L'OEIL DU TEMOIN DE CE VENDREDI

KEEMTAAN GI – PROVOCATION
Ou bien on veut la paix ou bien on crache là-dessus. Il y a un paradoxe à vouloir traquer des pilleurs pendant que des criminels circulent librement. Il nous faut transcender certains clivages si nous voulons bien sûr reprendre le cours normal de la vie et nous occuper de l’essentiel. Sortir du cercle vicieux de la crise qui nous guette, si elle n’est pas déjà à nos portes. La paix commence par un sourire et non en traquant de jeunes gens pour la prison. Aux Parcelles Assainies, dans une vidéo devenue virale, tout le monde a vu un policier viser, tirer et abattre un jeune manifestant comme un lapin. Mort sur le coup sans rien comprendre alors qu’il était sans défense. Sa seule arme ? Une pierre. Et suprême cruauté, le tireur a visé la tête. Aucune chance laissée au jeune homme. Hélas, il n’est pas le seul à avoir subi ce sort. Un gamin de quatorze ans a également perdu la vie dans les mêmes circonstances à Bignona après avoir souffert pendant des jours. Le crime est signé par les forces de l’ordre. Au décompte, 11 morts. Les dix à l’actif des forces de l’ordre et le dernier malheureux par des agresseurs. Des centaines de blessés sont dans nos différents hôpitaux parmi lesquels une majorité d’adolescents dont certains ont reçu des balles réelles. Et plutôt que de chercher ceux qui ont commis ces crimes, on s’acharne sur des pilleurs. Les milliards perdus par des multinationales, et que des sociétés d’assurances rembourseront, valent-ils plus que ces morts ? Des centaines de jeunes arrêtés. Que fait-on alors de ces hommes en tenue responsables de ces crimes ? Il ne faut pas qu’il y ait d’impunité dans leurs rangs. Il faut arrêter ces arrestations, libérer les prisonniers politiques et instaurer la paix. Ces jeunes exigeaient plus de liberté et criaient leur misère. Le temps de l’apaisement, c’est mettre également fin à cette traque. La paix commence par un sourire… et non par des arrestations toujours plus musclées.
KACCOOR BI
. PERSPECTIVE D'UN LÉGER REMANIEMENT LA MINISTRE DE LA JEUNESSE, NENE FATOUMATA TALL, SUR SIEGE EJECTABLE
Suite aux récentes émeutes au cours desquelles les jeunes révoltés ont presque brulé le pays, le président Macky Sall a dit avoir compris le message de la jeunesse. « J’ai vu nombre d’entre vous sortir dans la rue pour exprimer la colère de votre mal-vivre ; parce que vous n’avez pas d’emplois ; parce que vous aspirez à un avenir meilleur ; parce que depuis un an de lutte anti pandémie COVID-19, votre quotidien reste marqué par la morosité économique, les restrictions sociales et la limitation des espaces de loisirs et de détente » a reconnu le président dans son adresse à la Nation. En tout cas, « Le Témoin » quotidien a appris auprès d’une source très proche du président Sall que ce discours d’apaisement et de fermes promesses sera matérialisé par des mesures fortes. Comme pour dire qu’un léger remaniement ministériel n’est pas à écarter. Et Mme Néné Fatoumata Tall Mbaye, le ministre de la Jeunesse, fait partie des ministres les plus exposés du moment. Inconnue de la Jeunesse, Mme Néné Fatoumata Tall est également impopulaire de la banlieue dont elle se réclame politiquement. La preuve, Madame le ministre de la Jeunesse, censée dompter cette jeunesse révoltée, était inexistante et invisible durant les émeutes. Aussi bien dans la rue que sur les plateaux de télévision et studios de radio. Pire selon un conseiller de son propre ministère, Mme Néné Fatoumata Tall semble être dépassée par cette jeunesse « mal éduquée » en quête d’emplois et de leadership. Toujours est-il que le président Macky Sall ne s’est trompé en disant qu’il va prendre en main sa Jeunesse.
