L'OEIL DU TEMOIN DE CE MERCREDI

KEEMTAAN GI - Une tour de Babel !
Dans la Bible, on raconte que les gens de Babylone, orgueilleux en diable, avaient voulu construire une tour qui serait tellement haute qu’elle atteindrait le Ciel. Ils se mirent sans tarder au travail. Dieu les laissa faire puis, à un moment donné, leur fit parler des langues différentes si bien qu’ils finirent par ne plus se comprendre entre eux. Incapables de communiquer, ils étaient bien en peine de continuer à travailler ensemble eux qui, au moment où ils lançaient leur folle idée, parlaient une seule langue commune. Ils se résolurent donc à abandonner leur ouvrage. Cette histoire, pour dire que les ministres du Chef sont comme les gens de Babylone : ils ne parlent pas le même langage, à plus forte raison la même langue ! Exemple, à propos des émeutes que notre pays vient de connaître. Tandis que l’un accuse des « grands bandits », des « terroristes » et des « forces occultes » de les avoir suscitées, une autre parle de « main de l’étranger » et de « pays qui n’aiment pas le Sénégal du fait de sa réussite » comme instrumentalisant ces troubles. Comme si cela ne suffisait pas, un troisième larron déboule pour s’écrier : « pas du tout, ce sont des lutteurs qui n’ont pas disputé de combat depuis un an qui ont manifesté ! » Le Chef, lui, avait soutenu lundi que c’est la pandémie qui est à l’origine de tout le grabuge noté. Comme les gens de Babylone, Dieu a-t-il puni les ministres du Chef et ce dernier lui-même en leur faisant parler des langues différentes ?
KACCOOR BI
REVELATIONS DE ERIC ZEMMOUR MACRON A FAIT PRESSION SUR MACKY POUR QUE SONKO SOIT LIBRE
Les émeutes survenues dans notre pays ces derniers jours ont été suivies en direct par le monde entier du fait de l’instantanéité des médias et, aussi, de la magie des réseaux sociaux. Depuis lors, chaque jour apporte son lot de révélations. Et cette fois-ci, c’est le très controversé, certes, mais brillant journaliste et polémiste français Eric Zémmour qui s’invite dans ce dossier. Sur le plateau de Cnews, il a jeté un pavé dans la mare en révélant que c’est Emmanuel Macron qui aurait fait pression sur Macky Sall pour qu’Ousmane Sonko soit libéré. « D’après les informations que j’avais cet après-midi (Ndlr, mardi soir), on me disait que Macron avait hésité, qu’il avait songé d’envoyer la marine française d’intervention militaire puis il s’est rétracté, apparemment c’est lui qui a fait pression sur le président pour que l’opposant soit immédiatement libéré. Manifestement la France a essayé d’apaiser, de tenir un discours d’apaisement» a soutenu le journaliste français. Eric Zemmour a profité de l’occasion pour démolir l’accusation de « viol » portée contre Sonko. « C’est une accusation un peu bidon de viol. Tout le monde a compris que c’est pour s’en débarrasser parce que le président Macky Sall, il ne peut pas, constitutionnellement, se représenter. Mais il peut prendre exemple sur l’ami de Dimitri Medvedev, Poutine, et modifier la constitution et pouvoir se présenter (…) En tout cas, ça a été pris pour les soutiens de l’opposant comme une accusation bidon, pour un truc politique » souligne le célèbre homme de média.
