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23 juin 2025
BALLA GAYE 2 BAT TAPHA TINE
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le "Lion de Guediawaye" a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale, lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine, dimanche, à l’arène nationale et remporte ainsi le titre de l’empereur des arènes. Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine pour la deuxième fois
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le "Lion de Guediawaye" a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale, lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
Malgré une domination prévisible de Tapha Tine, Balla Gaye 2 a rapidement pris le dessus, infligeant des coups de poing sanglants qui ont obligé le géant du Baol à consulter le médecin.
De retour, Tapha Tine n’a pas réussi à reprendre l’ascendant, contrairement à son bourreau du jour.
Balla Gaye 2 a continué son offensive implacable, utilisant ses poings avec précision et force, avant de mettre définitivement à terre son adversaire lors du deuxième accrochage.
Avec ce succès , Balla Gaye 2 redore son blason. Depuis son dernier succès enregistré en 2019 devant Modou Lo, le fils de l’ancien lutteur Double Less n’a plus connu de victoire. Il a essuyé deux défaites devant Emeu Sene et Boy Niang.
PALMARÈS :
Balla Gaye 2
29 combats
23 victoires
6 défaites
0 match nul
0 sans verdict
——————-
Tapha Tine
22 combats
16 victoires
6 défaites
0 match nul
0 sans verdict
Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine, dimanche, à l’arène nationale et remporte ainsi le titre de l’empereur des arènes. Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine pour la deuxième fois
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le »Lion de Guediawaye » a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale. Lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
ASSEMBLÉE NATIONALE : LE SOUVERAIN DÉRIVÉ, UN MODÈLE INEFFICACE ET DÉPASSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Le parlement est la seule corporation où on accepte des individus dépourvus de compétences nécessaires. Les régimes successifs ont fait régresser ce pilier essentiel de nos institutions et détourner de ses objectifs originels (1/2)
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 21/07/2024
Le Souverain dérivé, un modèle inefficace et dépassé
L’analyse des listes de candidats investis aux élections législatives sénégalaises de 2022 révèle une anomalie statistique majeure qui permet de comprendre la faiblesse du niveau constaté chez les parlementaires de cette nouvelle législature. Les deux professions les plus représentées sur ces listes, telles que mentionnées dans la publication officielle du Conseil constitutionnel, sont : “COMMERÇANTE” (212 occurrences) et “MÉNAGÈRE” (164 occurrences). Il s’agit probablement du même profil, qu’on pourrait résumer par “FEMME D’AFFAIRES”. En retirant la variable “sexe” et en fusionnant avec les professions “COMMERCANT”, “OPÉRATEUR ÉCONOMIQUE” et “OPÉRATRICE ÉCONOMIQUE”, on arrive à une majorité écrasante de candidats et candidates à la profession floue mais qu’on peut situer dans le monde des affaires au sens informel du terme. Les professions “JURISTE” (24 occurrences), “INGÉNIEUR” (20 occurrences) et “COMPTABLE” (14 occurrences) suivant loin derrière, cela donne une idée assez précise du problème (voir le graphique en illustration de l’article).
Cette répartition[1] se retrouve, à peu de choses près, dans toutes les coalitions qui ont concouru à ces législatives de juillet 2022, à l’exception de Yewwi Askan Wi, où la profession COMMERÇANTE, toujours en tête, est suivie de la catégorie ENSEIGNANTE et le profil MÉNAGÈRE se tient en quatrième position derrière ENTREPRENEUR, autre profession au contenu aléatoire.
Fondements historiques du mode de représentation parlementaire
L'article 3 de la Constitution de la République du Sénégal dispose : "La souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum".
Ce dogme institutionnel, hérité de la Constitution de la Ve République française - elle-même lointain résidu de la Révolution de 1789 et des théories du Contrat social élaborées par des penseurs comme Rousseau - est la base théorique qui légitime l'existence du pouvoir législatif. L'évolution de la notion de souveraineté, dans l'histoire politique moderne, est en effet marquée par l’affirmation d’un "Souverain originel" qui réside dans le peuple. Ce dernier délègue sa souveraineté à un "Souverain dérivé", incarné par des structures gouvernementales, dont l'Assemblée nationale.
Ainsi, dans le cas du Sénégal, les députés, élus au suffrage universel, concourent à l’incarnation de cette souveraineté dérivée qui les dote, le temps d'une législature, de la prérogative de prendre des décisions à la place du peuple ; ce transfert de souveraineté partant d’un postulat simple : les décisions prises par le Souverain dérivé sont censées refléter la volonté générale. La mission ainsi dévolue au parlementaire recouvre différentes activités parfois schématisées sous la forme d’un triptyque : Représenter, Légiférer, Contrôler.
Cet article propose d’ouvrir un débat sur la pertinence de ce modèle dans le contexte actuel, d’y poser un regard froid et lucide pour en faire l’évaluation et proposer un modèle alternatif qui pourrait permettre de résoudre des problèmes structurels qui sont autant d’entraves au développement de notre pays et à l’émergence d’un véritable État de droit.
