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22 juin 2025
LES MANIFESTATIONS RISQUENT DE DETRUIRE LE KENYA
Le président William Ruto continue d’être confronté aux tensions provoquées par la cinquantaine de personnes tuées lors de manifestations contre les taxes. Les mesures d’apaisement n’ont toujours pas réussi à ramener le calme
Au Kenya, le président William Ruto continue d’être confronté aux tensions provoquées par la cinquantaine de personnes tuées lors de manifestations contre les taxes. Les mesures d’apaisement n’ont toujours pas réussi à ramener le calme.
Les manifestations antigouvernementales qui secouent le Kenya depuis plus d’un mois « risquent de détruire le pays », a averti dimanche le président William Ruto, promettant que cela allait cesser.
Depuis le 13 juin, le Kenya est en proie à des manifestations initialement déclenchées par un projet de budget incluant de nombreuses augmentations d’impôts, finalement retiré par le président Ruto face à l’ampleur de la mobilisation.
Les rassemblements ont viré au chaos le 25 juin lorsque des manifestants ont pris d’assaut le Parlement. La police a alors tiré à balles réelles. Selon une organisation officielle de défense des droits humains, au moins 50 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations.
Malgré l’annonce du retrait du projet de budget, des centaines de manifestants continuent de se rassembler à travers le pays pour demander le départ du président. De nouvelles manifestations sont prévues la semaine prochaine.
« Je veux promettre que cela va s’arrêter; ça suffit », a déclaré dimanche le chef de l’État, assurant que les manifestations « risquent de détruire notre pays ».
« Nous protégerons la vie, nous protégerons la propriété, nous arrêterons les pilleurs, nous arrêterons les tueurs, nous arrêterons le chaos, nous arrêterons l’anarchie, parce que le Kenya est une démocratie et nous voulons une nation pacifique et stable. Et nos problèmes sont résolus par des moyens démocratiques », a énuméré le chef de l’État.
William Ruto, confronté à la pire crise depuis son élection en 2022, a également affirmé avoir déjà répondu aux demandes des manifestants, notamment en retirant le projet de budget et en proposant un dialogue national.
Un tribunal a suspendu jeudi l’interdiction des manifestations dans le centre de la capitale Nairobi, décrétée la veille par la police.
Dimanche, le chef de l’opposition Raila Odinga a déclaré que « justice doit être rendue avant toute discussion », évoquant notamment l’indemnisation pour les victimes des « violences policières ».
Le gouvernement a été pris de court par les mobilisations, menées hors de tout cadre politique par des représentants de la « génération Z » (nés après 1997).
Le 11 juillet, pour répondre à la contestation, le chef de l’État avait limogé la quasi-totalité du gouvernement. Mais vendredi, il a dévoilé une liste, encore provisoire, de 11 ministres dont quatre ont retrouvé leurs anciens portefeuilles, y compris ceux de l’Intérieur et de la Défense.
Le projet de budget a catalysé un mécontentement latent contre le président Ruto.
Élu en août 2022 sur une promesse de défendre les plus modestes, celui-ci a ensuite accru la pression fiscale sur la population.
La dette publique du Kenya, locomotive économique d’Afrique de l’Est, s’élève à environ 10 000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70 % du PIB.
VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE
Au Sénégal, selon l’ONU, le taux de prévalence des violences basées sur le genre (VBG) dans les ménages est de 55,3%, tandis que 27% des femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà subi des VBG.
Au Sénégal, selon l’ONU, le taux de prévalence des violences basées sur le genre (VBG) dans les ménages est de 55,3%, tandis que 27% des femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà subi des VBG. Dans 55% des cas, le mari ou le partenaire est l’auteur de ces actes. Selon la coordonnatrice du Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders (ROAJELF) du Sénégal, malgré l’existence de textes de protection contre ces violences et les nombreuses initiatives mises en place, les diverses formes de violence faites aux femmes et aux filles demeurent une réalité prégnante.
C’est dans cette perspective que, selon Zippora Ndione, s’inscrit le projet de plaidoyer régional pour la mise en place ou le renforcement des structures de prise en charge holistique des femmes victimes de VBG au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal. Ce projet se fixe pour objectif d’influencer les pouvoirs publics nationaux et sous-régionaux afin qu’ils mettent en place ou multiplient les structures de prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles et sexistes par un conjoint ou un partenaire. « Cette prise en charge holistique des victimes consistera en une approche globale et intégrée pour aider les victimes à surmonter les conséquences physiques, émotionnelles, psychologiques et sociales d’un traumatisme. Il s’agit d’une approche qui prend en compte tous les aspects de la vie de la victime, y compris les besoins physiques, émotionnels, sociaux et financiers », dit-elle.
...Dans le même ordre d'idées, elle ajoute : « On s’est rendu compte qu’il y a un réel besoin de multiplier les structures de prise en charge des victimes de VBG. Nous appelons aussi nos États à mettre en place un fonds d’appui à la prise en charge des survivantes de VBG, car de nombreux cas sont signalés. Au Sénégal, cinq autres structures de prise en charge holistiques des VBG ont été mises en place. Nous appelons à faire en sorte que ces structures puissent être fonctionnelles, mais également à les multiplier afin qu’elles soient présentes dans toutes les régions, pour que chaque femme victime de VBG puisse être correctement prise en charge et bénéficier de tout le soutien nécessaire. Il faut également des centres de proximité », a-t-elle informé hier lors d’une activité dénommée « foire artistique de plaidoyer ». Elle a appelé les nouvelles autorités sénégalaises à prendre à bras le corps la question de la violence faite aux femmes à travers des efforts considérables et la CEDEAO à se doter d’un cadre de standards sur les structures de prise en charge pour encourager ses États membres à prendre des engagements et des mesures dans le cadre de la lutte contre les VBG.
LE RETOUR DE BALLA GAYE 2 DANS L’ARENE ET LES SUJETS POLITIQUES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi célèbrent le grand retour du lutteur Balla Gaye 2, victorieux dimanche d’une affiche majeure des arènes sénégalaises
Dakar, 22 juil (APS) – Le ”grand retour” du lutteur Balla Gaye 2, victorieux dimanche d’une affiche majeure des arènes sénégalaises, peine à contester la prééminence des sujets politiques dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.
Le quotidien L’As, partant du constat que le pouvoir se retrouve “sous le feu des critiques” depuis quelques jours, estime que le régime du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, en réaction, allume un “contre-feu”.
Le camp au pouvoir “a apporté […] une réplique salée à l’opposition qui a vertement critiqué le président Bassirou Diomaye Faye, après ses 100 premiers jours au pouvoir”, rapporte L’As, faisant le compte rendu d’une conférence de presse de la coalition “Diomaye Président”.
“Aïssatou Mbodj, Aminata Touré et Cie ont par ailleurs décerné un satisfecit au chef de l’Etat et à son Premier ministre”, indique L’As. Le quotidien Source A s’intéresse également à cette conférence de presse animée par des figures majeures du camp du pouvoir comme Aida Mbodj.
Selon le journal, Mme Mbodj, Déléguée générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), “polit l’image du ‘projet’ et cogne ses détracteurs”.
“Aïda Mbodj et ses camarades ont salué [le] bilan matériel et immatériel du tandem Diomaye Sonko malgré les obstacles”, lit-on dans les colonnes de Bès Bi Le Jour. “Diomaye et Sonko assurent et rassurent”, affiche la même publication en citant Aïda Mbodj.
Les nouvelles nominations semblent notamment en cause dans les critiques contre le nouveau pouvoir. “La rupture tant prônée par les nouvelles autorités commence à revêtir un caractère abusif”, écrit le journal Le Quotidien, par exemple, au sujet de certains limoges décidés par le président Diomaye Faye.
