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28 juin 2025
LAMINE CAMARA, L’ETE DE TOUS LES DECLICS
Le milieu de terrain sénégalais fait l’objet de plusieurs sollicitations à l’orée d’un mercato d’été à laquelle la carrière de la pépite âgée de 20 ans pourrait prendre une nouvelle tournure.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 24/06/2024
Elu «Pépite de la saison» en Ligue 1 française, Lamine Camara ne devrait pas suivre Metz en Ligue 2 française. Le milieu de terrain sénégalais fait l’objet de plusieurs sollicitations à l’orée d’un mercato d’été à laquelle la carrière de la pépite âgée de 20 ans pourrait prendre une nouvelle tournure.
Alors qu’il débutera officiellement le 1er juillet pour, entre autres, les championnats français, italien, espagnol et allemand, le mercato estival a déjà lancé ses rayons de rumeurs pour une des périodes les plus excitantes des observateurs du ballon rond. Les internationaux sénégalais, comme tous les joueurs, font l’objet de sollicitations. Si Boulaye Dia et Mikayil Ngor Faye sont dernièrement les Lions les plus en vue dans ce domaine, Lamine Camara a fait une incursion remarquée ces derniers jours.
Le joueur âgé de 20 ans jouit en effet d’une belle côte sur le marché après une saison à 2 buts et de 5 passes décisives en 33 matchs toutes compétitions confondues. Le meilleur jeune joueur de la phase de groupes de la Can 2023 ne draine pas les meilleurs stats et aura connu les vicissitudes de Metz qui a été finalement été relégué en Ligue 2, un an après l’avoir quitté.
Sur les traces de Ismaila Sarr et Pape Matar Sarr…
Pas de quoi refroidir ses prétendants dont l’As Monaco, 3ème de la défunte saison de Ligue 1. Le club monégasque où évoluent Krépin Diatta et Ismail Jakobs, sera tenté de recruter Lamine Camara d’après les informations du journaliste de L’Équipe et de Canal+, Nabil Djellit. Un courtisan qualifié à la Ligue des Champions qui n’est pas le seul puisque le champion de Turquie, Galarasaray, aurait également montré son intérêt. Deux clubs à un palier carrément audessus du Fc Metz La course s’annonce quelque peu rude puisque Mayence (Allemagne), Everton et Fulham (Angleterre) se seraient aussi renseignés pour s’attacher les services du numéro 18 du club messin.
Une batterie de prétendants tout aussi capables de lui permettre d’évoluer au haut niveau et ainsi où continuer sa progression. À 20 ans, c’est le moment d’enchaîner les matchs et les compétitions de très haut niveau pour confirmer les attentes placées en lui après ses débuts très remarqués avec l’équipe nationale du Sénégal. Lamine peut espérer marcher sur les pas d’Ismaila Sarr ou encore Pape Matar Sarr qui ont été transféré après une seule saison de Ligue 1 avec Metz. Il ne devrait pas manquer d’un nouveau terreau fertile cet été pour faire davantage exploser un potentiel patent.
Ce qui semble sûr c’est que le FC Metz devrait se tailler une belle enveloppe pour un joueur évalué à 10 millions d’euros (6,5 milliards Fcfa).
FDS-LES GUELWAARS ANNONCE LA DISSOLUTION DE TOUTES SES INSTANCES
Le parti a donné mandat à son président, Babacar Diop, pour mettre en place, dans un court délai, de nouvelles structures
Le parti de Dr Babacar Diop était en conclave ce week-end à Thiès. Au sortir de cette rencontre, Fds-Les Guelwaars a annoncé la dissolution de ses instances.
Fds-Les Guelwaars a organisé un séminaire les 22 et 23 juin 2024 au Centre forêt de Thiès. Un conclave qui a réuni ses représentants départementaux sur le thème «Évaluation de la Présidentielle de 2024 et perspectives pour Fds Les Guelwaars». S’agissant des nouvelles stratégies du parti dirigé par Dr Babacar Diop, conformément aux statuts et aux recommandations du dernier Congrès du parti, les instances actuelles sont dissoutes. Pour le directoire national de Fds-Les Guelwaars, cette décision marque un «tournant décisif» dans l’histoire du parti. Elle symbolise, selon les «Guelwaars», «une volonté de renouvellement et d’adaptation face aux défis et enjeux contemporains». Ainsi, le parti a donné mandat à son président, Babacar Diop, pour mettre en place, dans un court délai, de nouvelles structures «plus dynamiques, inclusives et réactives, capables de répondre efficacement aux aspirations des membres et sympathisants de Fds-Les Guelwaars».