Dérives du modèle actuel
Le fonctionnement actuel de notre démocratie parlementaire révèle des failles significatives dans ce mode d’exercice de la souveraineté populaire. L'Assemblée nationale, bien qu'élue par le peuple, est souvent perçue comme déconnectée de ses électeurs. Pire encore, le jeu des majorités tend à placer le Législatif sous le contrôle de l'Exécutif, entravant la séparation des pouvoirs, essentielle à toute démocratie. Ce phénomène est exacerbé par la relation de très forte dépendance - alimentaire - des parlementaires vis-à-vis du chef de l’Exécutif qui, jusqu’à l’avènement du président Bassirou Diomaye Faye, était également chef du parti ou de la coalition majoritaire et principal pourvoyeur de privilèges. Ainsi, la prise en compte véritable des aspirations du peuple n’est pas une réalité dans l’action parlementaire, comme le montrent la fâcheuse tentative de coup d’Etat constitutionnel du 3 février 2024 et les récents soubresauts dans les relations entre la majorité parlementaire BBY, issue des législatives de 2022, et le nouvel exécutif, incarné par le président Bassirou Diomaye Faye.
Le porte-parole du nouveau gouvernement s’est récemment pris une volée de bois verts de la part des membres de l’opposition pour avoir déclaré, en substance, que censurer le gouvernement Sonko équivaudrait à ne pas respecter la volonté populaire. Même si M. Ndieck Sarré s’est exprimé de façon maladroite - il faut reconnaître qu’il n’a pas le talent oratoire d’un Seydou Gueye ou d’un Abdou Karim Fofana - sa réflexion est pertinente. En effet, si l’unique source de légitimité des parlementaires est la volonté populaire, alors il est normal d’attendre d’eux qu’ils se soumettent à la version la plus récente de celle-ci, à savoir celle sortie des urnes le 24 mars 2024. Ainsi, le respect de cette volonté générale devrait non seulement les contraindre à se retenir de toute tentation de motion de censure contre le gouvernement Sonko, mais ils devraient même aller plus loin et faciliter l’action du nouvel Exécutif en votant tous les textes soumis par celui-ci pendant cette période transitoire imposée par les délais de dissolution. Malheureusement, au vu du récent acte de blocage - de sabotage - du débat d’orientation budgétaire, qui devait légalement se tenir avant la fin de la session ordinaire, on constate que cet alignement sur la toute dernière volonté du peuple n’est pas à l’ordre du jour.
L’un des principaux problèmes que révèle notre étude est la perte de qualité dans les profils des parlementaires au fil des ans. Il est fréquent d’entendre dire que la représentation nationale est un reflet de la société dans sa globalité, une sorte de “microcosme à l’image du pays”, diront certains. L’idée sous-jacente étant de dire que s’il y a des gens brillants et des médiocres parmi nous, il est normal qu’on en retrouve des échantillons représentatifs à l’Assemblée nationale. Cette assertion est d’autant plus injuste que le spectacle que nous offrent nos représentants sur les bancs de l’hémicycle depuis quelques législatures est bien loin de refléter la distribution globale de ces caractéristiques dans la société.
Il est aussi communément admis, dans notre pays, cette incroyable idée qu’il n’est pas nécessaire de savoir lire et écrire pour devenir député. Et donc, un législateur peut être dispensé de l’aptitude à lire, voire à comprendre, les textes de lois qu’il est censé créer, modifier, supprimer - ou, selon le jargon consacré, voter, réviser, abroger. Ainsi, le parlement est la seule corporation où on accepte le recrutement d’individus dépourvus des compétences nécessaires à l’exercice du métier. Le plus important, en ce qui est exigé d’eux, c’est de faire des discours et de voter. Jusqu’à quand va-t-on continuer avec cette aberration ? C’est tout comme si on acceptait dans les hôpitaux le recrutement de médecins qui ne savent pas soigner les malades mais dont l’activité se limiterait essentiellement à causer entre eux et à signer des bulletins d’admission et des certificats de décès !
L’autre mission dévolue au parlementaire, en plus de celles de légiférer et de représenter ses concitoyens, est celle de contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Cela suppose, bien entendu, une connaissance à minima des principes de base qui régissent le fonctionnement de l’Etat, de ses structures, de ses procédures et règles de gestion notamment des finances publiques. Mais, pas de souci, nul besoin de comprendre tout cela pour être parlementaire au Sénégal. Le plus important, c’est de savoir s’imposer dans le militantisme de terrain, et d’être capable de voter le moment venu pour contribuer au rapport de force politique, sous la houlette d’un chef de l’Exécutif qui donne le ton et tire les ficelles, en violation perpétuelle du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.
En toute objectivité, on peut admettre, pour assurer une représentativité la plus large possible, qu’il y ait effectivement parmi les élus du peuple des profils qui reflètent la diversité sociologique du pays. On doit ainsi pouvoir retrouver sur les bancs de l’Assemblée nationale des agriculteurs, des pêcheurs, des commerçants ou des éleveurs aux côtés de juristes, d’ingénieurs, d’enseignants, de comptables, etc. Mais le nombre d’élus analphabètes ou ayant un niveau d’instruction modeste devrait être contenu dans des limites raisonnables, c’est-à-dire au strict minimum, si l’on voulait se doter d’un parlement performant.