Le journal revient sur le cas de El Hadj Djiby Mbaye Lô, le coordonnateur des agropoles, “dont le recrutement s’est fait par appel à candidatures et qui a un contrat qui court jusqu’en 2028”. Ce dernier “s’est vu remplacé par un simple décret par Aïssatou Diallo”, souligne le journal. Un limogeage “illégal”, décrète le quotidien Les Echos.
Le journal Le quotidien revient également sur le cas de Mouhamadou Lamine Diallo, “débarqué de l’ENA pour divergence avec sa hiérarchie”. Tribune pointe plus généralement des “nominations polémiques”, avant de titrer : “La rupture ‘cautionne’ la famille dans la gestion étatique”.
“Les nominations du nouveau pouvoir sont sur toutes les lèvres depuis la dernière réunion du Conseil des ministres”, indique Tribune, qui évoque la “controverse” et la “polémique” entourant certaines de ces décisions impliquant des “liens familiaux”.
Le journal L’Observateur en profite pour parler du “malaise de l’implication des familles dans la gestion publique”. “Longtemps dénoncée par l’opposition au régime de Macky Sall, la pratique persiste pourtant. Voir des membres d’une même famille aux affaires, c’est aussi une pratique du nouveau régime”, relève le même journal.
Les quotidiens insistent d’autant plus sur ce sujet qu’ils s’attendent à “un grand chamboulement” dans les ambassades et consulats, comme l’annonce le quotidien Enquête. “Ce ne sera pas qu’un jeu de chaises musicales. Une refonte et des réformes sont prévues dans les ambassades et consulats”, précise le journal.
Les sujets politiques trouvent un prolongement dans les colonnes du quotidien Kritik’, lequel s’intéresse aux “démissions” en cascade au sein de l’Alliance pour la République (APR), renvoyé dans l’opposition à l’issue de la présidentielle du 24 mars dernier après 12 ans passés au pouvoir.
“Après douze années au pouvoir, la formation politique pilotée par Macky Sall entame mal sa nouvelle posture dans l’opposition”, la dernière présidentielle ayant “fini de sonner le glas” de cette formation dont “la constante”, à savoir l’ancien président, “manœuvrait à sa guise pour garder la main sur l’appareil politique”.
Le Soleil, dont l’intérêt se porte sur un sujet éloigné de la politique, livre à ses lecteurs ”la part de vérité” du recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ahmadou Aly Mbaye, sur la son mandat et la ”polémique” sur les résultats du CAMES, le Conseil supérieur africain et malgache pour l’enseignement supérieur.
Mais le sujet qui s’impose à tous les quotidiens ou presque concerne la victoire du lutteur Balla Gaye 2 sur Tapha Tine, une affiche majeure des arènes sénégalaises qui a consacré le retour au premier plan du porte-flambeau de Guédiawaye.
“Le Lion ressurgit”, affiche Bès Bi Le journal en parlant de la victoire de Balla Gaye 2, qui ”terrasse à nouveau Tapha Tine” (Le Soleil). ”Le Lion a rugi !”, s’enthousiasme Walfquotidien sur le même sujet.
”Pour une deuxième fois de suite, Balla Gaye 2 a dominé Tapha Tine […]”, un succès permettant au ”lion de Guédiawaye” de remporter ”le trophée de l’Empereur des arènes organisé par Albourakh Events”, écrit Walfquotidien.
”Balla Gaye 2 confirme sa suprématie”, résume Enquête, pendant que L’Observateur affiche : ”Balla Gaye 2, le lion reprend du poil de la bête”.
Par El Hadj Boubou SENGHOTE
REPONSE AU DIAWDINE AMADOU BAKHAW DIAW
Nous nous devons de mener nos propres recherches et réécrire notre propre Histoire, au lieu de nous contenter des travaux des autres, fussent-ils des Occidentaux, des Arabes, etc..
…Et Diawdine Amadou Bakhaw DIAW, Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal (« MBOTAY LEPPY WOLOF ») de poursuivre :
7)-Origines de Thierno Souleymane Baal
« Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor BAAL, tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor… »
La Professeur Fatou Sow Sarr s’est sûrement inspirée pour la généalogie de Thierno Souleymane Ball de celle fournie par l’historien traditionniste foutanké, le Seybobé de Dabiya Siré Abass SOW dans son ouvrage Chroniques du Fouta Sénégalais :
« ...le cheikh Suleyman-Bal fils de Rasin fils de Samba fils de Bukar fils d'Ibrahima fils de Nyokor fils d'Ibrahîma fils de Mûsa fils de Suleyman fils de Ru'rubah fils de 'Okbatu fils de 'Àmir (Dieu le très haut sait mieux que personne si cette généalogie est exacte).
En tout cas au Sénégal il n y a pas de prénom sérère plus emblématique que Niokhor.»
Réponse :
Madame le Professeur Fatou SARR SOW avait dit que le quatrième ascendant de Thierno Souleymane Baal s’appelait Niokhor, Niokhor BAAL. Or, dans la généalogie qui nous est présentée ci-dessus, Niokhor occupe la cinquième et non la quatrième place. Si donc ascendance il y a, Niokhor serait le cinquième et non le quatrième ascendant !
Cette généalogie est bien cocace ! Car le même Niokhor BALL (du Professeur Fatou et de Diawdine Amadou), père de Ibrahima-père de Rasin-père de Bukar-père de Cheikh Suleyman Bal, serait le fils d'Ibrahîma-fils de Mûsa-fils de Suleyman-fils de Ru'rubah-fils de 'Okbatu-fils de 'Àmir !
C’est du n’importe quoi ! De grâce, nous n’avons rien contre notre cher cousin Niokhor, mais tout porte à croire qu’il a été introduit frauduleusement dans cette généalogie.
UN NIOKHOR QUI S’INVITE A BRULE-POURPOINT DANS UNE MULTITUDE DE NOMS AUTRES QUE SERERES (POUR NE PAS DIRE STRICTEMENT D’ORIGINE MUSULMANE !)
Du reste, en disant que « Dieu le très haut sait mieux que personne si cette généalogie est exacte », le narrateur lui-même ne cache pas son scepticisme quant à la véracité de la généalogie qu’il suggère!
8)-« Il y a manifestement une confusion à ce sujet! D’abord il ne s’agit pas d’Arame Bakar MBOOJ, mais plutôt d’Arame Bakar FAAL, fille du Damel Amari Ngoone Ndeela Kummba FAAL. C’est celle-là qu’Almaami Abdul Kader KAN avait épousée. Dixit Senghote.»
Faux d’après cet extrait de l’ouvrage de Thierrno Moussa Kamara :
« ...Quand l’Almaami Abdul avait combattu et vaincu le Brak, prince du Waalo, celui-ci s’était enfui chez le Dammel Hammadi Ngoone Ndella et s’était réfugié auprès de lui, d’après ce qu’on dit. L’Almaami Abdul avait pris sa maison et quatre femmes : deux filles de Brak, Aram Bakkar et Faatu Jullit, et deux filles de son frère, Maryam MBOOC et Hanna Mbooc… »
Réponse :
L’erreur en ce qui concerne le patronyme de Arame Bakkar est due au fait que suivant une autre narration, le Damel Amary Ngoné Ndella FALL aurait donné la main de sa propre fille Arame Bakar à Almaami Abdul, après avoir accordé la liberté à ce dernier qui était son prisonnier. C’était en 1790, après la bataille de Boungowi qu’Almaami perdit face auDamel Amari Ngoné Ndella « aidé par le double jeu du Brack du Walo et la complicité du comptoir négrier de Saint-Louis qui a fourni à crédit des fusils au Damel moyennant le remboursement en esclaves ».
