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29 avril 2025
VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE, ATTENTE DE DONNÉES FIABLES POUR INTENSIFIER LA LUTTE
Cette méthodologie sera discutée et adoptée par les représentants de la société civile sénégalaise et certaines organisations luttant pour les droits des femmes.
Dakar, 23 avr (APS) – L’organisation civique de promotion des droits de l’homme Invictus Africa a lancé, mardi, les travaux de validation de la méthodologie de “Womanity Index” (indice de féminité) au Sénégal, de concert avec Budgit Sénégal, une organisation promouvant l’engagement des citoyens, a constaté l’APS.
Ces travaux permettront de recueillir des données fiables pour lutter plus efficacement contre les violences basées sur le genre.
“Nous voulons que les membres de la société civile et certaines organisations luttant pour les droits des femmes aient des données fiables, pour pouvoir interpeller les gouvernants, afin qu’ils agissent en donnant des réponses adéquates à travers des actes”, a précisé Bulky Shonibare, directrice de Invictus Africa.
“Womanity Index” est à la fois un classement et un rapport complet sur l’état de la prévention et de la réponse à la violence basée sur le genre au Nigeria, au Ghana et au Sénégal.
La première étude a été réalisée et publiée en 2023 au Nigeria par Invictus Africa, une organisation civique qui promeut les droits de l’homme et l’égalité des sexes, par le biais d’un plaidoyer axé sur les données.
Au Sénégal, le processus vient de démarrer et consiste à proposer une méthodologie pour lancer une étude permettant de fournir des données justes et fiables.
Cette méthodologie sera discutée et adoptée par les représentants de la société civile sénégalaise et certaines organisations luttant pour les droits des femmes.
“Nous voulons que les membres de la société civile et certaines organisations luttant pour les droits des femmes aient des données fiables pour pouvoir interpeller les gouvernants, pour qu’ils agissent en donnant des réponses adéquates à travers des actes”, a indiqué Mme Shonibare.
Pour le Sénégal, dit-elle, les acteurs de la société civile jouent “un rôle important” par rapport aux réponses sur les violences basées sur le genre.
“Donc, nous évaluons les gouvernants, et pas la société civile”, a souligné la directrice d’Invictus Africa.
Cette étude se base sur cinq indices : les lois et la politique, l’accès à la justice, les services de soutien, l’information, la sensibilisation et les budgets et dépenses.
Cette initiative annuelle a été lancée en partenariat avec Budgit Sénégal, une organisation civique utilisant la technologie pour promouvoir l’engagement des citoyens.
Les représentants d’Invictus Africa ont saisi l’occasion pour rappeler les formes de violence à l’encontre des femmes.
Il s’agit du harcèlement, des violences physiques, mentales et psychologiques, de la violence économique ou des abus financiers, comme refus à son partenaire d’un accès au financement, ainsi que des violences causées par des autorités spirituelles ou religieuses.
Les participants à cette rencontre ont également relevé d’autres formes de violence, comme la violence selon le contexte et la zone, avec l’exemple de Kédougou, une zone minière caractérisée par des formes de violence spécifiques. S’y ajoute la violence de femmes contre d’autres femmes.
“La violence qui impacte le plus est celle morale et psychologique, car elle est pernicieuse et est le nid de la violence physique et de toutes les autres violences ; elle est insupportable à cause de son caractère tabou et du fait qu’elle n’est pas couverte spécifiquement par la loi”, a fait remarquer Yéya Ly, membre du Haut Conseil des collectivités territoriales.
D’après elle, la force d’avoir de telles données, c’est de “définir un plaidoyer pour des lois et des politiques qui pourront répondre à ces questions”.
“Les données sont une faiblesse au Sénégal ; nous souffrons beaucoup du manque de données fiables et viables, donc cette rencontre est une belle opportunité”, a expliqué Rokhiatou Gassama, présidente du Conseil sénégalais des femmes.
Les représentants d’Invictus Africa et de Budgit Sénégal ont promis de prendre en compte toutes les remarques et propositions dans le questionnaire de l’étude.