La mainmise des affairistes sur les investitures
Le maire d’une grande capitale régionale, docteur en droit de son état, et d’autres figures des coalitions avaient fait éclater au grand jour leur frustration d’avoir été mis sur la touche, et voilà que les données nous apprennent qu’ils l’ont été pour privilégier des individus aux profils surprenants, objectivement beaucoup moins légitimes pour exercer la fonction de parlementaire. Une Assemblée nationale de qualité devrait être majoritairement composée de juristes ou, tout au moins, de personnes ayant de solides connaissances en droit, ou étant en capacité de monter en compétence sur le sujet. L’ancien député Théodore Chérif Monteil de la 13e législature en est une illustration parfaite. Chimiste de métier, il s’est fait remarquer par sa maîtrise des procédures législatives et sa capacité à les rendre compréhensibles pour les profanes. La non réélection d’un parlementaire aussi doté, intellectuellement et techniquement, comparée à l’entrée dans l’hémicycle de certains individus, constitue en soi un bug de notre système électoral, une sorte de faille de sécurité institutionnelle sur laquelle nous gagnerions à nous pencher sérieusement.
La preuve de compétences avérées devrait être un critère gravé dans le marbre du code électoral pour empêcher les partis politiques d’investir n’importe qui et favoriser l’émergence et l’élection d’hommes et de femmes de qualité. Un tel critère de compétences eût été beaucoup plus pertinent et légitime que certains critères abusifs qui n’ont eu, jusqu’ici, d’autre utilité que de permettre au pouvoir en place d’opérer des manipulations politiques pour prendre l’avantage sur ses adversaires. Il est tout de même question de la manière de choisir les hommes et les femmes qui doivent décider des règles fondamentales qui régissent notre société et valider les importantes décisions qui engagent la Nation tout entière.
La question qui vient à l’esprit, à la découverte des statistiques sur la profession des candidats aux législatives, est de savoir pourquoi l’intérêt soudain de femmes et d’hommes d’affaires pour le service public, malgré les contraintes supposées sur la vie personnelle, la famille, le business et malgré tous les autres risques du métier ? On peut également s’interroger sur cette facilité pour ces personnes à obtenir l’investiture sur des listes où la guerre des responsables au sein des coalitions est d’ordinaire de rigueur pour obtenir une place en position éligible. La réponse à ces questions est sans doute à chercher dans ce que rapportent les protagonistes de cette alliance singulière et le profit que chacun en tire potentiellement.
Une coalition politique qui investit un commerçant ou une commerçante peut gagner en retour une contribution financière pour soutenir ses activités et un relais de mobilisation efficace, notamment dans les quartiers populaires, dans les familles, sur les marchés et dans la Diaspora. Les diplômes, l’éloquence ou la fougue de politiciens professionnels désargentés peuvent s'avérer insuffisants pour décrocher l’investiture. En contrepartie, une fois élus, ces honorables députés bénéficient d’un passeport diplomatique qui permet de voyager presque partout dans le monde sans les habituelles tracasseries des demandes de visas, avec en bonus un passage par le salon d’honneur de l’AIBD au départ et, si besoin, l'assistance des services diplomatiques et consulaires à l’arrivée. L’accès aux hautes sphères de l’Etat et la visibilité sont également une source potentielle de motivation. Par ailleurs, un parlementaire reçoit un petit médaillon doré sur la poitrine et une vignette sur le pare-brise, de précieux sésames qui, en plus du prestige qu’ils procurent en ville et dans les campagnes, ouvrent les portes des administrations. Enfin, l’immunité parlementaire, un véhicule de fonction, des indemnités, des milliers de litres de carburants et autres privilèges sont autant de bénéfices que confèrent l’obtention d’un siège de député.
On le voit bien, ce qui devait être un sacerdoce, un don de soi au service du pays, pourrait bien être devenu, pour certaines personnes, un moyen d’obtenir ou de consolider une position sociale confortable. Dès lors, la défense des intérêts du citoyen “ordinaire”, qui n’est qu’un instrument pour arriver à cette fin - une sorte de marchepied - devient secondaire. Voilà comment les régimes successifs ont fini par faire régresser l’un des piliers essentiels de nos institutions et le détourner de ses objectifs originels. Un pays qui aspire à l'Émergence ne saurait se payer le luxe de la régression parlementaire à laquelle nous assistons depuis quelques années et qui a pris des proportions inquiétantes avec cette 14e législature.
Liste des candidats aux Élections Législatives 2022 publiée, par le Conseil Constitutionnel
Statistiques et Graphiques SITOE Système Intégré de Traitement des Opérations Électorales, par Bangath Systems
Du Contrat Social ou Principes du Droit Politique, par J.-J. Rousseau
[1] Pour la lisibilité, seules les 20 professions avec le plus d’occurrences sont affichées sur le graphique.
