L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI

KEEMTAAN Gi - LES RENTIERS DU MISERABILISME
Ce pays est dingue. Vous avez remarqué ce subit regain de générosité et de religiosité ? Ah, Kàccoor Bi a tendance à avoir de ces trous de mémoire… A force de passer son temps à reluquer de gracieux popotins qui déambulent dans les coins de la ville, il arrive à ce récent « Toubène » d’oublier que nous sommes dans le temps du jeûne. Ça, c’est une de nos particularités qui font le charme de ce pays où les rétines ne peuvent observer le ramadan. C’est carrément impossible. Ceux qui le disent vous racontent des histoires. Ils oublient également que ce pays n’est pas comme les autres avec qui nous avons en partage l’Islam. Galsen, c’est un pays à part avec détonants syncrétismes. En ce temps de jeûne, nos compatriotes sont ainsi devenus charitables jusqu’à l’excès. Et ceux qui se distinguent le plus, ce sont bien entendu les acteurs de la politique qui ne font jamais certaines choses gratuitement. Ils sont dans une suspecte générosité avec des diners et autres cadeaux offerts à des nécessiteux. Tout cela aurait été bien apprécié si ces messieurs et dames ne faisaient pas montre d’une grotesque mise en scène qui frise la supercherie. Rien que du voyeurisme. La discrétion, ce n’est pas dans leur ADN. Il faut que tout le monde soit au courant de leurs bonnes actions nullement désintéressées. C’est la misère à l’œil nu qui est offerte à voir. Quel intérêt à filmer la misère ? Ca fait de la peine de voir des gens se bousculer pour un paquet de sucre ou une tranche de sandwich ? Poussant l’ostentatoire à l’extrême, certains de ces généreux messieurs et dames mettent en contribution les médias alors que la religion recommande la discrétion. C’est avec jouissance qu’ils se mettent devant les caméras tout en exposant la misère des autres. Ce qui fait d’eux des rentiers de la misère pour montrer à celui qui nomme et dégomme qu’ils sont auprès d’une population qui végète dans le dénuement. Et ce sont les mêmes qui viennent pérorer que ce doux pays est en train de passer de l'indigence à l'émergence.
KACCOOR BI - LE TEMOIN
IBRAHIMA SÉNE, HOMMAGE AU COMBATTANT ÉTERNEL
Le monde de la politique, de l’université, bref, tout le Sénégal a rendu ce lundi un vibrant hommage à Ibrahima Sène. Ce combattant éternel, militant de gauche est décédé ce dimanche à Dakar à l’âge de 76 ans suite à une maladie. Ce lundi, le président de la République s’est déplacé à la morgue de l’hôpital Principal lors de la levée du corps de cet ingénieur agronome qui a été de tous les combats politiques du Sénégal à travers le Parti de l’Indépendance et du travail (PIT). Le président Macky Sall dira que « Ibrahima Sène fait partie de cette catégorie d’hommes politiques qui ne sont pas improvisés comme tels ». Une manière d’évoquer le « passé militant » et l’engagement politique de plusieurs décennies de l’homme aux côtés d’illustres figures emblématiques de la gauche sénégalaise, notamment Amath Dansokho et Sémou Pathé Guèye. Du défunt, Macky Sall dira qu’il fut « un homme aux convictions fermes, pérennes et jamais violentes. Cette manière de faire de la politique se raréfie. Un homme qui a bien pris des risques en mettant en danger sa famille et sa carrière d’agronome » par son adhésion à un parti politique interdit d’exister pendant longtemps. Le président de la République a aussi magnifié la contribution du défunt au débat politique notamment au sein des coalitions Benno Siggil Senegaal et Benno Bokk Yakaar dont il était un des leaders.