ERIC ZEMMOUR, LA FRANCE ET L’AFRIQUE
Restons toujours avec Zemmour qui a aussi cherché à déconstruire les « clichés » — c’est son mot mais nous, nous savons qu’il ne s’git nullement de clichés ! — sur la présence française en Afrique. « On accuse la France de tout et de tous les maux, de néocolonialisme, de corruption etc. Maintenant oui les sociétés françaises gagnent beaucoup de marchés publics mais non les sociétés françaises ne gagnent pas tous les marchés publics. On voit de plus en plus la Chine avoir ses marchés, construire des routes, des ponts etc. ». Et d’ajouter que « Moi, je me méfie beaucoup quand il y a des révolutions spontanées. Il y a souvent, parfois, la main de puissances étrangères. Et là on voudrait se débarrasser de la présence française en Afrique on ne ferait pas mieux. Qui serait derrière ? Peut-être personne. Peut-être qu’il y a les Chinois, les Russes ou les Américains ? Peut-être qu’il n’y a pas de puissances étrangères. Peut-être aussi qu’il y en a». Et par rapport au discours français, il a aussi sa petite idée. « En vérité, ce discours a vieilli. Le double discours français se voit. D’un côté on fait un beau discours sur la démocratie, de l’autre côté on soutient bien souvent des tyrans, dictateurs corrompus etc. La France doit mettre au clair sa politique africaine. On est en train de se mettre à dos toute la jeunesse africaine » conclut-il. Au fait, dans quelle catégorie classe-t-il le président Macky Sall, l’ami Zemmour : du côté des démocrates ou de celui des tyrans ?
APRES SA SORTIE SUR FRANCE24 LE MINISTRE ME MALICK SALL EST-IL BIEN COMPRIS !
Interrogé avant-hier par France 24 suite aux récentes émeutes qui ont secoué le pays, le ministre de la Justice, Me Malick Sall, s’était exprimé en ces termes : « Ce sont des lutteurs privés de leur passion qui ont manifesté dans les rues de Dakar. Beaucoup d’entre eux étaient dans les écuries de lutte. Les conséquences de l’état d’urgence sanitaire suivi d’un couvre-feu ont poussé nos lutteurs à aller se défouler dans la rue…» avait déclaré en substance le garde des Sceaux. Malheureusement, certains détracteurs n’ont pas bien compris Me Malick Sall qui au delà de son statut de ministre de la République, est un avocat qui sait très bien parler. Et qui sait, surtout, de quoi il parle ! En analysant sa sortie sur France24, « Le Témoin » quotidien reste convaincu que Me Malick Sall voulait juste faire comprendre que les écuries de lutte sont d’une grande utilité dans la vie sociale et économique du pays. Comme quoi, Me Malick Sall plaidait pour que l’État lève rapidement cet état d’urgence sanitaire afin de permettre aux footballeurs, lutteurs, artistes, chanteurs et chauffeurs de taxis nocturnes — les « siroumanes » — de reprendre leur vie normale. Sans doute c’est l’objectif recherché dans ses propos. Car, bien avant cette sortie sur France24, « Le Témoin » a appris que Me Malick Sall avait récemment soutenu un ancien lutteur malade dont il ne ratait jamais les combats. Peut-être aussi ses propos ont-ils trahi sa pensée dans son zèle de défendre le président de la République !
LES LUTTEURS DU SENEGAL PORTENT PLAINTE CONTRE LE MINISTRE DE LA JUSTICE
Gris Bordeaux, président des lutteurs du Sénégal, indique que l’association des lutteurs en activité va porter plainte contre le ministre de la Justice. Au micro de ZIK FM, le leader de l’écurie de Fass a exprimé toute sa colère à l’endroit du ministre. Ce dernier, invité par la chaine française France24 à se prononcer sur les évènements qui se sont produits récemment au Sénégal, a indexé les lutteurs du pays, affirmant qu’ils sont les responsables car étant au chômage à cause de la pandémie. Ce que Gris Bordeaux fustige. « Un ministre de la République ne doit pas faire porter le chapeau aux lutteurs dans cette situation chaotique où le peuple, composé de jeunes, hommes et femmes, s’est levé pour manifester », déplore le lutteur pour qui ce genre de discours est inadmissible.