LA STRATÉGIE DU BOUCLIER ET DU GLAIVE
Entre soutien au président Diomaye et riposte aux attaques de l'APR, Aminata Touré se pose en défenseure zélée du nouveau pouvoir. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale
La volonté d’Aminata Touré de s’ériger en bouclier du nouveau régime la pousse à envoyer une volée de bois vert contre les opposants accusés de vouloir déstabiliser le régime et ternir le bilan des premiers mois du duo Diomaye-Sonko. L’ex-ministre de la Justice semble déterminée à jouer un rôle majeur au sein des alliés de la coalition présidentielle. Certains de ses détracteurs estiment même qu’elle pourrait lorgner la présidence de l'Assemblée nationale.
Le divorce mal consommé entre Aminata Touré, ancienne Première ministre et membre de la coalition DiomayePrésident et ses anciens compagnons de l’APR se transforme en pugilat. L’ancienne responsable du parti de Macky Sall a décidé de faire feu de tout bois contre ses anciens alliés. ‘’Nous avons compris leur jeu, nous ne les laisserons pas intoxiquer les populations. Ils veulent casser le rythme, comme on le dit dans un match de football, parce qu’ils sont dominés. D’ailleurs, j’affirme que c’est leur leader Macky Sall lui-même qui est derrière cette sortie’’, a affirmé Mimi Touré.
Tout en verve, l’ancienne ministre de la Justice estime que l'APR est une coquille vide aux mains de Macky Sall qui chercherait à déstabiliser le pays depuis l’extérieur. ‘’On ne peut pas parler d’évaluation des 100 premiers jours du gouvernement. Nous devons nous faire apprécier pour améliorer les choses. Dans cette nouvelle opposition, certains manquent de hauteur. Ils font des sorties pour faire oublier les morts liées aux manifestations politiques et les scandales des 1 000 milliards F CFA du fonds Covid-19’’, a déclaré Aminata Touré.
Selon elle, les attaques et les critiques de l’APR contre le régime actuel visent uniquement à faire diversion et à faire oublier leur mauvaise gestion et leurs crimes. ‘’C’est Macky Sall qui est derrière les attaques de l’APR’’, a-t-elle martelé. L’ancienne présidente du Cese a également vivement critiqué Mansour Faye, beau-frère du président Macky Sall.
‘’Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste’’
Cette volée de bois vert contre les opposants vise-t-elle à redonner vie aux partis alliés au sein de la coalition DiomayePrésident ? Pour l’instant, beaucoup de leaders et de cadres de la coalition n’ont pas été retenus dans les nominations aux postes gouvernementaux et à la tête des structures parapubliques. Aminata Touré, l’une des personnalités les plus influentes de la coalition, semble vouloir prendre date pour l’avenir et s'ériger en bouclier du nouveau duo Diomaye-Sonko.
L’ex-chef de gouvernement sous Macky Sall se dit en phase avec le nouveau régime sur plusieurs questions, notamment la baisse des denrées de première nécessité et la question foncière. De plus, Mimi Touré n’a jamais hésité à critiquer le Parlement actuel, qu'elle considère comme illégitime. Certains spécialistes lui prêtent l’intention de jouer un rôle majeur, en cas de Législatives anticipées et d’une victoire de DiomayePrésident. Dans cette configuration, elle pourrait ne pas refuser le poste de présidente de l'Assemblée nationale, si Sonko décide de rester à la tête du gouvernement.
‘’Madame Aminata Touré est juste en train de jouer sa partition au sein de cette coalition DiomayePrésident où elle a été la superviseure générale lors de la dernière campagne présidentielle. Elle n’est ni dans des calculs politiques ni dans la quête d’un poste comme celui de présidente de l’Assemblée nationale. Elle est simplement engagée dans ce qu’elle fait’’, a nié Bassirou Dieng, chargé de communication nationale de Mimi24 et proche de l’ex-Première ministre.
Aminata Touré semble ainsi porter le costume d’ange gardien du duo Diomaye-Sonko dont elle ne cesse de saluer la communion et l’osmose. Selon elle, le seul programme de l’opposition est de diviser le duo au pouvoir.
Toutefois, dans la perspective des élections législatives, la présence de Mimi Touré peut-elle éloigner le PDS de la coalition DiomayePrésident, si l’on sait que Karim Wade avait appelé à soutenir Diomaye avant le premier tour de la Présidentielle. Or, une grande inimitié existe entre Mimi Touré et les libéraux, en particulier Wade fils.
Dès lors, une alliance formelle en vue des Législatives anticipées entre DiomayePrésident et le PDS est-elle envisageable ? Ses détracteurs l’accusent également de surenchérir dans ses attaques contre son ancien camp, pour faire oublier son passé au sein de l’APR.