VERS DES RÉFÉRENTIELS POUR LA QUALITÉ DES FORMATIONS DOCTORALES
Le respect des normes de qualité pour la formation doctorale et la gestion de la recherche est devenu une priorité dans de nombreux pays, a expliqué le secrétaire exécutif de l'ANAQ-SUP
Dakar, 23 avr (APS) – Le Projet de capacitation pour l’évaluation et l’assurance qualité des formations doctorales et de la recherche (QA-Doc) a été lancé mardi à Dakar, avec l’objectif de parvenir à la mise en place de normes de qualité et des référentiels, de manière à asseoir une démarche qualité dans les programmes de recherche et les écoles doctorales.
Le respect des normes de qualité pour la formation doctorale et la gestion de la recherche est devenu une priorité dans de nombreux pays, a expliqué le secrétaire exécutif de l’Agence nationale de l’assurance qualité de l’enseignement supérieur (ANAQ-Sup).
“Un consortium composé de partenaires africains et européens du sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche a bénéficié de la confiance des bailleurs, après avoir subi différentes étapes d’une rigoureuse sélection par les procédures des programmes Erasmus”, a expliqué professeur Lamine Guèye.
Au Sénégal, le projet s’est vu assigner l’objectif de “renforcer les capacités des ministères de l’Éducation et des agences nationales d’assurance qualité, afin de mettre en place et d’appliquer des normes d’évaluation pour la formation doctorale et la recherche”, a signalé M. Guèye.
A travers le projet, il s’agira aussi de “renforcer les capacités des universités pour évaluer la qualité de la recherche et des études doctorales, en se basant sur des normes élaborées et adaptées, à partir d’autres systèmes et procédures nationaux, régionaux et internationaux”.
Pour le Sénégal, deux universités ont été choisies : l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
Le secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup s’est appesanti sur l’approche de partenariat, adoptée dans le cadre de ce projet. Celui-ci va, selon lui, permettre “la co-création et le co-développement de normes de qualité” par les gouvernements et les institutions, en collaboration avec des agences et universités de l’Union européenne.
Il a évoqué “la possibilité d’étendre l’utilisation des résultats du projet dans d’autres contextes, comme le Mozambique, pays lusophone associé au projet à côté de la Guinée”.
Selon la coordonnatrice du projet, professeure Maguette Sylla Niang, par ailleurs directrice de la cellule assurance qualité de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au cours des trois ans (2024-2027) de mise en œuvre du projet, une collaboration sera établie en matière de recherche et les programmes de doctorat entre l’Europe et l’Afrique.
Pour cela, le projet QA-Doc s’appuiera sur l’expertise des agences et des universités de l’UE dans le but de renforcer le partage de bonnes pratiques en matière d’assurance qualité.
Par Abou KANE
DE LA NÉCESSITÉ DE PRIVATISER LE SECTEUR PRIVÉ
Un nombre important des fonctionnaires sont derrière des entreprises qui prennent la commande publique. Des entreprises portées par des individus influents mais qui n’ont pas les compétences techniques…
Le président de la République doit rencontrer le secteur privé ce 23 avril 2024. Ces dernières années, il nous a été donné de constater que la frontière est poreuse entre le secteur privé et l’Etat, tant il y a un nombre important des fonctionnaires qui sont derrière des entreprises qui prennent la commande publique. C’est pourquoi dans ce qu’on appelle « secteur privé », il y a beaucoup de secteur public; d’où la nécessité de privatiser le privé. Sinon le privé sera privé de marchés et se contentera d’être un sous-traitant.
Eh oui ! Le secteur privé sera obligé d’accepter les miettes qu’on voudra bien lui céder sur les gros marchés de l’Etat qui sont attribués à des entreprises portées par des individus influents mais qui n’ont pas les compétences techniques pour les exécuter correctement et dans les délais. Elles se rabattent sur d’autres entreprises qui en ont les capacités techniques sans avoir beaucoup de moyens financiers. Cette asymétrie conduit à des livraisons hors délais et de faible qualité. N’avez-vous pas remarqué que tous les chantiers connaissent des retards de plusieurs années.