Dr Babacar Diop et ses camarades ont, par ailleurs, salué les principes de «Jubb, Jubbal, Jubbanti» érigés par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, comme «fondements de sa gouvernance», tout en réaffirmant «son ancrage au sein de cette coalition au pouvoir».
MOBILISATION CONTRE L'ASCENSION DU RN EN FRANCE
Inquiets de la montée de l'extrême droite en France, Aminata Touré et Alioune Tine appellent la diaspora africaine à faire barrage au RN dans les urnes lors des législatives. Une prise de position critiquée par certains observateurs
Aminata Touré et Alioune Tine mobilisent, à leur façon, appellent les binationaux à barrer la route à l’Extrême droite française qui pourrait contrôler l’Assemblée nationale.
La montée en puissance du Rassemblement national (Rn) en France inquiète la classe politique et certains membres de la société civile sénégalaise. C’est parce que l’extrême droite est sur le point de contrôler l’Assemblée nationale française selon plusieurs sondages en direction des élections législatives du 30 juin 2024. Des résultats qui devraient confirmer ceux des dernières Européennes qui ont poussé Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Alors, Aminata Touré s’en mêle. «Le Rassemblement national a changé de garde-robe et de style mais pas d’idéologie. J’appelle les Français d’ascendance africaine et les binationaux africains-français à lui faire barrage dans les urnes», a écrit l’ancienne Première ministre sur sa page X. Le fondateur de Afrikajom Center est allé plus loin. «Les leaders politiques africains doivent exprimer clairement leur position par rapport à la menace que constitue l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir pour les Africains, les Arabes et les musulmans en France. Il faut demander à la diaspora africaine de voter massivement contre l’Extrême droite», partage Alioune Tine sur X.
Certains commentaires fustigent les positions de Aminata Touré et de Alioune Tine, estimant que cette démarche est «diplomatiquement incorrecte», d’autant plus que l’ancienne présidente du Cese, membre de la coalition Diomaye Président, avait fustigé l’ingérence de la France lors de la présidentielle de 2024.
L’ASCVD BAT GUEDIAWAYE BA ET S’OFFRE LA PASSE DE TROIS
La barre a été haute pour GBA qui faisait face ce samedi au stadium Marius Ndiaye, à l’As Ville de Dakar dans le cadre de la finale de la Coupe de la Ligue Dames.
L’ASC Ville de Dakar a mis la main sur le premier trophée de la saison en remportant la finale de la Coupe de la Ligue dame dotée du trophée El Hadji Ndiaye, président de la 2STV. Les joueuses de la municipalité dames ont misé sur l’expérience pour s’imposer face à Guédiawaye Basket Académy (61-44). Un succès qui leur permet de réussir la passe de trois en remportant leur 3e trophée consécutif.
La barre a été haute pour GBA qui faisait face ce samedi au stadium Marius Ndiaye, à l’As Ville de Dakar dans le cadre de la finale de la Coupe de la Ligue Dames. L’équipe de la Banlieue a engagé la partie avec les meilleures intentions et répondait aussi bien dans le jeu intérieur qu’extérieur de l’adversaire. Menées d’entrée au tableau d’affichage (7-3 ; 3e), les joueuses de GBA restent au contact en égalisant ( 7-7 ; 5e). Les coéquipières de Fatou Diagana ne tardent pas à passer devant ( 10- 13 : 9e ).
L’ASVD réussit toutefois à mettre les pendules à l’heure en établissant une égalité parfaite à la fin du premier quart temps (13-13. 10e). la rencontre s’équilibre (20-20 5e)et laisse un chassé-croisé avec au bout un court avantage des joueuses de la municipalité 24-20. 5e). Les partenaires de l’expérimentée Couna Ndao et Ndoumbé Mbodji vont larguer leurs adversaires. Les mauvaises passes et autres Air ball vont plomber le jeu des Banlieusardes. L’ASVD va s’assurer du deuxième quart temps qu’elle remporte sur le score (21-34).
Au retour des vestiaires, l’As Ville de Dakar maintient le rythme et creusent l’écart et vire avec un écart de 19 points à la fin du troisième quart temps (50-31). Le quatrième et dernier quart temps est quasiment sous contrôle pour les protégées de Moustapha Gaye (50-39. 5e). Ce qui leur permettra de terminer en force (61- 44).