Pour Bassirou Dieng, chargé de communication de la coalition Mimi24, il n’y a aucune virulence dans ses propos. ‘’Je vous souligne aussi que Mme Aminata Touré n’a jamais essayé de faire oublier son appartenance à l’APR dans le passé. Il se trouve simplement qu’elle sait assumer ses positions. Quand elle était dans l’APR, elle assumait et s’était engagée avec fidélité et loyauté aux côtés de Macky Sall, malgré les nombreux coups bas de ce dernier envers elle. Quand elle a quitté Macky et l’APR, elle n’est jamais retournée en arrière et a osé faire face à Macky Sall jusqu’à ce que ce dernier renonce à son projet de s’éterniser au pouvoir et de partir lui et son clan le 24 mars dernier’’, a-t-il déclaré avant d’indiquer que la seule intention de Mimi Touré est d'œuvrer pour la réussite du projet de changement systémique de notre cher pays le Sénégal.
Aminata Touré, ‘’sentinelle’’ des engagements pour la reddition des comptes et la fin de la loi d’amnistie
Aminata Touré, qui n’a jamais caché son ambition présidentielle, semble toujours avoir les yeux rivés sur la Présidentielle de 2029. Sa volonté d’être un acteur majeur de la rupture pourrait lui permettre de s’imposer comme une figure incontournable du projet.
Selon Mamadou Sy Albert, analyste politique, cette sortie de Mimi Touré constitue un rappel à l’ordre pour le nouveau régime, lui rappelant que le programme autour de la reddition des comptes et de la loi d’amnistie est essentiel pour le projet.
‘’C’est la première sortie d’un leader allié de Pastef pour défendre le bilan de Diomaye, mais aussi pour jouer son rôle de sentinelle par rapport au programme proposé aux Sénégalais. À travers cette sortie, elle fait montre d’une grande détermination à veiller à ce que les promesses de rupture soient respectées’’, indique le politologue.
À la question de savoir si Aminata Touré fait une fixation sur ses anciens camarades et cherche à faire oublier son compagnonnage avec Macky Sall, l’analyste politique se montre sceptique. ‘’Je pense qu’elle ne fait pas une fixation sur l’APR et qu’elle a tiré un trait sur son ancien parti. Elle a suffisamment d’expérience, tout au long de sa carrière politique, pour savoir que ce qui compte, c’est que le président réalise ses promesses, à côté de qui elle s’est aussi engagée lors de la campagne’’, soutient-il.
BIDEN LÂCHE PRISE
Le président américain quitte la présidentielle dans la douleur, enterrant ses espoirs de second mandat. À 81 ans, le démocrate a cédé aux pressions l'appelant à renoncer, après une campagne minée par les soupçons sur sa santé
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre sans précédent, le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet 2024, son retrait de la course à la Maison Blanche pour 2024. Cette décision choc, bien qu'attendue par certains, bouleverse complètement la campagne présidentielle à quelques semaines de la convention démocrate.
"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions jusqu'à la fin de mon mandat", a déclaré Biden dans un communiqué, ajoutant qu'il s'exprimerait plus en détail "plus tard cette semaine".
À 81 ans, le démocrate rejoint ainsi le cercle très restreint des présidents sortants ayant renoncé à briguer un second mandat. Mais il est le premier à abandonner aussi tardivement, et surtout le seul à le faire en raison d'interrogations sur ses capacités mentales.
C'est la performance calamiteuse de Biden lors du débat du 27 juin face à Donald Trump qui a précipité les événements. Dès les premières minutes, un Biden très affaibli, toussotant et s'emmêlant les pinceaux, a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge avancé.
"Un spectacle douloureux", selon de nombreux démocrates, qui a fait fondre les sondages déjà défavorables au président sortant. Les appels se sont alors multipliés, d'abord en coulisses puis publiquement, pour qu'il jette l'éponge.
Selon les médias américains, des figures démocrates de premier plan comme Barack Obama, Nancy Pelosi, Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, ont fait part en privé de leur inquiétude. En parallèle, les images d'un Biden positif au Covid-19 et peinant à descendre d'un avion ont achevé de miner sa campagne.
Il faut désormais trouver dans l'urgence un ou une remplaçante à Biden pour la convention démocrate mi-août à Chicago. Sa vice-présidente Kamala Harris serait un choix naturel, mais pas automatique. Le dernier mot reviendra aux 3.900 délégués du parti, pour la plupart inconnus du grand public.
Cette annonce intervient dans un contexte délicat pour les démocrates, Donald Trump semblant avoir repris l'avantage après avoir miraculeusement survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet. Le milliardaire républicain a depuis engrangé des victoires judiciaires et une nouvelle consécration lors de la convention de son parti à Milwaukee.
Pour le camp démocrate, l'équation est donc simple : trouver un candidat de dernière minute suffisamment populaire et dynamique pour contrer l'élan de Trump. Un défi de taille pour éviter une défaite potentiellement écrasante en novembre prochain.
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LIBÉRER LA JUSTICE DE L'EMPRISE PRÉSIDENTIELLE
Dès lors que la Constitution énonce la séparation des pouvoirs, le président de la République et le ministre de la justice ne doivent plus assurer la présidence et la vice-présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Le Conseil Supérieur de la Magistrature, censé garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire, est paradoxalement présidé par le chef de l'exécutif. Cette anomalie démocratique menace l'équilibre des pouvoirs et la crédibilité de la justice. Une réforme urgente s'impose pour restaurer la confiance des citoyens et renforcer l'État de droit au Sénégal.