Alors, les enfants portant nécessairement le patronyme de leur père, nous avons écrit Arame Bakar FAAL en lieu et place de Arame Bakar MBOOJ.
9)-La femme qu’Elimaan Buubakar KAN épousa et qui lui donna de nombreux enfants et une illustre descendance s’appellerait, elle, Jaawo Joop MBOOJ (Diawo Diop MBODJ)
« Faux, Mr. Senghote ! L’épouse Walo Walo de Elimane Boubacar ne se nomme pas MBodj mais Diop…»
Réponse :
Là aussi, la confusion provient tout simplement de la présence de deux patronymes (JOOP et MBOOJ). Cela arrive souvent en pareille situation. C’est ainsi que pour d’aucuns, Madame le Pr Fatou SARR SOW (ou Fatou SOW SARR) serait une Pullo, tandis que pour d’autres, elle serait plutôt une Seereer ce, du fait des deux noms de famille (SARR et SOW) qui suivent son prénom.
10)-« Si, sur le plan ethnique [biologique et culturel], les Lebu-Sereer semblent plus influents, les Peul imposent leur langue alors que l'apport des Bidân et Soninké est relativement réduit.
Ce peuple ne trouve son unité et sa personnalité que très tard, à partir du XVIe siècle, dans le cadre de la communauté halpulaar'en.
L’ethnie toucouleur est plutôt d'un peuple hétérogène, pluriethnique ou trans-ethnique, résidu (témoin) des différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée, mais aussi résultat des échanges (biologiques et culturels) de ces peuples entre eux et avec leurs voisins Bidân.
C'est ce peuple que pour la première fois Ca Da Mosto (1455-1457) , qui, par ailleurs, connaît les Sereer, les « Foules », les Wangara et les Wolof, désignera sous le nom « Thucaror » (Ça Da Mosto 1895 : 33).
La première mention européenne du Takrur apparaît sous la plume de Dulcert.
Le géographe établit en 1339 une carte où l'Afrique et l'archipel canarien occupent une grande place, et où l'on peut lire « Tochoror ».
En 1375, dans l'Atlas Catalan figure une vignette avec le toponyme « Tacorom » (Takrur).
En 1506, D.Pacheco Pereiraétablit une carte où figure *« le royaume de Tucurol ».
Mais si Dulcert et Pacheco semblent utiliser le terme dans le sens d'un toponyme, avec Valentim Fernandes, il ne fait plus de doute que Tucurooes ou Tucaraes désigne bien une population.
Thucaror, Tochoror, Tucurol, Tucurooes et Tucaraes sont, à l'évidence, un héritage de la cartographie arabe.
Le passage de la forme arabe à la forme européenne s'est accompagné d'un glissement sémantique… »
Réponse :
Nous ne le répéterons jamais assez : Nous nous devons de mener nos propres recherches et réécrire notre propre Histoire, au lieu de nous contenter des travaux des autres, fussent-ils des Occidentaux, des Arabes, etc..
Ne l’oublions jamais non plus: Notre Histoire est antérieure à l’arrivée des envahisseurs et autres explorateurs de tous pays, de tous continents et leur a également survécu.
Et surtout : Arrêtez de nous stigmatiser, de dire des « Toucouleurs » tantôt qu’ils sont issus d’un métissage entre un Nègre et un élément venu de l’étranger, ou entre un Sérère, un Lébou et un Peul, ou entre un Sérère et un Wolof, tantôt qu’ils sont le résultat d’un mélange « entre les différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée », ou encore le produit desdites populations avec les bidanes, leur « résidu »! Arrêtez de raconter n’importe quoi sur l’origine supposée des « Toucouleurs », dont vous ne savez absolument rien du tout ! Quand donc cesserez-vous de fantasmer sur l’origine des « Toucouleurs » ?
Quant aux déclarations de tous ces chercheurs et autres écrivains occidentaux parlant, pour désigner les « Toucouleurs » de « Thucaror », « Takrur », « Tochoror », « Tacorom », « Tucurol », « Tucurooes » et autres « Tucaraes », elles prouvent, toutes, que les « Toucouleurs » ne sont pas de nouveaux venus au Tekrour, que personne ne les y a précédés et qu’ils pourraient bien venir de l’Est, si l’on se réfère à la déclaration du Pr Cheikh Anta DIOP :
« Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ‘’Soudan anglo-égyptien’’…Il existe, à l’heure actuelle, en Abyssinie, une tribu appelée Tekrouri, ce qui donne à penser, au cas où les Toucouleurs du Sénégal seraient une fraction de cette tribu, que la région du Tekrour, loin d’avoir donné son nom aux Toucouleurs, aurait reçu le sien de ceux-ci lorsqu’ils s’y installèrent » (Cf. Nations nègres et Culture, quatrième édition, juin 2023, page 616-617)
11)-« La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peul et avait été élevé dans le Cayor)… »
Réponse :
Il y a unanimité sur le fait qu’Abdul Hammadi plus connu sous le nom d’Almaami Abdul Qaadiri KAN (Almamy Abdoul Kader KANE) était le fils de Alfaa Hammadi-fils de Al Hajji Lamin-fils de Maat-fils de Hammadi-fils de Aali-fils de Hammee Juuldo, etc.. Il était un descendant de Hammee Juulɗo KAN, tant du côté paternel que de celui maternel. Après la mort d’Al Hajji Lamin Maat, son fils Alfaa Hammadi, pour fuir les exctions des Deeniyŋkooɓe et des Maures, se réfugia à Njama, dans le disctrict de Paffa-Warna, au Saalum, en compagnie des Fulɓe Humaynaaɓe. Voilà qui explique la naissane d’Abdoul Kader KANE au Saloum, en 1726, selon certaines sources.
Il fit ses études coraniques à Njama, auprès de son père, un érudit qui était auréolé du titre d’Alfaa. Il avait sept ans. Cinq ans plus tard, soit à l’age de douze ans, il mémorisa le saint Coran. Il est problable qu’il y ait fréquenté d’autres foyers coraniques dans son lieu de naissance, car le Saloum faisait partie des destinations privilégiées de nombreux futaŋkooɓe.
Il entreprit des études de grammaire et de littérature et alla par la suite à l’Université de Pir Sañoxor où il étudia l’exégèse et le droit. “Il y reçut une solide formation juridique sous la direction de Siriñ Demmba FAAL dont la mère Xari Luum et la grand-mère paternelle Jiigi Urude étaient originaires du Fuuta”, selon Cheikh Moussa KAMARA rapporté par le Pr Oumar KANE, à la page 539 de son livre de référence précité. Nous y lisons également que tous les formateurs (ou presque) d’Abdoul et ses célèbres condisciples à Pir, étaient des “Fulɓe / Toucouleurs”.
Parmi eux, Tafsiru Aamadu KAN de Dimat qui serait le maître attitré de tous les condisciples fuutaŋkooɓe des célèbres acteurs de la Grande Révolution de 1776 qui, d’ailleurs, maîtrisaient déjà, tous ou presque, chacun, une discipline qu’il enseignait à ses autres camarades.
Encore que, Khaly Amar FALL en personne, de son vrai nom Hammaat Paate Koli FAAL soit né à Guédé (un village du Fuuta), d’une mère « Pullo / Toucouleur », et ait fait ses études au Fuuta. Ses enfants aussi sont nés au Fuuta et y ont fait leurs études, auprès de marabouts Fulɓe / Toucouleurs, leurs grands-parents maternels. Même les très rares enseignants de Pir qui n’étaient pas des Fulɓe / Toucouleurs (si jamais il en existait), avaient de solides attaches familiales au Fuuta. Cela est connu et accepté de tous, excepté peut-être des TOUCOULEUROPHOBES.