Sur les 2 phases du PSE (2014-2018 et 2019-2023), le secteur privé n’a pas pu jouer le rôle qu’on attendait de lui en termes de contribution au financement de certains projets car il y a eu une confusion entre les privés (des individus influents) et le secteur privé (les entreprises). Un privé s’intéresse seulement à capter l’argent de l’Etat alors que le secteur privé investit dans l’outil de production pour toujours passer à une échelle plus importante lui permettant d’avoir plus d’autonomie. Si on veut réussir le PROJET qui remplace le PSE il faudra corriger ce biais d’identification du secteur privé.
Abou KANE
FASEG/UCAD
LE PRESIDENT FAYE VEUT UN PARTENARIAT REPENSE, RENOVE ET FECONDE PAR UNE VISION PARTAGEE
Le président Bassirou Diomaye Faye a fait part lundi de sa volonté d’établir avec l’Union européenne (UE) un partenariat ‘’repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel’’.
`Le président Bassirou Diomaye Faye a fait part lundi de sa volonté d’établir avec l’Union européenne (UE) un partenariat ‘’repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel’’.
‘’Nous voulons un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste et reflétant les réalités du monde actuel. Un partenariat adapté aux mutations et apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations’’, a notamment dit le président Faye.
Il s’exprimait lundi au sortir d’une audience au palais de la République avec le président du Conseil européen Charles Michel en visite à Dakar.
‘’Nous avons discuté de la coopération multiforme entre l’Union européenne et le Sénégal. J’ai exprimé au Président Michel mes remerciements pour le soutien de l’UE à notre pays dans plusieurs domaines tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture, la santé, les transports, le numérique, la jeunesse et l’emploi’’, a poursuivi le chef de l’Etat.
Le président Faye a remercié le patron du Conseil européen qui a été ‘’le premier soutien à l’adhésion de l’Afrique au G20 pour plus d’équilibre et d’inclusivité dans la gouvernance mondiale’’.
Devant le président du Conseil européen, Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel à l’endroit ‘’des amis et partenaires du Sénégal pour plus d’accompagnement dans la réalisation de notre programme pour un Sénégal souverain, juste et prospère’’.
Il a rappelé les priorités des nouvelles autorités qui s’articulent autour ‘’d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire : agriculture, élevage et pêche’’.
‘’Mais nous voulons aussi le renforcement des infrastructures économiques telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier’’, a-t-il dit.
La réduction graduelle du déficit budgétaire est aussi une priorité pour le gouvernement sénégalais, selon Bassirou Diomaye Faye.
‘’Cette réduction du déficit budgétaire passera par l’amélioration de la qualité des dépenses publiques et une fiscalité plus efficace avec un mécanisme de paiement de l’impôt là où se crée la richesse et une lutte sans relâche contre l’évasion fiscale’’, a-t-il dit.
Devant le président du Conseil européen, Bassirou Diomaye Faye a souhaité ‘’la bienvenue’’ aux investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans ces différents secteurs”.
‘’Ensemble, nous voulons faire plus et mieux pour renforcer l’amitié et la coopération sénégalo européenne. Ma disponibilité sera constante pour œuvrer avec les partenaires européens dans ce sens’’, a assuré Bassirou Diomaye Faye.
L’entretien avec le président du Conseil européen a aussi porté sur d’autres sujets d’intérêt commun comme la situation au sahel, face au défi de la lutte contre le terrorisme, ‘’parce que nous sommes conscients que la paix et la stabilité de nos deux continents sont étroitement liées’’.
‘’Tout ce qui touche l’un affecte forcément l’autre’’, a fait observer Bassirou Diomaye Faye.