ABDOU LATIF COULIBALY ANNONCE SON DÉPART DE L'APR
"J’ai quitté l’Alliance pour la République. Par contre, si Amadou Ba crée un parti politique, il m’avait déjà parlé de sa volonté d’avoir son mouvement politique, on pourrait l’accompagner", fait-il savoir.
Le divorce est consommé entre Latif Coulibaly et la formation politique Alliance Pour la République (Apr). L’invité de JDD est sans filtre. L’ancien ministre de la Bonne gouvernance de Macky Sall ne veut plus entendre parler de Macky Sall et de sa formation politique. Le mal est profond. Toutefois, il est prêt à accompagner le candidat malheureux de la dernière élection Amadou Ba à condition qu’il crée son mouvement ou son parti politique.
«J’ai quitté Benno et l’APR d’abord. Je n’y suis plus, je suis partie. J’avais gelé mes activités, je suis parti maintenant. J’attends qu’une personnalité se prononce. Je suis vieux pour aller créer un parti politique. C’est fini ! Je n’ai pas d’élan de parti. Même si je ne suis pas actif comme tout le monde, j’ai des opinions, je peux les transmettre. Je peux en parler, c’est ça que je veux dire. Mais, je ne vais pas rester un citoyen inactif qui ne fait rien du tout. Je crois que je possède toujours mes moyens, physiques, intellectuels surtout.
Macky Sall, on s’est quitté, c’est terminer. Je ne suis pas d’accord avec lui, c’est fini. J’ai quitté l’APR. Par contre, si Amadou Ba crée un parti politique, il m’avait déjà parlé de sa volonté d’avoir son mouvement politique, on pourrait l’accompagner. L’APR c’est fini !! je suis parti depuis ».
VERS LA MISE EN ŒUVRE D’UN NOUVEAU PARADIGME D’ASSAINISSEMENT DES GRANDES VILLES
Touba, la deuxième grande ville du Sénégal en termes de population, bénéficiera de grands chantiers d’assainissement basés sur un plan directeur dynamique et évolutif, adapté à la croissance rapide de la ville.
L’Etat du Sénégal va mettre en œuvre, à l’issue de la saison des pluies, un nouveau paradigme d’assainissement des grandes villes, basée sur ”une approche structurante”, a indiqué, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
”Ce nouveau paradigme apparaîtra dans les prochains mois, après la saison des pluies, avec une approche structurante sur l’assainissement des grandes villes”, a dit samedi M. Dièye, lors d’une visite organisée pour apporter le message de réconfort de l’Etat aux populations de Touba impactées par des inondations.
”Touba, la deuxième grande ville du Sénégal en termes de population, bénéficiera dans le cadre de ce nouveau paradigme, de grands chantiers d’assainissement basés sur un plan directeur dynamique et évolutif, adapté à la croissance rapide de la ville’’, a-t-il indiqué.
Il a précisé que l’objectif de cette réorientation des politiques du secteur, ”est de mettre fin aux problèmes d’assainissement récurrents des grandes villes du pays.”
Cheikh Tidiane Dièye dit espérer que ces initiatives permettront d’aborder dans les années à venir, de nouveaux défis d’assainissement, tout en laissant derrière, les problèmes actuels.
Il a rappelé que l’accès à l’eau potable et l’assainissement sont des priorités absolues du gouvernement, indiquant que les engagements de l’Etat concernant ces secteurs, seront bientôt visibles, dans le nouveau référentiel des politiques publiques.
Le gouverneur de la région de Diourbel, Ibrahima Fall, le député Serigne Cheikh Thioro Mbackè et le maire de la commune de Touba mosquée, Abdoul Ahad Ka, ont pris part à la visite de terrain ainsi que des chefs de services régionaux.
COOPÉRATION, LE SÉNÉGAL ET LA GAMBIE SIGNENT TROIS ACCORDS
La valeur des échanges entre les deux pays est estimée à 113 milliards de FCFA en 2023, représentant moins de 5 % du commerce global, ce qui semble anachronique compte tenu de la proximité géographique et culturelle entre les deux pays, souligne Dr Diop.
Le Sénégal et la Gambie souhaitent renforcer leur coopération dans plusieurs domaines. Pour symboliser cette volonté commune de progresser ensemble, les autorités ont signé divers accords.
Entre le Sénégal et la Gambie, il existe une relation multiséculaire, tant au niveau des populations que des États respectifs. Comprenant cette relation, les autorités des deux pays ont signé trois accords qui vont au-delà des simples échanges entre les deux nations. Il s’agit d’un accord de métrologie, d’un accord sur la sécurité sanitaire, et d’un accord pour la création d’une zone économique spéciale de production industrielle en Casamance. Cette zone sera tripartite, impliquant le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau, comme l'a précisé le ministre de l’Industrie et du Commerce lors de la deuxième réunion du comité mixte de coopération commerciale entre les deux pays.