Après le titre de championne, l’As Ville de Dakar prolonge son invincibilité dans le cercle féminin et conserve en même temps le trophée de la Ligue parrainé par le directeur de la 2STV, El Hadji Ndiaye. Au niveau des distinctions individuelles, Couna Ndao est désignée comme la meilleure joueuse de la finale ( MVP). Sa coéquipière Ndoumbe Mbodj a été la meilleure marqueuse avec 12 points.
LES BONS POINTS ET LES IMPAIRS DU SYSTÈME FISCAL SÉNÉGALAIS
Evaluer le dispositif d'incitation fiscale sénégalais pour mieux l'adapter : tel était l'objectif d'une rencontre organisée à Saly par l'Ones. Son président de la Section fiscale en a dressé le bilan mitigé et a plaidé pour une révision des textes
L'Ordre national des experts du Sénégal a organisé, le weekend à Saly‐Portudal, une rencontre autour de l'évaluation du dispositif d'incitation fiscale au Sénégal. Ainsi, une large concertation a été ouverte pour faire le point sur le bon et le moins bon de cette initiative. L'ouverture de la rencontre, présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux du Sénégal, a permis de revisiter toute la politique autour du dispositif d'incitation fiscale.
Mouhameth Dièye, le président de la Section fiscale l'Ordre national des experts du Sénégal, a fait le cadrage du dispositif d'évaluation fiscale, en se référant à la loi remontant à 2012. A l'en croire, l'État s'est beaucoup investi dans cette voie. Il a cité les nombreux textes épars qui sont désormais rassemblés dans le but de faciliter les choses au contribuable
Sous ce sillage, le président de la Section fiscale de l'Ones a rappelé la nécessité de faire le point sur le bon et le moins bon. Selon lui, ce conclave est la deuxième session du genre pour rencontrer les acteurs. En gros, il a aussi rappelé l'objectif visé, n'étant rien d'autre que la simplification et la rationalisation des procédures. En ce sens qu’il s’agit de rechercher l'efficacité du dispositif.
Pour lui, les choses connaissent encore une complexité, malgré beaucoup d'efforts entrepris. Le dispositif est conçu, selon lui, dans le but de booster l'économie et ceci à travers des mesures pour le secteur agricole et beaucoup d'autres qui ont facilité, de par le passé, la visibilité du «made in Sénégal». Pour le responsable de l'Ones, les textes hérités sur les dispositifs coloniaux sont à revoir et à changer
Sur la question épineuse du recouvrement des recettes, il milite pour l'élargissement de l'assiette fiscale et la révision de la surimposition faite sur certains contribuables. Par conséquent, les experts sont d'avis qu’il faut revoir, avec les nouvelles autorités, comment ne pas alourdir le poids de l'impôt.
Sur la question de l'exonération, la réflexion ouverte vise à savoir qui en bénéficie et l'impact sur l'Etat par rapport à son adaptabilité pour améliorer la politique économique de l'Etat. Le président de la Section fiscale de l'Ones a rappelé le besoin de faire face à la situation. Il n’a pas manqué d’inviter à l'assainissement de la profession d'expertise nécessitant des études sérieuses entre 6 et 10 ans après Le Ɓac.
RETOUR TIMIDE DES DÉPLACÉS DE NIASSYA
Près de deux ans après leur déplacement forcé de zones de l'arrondissement, les populations peinent toujours à regagner leurs villages, toujours hantés par le risque des mines
Le processus de retour des populations déplacées de l’arrondissement de Niassya, dans le département de Ziguinchor, peine à prendre forme. Des populations déplacées font encore face à la problématique des mines dans ces zones devenus de véritables forets. Kayinga, Badem et autre Bouniack présentent encore l’image de villages fantômes et tardent à retrouver leurs populations. Le pari de la sécurisation relevé après les opérations de ratissage menées par l’armée sénégalaise en Mai 2021, reste maintenant le défi du déminage pour redonner vie à ces villages fantômes et où les populations affichent pourtant un engouement de retour. Presque plus de deux ans après les bombardements de l’armée qui y a chassé les bandes armées, que sont devenus ces villages ? Reportage sur les lieux.