DIOMAYE VEUT RÉFORMER L'OFNAC
Quatre ans après son départ conflictuel de la tête de l'Organe anticorruption, Nafy Ngom Keïta pourrait faire son retour. Reçue par le président, ce dernier lui a proposé de piloter la réforme qu'il souhaite mener au sein de l'institution
Le président Bassirou Diomaye Faye, qui s’est entretenu avec Mme Nafy Ngom Keïta, lui a proposé de travailler sur une nouvelle réforme de l’Ofnac et aussi d’en prendre éventuellement la présidence. Alors que l’institution a été réformée au mois de janvier dernier avec des pouvoirs élargis comme le placement en garde à vue d’une personne mise en cause ou la médiation pénale.
Le Président Diomaye Faye a reçu Mme Nafy Ngom Keïta. Ancienne présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), l’ancienne Inspectrice générale d’Etat pourrait reprendre service sur demande du Président Faye. Le Quotidien a appris qu’il lui a demandé, lors de cette audience, de travailler sur la réforme de l’institution dirigée aujourd’hui par l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. BDF lui a aussi proposé en même temps la présidence de l’Ofnac dont elle a été la première dirigeante. A la création de la structure, Macky Sall lui avait confié les rênes… avant que les relations entre les deux ne finissent en conflits ouverts.
Si la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac stipulait que le mandat du président, du vice-président et des autres membres, nommés par décret, sont d’une période de trois (3) ans renouvelables une fois, le Président Sall n’avait pas voulu lui confier un deuxième mandat. Il avait remplacé, en juillet 2016, l’ancienne Vérificatrice générale d’Etat par la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté. Si l’ancien Président soutenait que le mandat de Mme Ngom «est arrivé à terme», elle prétendait le contraire. Elle avait saisi la Cour suprême «en vue de l’annulation du décret mettant illégalement un terme au mandat de la présidente de l’Ofnac».
Pour l’instant, on ne connaît pas sa réponse, mais ce serait une revanche pour l’ancienne Inspectrice générale d’Etat si elle décidait de revenir. En même temps, on ne connaît pas les contours de la future réforme souhaitée par le Président Bassirou Diomaye Faye. Alors que l’institution a été relookée, il y a à peine 4 mois. Car l’Assemblée nationale a adopté, en janvier dernier, la loi n°22/2023 modifiant la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le projet de loi n°23/2023 modifiant la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine, après que l’Etat a fait le constat de la nécessité d’accroître ses pouvoirs d’anticipation, de médiation, de formation et de lutte contre la corruption.
Ce qui a donné des pouvoirs élargis à l’Ofnac dont la dernière réforme touche 4 domaines précis : le renforcement des pouvoirs d’investigation de l’office par la possibilité de prendre des mesures de garde à vue, le délai de prescription de l’action publique, l’enrichissement illicite et le mandat des membres. Par rapport à ses nouvelles prérogatives, le président de l’Ofnac peut, à la suite de l’enquête, si une ou plusieurs personnes ont été arrêtées, transmettre directement le dossier au procureur de la République financier ou à toute autre autorité compétente, ou procéder à un classement sans suite. Les personnes arrêtées peuvent en même temps être déférées.
La même réforme a aussi élargi le champ d’assujettissement à un certain nombre d’agents publics occupant de hautes fonctions, qu’ils soient gestionnaires de deniers publics ou non. Toutefois, il précise que les dispositions de la présente loi ne s’appliquent pas au président de la République dont le régime de déclaration de patrimoine est prévu par l’article 37 de la Constitution. Il en est ainsi des magistrats de la Cour des comptes, qui déclarent leur patrimoine dans les conditions prévues par la loi organique portant statut des magistrats de la Cour des comptes.
Il faut ajouter que la dernière modification de la loi concerne le mandat des membres de l’Ofnac. Ils sont nommés par décret pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. En plus, il ne peut être mis fin, avant leur terme, aux fonctions du président de l’Ofnac qu’en cas de décès, d’empêchement, de démission ou de faute lourde. «L’empêchement du président de l’Ofnac est constaté par un vote à l’unanimité des membres sur le rapport du vice-président», lit-on dans le Journal officiel. Que cacherait cette réforme voulue par les nouvelles autorités ? Elle pourrait faciliter le changement de président de la structure. Le Quotidien n’a pas réussi à joindre Mme Ngom.