Si malgré tout « Almamy Abdoul Kader KANE avait dans les veines plus de sang wolof que de sang peul ». Si malgré tout Almamy Abdoul Kader KANE doit son apprentissage coranique, sa formation religieuse et son érudition à des maîtres wolofs. Si malgré tout Thierno Souleymane BAAL et ses anciens condisciples de Pir doivent leur formation et leur aura aux Wolofs. Si…Si…Si…
Alors : Bravo, Champions! Faites donc leurs œuvres ! Notre cher Sénégal y gagnera énormément !
12)-« …C’est à cause de ce vieux fond wolof et sérère du Fouta que le général Faidherbe indiqua que la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul contre l'élément Malinke mélangé aux Poul.
…La révolution d'Abd-Oul-Kader, qui s'appuya sur la religion, nous semble donc être une révolution de la classe ou race nommée Torodo contre la domination des Délianké; et il nous semble que les Torodo devaient être le résultat du mélange des tribus Poul non Délianké avec les habitants indigènes, c'est-à-dire avec les Ouolof; cette race mélangée avait conservé les noms des tribus poul, avait adopté la langue poul, et était devenue musulmane fanatique.
Tous les noms des tribus Torodo qui habitent aujourd'hui le Fouta, sont des noms poul, irlabé, sélobé. etc.
Elles ne parlent que le poul mélangé de quelques mots ouolof. Mais physiquement parlant, ces tribus ont plus du ouolof que du poul. La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peut et avait été élevé dans le Cayor), et par les Torodo, contre les Délianké, est donc une espèce de réaction des Ouolof mélangés aux Poul contre l'élément malinké mélangé aux Poul..
Saint –Louis le 30 Aout 1855 le Chef de Bataillon de Génie Louis Léon Faidherbe »
Réponse :
Nous ne comprenons que dalle à tout ce que l’on rapporte ici de Louis Léon César Faidherbe, ancien Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865! Quand même, Diawdine Amadou Bakhaw DIAW! Croyez-vous, en votre âme et conscience, à cette crétinerie de Faidherbe? Rendez-nous service en nous dispensant de la lecture d’une telle absurdité qui s’apparente à de l’idiotie congénitale !
Même le récipiendaire d’un brevet d’idiotie dûment délivré suite à une expertise médico-légale, ne croira pas à cette ineptie suivant laquelle « la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul ».
TOUS LES ACTEURS DE LA GRANDE REVOLUTION DE 1776 ETAIENT DES FULƁE ! POURQUOI CETTE VERITE DERANGE-T-ELLE TANT?
C’est Diawdine Amadou qui nous surprend, et non pas Faidherbe qui, dans une lettre adressée à sa mère en juin 1851, depuis l’Algérie où il était en stage, se vantait : « J’ai détruit de fond en comble un charmant village de deux cents maisons et tous les jardins. Cela a terrifié la tribu qui est venue se rendre aujourd’hui ».
Ce n’est pas Faidherbe qui, en 1859, écrivait que «Les Noirs font de bons soldats, parce qu’ils n’apprécient guère le danger et ont le système nerveux très peu développé» qui nous surprend.
Pourvu seulement que la TOUCOULEUROPHOBIE qui caractérisait Faidherbe et certains de ses anciens compagnons français, n’ait fait des émules quelque part!
Oui, c’est bien Monsieur le Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal qui nous surprend et non pas Faidherbe qui nourrissait beaucoup de haine envers les Fulɓe, ainsi que cela apparaît clairement dans ses recommandations ci-après, entre autres:
-« Si Al Hajji (El hadj-Omar) retourne dans le Kaarta, avec une partie des populations du Fouta, sans attaquer les États wolofs, il faut le laisser partir, faire également l'expédition de Guémou, et ensuite lui offrir la paix ou la guerre comme le du Kaarta. S'il parvient à entraîner le Fouta et envahit les États wolofs, il faut le combattre avec tous nos moyens.
A.N.S.0.M., Sénégal, 145 a.
Mémoire (entièrement autographe) de Faidherbe au MINISTRE, rédigé à bord du mixte, 1.10.1858. »
-«Parmi les populations indigènes que nous avons eu à coloniser, il y a une ethnie qui n’acceptera jamais notre domination. Et il se trouve que cette ethnie est très répandue sur notre espace de colonisation. Il est urgent et impératif, pour notre présence en Afrique, de réussir à la diviser et leur opposer les autres ethnies moins rebelles. Car le jour où les Peuls se regrouperont, ils pourront balayer sur leur passage toutes les forces coloniales».
Le Colonel Louis ARCHINARD aussi avait dit que: « Ma conviction s’est faite et je regardais Ahmadou comme l’âme de toutes les révoltes contre nous. (…) Il fallait enlever à Ahmadou l’ombre du prestige dont il jouissait encore, et pour cela le chasser du dernier royaume créé par son père et le priver du concours des Toucouleurs que le fanatisme musulman, l’orgueil vis-à-vis des autres Noirs et la haine contre nous, tenaient encore groupés autour de lui».
Yves-Jean Saint-Martin avec le concours de CNRS (Centre national de la Recherche scientifique) rapporte également: « Avant l'arrivée de Faidherbe, et jusqu'en 1859, l'ennemi héréditaire de Saint-Louis et de la colonie était le Maure, pillard incorrigible mais indispensable fournisseur de la gomme ; après lui, dans le palmarès de la détestation, sinon de la haine, venait le Toucouleur du moyen fleuve, obstacle irritant à la navigation et au commerce de Galam.
On les combattait, tant bien que mal, de l'extérieur, sans penser sérieusement à aller faire la loi chez eux. Les plus redoutables sont ceux qui se parent d'un prestige religieux débordant le cadre de leur ethnie et de leur caste origine; En Hadji Omar Tall et ses fils, surtout Amadou de Ségou ; mais aussi, Maba et ses frères, Amadou Shaykou et les siens. À la base de leur autorité, on trouve la force d'une confrérie islamique rénovée et rendue plus accessible à l'homme noir: la Tidjaniya. Si elle se heurte avec tant d'acharnement au pouvoir colonial, c'est parce qu'elle lui conteste tout rôle autre que mercantile : << les français sont des marchands >>, a déclaré EL Hadji Omar, formule reprise par Maba et Amadou Shaykou. Les réformateurs Tidianes sont ainsi devenus les inspirateurs de la résistance aux français… »
Voilà les causes de la haine viscérale que les Faidherbe et consorts nourrissaient envers les « Fulɓe / Toucouleurs ». Mais Faidherbe, tout PULLOPHOBE qu’il fût, avait au moins le mérite de reconnaître le courage, la bravoure, le patriotisme, l’esprit de sacrifice et d’abnégation de ses adversaires les plus résolus, les plus déterminés, les plus redoutables qu’étaient les « Fulɓe / Toucouleurs ». Il s’était même incliné devant leur génie militaire, si on se réfère à ses écrits ci-dessous, consultables au niveau des Archives nationales:
1°« Depuis Abdul Kader, le Fouta n’a plus retrouvé cette union qui en fit la puissance la plus formidable de toute l’Afrique»;
« Abdoul Kader fonde au commencement du XVIIIe siècle l'Etat théocratique du Fouta sénégalais, 4,000 lieues carrés », soit 92 000 km2.
2°) « Dans le cours du XVIIIe siècle, Sidi fonde le Fouta Djalon, 4,000 lieues carrés » ; soit 92 000 km2).