Débarrassés des bandes armées et déblayés par l’armée sénégalaise après des opérations de ratissage menées en Mai Juin 2021, certains villages de l’arrondissement de Niassya restent encore et toujours en état de « villages fantômes » sans habitants. L’armée sénégalaise qui avait effectué d’intenses bombardements pour chasser les bandes armées a certes nettoyé la zone mais ces anciens sanctuaires rebelles restent encore inhabitables. Ces zones de l’Arrondissement de Niassya pourtant bien sécurisées peinent encore à retrouver leurs populations déplacées. Perdus dans la forêt, seuls les cris des animaux vous renseignent sur ces zones jadis rayées de la carte et qui sont désormais ouvertes au retour de ses populations. La psychose des mines hante toujours ces populations. Malgré un grand engouement manifesté pour le retour, les populations sont freinées dans leur élan par la problématique des mines qui ont fini d’infester ces terres. De Basséré à Badem en passant par Kayinga dans l’arrondissement de Niassya, le retour reste très timide et parfois même inexistant dans certaines zones. Les fruits mûrs sont à la merci des animaux, les anacardiers qui fleurissent, les citronniers, les orangers etc renseignent sur le riche potentiel agricole dans cette zone. Mais personne pour effectuer la récolte dans ces zones ; ce sont des tonnes de fruits qui sont perdues. Ces zones ont été nettoyées par l’armée qui, dans d’intenses opérations de sécurisation, avait chassé les bandes armées en ouvrant une possibilité de retour des populations déplacées qui attendent maintenant que les terres soient déminées.
Pour l’ancien député Demba Keita, « l’insécurité est à deux niveaux : les bandes armées et l’autre problématique, ce sont les mines anti personnel. Aujourd’hui, il faut que les populations soient beaucoup rassurées sur les conditions de dépollution. Dans le Niassya, le déminage n’a pas beaucoup avancé dans les zones de Badem, Ayinga un peu vers Kaguitte. Et c’est là où il faut avancer en interpellant les opérateurs de déminage comme le Centre d’Action Anti Mine CNAMS pour qu’ils puissent enclencher les opérations de déminage ». Des zones très dangereuses avec des mines. D’ailleurs, c’est dans ces zones notamment à Kaylou que douze démineurs de l’operateur SudAfricain MEKHEM avaient été enlevés puis libérés par des bandes armées, il y’a quelques années. « Faire des études et enquêtes techniques pour s’assurer que ces zones ne sont pas minées et si elles le sont, qu’on trouve des ressources. Je crois que c’est ça qui retient ces populations », déplore le parlementaire originaire de la zone.
Le déminage humanitaire, une urgence
La priorité des priorités reste ainsi le déminage humanitaire, clament les populations de ces zones retrouvées dans certains centres urbains de la région de Ziguinchor. Toutefois, certains villages qui sont dans cette dynamique de retour s’organisent et à travers des rencontres tentent de dégager des stratégies pour sonner leur retour. A Mahamouda et une partie de Badem, ces populations effectuent par moment des opérations d’élagage pour déblayer la zone gagnée par une forte végétation après le départ « en exil » de ses populations. Ces zones sont devenues complètement des forêts, d’où une nécessite d’accompagnement et d’encadrement de ces populations. Et lorsque le chef de village de Basséré, François Sagna, évoque la question du retour difficile des populations, c’est pour dire qu’« Il faut d’abord se retrouver et parler d’une seule voix avant de retrouver ces villages longtemps abandonnés.
Déblayer la zone, sortir des pistes et tout nettoyer avant un retour : ce sont les exigences du moment dans ces villages. Nous organisons des rencontres, des réunions. Lorsque l’armée y effectuait ses opérations de ratissage, il n’y avait personne sur place. Ces villages étaient devenus des forêts .Autre chose également, il faudra convaincre nos enfants qui sont nés dans des villes comme Ziguinchor et autres qu’il nous faut retrouver nos terres … », déclare Le notable.
