L'OEIL DU TEMOIN DE CE VENDREDI

KEEMTAAN GI - LA JUSTICE, SELON SAINT MACKY !
Honni soit qui mal y pense… Qui pourrait douter de leur bonne foi, même s’il faut être le premier des idiots pour les croire. Mais laissons-les à leur touchante sincérité. C’était pour laver l’honneur d’un des leurs. Un honneur évalué à 200 millions de francs CFA. Le franc symbolique c’est pour les hommes dignes. Le bonhomme est déjà si riche qu’il compte redistribuer cet argent qui lui a été attribué —le prix de son honneur — à des nécessiteux. Son obsession est de ruiner celui qui a eu le malheur de dire qu’un des corps de contrôle de l’Etat l’a épinglé dans sa gestion du projet Prodac. Bien entendu, son accusateur n’est pas le seul à le poursuivre. La clameur populaire lui réclame des milliards mystérieusement disparus. Mieux, un livre qui raconte le carnage financier de la structure qui était sous sa tutelle au moment où il sévissait comme ministre de la (pauvre !) Jeunesse a été publié. Tout cela ne semble intéresser ni ébranler notre bonhomme. Il lui faut la peau de celui qui leur promet la géhenne. D’une affaire jugée privée, on est passé à une demande de la République et de l’armée mexicaine. Il faut barrer la route à l’impertinent rebelle, au salafiste, au suppôt du mal. Et quoi encore ? Ils disent partout que l’affaire concerne deux citoyens mais voilà que le procureur de la République a été le premier à interjeter appel avant même le citoyen qui estimait son honneur sali ! Un maître des poursuites qui, non content d’avoir ajouté des incriminations à celle de diffamation visée par le plaignant, a donc tenu à faire savoir qu’il n’était pas content de la peine infligée à l’accusateur et qu’il veut qu’elle soit plus corsée. Pourquoi pas la peine de mort pendant qu’on y est, en effet ? La partie civile, qui ne voudrait pas que le Proc soit plus royaliste qu’elle, lui a donc emboité le pas. Avec une diligence extraordinaire jamais égalée dans l’Histoire judicaire du pays, le parquet a fixé dans l’urgence la date de l’audience en appel. Dans la précipitation, il indique dans la citation envoyée au salafiste et rebelle qu’il a été condamné à 3 mois avec sursis. Soit un mois de plus que la sentence prononcée parle juge. Un lapsus révélateur qui montre leur désir de se débarrasser coûte que coûte de cet adversaire qui les empêche de dormir. Un adversaire surtout qui sera « jugé », ce lundi 17 avril, par un procureur qui s’était acharné contre lui ces deux dernières années et qui a été promu au poste prestigieux de président de la Cour d’Appel. D’un jugement salué et considéré comme un apaisement, on risque de revivre une folle journée avec des gens qui ont d’autres intentions que de dire le Droit ou de laver l’honneur d’un citoyen. On attend tout de même que le Proc fasse preuve de la même diligence pour situer toutes les responsabilités dans le grand carnage financier qu’est l’affaire Prodac. Ou les milliards du Fonds du Covid !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
CONDOLEANCES A RUFISQUE MACKY SALL/ISMAILA MADIOR FALL COMME COUSCOUS ET LAIT !