3°) « Fin du XVIIIe siècle, fondation du Dondou musulman par l'Almamy Ibrahima, du Fouta Djalon, 2,000 lieues carrés », soit 46 000 km.
4°) « Au commencement du XIXe siècle, Othman-Dan Fodio et son fils fondent un vaste empire peul entre le Niger et le lac Tchad (royaumes de Sokolo et de gando), 20,000 lieues carrés » (460 000 km2), soit plus du double de la superficie actuelle du Sénégal.
5°) « Au commencement du XIXe siècle, Ahmadou-Lobbo fonde un Etat peul le long du Niger, entre Tombouctou et Ségou. Tombouctou finit par lui être soumis, 1,000 lieues carrés », soit 23 000 km2.
6°) « De 1857 à 1861, El hadj-Omar, repoussé par nous du Sénégal, fait la conquête des puissants Etats du Kaarta et du Ségou; ensemble 15,000 lieues carrés », soit 345 000 km2.
7°) « Les dernières nouvelles du Sénégal annoncent que Ahmadou Cheikhou, des environs de Podor, déjà maître du Djolof depuis quelques années, vient d'envahir le Cayor d'où il a chassé le Damel. Ce serait donc la fondation d'un nouvel et septième Etat peul, celui-ci aux dépens des pays wolofs, 5,000 lieues carrés. De sorte qu'aujourd'hui les Peuls sont maîtres presque partout du Cap-Vert au Lac Tchad, sur trente degrés de longitude et entre les latitudes de 10° à 15° nord, c'est-à-dire dans une zone de 80,000 à 90,000 lieues carrés » (1 840 000 à 2 070 000 km2), soit plus de onze (11) fois la superficie actuelle du Sénégal. » (Cf. FAIDHERBE : ESSAI SUR LA LANGUE POUL ET COMPARAISON DE CETTE LANGUE AVEC LE WOLOF,LES IDIOMES SÉRÈRES ET LES AUTRES LANGUES DU SOUDAN OCCIDENTAL »)
Parmi les nombreuses autres déclarations, nous relevons également celles de :
-Eugène MAGE décrivant Ahmadou Cheikhou : «A première vue, j’avais donné à Ahmadou dix-neuf ou vingt ans ; en réalité, il en avait trente ; il est plutôt grand et il est bien fait. Sa figure est très douce, son regard calme, il a l’air intelligent. Il bégaie un peu en parlant, il parle bas et très doucement. Il a l’œil grand, le profil du nez droit, les narines peu développées. (..) Il est coiffé d’un bonnet bleu. (..) Il tenait à la main un chapelet, dont il défilait les graines en marmottant par les intervalles de la conversation. Devant lui, sur sa peau de chèvre, étaient posés un livre en arabe et des sandales ainsi que son sabre».
-Eugène MAGE: «Trois jours après son entrée à Hamdallaye, tout le Macina, chefs en tête, venait faire sa soumission au marabout, qui se trouve ainsi maître de la plus vaste étendue de territoire qu’un chef nègre n’eut jamais eu en son pouvoir. De Médine à Tombouctou, et de Trengela au Sahara, tout était soumis à sa loi».
-« Jules BELIN de LAUNAY » (1814-1883), un compagnon de Faidherbe, préfaçant le livre d’Eugene MAGE: «La rapide extension des Foulahs et leur domination politique dans une grande partie du Soudan, depuis la haute région où le Kouara (Djoliba ou Niger) et le Sénégal ont leurs sources jusqu’au fort au-delà du Tchad ; cette extension est un des phénomènes historiques les plus remarquables des temps modernes».
-Robert CORNEVIN : «La théocratie fondée en 1818 au Macina par Cheikou Ahmadou, à son apogée en 1830, s’étendait du Nord au Sud entre Tombouctou et Djenné et à l’Ouest, les rives du Bani et du Niger».
-Le Suédois Carl Bernard Wadstrom, dans son récit intitulé "Observations sur la traite des nègres, avec une description de quelques parties de la côte de Guinée, durant un voyage fait en 1787 et 1788 avec le docteur A. Sparganier et le capitaine Arrhenius" : « La conduite du roi actuel d’Almaamy (autrefois grand marabout) est plus intéressante pour l’humanité et prouve la fermeté du caractère mâle des Nègres lorsqu’ils ont acquis quelques lumières. Comme son esprit a été plus cultivé dans sa jeunesse que celui des autres princes noirs, il s’est rendu tout à fait indépendant des Blancs.
Il a non seulement défendu la traite des esclaves dans ses Etats, mais (en 1787) il n’a pas même voulu permettre aux Français de faire passer par ses Etats les captifs de Gallam. Il rachète ses propres sujets lorsqu’ils ont été pris par les Maures, et il les encourage à élever des troupeaux, à cultiver la terre et à exercer leur industrie de toutes les manières".
Pruneau de Pommegorge, ancien membre du Conseil du Sénégal parlant d’Almamy Abdoul Kader KANE aussi dira : «…Il a engagé tous les grands de ce pays à se faire comme lui marabout. Il a défendu dans tout son pays les pillages ni de faire aucun captif ; et enfin par d’autres moyens politiques (et au fond très humains) il est parvenu à repeupler son vaste royaume, à y attirer des peuples qui y trouvent leur sûreté. Il commence même par se rendre redoutable à tous ses voisins par sa bonne gouvernance et administration. Ainsi, voilà un homme d’une contrée presque sauvage, qui donne une leçon d’humanité à d’autres peuples policés, en défendant dans tout son royaume la captivité et les vexations».
Encore une fois : Si le sang coulant dans les veines de tous les illustres enfants du Sénégal est plus wolof ou sérère ou encore diola que « pullo / toucouleur », alors bravo, nobles gens ! Faites les œuvres de vos ancêtres! Rivalisez dans l’accomplissement des sublimissimes œuvres qui étaient les leurs !
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 22 JUILLET 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Révélation Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Bes Bi le jour, EnQuete, L'As, Libération, L'Observateur, Le Soleil, Stades
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Baadoolo - Tiey Balla !
Gadaay na ba sonn ndeysaan. Après ses chutes, beaucoup avaient juré qu’il s’était limité à Gadaye qui est dans Guédiawaye. Parce que benn Boy sakh daan nako. Mais pour ses derniers combats, il y a quand même de la rupture chez Balla. Cette chute de Tapha est vertigineuse. Après les vertiges des coups qui l’ont envoyé chez Ardo. Cette fois ci on n’a pas entendu le géant du Baol dire «guissouma dara». Balla reste donc au sommet. Tiey Balla… Dina lekkaat si money bi ba si kanam.
Marché des bracelets électroniques à «gendre» Adama Gaye attaque, Aïssata Tall Sall dément et brandit une plainte
Adama Gaye a accusé, sur sa page Facebook, samedi, Me Aïssata Tall Sall d’avoir privilégié son gendre pour l’attribution d’un «contrat surfacturé» des bracelets électroniques. Réagissant à ce post, l’ancienne ministre de la Justice, a répliqué. «Je voudrais solennellement et publiquement demander à M. Adama Gaye d’arrêter de me diffamer. Il a, à plusieurs reprises, écrit que j’ai octroyé le marché de bracelets électroniques à mon gendre. Cela est absolument faux ! Je n’ai jamais donné un marché à mon gendre ni celui là, conclu des années avant mon arrivée à la justice, ni un autre», a-t-elle dit. Revenant à la charge, le journaliste estime qu’il n’y a pas de diffamation et persiste qu’il y a plutôt une «escroquerie». Il invite la dernière Garde de Sceaux du régime de Macky Sall à «édifier le pays sur ces bracelets électroniques qui devaient coûter 300 millions de FCFA mais ont fini par nous revenir à 3 milliards de francs CFA». Une source proche de l’ancienne mairesse de Podor confie que l’avocate préparerait une plainte pour diffamation contre Adama Gaye.