VERS UNE REMISE EN SERVICE DU KUNTA KINTEH
La ligne reliant la localité de Bara à Banjul par le fleuve Gambie, interrompue depuis quinze jours après la panne des deux ferrys assurant ce trajet, va reprendre dans moins de trois semaines, avec la fin des travaux de réparation du Kunta Kinteh
Banjul, 22 avr (APS) – La ligne reliant la localité de Bara à Banjul par le fleuve Gambie, interrompue depuis quinze jours après la panne des deux ferrys assurant ce trajet, va reprendre dans moins de trois semaines, avec la fin des travaux de réparation du Kunta Kinteh, l’un des bateaux, a appris l’APS du ministre gambien de l’Information, Ismaïla Cissé.
Les deux ferrys, le Kunta Kinteh et le Kanilaï, assurent la traversée du fleuve Gambie entre Bara et Banjul. Ils sont tombés en panne depuis plus de deux semaines, entrainant une perturbation de la circulation des personnes et des biens.
L’interruption de la desserte par les ferrys a provoqué un désagrément pour les usagers contraints de prendre des pirogues pour faire la traversée.
De même, les automobilistes entrant ou sortant de la Gambie sont obligés de faire un grand détour par Farafeni et Keur Ayib, localités frontalières du Sénégal.
“Kunta Kinteh est en phase finale de réhabilitation. Le président Adama Barrow a d’ailleurs été sur place pour constater l’état d’avancement des réparations et demandé aux techniciens qui travaillent sans relâche d’accélérer. On espère que Kunta Kinteh sera de nouveau opérationnel dans moins de trois semaines”, a déclaré M. Cissé lors d’un entretien avec l’APS.
Il a en même temps annoncé que le gouvernement gambien a récemment signé un contrat d’acquisition de deux nouveaux ferrys qui seront mis en service dans seize mois au plus tard.
”Sur le long terme, on espère la concrétisation du projet de corridor qui doit quitter Abidjan et rejoindre Lagos en passant par le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, etc. Elle devrait notamment se traduire par la construction d’un pont de franchissement entre Bara et Banjul”, a-t-il fait savoir.
Isamaïla Cissé n’a pas d’un autre côté manqué de lancer un appel au secteur privé afin qu’il investisse le secteur en augmentant le nombre de ferrys assurant la traversée du fleuve Gambie.
En marge de la visite, samedi, de Bassirou Diomaye Faye dans la capitale gambienne, l’ambassadeur du Sénégal dans ce pays a estimé que la construction d’un pont reliant Bara à Banjul devait être classée parmi les axes prioritaires des relations entre les deux pays.
“Mettre en place un pont entre Bara et Banjul fera peut-être partie des priorités des deux États. Aujourd’hui, accéder à Banjul par les ferrys est devenu difficile et pose beaucoup de problèmes en raison de leur vétusté”, a déclaré Bassirou Sène lors d’un entretien avec l’APS.
Le fait de pouvoir faire une projection par un pont sur ce tronçon sera d’un apport très positif pour la circulation des personnes et des biens et pour la sécurisation et la continuité territoriale du Sénégal vers le sud, avait fait valoir le diplomate 48 heures avant la visite dans la capitale gambienne du nouveau chef de l’État sénégalais.
Par Mamadou Ndiaye
L’EFFET DIOMAYE
Dans quel état le président Diomaye Faye a trouvé le Sénégal ? De sa prise de pouvoir début avril à aujourd’hui, il ne s’est pas écoulé cent jours pour apprécier sa trajectoire ou l’image qu’il donne de lui.
Dans quel état le président Diomaye Faye a trouvé le Sénégal ? De sa prise de pouvoir début avril à aujourd’hui, il ne s’est pas écoulé cent jours pour apprécier sa trajectoire ou l’image qu’il donne de lui. Sans doute est-il tôt pour s’adonner à ce jeu favori des Sénégalais : la spéculation.