Des villages devenus des forêts
Ces villages abandonnés attendent en vérité de retrouver leurs populations qui avaient tout abandonné : champs ; maisons …et autre biens sous la contrainte des bandes armées qui avaient élu domicile dans ces zones avant d’y être chassées par l’armée sénégalaise qui reste cependant sur le qui-vive. « Il faut aussi voir très rapidement comment à travers tout le partenariat qui se dessine dans ce processus d’accompagnement créer des points d’eau et mettre très rapidement à la disposition du matériel de construction pour encourager le retour», plaide Mr Keita. Les puits abandonnés depuis 1992 se sont soit effondrés soit sont impraticables. Mais aussi l’implication des eaux et forêts est souhaitée pour éviter une déforestation de ces zones. Ce retour très timide dans ces zones de l’arrondissement de Niassya contraste d’avec la dynamique de retour effectif dans l’arrondissement de Niaguis où les opérations de sécurisation par l’armée ont complétement changé de visage. Le retour effectif de ces populations imprime la joie de vivre sur place. Les populations qui ont sonné leur retour dans ces villages ont repris depuis leurs activités. A signaler que l’armée qui a mené des opérations de sécurisation dans ces zones de déplacés reste encore visible dans ces zones pour éviter tout retour et agissements des bandes armées chassées de leur bases démantelées. Les villages sécurisés attendent maintenant impatiemment un déclenchement des opérations de déminage pour retrouver enfin leurs populations qui interpellent l’Etat et les ONG sur la nécessité d’augmenter la cadence d’une assistance et d’un accompagnement qui peuvent imprimer un nouvel espoir d’une vie meilleure pour les populations déplacées qui ont longtemps erré à travers les centres urbains de la région et qui veulent enfin retrouver les terres de leurs ancêtres.
LES PREMIERS PELERINS DE RETOUR DANS NOS MURS
Les 12.300 Sénégalais officiellement convoyés aux Lieux Saints de l’Islam pour le pèlerinage de cette année 2024, amorcent le chemin du retour, après avoir accomplis le 5e pilier de l’Islam
Clap de fin pour le Hajj 2024/1445H ! Le retour de plus d’un million et demi de pèlerins aux Lieux Saints de l’Islam, en Arabie Saoudite, vers leurs pays ou régions d’origine a démarré. C’est ainsi que le Sénégal a officiellement accueilli ses premiers «oujaj», samedi dernier, à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, convoyés par le premier vol (retour) d’Air Sénégal, avec à son bord 285 passagers.
Les 12.300 Sénégalais officiellement convoyés aux Lieux Saints de l’Islam pour le pèlerinage de cette année 2024, amorcent le chemin du retour, après avoir accomplis le 5e pilier de l’Islam. «Le retour des pèlerins sénégalais de Hajj 2024 a commencé ce samedi 22 juin avec l’arrivée du premier vol opéré par Air Sénégal. L’Airbus A330-900 néo, nommé Sine-Saloum, a atterri à l’Aéroport international Blaise Diagne à 5h25 avec 285 passagers à son bord», informe une note du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens. Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, accompagné de plusieurs collaborateurs et autorités de son département, y compris les directeurs généraux de l’ANACIM, AIBD SA, LAS, 2AS, Air Sénégal, ainsi que des représentants de la HAAS et de TSA, était présent pour les accueillir. «Le ministre a présenté les condoléances de l’État suite au rappel à Dieu de certains pèlerins sénégalais à la Mecque et a évoqué les défis de l’organisation du Hajj, soulignant les efforts déployés par l’État pour les surmonter», rapporte la source.
1081 DECES SIGNALES PAR UNE DIZAINE DE PAYS
En effet, plus de 1000 pèlerins sont morts à La Mecque pendant le Hajj 2024/1445H. L’Indonésie, l’Iran, le Sénégal, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, etc. ont signalé des morts parmi leurs ressortissants. Selon un bilan de l’Agence France-Presse (AFP), au total, 1081 décès ont été signalés par une dizaine de pays, officiellement ou via des diplomates impliqués dans les recherches des victimes. Un grand nombre de ces décès est dû à la chaleur, ont relevé des diplomates, avec les températures ayant atteint 51,8 °C à La Mecque. Et ces sources diplomatiques de renseigner que 630 d’entre eux étaient dépourvus d’autorisation officielle pour le pèlerinage, auquel ont participé cette année environ 1,8 million de fidèles musulmans du monde entier.
El Malick Ndiaye annonce déjà une évaluation du pèlerinage 2024. «Une évaluation de cette édition sera effectuée à la fin de la phase retour avant de préparer le prochain pèlerinage». Mais, en attendant, «Un dispositif sanitaire, comprenant des agents de santé, des ambulances et un laboratoire mobile, a été mis en place. Le port du masque était obligatoire. Au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Bernabé Gningue, le Directeur général de la Santé publique a conseillé aux pèlerins de surveiller certains symptômes pendant les deux semaines suivant leur retour et de consulter les structures sanitaires si nécessaire», conclut le texte du ministère des Transports.