Port autonome de Dakar 700 emplois menacés, les temporaires interpellent le Président Diomaye
Le Collectif des temporaires du Port autonome de Dakar est dans tous ses états. Il informe l’opinion de la décision prise par le nouveau Directeur général, Wally Diouf Bodian, en date du 25 juin 2024 de «suspendre le renouvellement de leurs contrats, affectant directement plus de 700 emplois dont 400 travailleurs déjà au chômage». Dans un communiqué, il prévient que cette mesure a des conséquences lourdes et multiples. «Elle crée une instabilité financière importante et prive de nombreux responsables de famille de leurs salaires qui leur permettent de payer leurs loyers, la scolarité de leurs enfants, la prise en charge des soins médicaux mais aussi l’alimentation familiale», déplorent les temporaires. Qui lance un appel solennel au président de la République et à son Premier ministre. «Face à cette crise, nous demandons respectueusement à Monsieur le directeur général Wally Diouf Bodian de revenir sur sa décision, afin de préserver les nombreux foyers touchés par cette mesure», conclut le collectif.
Émigration irrégulière - Une cinquantaine de migrants interceptés par la Marine nationale
L’émigration irrégulière se poursuit de plus belle. Et ce sont différentes nationalités qui partent du Sénégal. «Une patrouille terrestre de la Base navale de la Marine nationale à SaintLouis a interpellé, ce samedi 20 juillet, sur la Langue de Barbarie, un groupe de 57 migrants dont 14 Ivoiriens, 17 Maliens, 4 Gambiens et 22 Sénégalais», informe la Marine nationale dans un post sur son compte X.
THIES Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès Cheikh Sall passe le témoin à Serigne Mbacké Lô
Le nouveau Directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (Crous-T) a pris service vendredi dernier. Serigne Mbacké Lô. Le recteur de l’Université Iba Der Thiam a fait part de sa confiance et de sa fierté de savoir que, pour la première fois, un produit de l’Uidt se chargera de gérer le Crous-T. «Personne ne connait mieux les étudiants que lui. Serigne Mbacké Lô a été pendant sept ans à la direction de la scolarité, de l’orientation et de la statistique», a dit Mamadou Babacar Ndiaye. Qui ajoute que le directeur sortant Cheikh Sall «a trouvé beaucoup de problèmes et en a réglé beaucoup». Cheikh Sall, par ailleurs maire de Méouane, a invité les étudiants et les syndicats à soutenir le nouveau directeur comme ils l’avaient fait avec lui. Le tout nouveau directeur Serigne Mbacké Lô a annoncé qu’il entend bâtir son action sur les «solides fondations» dont il a hérité et de «continuer à innover pour répondre aux besoins changeants» de la communauté universitaire thiéssoise.
Election présidentielle américaine Joe Biden retire sa candidature et soutient celle de Kamala Harris
Il a enfin abandonné. Joe Biden a décidé de retirer sa candidature à la Maison Blanche. «Je crois qu’il est dans l’intérêt de mon parti et dans mon intérêt de me retirer et de me concentrer uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat», a-t-il écrit dans un communiqué publié sur X. Plus tard, dans un post sur le même réseau social, il est revenu pour indiquer qu’il «souhaite offrir (son) plein soutien et (son) approbation à Kamala (Harris)» sa vice-présidente, pour qu’elle soit la candidate des Démocrates. A 81 ans, il a multiplié les gaffes, les trous de mémoire, malgré ses dénégations. Mais ensuite, parce que son rival, Donald Trump, investi par les Républicains, le devancerait largement dans les sondages. Sans compter le «coup de pouce» que lui pourrait valoir la tentative d’assassinat. Depuis quelques semaines, des voix s’élevaient au sein du Parti démocrate pour le pousser à renoncer à sa candidature.
par Tierno Monénembo
QU’EST-IL ARRIVÉ AU GÉNÉRAL SADIBA COULIBALY ?
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective
Tout est bizarre dans cette affaire et d’abord, son arrestation et sa condamnation. Si notre Général avait commis quoi que ce soit de répréhensible (un acte de rébellion par exemple), on l’aurait régulièrement arrêté et au grand jour, déféré devant un tribunal militaire.
Au lieu de cela, son domicile est assiégé un beau matin et, sans sommation, arrosé de tirs nourris. Pris de panique, il se rend de lui-même à la Présidence pour solliciter des éclaircissements. Il est détenu sur-le-champ et condamné à cinq ans de prison pour « désertion à l’étranger et détention illégale d’armes » puis déchu de son titre de Général et exclu de l’armée.
« Désertion à l’étranger », c’est celle-là, la deuxième bizarrerie. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que notre officier supérieur a déserté l’armée pour se réfugier à l’étranger ou que notre Chargé d’Affaires à notre ambassade à Cuba a quitté son poste sans autorisation ? Dans ce cas, désertion ou abandon de poste ?
Autre chose qui a du mal à passer dans mon ciboulot de pauvre chroniqueur : « détention illégale d’armes ». En effet, dans ma modeste compréhension de la chose militaire, rien de plus normal qu’un Général soit armé, c’est pour cela d’ailleurs qu’on le paie. En tout état de cause, ses avocats sont formels : il a prévenu son ministre de tutelle de sa venue au pays, et pris la peine de lui rendre visite dès son arrivée à Conakry. Il se trouve où, le crime ?
Mais passons. Condamné à cinq ans de prison, dégradé puis rayé de l’armée, Sadiba Coulibaly qui, de ce fait, n’était plus, comme vous et moi, qu’un citoyen lambda, est détenu dans un lieu secret et non, comme il se doit à « l’hôtel Cinq Etoiles de Coronthie ». Et voilà que dans un communiqué qui pue le malaise, et daté seulement du 25 juin, le tribunal militaire de première instance de Conakry, nous annonce le décès du condamné, décès survenu, tenez-vous bien, le 22 du même mois, soit trois longs jours après le drame. Vous avez compris ?
L’ancien chef d’Etat- major de notre armée est mort le 22, son certificat de décès a été signé le 24 et c’est seulement le 25 que l’on se décide à nous le communiquer. Mais oublions un moment la ronde fastidieuse des dates et lisons ce que dit le médecin-légiste : « le décès pourrait être imputable à un psycho-traumatisme important et un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entraîné une défibrillation et un arrêt cardiaque ». Non, ce n’est pas une erreur, c’est bien ce qui est écrit : « le décès pourrait être imputable ». Ah, quand la vérité scientifique se met au conditionnel ! On a envie de dire : « merci Docteur mais de grâce, inventez-nous autre chose ! Un Général d’armée formé dans une des plus belles académies américaines (sain d’esprit et de corps, qui plus est !), mourir de stress, sans aucun choc physique ou électrique, ce n’est pas une autopsie, c’est une histoire à dormir debout !
Il a circulé, peu de temps après l’enterrement du Général, un papier évoquant un suicide. On aurait découvert dans le smartphone du défunt un projet de coup d’Etat et celui-ci se serait suicidé, pris de remords. Un projet de coup d’Etat dans un téléphone portable, une gaminerie à laquelle les Pieds Nickelés eux-mêmes n’auraient pas pensé !
La vérité, c’est qu’après avoir accaparé, un à un, tous les leviers du pouvoir, Mamadi Doubouya a mis à jour la machine à tuer héritée de son mentor, Sékou Touré. Aujourd’hui, c’est Sadiba Coulibaly ; demain, ce sera toi, moi ou quelqu’un d’autre. En tout cas, nous savons tous maintenant que nos tyrans ne tombent pas du ciel. Ils viennent de notre lâcheté collective.