Dans ce contexte, le Docteur Serigne Gueye Diop explique que le volume croissant des échanges entre ces deux pays témoigne de la vitalité de leur coopération commerciale, qui dure depuis plusieurs décennies. « À titre illustratif, la valeur des échanges entre nos deux pays est estimée à 113 milliards de FCFA en 2023, représentant moins de 5 % de notre commerce global, ce qui semble anachronique compte tenu de la proximité géographique et culturelle entre les deux pays », a-t-il souligné. Cependant, M. Diop estime que les relations commerciales sont encore sous-exploitées. « Face à ce constat, nous devons tout mettre en œuvre pour corriger cette situation et augmenter le niveau des échanges entre le Sénégal et la Gambie », a-t-il ajouté.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les deux pays ont mis en place plusieurs cadres de coopération bilatérale au fil des ans, notamment le Conseil présidentiel sénégalo-gambien, qui s’est réuni à trois reprises en 2018, 2020 et 2023. Ce comité mixte aborde des questions stratégiques telles que la facilitation du commerce, la libre circulation des personnes et des biens, la mise en œuvre du schéma de libéralisation des échanges dans le cadre de la CEDEAO (SLEC), l’élimination des barrières au commerce, ainsi que la coopération douanière et le transit. Il prendra également en compte d’autres questions importantes telles que la collaboration entre les instituts de normalisation, de métrologie légale, de sécurité sanitaire des aliments, le renforcement de la coopération dans le domaine du commerce de certains produits comme la noix de cajou, et le développement de zones économiques spéciales communes pour stimuler le commerce bilatéral et diversifier les économies nationales. Ce sera aussi un moyen d'éliminer les lourdeurs bureaucratiques et de simplifier les procédures administratives, afin de faire de la Sénégambie une destination privilégiée pour les investisseurs.
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LE RÊVE OLYMPIQUE DE MBAGNICK NDIAYE
Après avoir porté haut les couleurs de son pays à Tokyo, le judoka des quartiers populaires de Dakar vise désormais le podium aux Jeux de Paris 2024, son idole Teddy Riner dans le viseur
(SenePlus) - Deux mètres, 137 kg et une détermination à toute épreuve : tel est Mbagnick Ndiaye, qui portera haut les couleurs du Sénégal lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Triple champion d'Afrique, le colosse sera à la recherche de sa première médaille olympique à domicile, comme l'a suivi France 24 dans sa quête.
Champion d'Afrique à trois reprises (2019, 2020, 2023), le judoka de 28 ans sera le leader de la délégation sénégalaise. Pourtant, son parcours olympique avait mal débuté à Tokyo l'été dernier, avec une défaite d'entrée face au Russe Tamerlan Bashaev. Mais cette fois, Mbagnick Ndiaye veut marquer l'histoire en décrochant un titre, le 2 août prochain dans le Grand Palais Éphémère.
C'est dans son quartier natal du Plateau, à Dakar, que tout a commencé pour le géant. Entraîné depuis l'âge de 8 ans au fameux dojo national sénégalais, berceau du judo local depuis les années 70, il y a forgé sa technique. Comme il l'a raconté à France 24 lors de son passage en novembre dernier pour l'Open de Dakar, remporté haut la main.
Désormais installé à l'Insep près de Paris pour peaufiner sa préparation, Ndiaye reste très attaché à ses racines. Il y retourne avant chaque compétition pour puiser la force dans les rues de son quartier, où il est adulé par tous. "C'est là où je suis né, où j'ai fait mes premiers pas. Ce quartier m'a tout donné, je le représente", a-t-il confié ému à France 24.
Sa quête pour décrocher le sésame olympique a également mené Ndiaye à dominer l'Afrique, devenant N°1 continental dans sa catégorie des +100kg. Une performance essentielle pour valider son billet pour Paris 2024.
Désormais, c'est le rêve ultime qui l'attend dans l'arène du Grand Palais. Celui d'affronter son idole Teddy Riner en finale, et peut-être, de rentrer au Sénégal auréolé d'une médaille historique. Le combat promet d'être homérique.
LE GRAND TROU NOIR
Les fonds spéciaux de la présidence sèment le trouble. Pomme de discorde entre pouvoir et opposition, leur gestion discrétionnaire par le chef de l'État alimente les spéculations sur cette manne budgétaire aux contours flous
L’attribution et la gestion des fonds politiques et spéciaux de la présidence de la République sont au cœur de plusieurs fantasmes et mythes. Ces fonds, divisés en trois rubriques -Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence de la République, et Fonds d’intervention sociale - servent d’instrument d’ajustement pour le président face à des urgences et autres priorités de l’État.
Les fonds politiques ont longtemps été un sujet de fantasme pour les politiques sénégalais. Naguère, Abdoulaye Wade avait de fortes appréhensions sur ce trésor secret qui a longtemps alimenté la machine électorale socialiste et qui persiste depuis les indépendances dans ce pays. De plus, la récente déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye, selon laquelle il n’aurait trouvé aucun fonds politique dans les caisses de la présidence après le départ de son prédécesseur, a ravivé le débat autour de l’opacité et des mythes qui entourent ces fonds spéciaux.