29 VOLS AU DEPART DU SENEGAL, OPERES DU 27 MAI AU 8 JUIN 2024
L’édition 1445H/2024 du pèlerinage à La Mecque s’est déroulera entre le 14 et le 19 juin. La date du samedi 15 juin (9e jour de Dhu al-Hijjah) était retenue comme jour de la station de Arafat et le lendemain, dimanche 16 juin, l’Aïd al-Adha, la «fête du sacrifice», également appelée Aïd el-Kébir, «la grande fête» ou Tabaski 2024 ou 1445 Hégire (du calendrier musulman), c’est-à-dire le 10e jour de Dhu al-Hijjah. C’est le dernier mois du calendrier islamique, correspondant au mois du Hajj qui a réuni environ 1,8 million de «oujaj» aux Lieux Saints de l’Islam, en terre saoudienne.
Et parmi eux, il y a 12.300 Sénégalais officiellement convoyés à La Mecque cette année 2024, sur un quota de 12.860 pèlerins, répartis entre la Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam (1860) et les voyagistes privés (11.000). Le prix du package est fixé, cette année, à 4.300.000 FCFA pour le Hajj, qui est le cinquième (5e) pilier de l'Islam que tout musulman se doit d'accomplir au moins une fois dans sa vie, s'il en remplit les conditions (moyens financiers, santé notamment l’aptitude physique et mentale). Deux compagnies étaient retenues pour le convoyage des pèlerins à La Mecque cette année : Flynas et Air Sénégal.
Alors que le premier vol officiel (Flynas) à destination de l’Arabie Saoudite a quitté le Sénégal le 27 mai 2024, Air Sénégal n’est entré en action que le 31 mai, avec des impairs relatifs aux nombreux retards enregistrés par la compagnie nationale (13% des vols). En tout, à l’aller, 29 vols ont été opérés du 27 mai au 8 juin 2024. Sans compter les 1632 autres pèlerins sénégalais qui ont été convoyés hors circuit officiel.
DIOMAYE-MACRON, AU-DELÀ DES GESTES
La première rencontre entre le président et son homologue français a été scrutée de près. Selon Jean Charles Biagui et Domingo Mané, elle marque une rupture symbolique avec le passé tout en soulevant des interrogations sur la teneur réelle des échanges
Au lendemain de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et son homologue sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, l’Enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté de Droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Jean Charles Biagui, et Bacary Domingo Mané, journaliste formateur et analyste politique nous décortiquent les enjeux qui se cachent derrière les gestes immortalisés par les images des deux chefs d’États. Ainsi, pour le professeur Jean Charles Biagui, le président Diomaye s’est inscrit dans une démarche de rupture par rapport à ses prédécesseurs dont les images dominaient par des embrassades et accolades témoignant un paternalisme accepté et même revendiqué. Comme pour abonder dans le même sens, le journaliste formateur et analyste politique, Domingo Mané, a indiqué au sujet de la posture du président Diomaye lors de cette rencontre que « le jeune Chef d’Etat n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière »
Jean Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques (Ucad) : «Le président Diomaye s’est inscrit dans la perspective de rupture en ne faisant pas comme ses prédécesseurs...»
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a bien réussi, sur la forme, le pari de sa première rencontre avec son homologue français, Emmanuel Macron. L’avis est de l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à la Faculté de Droit Ucad, Jean Charles Biagui. Interpellé par Sud Quotidien sur les enseignements à tirer des images de la première poignée de mains entre les deux chefs qui ne partagent pas la même vision de la coopération bilatérale, Jean Charles Biagui a indiqué que « sur la forme, cette rencontre montre qu’il y’a incontestablement une rupture notamment dans la communication ». Et pour cause renseigne-t-il, lors de cette visite du président Diomaye à Paris, « nous n’avons pas vu les images de présidents africains notamment sénégalais qui acceptent un paternalisme devant les télévisions du monde ». « Le président Diomaye s’est inscrit dans la perspective de rupture en ne faisant pas comme ses prédécesseurs, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall avec des embrassades, accolades dans un langage avec des formules qui témoignent d’un lien colonial et un paternalisme accepté. Diomaye à Paris, nous n’avons pas vu ces images et il faut s’en féliciter. Au Sénégal, on peut espérer qu’on ne reverra plus ces images », a-t-il fait remarquer avant de poursuivre. « Donc, la remarque principale de cette première rencontre entre les deux chefs d’Etat est l’absence de ces images d’un paternalisme accepté souvent même revendiqué. Cela témoigne qu’il n’y a incontestablement une rupture puisqu’on voit du point de vue de la communication quelque chose de différent. Ensuite, le fait que cette première rencontre entre les deux chefs d’Etat soit tenue en marge d’un forum mondial organisé à Paris par la France et l’Union africaine, cela tranche avec un passé pas très lointain puisque ce n’était une visite officielle».