Au moment où j’écris ces lignes, deux braves combattants du FNDC, Foniké Mengué (encore lui !) et Billo Bah ont été kidnappés par des gradés en cagoule et conduits manu-militari, en un lieu inconnu. Dans quel état, nous les rendront-ils ? Dans un état de psycho-traumatisme important ?
BALLA GAYE 2 BAT TAPHA TINE
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le "Lion de Guediawaye" a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale, lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine, dimanche, à l’arène nationale et remporte ainsi le titre de l’empereur des arènes. Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine pour la deuxième fois
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le "Lion de Guediawaye" a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale, lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
Malgré une domination prévisible de Tapha Tine, Balla Gaye 2 a rapidement pris le dessus, infligeant des coups de poing sanglants qui ont obligé le géant du Baol à consulter le médecin.
De retour, Tapha Tine n’a pas réussi à reprendre l’ascendant, contrairement à son bourreau du jour.
Balla Gaye 2 a continué son offensive implacable, utilisant ses poings avec précision et force, avant de mettre définitivement à terre son adversaire lors du deuxième accrochage.
Avec ce succès , Balla Gaye 2 redore son blason. Depuis son dernier succès enregistré en 2019 devant Modou Lo, le fils de l’ancien lutteur Double Less n’a plus connu de victoire. Il a essuyé deux défaites devant Emeu Sene et Boy Niang.
PALMARÈS :
Balla Gaye 2
29 combats
23 victoires
6 défaites
0 match nul
0 sans verdict
——————-
Tapha Tine
22 combats
16 victoires
6 défaites
0 match nul
0 sans verdict
Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine, dimanche, à l’arène nationale et remporte ainsi le titre de l’empereur des arènes. Le lutteur Balla Gaye 2 bat Tapha Tine pour la deuxième fois
C’est dans un combat maîtrisé de bout en bout que le »Lion de Guediawaye » a triomphé face au géant du Baol ce dimanche à l’arène nationale. Lors de cet événement organisé par Albourakh Events.
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
ASSEMBLÉE NATIONALE : LE SOUVERAIN DÉRIVÉ, UN MODÈLE INEFFICACE ET DÉPASSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Le parlement est la seule corporation où on accepte des individus dépourvus de compétences nécessaires. Les régimes successifs ont fait régresser ce pilier essentiel de nos institutions et détourner de ses objectifs originels (1/2)
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 21/07/2024
Le Souverain dérivé, un modèle inefficace et dépassé
L’analyse des listes de candidats investis aux élections législatives sénégalaises de 2022 révèle une anomalie statistique majeure qui permet de comprendre la faiblesse du niveau constaté chez les parlementaires de cette nouvelle législature. Les deux professions les plus représentées sur ces listes, telles que mentionnées dans la publication officielle du Conseil constitutionnel, sont : “COMMERÇANTE” (212 occurrences) et “MÉNAGÈRE” (164 occurrences). Il s’agit probablement du même profil, qu’on pourrait résumer par “FEMME D’AFFAIRES”. En retirant la variable “sexe” et en fusionnant avec les professions “COMMERCANT”, “OPÉRATEUR ÉCONOMIQUE” et “OPÉRATRICE ÉCONOMIQUE”, on arrive à une majorité écrasante de candidats et candidates à la profession floue mais qu’on peut situer dans le monde des affaires au sens informel du terme. Les professions “JURISTE” (24 occurrences), “INGÉNIEUR” (20 occurrences) et “COMPTABLE” (14 occurrences) suivant loin derrière, cela donne une idée assez précise du problème (voir le graphique en illustration de l’article).
Cette répartition[1] se retrouve, à peu de choses près, dans toutes les coalitions qui ont concouru à ces législatives de juillet 2022, à l’exception de Yewwi Askan Wi, où la profession COMMERÇANTE, toujours en tête, est suivie de la catégorie ENSEIGNANTE et le profil MÉNAGÈRE se tient en quatrième position derrière ENTREPRENEUR, autre profession au contenu aléatoire.
Fondements historiques du mode de représentation parlementaire
L'article 3 de la Constitution de la République du Sénégal dispose : "La souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum".
Ce dogme institutionnel, hérité de la Constitution de la Ve République française - elle-même lointain résidu de la Révolution de 1789 et des théories du Contrat social élaborées par des penseurs comme Rousseau - est la base théorique qui légitime l'existence du pouvoir législatif. L'évolution de la notion de souveraineté, dans l'histoire politique moderne, est en effet marquée par l’affirmation d’un "Souverain originel" qui réside dans le peuple. Ce dernier délègue sa souveraineté à un "Souverain dérivé", incarné par des structures gouvernementales, dont l'Assemblée nationale.
Ainsi, dans le cas du Sénégal, les députés, élus au suffrage universel, concourent à l’incarnation de cette souveraineté dérivée qui les dote, le temps d'une législature, de la prérogative de prendre des décisions à la place du peuple ; ce transfert de souveraineté partant d’un postulat simple : les décisions prises par le Souverain dérivé sont censées refléter la volonté générale. La mission ainsi dévolue au parlementaire recouvre différentes activités parfois schématisées sous la forme d’un triptyque : Représenter, Légiférer, Contrôler.
Cet article propose d’ouvrir un débat sur la pertinence de ce modèle dans le contexte actuel, d’y poser un regard froid et lucide pour en faire l’évaluation et proposer un modèle alternatif qui pourrait permettre de résoudre des problèmes structurels qui sont autant d’entraves au développement de notre pays et à l’émergence d’un véritable État de droit.
Dérives du modèle actuel
Le fonctionnement actuel de notre démocratie parlementaire révèle des failles significatives dans ce mode d’exercice de la souveraineté populaire. L'Assemblée nationale, bien qu'élue par le peuple, est souvent perçue comme déconnectée de ses électeurs. Pire encore, le jeu des majorités tend à placer le Législatif sous le contrôle de l'Exécutif, entravant la séparation des pouvoirs, essentielle à toute démocratie. Ce phénomène est exacerbé par la relation de très forte dépendance - alimentaire - des parlementaires vis-à-vis du chef de l’Exécutif qui, jusqu’à l’avènement du président Bassirou Diomaye Faye, était également chef du parti ou de la coalition majoritaire et principal pourvoyeur de privilèges. Ainsi, la prise en compte véritable des aspirations du peuple n’est pas une réalité dans l’action parlementaire, comme le montrent la fâcheuse tentative de coup d’Etat constitutionnel du 3 février 2024 et les récents soubresauts dans les relations entre la majorité parlementaire BBY, issue des législatives de 2022, et le nouvel exécutif, incarné par le président Bassirou Diomaye Faye.
Le porte-parole du nouveau gouvernement s’est récemment pris une volée de bois verts de la part des membres de l’opposition pour avoir déclaré, en substance, que censurer le gouvernement Sonko équivaudrait à ne pas respecter la volonté populaire. Même si M. Ndieck Sarré s’est exprimé de façon maladroite - il faut reconnaître qu’il n’a pas le talent oratoire d’un Seydou Gueye ou d’un Abdou Karim Fofana - sa réflexion est pertinente. En effet, si l’unique source de légitimité des parlementaires est la volonté populaire, alors il est normal d’attendre d’eux qu’ils se soumettent à la version la plus récente de celle-ci, à savoir celle sortie des urnes le 24 mars 2024. Ainsi, le respect de cette volonté générale devrait non seulement les contraindre à se retenir de toute tentation de motion de censure contre le gouvernement Sonko, mais ils devraient même aller plus loin et faciliter l’action du nouvel Exécutif en votant tous les textes soumis par celui-ci pendant cette période transitoire imposée par les délais de dissolution. Malheureusement, au vu du récent acte de blocage - de sabotage - du débat d’orientation budgétaire, qui devait légalement se tenir avant la fin de la session ordinaire, on constate que cet alignement sur la toute dernière volonté du peuple n’est pas à l’ordre du jour.