En effet, les fonds politiques sont en réalité divers fonds divisés en trois rubriques : Fonds de solidarité africaine, Fonds spéciaux de la Présidence, et Fonds d’intervention sociale, votés à l’Assemblée nationale dans la Loi de Finances Initiale (LFI). D'après Seydou Guèye, ancien secrétaire général de la Présidence, ces fonds représentent au total près de 8 milliards dans la LFI 2024 : Fonds de solidarité africaine : 2.156.296.000 FCFA ; Fonds spéciaux de la Présidence de la République : 3,5 milliards FCFA ; et Fonds d’intervention sociale de la Présidence de la République : 2,3 milliards FCFA.
Toujours selon Seydou Guèye, le rapport d’exécution du budget, publié par le ministère des Finances et du Budget au premier trimestre 2024, montre que le budget 2024 n’a utilisé que 24,3 % de ces fonds. « Le président Diomaye le reconnaît en affirmant avoir utilisé ces fonds pour soutenir des personnes malades nécessitant assistance. Où aurait-il pu trouver cet argent si ce n'était grâce à la mise en œuvre de ces fonds ? » a martelé l’ancien porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de l’Alliance pour la République (APR) le 15 juillet dernier.
Pour l’opposition regroupée autour de l’ancien parti au pouvoir, l’APR, cette déclaration de Bassirou Diomaye Faye témoigne d’une méconnaissance des règles budgétaires et d’une reculade concernant la question des fonds spéciaux qui seront transformés en fonds secrets.
De son côté, Bougane Guèye, leader de Guem Sa Bopp, veut aller plus loin en demandant au président Diomaye de fournir plus de détails aux Sénégalais sur le budget de la Présidence de la République. « Si le président nous dit qu’il n’a pas trouvé de fonds politiques, qu’il nous explique où en sont les fonds spéciaux », a déclaré le directeur général de la Sen TV.
La tenue et la transparence de ces fonds « spéciaux » ont longtemps constitué un cheval de bataille de l’opposition à Macky Sall, qui n’hésitait pas à dénoncer l’opacité entourant ces fonds « secrets » logés à la Présidence de la République. Quelle est l’appellation exacte que l’on peut donner à des fonds spéciaux au cœur de la Présidence ? Comment le contrôle de ces fonds a-t-il été réalisé jusqu’à présent et par quels organes ? Quelles sont les prérogatives réelles du Président concernant l’usage de ces fonds ? Autant de questions qui préoccupent les Sénégalais, toujours en quête de clarté dans la gestion des deniers publics et qui perçoivent les fonds politiques comme un « trou noir » au cœur de l’architecture de la finance publique.
Ainsi, les responsables patriotes, à l’issue d’une rencontre avec la presse, demandent aux nouvelles autorités de rendre publiques les preuves de cette boulimie inélégante. D’autant plus que Diomaye avait promis de supprimer les fonds dits politiques pour les remplacer par des fonds spéciaux votés à l’Assemblée nationale pour les opérations ultra-sensibles telles que l’armement et autres missions secrètes. Ces fonds seront contrôlés par les organes de l’État, tels que l’IGE.
Le pouvoir discrétionnaire du Président dans la gestion des fonds « spéciaux »
D’après les spécialistes, la gestion de ces fonds relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République, qui dispose de toute la latitude pour les gérer selon les priorités et les urgences. Pour rappel, ces fonds avaient été utilisés pour assurer la participation du Sénégal au secours après le tremblement de terre survenu en Haïti dans le cadre du Fonds de solidarité africaine. Ces fonds sont annuels, mais le président peut, en cas d’épuisement de ces fonds, faire un « appel de fonds » qui sera consigné dans une Loi de Finances rectificative (LFR) présentée devant l’Assemblée nationale.
En effet, lorsque le président fait face à des urgences, il peut avoir recours à ce procédé, comme Macky Sall l’a fait dès son accession au pouvoir en 2012 et à plusieurs reprises durant sa gestion. Dans l’analyse, on observe parfois un certain abus. Cependant, ces fonds ne portent pas l’appellation de fonds politiques ; ils sont inclus dans les dépenses de transferts courants du budget de la Présidence de la République, qui est une dotation au sens de la nouvelle Loi organique relative aux lois de finances (LOLF).
Par ailleurs, la nature de ces fonds implique la nécessité de maintenir une part de secret. En effet, pour des raisons géopolitiques et/ou géostratégiques, le Sénégal peut être amené à aider ou soutenir un pays africain. Dans ce cas, il est impossible de rendre publique la nature du soutien et du pays ou du président bénéficiaire au nom de l’État du Sénégal.
De plus, de nombreux experts sont sceptiques quant à la volonté des nouvelles autorités d’impliquer l’IGE dans le contrôle de ces fonds. Ils estiment que cela n’est pas pertinent au regard de l’organisation actuelle du contrôle au Sénégal. L’Inspection Générale d’État (IGE) est un organe de contrôle administratif qui dépend uniquement du président de la République auquel elle rend compte. Par conséquent, il sera difficile pour l’IGE de contrôler le président de la République.