Après le « mburu ak soow », place au « céré ak soow » formé parle duo Macky Sall/Ismaïla Madior Fall! La complicité entre les deux hommes a été réaffirmée hier lors de la cérémonie de présentation de condoléances à l’occasion du décès du père du ministre de la Justice. Le président Macky Sall qui s’est déplacé hier à Rufisque à la maison mortuaire sise au quartier Arafat pour présenter ses condoléances au ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall a retrouvé le Premier ministre Amadou Ba et de nombreux ministres et surtout la quasi-totalité des responsables politiques rufisquois avec à leur tête l’ancien ministre Oumar Guèye, patron politique du camp présidentiel au niveau du département de Rufisque. Macky Sall a présenté ses condoléances à la famille du défunt qu’il dit avoir connu comme un des premiers enseignants de sa localité de Nguidjilone. Le président de la République a profité de l’occasion pour dire que « le ministre de la Justice est resté loyal, c’est un homme honnête et j’apprécie la qualité de son travail parce que c’est un professeur émérite de classe exceptionnelle ». Il dira qu’il n’a pas regretté son compagnonnage fécond avec le ministre de la Justice. Macky Sall n’a pas manqué d’exhorter les responsables politiques rufisquois à l’unité. Ce qu’il a vu hier, à savoir des responsables rufisquois unis autour de l’ancien ministre Oumar Guèye, lui a procuré une satisfaction totale. Une unité dont il a demandé qu’elle soit pérennisée. Répondant au président de la République, le Pr Ismaïla Madior Fall a renouvelé son engagement total à ses côtés. Il s’est dit déterminé à mouiller le maillot à fond pour accompagner le président Macky Sall partout où besoin sera. Ismaïla Madior Fall a demandé au président de faire un clin d’oeil supplémentaire pour Rufisque dans le cadre des conseils des ministres décentralisés. Se tournant du côté des responsables politiques, le ministre de la Justice a souligné qu’il reste derrière Oumar Guèye qui demeure le patron politique du département. Il s’est dit convaincu que la majorité présidentielle reste majoritaire à Rufisque puisqu’elle représente près de 83% des suffrages. Ce sont seulement ses divisions qui expliquent ses défaites lors des dernières élections locales et législatives. En tant que ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall a martelé que l’Etat ne saurait accepter aucune insurrection dans le pays et que force restera à la loi et que la justice fera son travail. Au cours de cette cérémonie, les dignitaires lébous de Rufisque ont obtenu du président un engagement pour la réfection de la grande mosquée de Keury Souf dans le cadre du programme de rénovation des lieux de culte. Professeur de droit constitutionnel ayant soutenu urbi et orbi que l’actuel président de la République n’a pas droit à un troisième mandat, Pr Ismaïla Madior Fall a tourné casaque parla suite pour devenir le chantre d’un troisième mandat du président Macky Sall. Lequel l’a ramené au ministère de la Justice où il se distingue par une très sévère politique de répression à l’encontre de l’opposition ainsi que d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire. Beaucoup d’observateurs voient en lui l’homme qui perdra le président Macky Sall. Mais chut, ne le dites-pas à ce dernier !
33 ANS DU TEMOIN CELEBRES SOBREMENT
Pour une surprise, c’en était une. Une belle surprise. Hier, la Rédaction du Témoin a reçu la visite surprise de notre charmante et adorable collaboratrice Zeinab Sangare. Après nous avoir envoyé son papier magistralement écrit comme elle a l’habitude de le faire, elle a débarqué au journal avec un plateau de gâteaux bien garni et agrémenté. C’était pour célébrer avec nous les 33 ans de votre journal qui a soufflé, le lundi 10 avril, un an de plus. Un canard que notre charmante et belle collaboratrice connait bien. Adolescente, elle le lisait en compagnie de son regretté père Nfaly Sangare, cadre de l’aéronautique civile et fidèle lecteur de notre alors hebdo. Un père qui aurait été aujourd’hui plus fier de sa fille en la voyant signer dans un journal qu’il achetait et lisait régulièrement. Cette marque d’attention de notre collaboratrice est allée tout droit au cœur du personnel. Bien entendu le red chef et l’imam maison ne se sont pas fait prier pour bien honorer le gâteau. Quant aux Ndiayène, on vous laisse deviner. Ils ont été moins sobres que le Kàaccor maison. Merci à notre remarquable et professionnelle collaboratrice au travail toujours bien fait et bien apprécié. Sa visite surprise d’hier a été bien réussie pour créer un bonheur collectif. Puisse Allah nous réunir encore pour fêter d’autres années du « Témoin » !
ERRATUM FESTIVAL DE JAZZ
Dans notre édition de ce jeudi 13 avril, nous évoquions les préparatifs du Festival de Jazz de St-Louis. Notamment à propos de Randy Weston à qui l’Association du Festival a décidé de rendre un très grand hommage. Seulement voilà, nous écrivions que Randy Weston est un saxophoniste. Piano, piano, cet excellent musicien était un pianiste et non un saxophoniste ! Le président de Saint-Louis Jazz, Me Ibrahima Diop, a bien voulu nous appeler pour nous rectifier. Un grand merci à lui d’avoir réparé notre ignorance.