« Pas forcément de rupture dans le fonds en dehors du communiqué conjoint qui tient compte de la situation actuelle du Sénégal...»
Cette rupture ne concerne toutefois que la forme de cette rencontre, selon l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à la Faculté de Droit Ucad, Jean Charles Biagui. Abordant l’aspect du contenu des échanges entre les deux chefs d’Etat sont les grandes lignes sont traduits dans le communiqué conjoint rendu public, l’enseignant politologue n’a pas manqué d’exprimer sa réserve sur les actes posés par le successeur du président Macky Sall. En effet, selon lui, « en dehors du communiqué conjoint qui tient compte de la situation actuelle du Sénégal notamment de la perspective souverainiste qu’on n’a pas l’habitude de voir, il faut reconnaitre qu’il n’y a pas forcément une rupture ».
Pour justifier sa position, Jean Charles Biagui évoque le contenu de ce communiqué conjoint qui, selon lui, est écrit avec « des formules très diplomatiques ». « Je ne vois pas comment la France va aider le Sénégal qui fait tout pour se défaire des liens militaires et économique qui existent entre eux. Je me demande comment dans cette perspective ce pays (la France) dont les actions sont décriées peut aider notre pays qui veut s’émanciper de lui, à se libérer de sa tutelle et consolider une certaine souveraineté puisque ce sont ses liens politiques, militaires et économiques qui sont remis en cause », s’est interrogé Jean Charles Biagui qui demande également à ne pas surestimer cette rencontre entre le président Diomaye « très légitime » et son « homologue français qui est en perte de vitesse ».
« Entre Macron et Faye, nous avons des postures très différents en fonction de la situation de chaque pays. Au Sénégal, nous sommes dans une perspective nouvelle ou Diomaye est arrivé au pouvoir avec une grande légitimité. En face de lui, nous avons un Emmanuel Macron en perte de vitesse qui vient de perdre des élections très importantes l’obligeant ainsi à dissoudre l’Assemblée nationale avec tout ce que cela implique comme risque pour lui de perdre non seulement sa majorité relative mais aussi de ne pas pouvoir gouverner si le Rassemblement national (Rn)ou une autre coalition gagne les prochaines législatives », a-t-il fait remarquer tout en s’interrogeant sur l’opportunité de la programmation de cette visite dans le contexte pré-Législatives en France.
Domingo Mané, journaliste formateur et analyste politique : «Le président Diomaye n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière»
En se rendant à Paris, le président Diomaye Faye avait des idées clairs dans la tête, assure Domingo Mané, journaliste-formateur et spécialiste en communication politique pour qui cette « rencontre entre les deux chefs d’Etat était très attendue et surtout souhaitée par le second qui en a manifesté le désir dès l’arrivée au pouvoir du très jeune Chef d’Etat sénégalais ». « Le contexte géopolitique où une génération d’Africains décomplexés veut traiter d’égal à égal avec les anciens colons donne un cachet particulier à cette entrevue avec un jeune président porteur d’un projet panafricaniste-souverainiste. C’est pourquoi, au-delà du discours ou des mots, les gestes et les postures du Présidents Diomaye Faye sont scrutés pour se faire ou non une religion sur le projet dont il est porteur. » a souligné l’ancien Directeur de publication de Sud Quotidien avant de poursuivre toujours au sujet de la posture du président Diomaye. « Il en était conscient ! Le jeune Chef d’Etat n’a pas perdu de vue qu’il représente plus qu’un pays mais l’Afrique toute entière. Il sait que les images de cette rencontre avec Macron sont très attendues par les Africains qui rêvent d’un continent émancipé où ils seront traités avec respect et dignité.