WEEK-END D’ÉMEUTES : LES MINISTRES « EXILES » RETROUVENT LEUR FOYER
N’est-ce pas dans le malheur que l’on compte ses vrais amis et souteneurs ? Voilà la question que posait « Le Témoin » quotidien au lendemain des émeutes qui ont secoué le pays. Et particulièrement Dakar, la capitale, où le chaos et le carnage ont été évités de justesse grâce à l’intervention du président de la République Macky Sall qui a fait reculer le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye dans sa volonté d’emprisonner Ousmane Sonko. Comme l’avait révélé « Le Témoin », presque tous les ministres du gouvernement, leaders de Benno Bokk Yakaar (mouvance présidentielle), directeurs de société nationale, députés de l’APR etc. avaient fui leurs domiciles pour se mettre à l’abri. En compagnie de leurs familles, ils s’étaient « entassés » dans les hôtels comme Terrou-bi, Radisson et King Fahd Place bunkerisés par l’Armée et la Gendarmerie. En effet, beaucoup de diplomates étrangers, onusiens et autres responsables d’organismes internationaux résident dans ces hôtels. D’où le renforcement de la sécurité dans ces réceptifs pendant les troubles. Pendant ce week-end de tous les dangers, il y avait des autorités étatiques et responsables politiques de Bby qui ont fui Dakar dès le jeudi pour des résidences secondaires à Saly-Portudal, Toubab-Dialaw, Lac-Roc et Sendou. On nous souffle que Touba était une grande destination pour bon nombre d’autorités du fait que le Khalife général avait interdit toute manifestation dans la ville sainte du mouridisme. Et les politiciens les explosés avaient confié leurs rutilantes voitures 4×4 ou 8×8 à des amis pour qu’elles ne soient brulées ou saccagées. Toutes ces personnes qui avaient fui leurs foyers soudainement, ont finalement regagné leurs quartiers.
UNE PENURIE D’ESSENCE ET DE GASOIL ECARTEE
Une pénurie d’essence et de gasoil est totalement écartée au Sénégal. La ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, a donné cette assurance hier lors d’une rencontre avec les pétroliers. L’Etat cherche à exprimer sa solidarité à l’endroit des gérants de stations-service après les actes de saccages perpétrés lors des violentes manifestations qui ont suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, la semaine dernière. "Pour le moment, on nous dit qu’il y a 75 stations-service qui ont été détruites. Est-ce que c’est un bilan exhaustif ? Il faut qu’on fasse le point (par rapport) au degré de destruction aussi. Parce qu’une station qui a été brûlée totalement n’aura pas le même traitement (qu’une autre). Tout ça, il faut qu’on l’évalue. On va faire vite mais on ne peut pas donner de délai", a-t-elle expliqué. D’après le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal / Forces du changement (CNTS/FC), Cheikh Diop, c’est Total Sénégal qui a payé le plus lourd tribut avec 50 stations saccagées. "Total Sénégal, du directeur au gérant jusqu’au laveur, nous sommes tous des Sénégalais. Si maintenant, ils viennent s’attaquer à des Sénégalais qui ont choisi d’investir dans le pays, qui ont choisi de travailler dans le pays, d’embaucher et de promouvoir l’emploi dans ce pays, c’est vraiment dommage. Parce que pour moi, tout ce qu’on a cassé ne concerne pas les étrangers (Français). Cela concerne les Sénégalais et les Sénégalaises", a déploré madame Semedo, gérante de station-service. Malgré ces difficultés, les acteurs ont tenté de rassurer sur le risque réel de pénurie de carburant, s’engageant "à tout faire pour approvisionner correctement" la population.
AFFAIRE CAPITAINE OUMAR TOURE LA GENDARMERIE DEMENT TOUTE DEMISSION
La gendarmerie nationale a brisé le silence hier sur l'affaire capitaine Oumar Touré. La gendarmerie nationale a publié hier un communiqué pour déplorer "au même titre que l'opinion nationale, les agissements et les sorties médiatiques du capitaine Oumar Touré en service à la section de recherches de Dakar." Tout en indiquant qu’ "aucune offre de démission n'a été déposée par le capitaine Touré" jusqu'ici, elle indique, cependant, que l'officier manque depuis quelques jours à l'appel du service auquel il est lié. "Cet officier, connu jusque-là pour sa bonne manière de servir, est en train de violer ses obligations militaires. S'agissant de sa responsabilité dans l'enquête dont il n’était pas le directeur, il y a lieu de préciser aussi que le capitaine Oumar Touré n’est pas le commandant de la section de recherches. La Gendarmerie nationale, attachée aux lois et aux règlements de la République, prendra les mesures face à cette situation", écrit la Maréchaussée dans son communiqué de presse.
TOP FM : EMISSION POLITIQUE
Ce samedi 13 l’émission politique de Top Fm qui passe de 15heures à 17 heures sur la 97.8 accueillera Monsieur Babacar Diop, président du Mouvement Japal ma Japeu et membre du Comité Directeur du PDS et Monsieur Moustapha Seck, membre de l’APR de la Commune de Djiddah Thiaroye Kao et du département de Pikine, Coordonnateur du Réseau des Jeunes Volontaires Républicains du département de Pikine. Emission dirigée par le talentueux Aliou Guèye