MANIFESTATIONS À BIGNONA BOUNAMA SYLLA SAGNA, 14 ANS, EST DECEDE
La ville de Bignona a connu un 4ème décès lié aux évènements de ces derniers jours. Un autre décès causé par les manifestations de la semaine dernière y a été enregistré. Il s’agit d’un jeune de 14 ans, qui répondait au nom de Bounama Sylla Sagna. Il était interné au service de réanimation de l’hôpital de Ziguinchor depuis vendredi où il a finalement rendu l’âme lundi nuit. Le défunt, selon la plateforme multi-luttes dénommée «Doy Na/Casamance», était grièvement blessé par balle lors des manifestations à Bignona. Il était admis au service de réanimation de l’hôpital de Ziguinchor et c’est, malheureusement, dans la nuit du lundi 8 mars au mardi 9 mars 2021, qu’il a rendu l’âme. « A cet effet, la plateforme exige toute la lumière autour des nombreux morts enregistrés lors des manifestations » peut-on lire dans un communiqué de cette plateforme.
TUÉ LORS DES MANIFESTATIONS À YEUMBEUL BAYE CHEIKH DIOP INHUME CE MARDI
Baye Cheikh Diop, 17 ans, faisant partie des victimes enregistrées lors de la série de manifestations qui ont suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko a été enterré hier au cimetière de Thiaroye Kao. L’adolescent, apprenti mécanicien, travaillait dans son atelier le jour du drame. Le certificat de genre de mort délivré ce lundi, 8 mars, a indiqué que sa mort a été provoquée par un projectile reçu sur le front. En effet, l’autopsie a montré une plaie traumatique frontale, et une fracture du crâne, avec enfoncement interne et externe. L’examen du corps du défunt fait également état d’une lésion cérébrale. Il est décédé jeudi dernier, lors des affrontements à Yeumbeul Nord, dans la banlieue de Dakar.
NECROLOGIE DECES DE YAYA BODIAN, UN CODETENU DE KHALIFA SALL
Yaya Bodian, l’ex codétenu de l’ex maire de Dakar Khalifa Sall est décédé hier. Il avait été arrêté en même temps que l’ancien édile de la capitale dans l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie. Yaya Bodian était comptable à la DAF de la ville de Dakar. Il fut arrêté et emprisonné en même temps que Khalifa Sall et d’autres membres de son service dont Mbaye Touré, le frère du défunt avocat Me Khassimou Touré. D’après ses proches, Yaya Bodian avait une santé fragile depuis sa sortie de prison.
KHALIFA SALL REGRETTE LA PERTE D’UN ETRE CHER
Le décès de Yaya Bodian a été vivement ressenti par Khalifa Sall. Ce dernier regrette la perte d’un être cher. Dans un communiqué, l’ancien maire de Dakar rend hommage au défunt comptable dont la santé, rappelle-t-il, s’est dégradée suite à son séjour carcéral. « C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le rappel à Allah de Yaya Bodian. Entré à la mairie de Dakar en 1984 en tant que comptable, Yaya Bodian nous laisse le souvenir d’un homme loyal qui a servi, avec dévouement, la Ville de Dakar. Par l’exemplarité de sa carrière, il nous laisse également le souvenir d’un homme intègre. Yaya Bodian est victime de l’arbitraire du régime actuel et d’une justice instrumentalisée qui l’a condamné pour des faits qu’il a réfutés jusqu’au bout. En bonne santé au moment de sa mise en détention, il est tombé malade en prison et ne s’en est jamais remis. Je tiens à rendre hommage à cet homme digne en toutes circonstances et surtout dans l’épreuve. Sa famille et ses proches à qui j’adresse mes condoléances attristées, peuvent être fiers de Yaya Bodian. Qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde et l’élève au rang des méritants qui accèdent au Paradis. Amine. Repose en paix, cher ami » indique l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.
DEUX RESPONSABLES DE FRAPP SOUS MANDAT DE DEPOT
Frapp annonce que deux de ses membres, Amadou Sow (coordonnateur de Frapp Ucad) et Amadou Oury Barry (coordonnateur de Frapp Koumpentoum/Koungheul), ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi. Ces derniers, qui ont fait l’objet de plusieurs retours de parquet, ont été placés sous mandat de dépôt après une information judiciaire pour association de malfaiteurs, tentative d’incendie volontaire et tentative de troubles à l’ordre public. Ce que dénonce Frapp qui évoque une liquidation en cours du mouvement en citant aussi l’arrestation de Guy Marius Sagna.