les récitals de Bible ? Sans compter bien sûr nos religions traditionnelles. Dans la loi française de 1905 séparant l’Eglise — c’est-à-dire la religion — de l’Etat, il est dit que celui-ci ne finance ni ne salarie aucun culte. Eh bien, au Sénégal, pays se disant laïc, non seulement l’Etat finance la construction des mosquées mais encore son Chef sponsorise des concours de récitation du Coran, une des langues officielles, en ignorant superbement les autres cultes !
IMPOPULARITE DU MINISTRE ANTOINE DIOME : LA PREUVE PAR LES URNES !
Jamais un vote en séance plénière n’avait été aussi houleux et laborieux que celui du ministère de l’Intérieur dirigé par Antoine Félix Diome. Après plusieurs incidents d’audience et autres échauffourées, le président de l’Assemblée nationale a patienté et s’est tourné les pouces des heures durant avant de voir, enfin, le budget du ministère de l’Intérieur adopté et voté avec les résultats suivants : 85 pour l’adoption des 7 programmes du budget, contre 79 députés qui ont contesté le budget. Une juste « majorité » qui est loin d’être écrasante contrairement aux sessions des législatures précédentes. Cela dit, quand on sait que la « majorité » ne compte que 83 députés, dont l’un flottant sinon contestataire (Mimi), cela veut dire que deux parlementaires de l’opposition, ou des non inscrits, ont voté pour le ministre de l’Intérieur !
HAUSSE CHEZ LES TAXI «JAUNE-NOIR» VIVE LES CLANDOS !
Vraiment le Sénégal du président Macky Sall est un pays spécial ! Au moment où l’Etat a fait baisser les prix des denrées alimentaires pour soulager les populations, les chauffeurs de taxi urbains « Jaune-noir » ont multiplié les tarifs. Par exemple pour une course de moins de deux kilomètres entre l’Ucad et l’Hôpital Abass Ndao, il faut casquer entre 1500 et 2000 cfa. A prendre ou à laisser ! Heureusement, les taxi-clandos et les taxis en ligne dits « Yango » volent au secours des populations (500 cfa et 1.000 cfa), histoire d’accompagner le président Macky Sall dans sa politique de baisse des tarifs. Non contents d’avoir haussé les tarifs, les taxis « jaune-noir » ont décidé d’organiser une marche contre les taxis-clandos et taxis en ligne. Une marche sans ou avec l’autorisation du préfet de Dakar. En tout cas nous, usagers, nous crions vive les taxis clandos !
NEUROLOGIE DR MAOULY FALLA GRÉGÉ !
Le 21ème concours d’agrégation en Sciences de la Santé du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (Cames) n’a pas encore fini de livrer ses secrets de satisfecit. Il est vrai que le Sénégal s’est hissé sur le toit médical de l’Afrique avec 68 sur 70 candidats déclarés admis ou agrégés. C’était à Cocody (Côte d’Ivoire) où s’est déroulée la Coupe d’Afrique (Can) des universitaires en médecine. Et si « Le Témoin » quotidien s’est focalisé sur le cas du Dr Maouly Fall, c’est parce qu’il est l’un des très rares médecinsneurologues agrégés au Sénégal et dans la sous-région (Afrique de l’Ouest). Chef du Service de Neurologie de l’hôpital de Pikine et maitre de conférences titulaire à l’Ucad, le célèbre Docteur Maouly Fall très disponible et accessible, est devenu professeur agrégé en neurologie. Enseignants et étudiants de la faculté de médecine de l’Ucad s’accordent à reconnaitre que le désormais Professeur Maouly Fall est en passe de devenir le digne héritier du défunt Pr Ibrahima Pierre Ndiaye qui fut le premier africain francophone agrégé en neurologie (1979).
CONFERENCE A L’UCAD LA RÉALISATION D’UN DROIT PÉNAL DANS L’ESPACE OHADA
Comme nous aimons beaucoup l’espace universitaire, restons-y ! Cette fois-ci avec l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) regroupant les pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, le Congo, la RD Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, la République Centrafricaine, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Justement, le Club Ohada de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) organise son webinaire (conférence à distance) dont le thème porte sur : La réalisation du droit pénal dans l’espace Ohada. Ce sera le dimanche 04 décembre 2022 à partir de 15 heures à l’Ucad. Une conférence animée par l’éminent juriste Dr Thierno Amadou Ndiogou, enseignant-chercheur à l’Ucad, et Dr Abdoul Aziz Diop, spécialiste en droit privé comme modérateur. L’initiative de ce webinaire découle d’une analyse ayant abouti au triste constat que le juriste nourrissant une préoccupation d’efficacité et d’effectivité du droit criminel pourrait ressentir une légitime frustration. En effet, eu égard à l’objectif de sécurité juridique et judiciaire recherché par le droit uniforme, la physionomie du régime répressif au sein dudit espace offre le spectre propice d’une bataille entre les principes fondamentaux du droit pénal et de la procédure pénale. C’est dans cette optique que le Club Ohada de l’Ucad a décidé de son tour de promouvoir et de vulgariser un Droit pénal au cœur dans l’espace Ohada dont le Sénégal est membre.