L’un des principaux problèmes que révèle notre étude est la perte de qualité dans les profils des parlementaires au fil des ans. Il est fréquent d’entendre dire que la représentation nationale est un reflet de la société dans sa globalité, une sorte de “microcosme à l’image du pays”, diront certains. L’idée sous-jacente étant de dire que s’il y a des gens brillants et des médiocres parmi nous, il est normal qu’on en retrouve des échantillons représentatifs à l’Assemblée nationale. Cette assertion est d’autant plus injuste que le spectacle que nous offrent nos représentants sur les bancs de l’hémicycle depuis quelques législatures est bien loin de refléter la distribution globale de ces caractéristiques dans la société.
Il est aussi communément admis, dans notre pays, cette incroyable idée qu’il n’est pas nécessaire de savoir lire et écrire pour devenir député. Et donc, un législateur peut être dispensé de l’aptitude à lire, voire à comprendre, les textes de lois qu’il est censé créer, modifier, supprimer - ou, selon le jargon consacré, voter, réviser, abroger. Ainsi, le parlement est la seule corporation où on accepte le recrutement d’individus dépourvus des compétences nécessaires à l’exercice du métier. Le plus important, en ce qui est exigé d’eux, c’est de faire des discours et de voter. Jusqu’à quand va-t-on continuer avec cette aberration ? C’est tout comme si on acceptait dans les hôpitaux le recrutement de médecins qui ne savent pas soigner les malades mais dont l’activité se limiterait essentiellement à causer entre eux et à signer des bulletins d’admission et des certificats de décès !
L’autre mission dévolue au parlementaire, en plus de celles de légiférer et de représenter ses concitoyens, est celle de contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. Cela suppose, bien entendu, une connaissance à minima des principes de base qui régissent le fonctionnement de l’Etat, de ses structures, de ses procédures et règles de gestion notamment des finances publiques. Mais, pas de souci, nul besoin de comprendre tout cela pour être parlementaire au Sénégal. Le plus important, c’est de savoir s’imposer dans le militantisme de terrain, et d’être capable de voter le moment venu pour contribuer au rapport de force politique, sous la houlette d’un chef de l’Exécutif qui donne le ton et tire les ficelles, en violation perpétuelle du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.
En toute objectivité, on peut admettre, pour assurer une représentativité la plus large possible, qu’il y ait effectivement parmi les élus du peuple des profils qui reflètent la diversité sociologique du pays. On doit ainsi pouvoir retrouver sur les bancs de l’Assemblée nationale des agriculteurs, des pêcheurs, des commerçants ou des éleveurs aux côtés de juristes, d’ingénieurs, d’enseignants, de comptables, etc. Mais le nombre d’élus analphabètes ou ayant un niveau d’instruction modeste devrait être contenu dans des limites raisonnables, c’est-à-dire au strict minimum, si l’on voulait se doter d’un parlement performant.
La mainmise des affairistes sur les investitures
Le maire d’une grande capitale régionale, docteur en droit de son état, et d’autres figures des coalitions avaient fait éclater au grand jour leur frustration d’avoir été mis sur la touche, et voilà que les données nous apprennent qu’ils l’ont été pour privilégier des individus aux profils surprenants, objectivement beaucoup moins légitimes pour exercer la fonction de parlementaire. Une Assemblée nationale de qualité devrait être majoritairement composée de juristes ou, tout au moins, de personnes ayant de solides connaissances en droit, ou étant en capacité de monter en compétence sur le sujet. L’ancien député Théodore Chérif Monteil de la 13e législature en est une illustration parfaite. Chimiste de métier, il s’est fait remarquer par sa maîtrise des procédures législatives et sa capacité à les rendre compréhensibles pour les profanes. La non réélection d’un parlementaire aussi doté, intellectuellement et techniquement, comparée à l’entrée dans l’hémicycle de certains individus, constitue en soi un bug de notre système électoral, une sorte de faille de sécurité institutionnelle sur laquelle nous gagnerions à nous pencher sérieusement.
La preuve de compétences avérées devrait être un critère gravé dans le marbre du code électoral pour empêcher les partis politiques d’investir n’importe qui et favoriser l’émergence et l’élection d’hommes et de femmes de qualité. Un tel critère de compétences eût été beaucoup plus pertinent et légitime que certains critères abusifs qui n’ont eu, jusqu’ici, d’autre utilité que de permettre au pouvoir en place d’opérer des manipulations politiques pour prendre l’avantage sur ses adversaires. Il est tout de même question de la manière de choisir les hommes et les femmes qui doivent décider des règles fondamentales qui régissent notre société et valider les importantes décisions qui engagent la Nation tout entière.
La question qui vient à l’esprit, à la découverte des statistiques sur la profession des candidats aux législatives, est de savoir pourquoi l’intérêt soudain de femmes et d’hommes d’affaires pour le service public, malgré les contraintes supposées sur la vie personnelle, la famille, le business et malgré tous les autres risques du métier ? On peut également s’interroger sur cette facilité pour ces personnes à obtenir l’investiture sur des listes où la guerre des responsables au sein des coalitions est d’ordinaire de rigueur pour obtenir une place en position éligible. La réponse à ces questions est sans doute à chercher dans ce que rapportent les protagonistes de cette alliance singulière et le profit que chacun en tire potentiellement.
Une coalition politique qui investit un commerçant ou une commerçante peut gagner en retour une contribution financière pour soutenir ses activités et un relais de mobilisation efficace, notamment dans les quartiers populaires, dans les familles, sur les marchés et dans la Diaspora. Les diplômes, l’éloquence ou la fougue de politiciens professionnels désargentés peuvent s'avérer insuffisants pour décrocher l’investiture. En contrepartie, une fois élus, ces honorables députés bénéficient d’un passeport diplomatique qui permet de voyager presque partout dans le monde sans les habituelles tracasseries des demandes de visas, avec en bonus un passage par le salon d’honneur de l’AIBD au départ et, si besoin, l'assistance des services diplomatiques et consulaires à l’arrivée. L’accès aux hautes sphères de l’Etat et la visibilité sont également une source potentielle de motivation. Par ailleurs, un parlementaire reçoit un petit médaillon doré sur la poitrine et une vignette sur le pare-brise, de précieux sésames qui, en plus du prestige qu’ils procurent en ville et dans les campagnes, ouvrent les portes des administrations. Enfin, l’immunité parlementaire, un véhicule de fonction, des indemnités, des milliers de litres de carburants et autres privilèges sont autant de bénéfices que confèrent l’obtention d’un siège de député.
On le voit bien, ce qui devait être un sacerdoce, un don de soi au service du pays, pourrait bien être devenu, pour certaines personnes, un moyen d’obtenir ou de consolider une position sociale confortable. Dès lors, la défense des intérêts du citoyen “ordinaire”, qui n’est qu’un instrument pour arriver à cette fin - une sorte de marchepied - devient secondaire. Voilà comment les régimes successifs ont fini par faire régresser l’un des piliers essentiels de nos institutions et le détourner de ses objectifs originels. Un pays qui aspire à l'Émergence ne saurait se payer le luxe de la régression parlementaire à laquelle nous assistons depuis quelques années et qui a pris des proportions inquiétantes avec cette 14e législature.