Les deux images que nous nous proposons d’analyser, celle de l’entrevue (les deux Présidents autour de la table pour un déjeuner) et celle de la poignée de mains, montrent un côté ambivalent, attestant des enjeux de cette rencontre ». « la photo du déjeuner fait penser à un round d’observation...» Poursuivant son analyse des gestes affichés par les deux chefs d’États dans les images largement diffusés de cette première rencontre, Bacary Domingo Mané renseigne au sujet de la photo du déjeuner que celle-ci « fait penser à un round d’observation entre le jeune président Diomaye Diakhar Faye et Macron qui ne connaissait pas auparavant son invité ». « Le territoire sur lequel se trouvaient les deux personnalités est un territoire dit «de confrontation». Elles sont de chaque côté de la table, face-àface. Deux territoires délimités par des fleurs où chacun préserve son assiette et ses fourchettes. Aucun d’entre eux ne prendra le risque d’avancer, de peur d’empiéter sur le territoire de l’autre. » a fait souligné le journaliste spécialiste en communication politique avant de faire remarquer au sujet des mains du président Macron à plat sur la table et le regard posé sur le visage de son invité, que c’est comme s’il voulait l’intimider.
« Par cette posture du Président Français, on pourrait être tenté de dire qu’il dégage une certaine assurance et affiche une volonté de mener, en toute responsabilité, les choses, voire même de «résister» si la situation le demande, comme semblent l’indiquer ses paumes cachées. Mais il y a un détail : Macron est assis presque près de la porte et le Président Diomaye est au fond. Le territoire occupé par Macron fait-il penser à une crainte d’une menace invisible ? Car, en cas d’une menace réelle, il pourra facilement prendre la poudre d’escampette, laissant loin derrière son invité. Un instinct de survie que le non-verbal est en train de trahir », a expliqué Domingo Mané tout en faisant remarquer que le Président Diomaye affiche une verticalité pour dire qu’il est droit dans ses bottes... »
« Le Président Dimaye Diakhar Faye lui aussi, affiche une verticalité comme son hôte. Histoire de dire qu’il est droit dans ses bottes, affichant du coup une certaine assurance. Il a posé sa main gauche sur sa main droite, tout en fixant du regard son homologue français. Cette posture du Président Diomaye fait penser à une spontanéité où l’affect joue un rôle déterminant dans les échanges. Mais c’est sa main droite couverte qui représente, en réalité, sa botte secrète. Il avance masqué, en voulant garder le contrôle des échanges sans en donner l’air. La rationalité en embuscade, l’affect n’est qu’une fausse piste où il veut entrainer son homologue », souligne le journaliste formateur et spécialiste en communication politique qui insiste. « Il sait mieux que quiconque que les États n’ont pas d’amis mais des intérêts à préserver. L’échange entre les deux Présidents se déroule dans la zone dite «personnelle». Nous savons qu’en dehors des territoires, la distance qui sépare deux individus est un vecteur de communication. Elle est un bon élément pour évaluer une relation. Cette zone est celle de l’amitié et de la convivialité (déjeuner). Mais les deux Chefs d’Etat n’ignorent pas que le pays est au-dessus de tout ». La poignée de mains à deux mains du Président Macron renvoie un «geste de remerciement ou un témoignage de respect »
Par ailleurs, revenant sur le sens des différentes poignées de main, Domingo Mané renseigne sur la seconde image de la poignée de mains entre Macron et le Président Diomaye qui combine deux gestes dont la poignée de mains à deux mains du Président Macron et la poignée de main plus l’autre main de Diomaye au coude de son homologue. « Concernant la poignée de mains à deux mains du premier des Français, on peut l’interpréter comme un «geste de remerciement ou un témoignage de respect et d’affection». Il renvoie aussi à un confort amical. Ce n’est pas étonnant qu’un hôte agisse de la sorte envers son invité. Certes, on peut épiloguer sur la sincérité ou non d’un tel geste, puisque les enjeux déterminent, en de pareilles circonstances, les comportements ». Poignée de main plus l’autre main au coude de Macron S’agissant du geste du président Diomaye à travers sa poignée de mains plus l’autre main au coude de Macron, Domingo Mané souligne que «certains pensent qu’il s’agit d’une poignée de mains tout simplement amicale, montrant une aisance avec son interlocuteur », et d’autres que c’est une poignée de mains manipulatrice, qui montre un faux côté amical pour ensuite influencer négativement l’autre personne. » « Dans les deux cas, les Présidents Diomaye et Macron sont avant tout guidés par les intérêts de leur pays. C’est pourquoi, ils ont choisi l’ambivalence, l’ambiguïté. La distance cultivée par chacun d’eux, montre à suffisance que l’importance des enjeux ne permet pas le moindre faux pas. Chacun a tiré son épingle du jeu. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations franco-sénégalaises ou franco-africaines », a fait remarquer Domingo Mané.
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