IBRAHIMA SÉNE, HOMMAGE AU COMBATTANT ÉTERNEL(BIS)
Les hommes politiques de tous bords ont aussi rendu un vibrant hommage à ce combattant éternel. Samba Sy, le ministre du Travail et Secrétaire général du PIT fut un long compagnon de lutte avec Ibrahima Sène. Les larmes aux yeux, il a dit de son défunt camarade qu’il fut « un intellectuel organique, exigeant qui ne se versait jamais dans la violence. Durant toute sa vie, Ibrahima Sène n’a reculé devant aucun obstacle, aucun sacrifice. Il était toujours ancré sur ses positions. Voilà quelqu’un qui est humain jusqu’au bout des ongles. Il pouvait ne pas partager vos opinions, cela ne l’empêchait pas de vous embrasser et de vous considérer comme son frère. Il avait compris que l’adversité n’avait rien à voir avec l’animosité. Voilà quelque chose qui, dans le monde que nous vivons aujourd’hui, nous parle beaucoup, nous qui sommes ses cadets. Seydou Cissokho est parti, Sémou Pathé Guèye est parti au moment où nous ne nous y attendions pas. Amath Dansaokho est parti. Aujourd’hui, nous perdons Ibrahima… Nous comprenons qu’il y va de la volonté de Dieu. Notre camarade est un homme de dossiers, il avait beaucoup lu et avait une bonne mémoire». Samba Sy a aussi magnifié l’importante contribution du défunt à la défense des libertés. Sa fille aînée Oumy Sène dira qu’ « aujourd’hui, c’est un jour de deuil, mais il est parti en nous laissant riches de ses écrits et de son engagement patriotique ». Né le 1er mai 1946, Ibrahima Sène fut un agroéconomiste formé en Union soviétique et aux Etats-Unis. Recruté dans la Fonction publique, il fut affecté à Kolda et au Centre de recherche agricole de Bambey. Il prendra sa retraite de la fonction publique en 2006. Chanteur, journaliste, ingénieur, l’homme fut plus connu pour son militantisme à travers le PIT. Il connaitra la prison pour ses engagements politiques. Ministre sous Me Wade. Membre éminent de BBY, il sera nommé PCA de la MIFERSO. Il a été inhumé hier à Mékhé.
GÉNÉRAL MBAYE CISSÉ AU POSTE DE CEMGA UNE NOMINATION QUIFAIT L’UNANIMITÉ !
La nomination du désormais général de corps d’armée Mbaye Cissé au poste de Chef d’état-major général des armées (Cemga) a été très favorablement accueillie dans les rangs. Dans les casernes comme dans les services administratifs des armées, jamais une nomination au poste de Cemga n’a suscité autant d’espoir et de joie légitime que celle du Général Mbaye Cissé. Un officier-général très proche des troupes aux qualités humaines et professionnelles sans commune mesure. Et si c’est le quotidien « Le Témoin » spécialiste des questions militaires qui vous le confirme, il faut le croire ! Car de nombreux officiers-généraux, officiers et militaires du rang, retraités ou actifs, interrogés ont confirmé que le président de la République Macky Sall, Chef Supreme des armées, ne pouvait pas avoir mieux en dehors du Général Mbaye Cissé rompu aux taches du grand commandement dont la loyauté, la fidélité et la rigueur sont connus de tous ! Comme quoi, le président de la République a eu la main heureuse sur le profil d’un crack issu de l’école militaire sénégalaise (Prytanée de Saint-Louis et Enoa). Pour avoir fait donc l’unanimité autour de sa nomination, tout le monde lui souhaite un bon commandement. Et « Le Témoin » est convaincu qu’il fera mieux que ses lointains prédécesseurs à savoir les généraux Mamadou Seck « Faidherbe », Mamadou Sow « Nogass » et Cheikh Guèye qui ont placé la barre sociale et opérationnelle des troupes très haut…
LE DAC FANTOME D’ITATO, CIMETIERE DU PSE
L’ancien Ministre de l’Énergie, Thierno Alassane Sall, Député à l’Assemblée nationale du Sénégal, considère que « Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) est devenu le syndrome de la corruption généralisée et de la déliquescence de notre administration ». Selon le président du parti La République des Valeurs / Réewum Ngor, «Le DAC fantôme d’Itato en est un exemple flagrant». Il explique qu’« au départ, de bonnes idées, comme l’approvisionnement de la région de Kédougou en poisson, et des milliards FCFA de recettes qui auraient dû soulager, en partie, la pauvreté endémique dans la zone». Mais au résultat, «les réalités du terrain dressent le bilan de la politique agricole du gouvernement et donnent une idée des raisons de la non atteinte de l’autosuffisance alimentaire». Thierno Alassane Sall constate que « Les promesses faites aux communautés n’ont pas été tenues. Les activités d’élevage sont au point mort. L’électricité, quant à elle, attendra peut-être que les poules aient des dents. L’indigence est encore là». Et de poursuivre : « Le plus grave n’est pas seulement les quelque 36 milliards de FCFA, qui appellent un audit indépendant, mais l’absence de mise en œuvre des projets de développement, qui prive ainsi les populations des bénéfices attendus du programme ». En outre, s’offusque le leader de la République des Valeurs, « cet état de fait continue de saper la confiance des citoyens dans les institutions publiques et renforce l’image de la corruption endémique au Sénégal ». Et quoiqu’en diront les juges, « le tribunal de l’histoire retiendra que le Prodac est responsable de crimes économiques contre un peuple affamé», remarque l’ancien ministre de l’Énergie, selon qui, «Il est temps de définitivement tourner la page de la mal gouvernance érigée en norme, et mettre fin à la gabegie au sein de notre administration». Cela, penset-il, passe notamment par «une réforme des corps de contrôle et la mise en place de mécanismes de suivi efficaces, et enfin, la poursuite des auteurs présumés de malversations».