L’UNESCO VEUT FAVORISER LA MISE EN PLACE D’UN RESEAU DE FACT–CHECKERS EN AFRIQUE DE L’OUEST
De manière générale, plusieurs médias en Afrique de l’Ouest ne disposent quasiment pas de journalistes spécialisés sur les questions scientifiques. Et la majorité des médias ne sont pas engagés dans l’exercice de fact-checking (Ndlr, vérification des fait

De manière générale, plusieurs médias en Afrique de l’Ouest ne disposent quasiment pas de journalistes spécialisés sur les questions scientifiques. Et la majorité des médias ne sont pas engagés dans l’exercice de fact-checking (Ndlr, vérification des faits). Conséquence, les éléments de désinformation et de mésinformation circulent avec des conséquences inestimables au sein des populations. Dans le même temps, les citoyens et les acteurs de la société ne disposent pas des compétences relatives à la maitrise des médias et de l’information pour se prémunir et faire face au déferlement de la désinformation. Face à ce phénomène, l’UNESCO, avec l’appui de l’Union Européenne, a développé et met en œuvre dans plusieurs pays le projet « CoronavirusFacts : Addressing the ‘Disinfodemic’on Covid -19 in conflict –prone environments ».
Ainsi pour renforcer la résilience des populations contre la désinformation sur la pandémie de Covid - 19 et contribuer à la réalisation de l’ODD 16 en favorisant l’accès de la population à l’information crédible et fiable sur la Covid -19, l’Unesco, avec ses partenaires dont l’Union Européenne, l’OMS, le Réseau International des Factcheckers (IFCN), l’ONG FAMEDEV et l’URAC/RIF, a organisé à Saly un atelier de deux jours à l’intention d’une trentaine de journalistes issus de sept (7) pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.
La réunion de Saly vise d’une part à soutenir la mise en place d’un réseau régional de Factcheckers, et d’autre part, de procéder au lancement d’un manuel sur la couverture de l’information en période de pandémie. Plus spécifiquement, il s’agira de définir les mécanismes pour la constitution d’un réseau francophone de fact-checkers en Afrique de l’Ouest ; d’engager les médias dans l’adoption des mesures efficaces pour une meilleure résilience et un meilleur traitement de l’information en période d’épidémie ou de pandémie. Et enfin, renforcer les capacités des journalistes à débusquer la désinformation sur les vaccins et la vaccination contre le Covid -19. Venu présider l’ouverture de cet atelier, le directeur de la Communication au ministère de la Culture et de la Communication, a relevé l’ « urgence et la nécessité de recentrer » le traitement des questions d’utilité publique, estimant que le monopole de l’information et de la communication n’appartient plus aux médias traditionnels. « Aujourd’hui, la pandémie de Covid-19 nous a montré la nécessité et l’urgence pour les médias de recentrer le traitement de toutes les questions qui concernent nos populations », a dit M. Ousseynou Dieng.
Pour qui la multiplication des réseaux sociaux et des plateformes a fait en sorte que le monopole n’appartient plus aux médias traditionnels. « La question de la mésinformation, c’est-à-dire le fait de mal informer, et celle de la désinformation, qui est le fait d’informer autrement, préoccupent l’ensemble des organisations », a souligné M. Ousseynou Dieng. Que ce soit l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est en première ligne dans le traitement de la pandémie, l’UNESCO qui se bat pour un monde juste, de paix et de stabilité à travers la maîtrise de l’information, mais aussi nos Etats qui ont déployé énormément d’efforts pour arriver à bout de cette pandémie, on se rend compte malheureusement que la question de l’information devient une préoccupation majeure », s’est désolé le directeur de la Communication.
Selon lui, il appartient aux acteurs des médias, journalistes et aux autres professionnels de l’information et de la communication, de prendre cette question au sérieux et de faire en sorte que les fondamentaux du journalisme soient strictement respectés. Selon Ousseynou Dieng, en effet, les réseaux sociaux offrent à la fois des avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients. Le conseiller régional pour la communication et l’information au Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Michel Kenmoe, a salué pour sa part le travail accompli par les journalistes depuis le début de la pandémie pour faire en sorte que les populations puissent avoir accès à une information « crédible et fiable ». « C’est pour garantir l’accès des populations à une information crédible et fiable, qui est un droit fondamental, que cette formation a tout son sens. Lorsque le droit à l’information est garanti, il permet à chaque être humain de pouvoir prendre des décisions sur tous les aspects de sa vie », a-t-il souligné. « Cet atelier vient à son heure parce qu’avec la prolifération des médias sociaux, beaucoup d’organes qui diffusent des informations n’utilisent pas des journalistes professionnels. Lesquels peuvent vérifier les informations ou les rumeurs avant de faire la diffusion alors que les récepteurs donnent beaucoup de crédibilité a beaucoup d’informations qui, malheureusement, sont des outils à but décisionnels et peuvent emmener des personnes à prendre des décisions qui soient contradictoires avec la véritable information. C’est en cela que nous saluons l’initiative de l’Unesco et je pense qu’elle mettra à la disposition des professionnels des médias et des journalistes des ressources permettant de pouvoir vérifier toutes les rumeurs qui circulent autour de la pandémie du Covid 19 », a relevé Médoune Seck, directeur des projets de l’ONG FAMDEV.
Face à la prévalence de la désinformation et la mésinformation, ainsi que des risques que cellesci font peser sur la santé publique et le vivre ensemble, la directrice générale de l’UNESCO a souligné que le «rôle des journalistes dans l’information du public pendant la crise actuelle est absolument crucial». Fort de ce constat, le Bureau régional Afrique de l’Ouest/ Sahel de l’organisme onusien, et l’ONG FAMDEV, ont jugé utile d’organiser un séminaire régional au profit des journalistes pour mettre en place un réseau de Factcheckers en Afrique de l’Ouest.