En revanche, le pays s’apaise. La vie reprend son cours. Et une patience stratégique s’observe enveloppée toutefois dans un épais silence de circonstance, reflet d’une décence vis-à-vis d’un nouveau pouvoir qui s’installe.
Ce pouvoir cherche ses repères. Normal qu’il s’octroie du temps pour les trouver. Est-il néanmoins conscient que point trop n’en faut ? Car les urgences s’accumulent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières territoriales.
Il se dégage de l’avenant visage du président une certaine sérénité qui, accompagnée d’une lucidité qui lui est prêtée, impressionne et laisse songeur. Son entourage dit qu’il écoute, ce qui est une qualité. Parviendra-t-il à faire comprendre qui il est ?
La magie de sa prouesse électorale opère quand-même : remporter au premier tour la présidentielle en tant qu’opposant âgé seulement de 44 ans ! Il faut le faire. Sa victoire a eu une grosse résonnance dans l’espace sous régional où il tient encore la vedette et suscite une saine curiosité dans divers milieux qui envient le modèle démocratique sénégalais.
En choisissant la Mauritanie pour son premier déplacement hors des frontières, Diomaye affiche sa préférence pour une diplomatie de proximité. Et de ce fait, il inscrit son action dans cette rupture prônée par le « Projet », un condensé du programme de gouvernance de l’actuel pouvoir.
Dakar et Nouakchott se préoccupent de s’accorder sur des dossiers majeurs liés au partage des ressources énergétiques, à l’épineux sujets des pêcheurs de Saint-Louis dans les eaux du voisin et le réveil de l’axe qui passe par l’édification du pont sur le fleuve Sénégal à hauteur des deux Rosso ainsi que la relance de l’après-barrage qui a englouti des sommes colossales en tant qu’infrastructure d’intégration.
Les Présidents Gazouani et Diomaye ont-il abordé l’autre dossier qui fâche : la présence sur le sol sénégalais de milliers de chameaux et de dromadaires appartenant aux classes aisées du Nord ? Compte tenu de sa délicatesse et surtout de sa sensibilité, le sujet ne fait pas grand bruit.
Plus grave, il est enveloppé dans un épais silence qui frise l’omerta alors que son traitement mérite d’être porté à l’opinion des deux pays qui s’enflamme pour moins que rien à propos des 500 licences de pêche que la Mauritanie octroie chichement aux pauvres prestataires de Guet Ndar, souvent abandonnés à leur sort peu enviable.
Le Sénégal aurait tort de taire cette lancinante équation. En se montrant rigoureux et résolu, il va faire jeu égal avec une Mauritanie culturellement et socialement attachée à ces mammifères qui sont une composante intrinsèque et essentielle de son histoire.
En se rendant ensuite en Gambie, le président Diomaye cultive et prolonge cette même proximité diplomatique cette fois à l’égard du voisin du sud « logé comme une langue dans la bouche » pour parler comme feu Joseph Ki-Zerbo, prestigieux historien du Burkina Faso.
La bonne entente prévaut, disent les officiels. En témoigne aussi la chaleur de l’accueil et l’hospitalité débordante du Président gambien Adama Barrow resté ébaubi d’admiration envers son homologue Diomaye attentif, à son tour, aux soins dont il a fait l’objet tout au long de son séjour.
Là aussi, la ferveur n’a pas occulté la revue des rapports de bon voisinage. Certes à Dakar comme à Banjul certains construisent des débats artificiels en s’intéressant plus à l’écume et pas assez aux vagues. Naturellement la frontière reste poreuse en divers endroits.
En-deçà et au-delà, d’immenses efforts sont consentis au quotidien pour décourager la ruineuse coupe des arbres, notamment les espèces rares, avec la lâche complicité de sulfureux Chinois qui ne sont que des « téfanké » d’autres compatriotes plus fortunés, destinataires finals de ce honteux trafic, destructeur de forêts.
En ces temps d’inquiétude, de menace et de grande fragilité, les questions de sécurité revêtent une importance capitale. L’attitude et la conduite des acteurs du MFDC sont intéressantes à suivre en termes de projection et surtout d’évolution vu la réduction des couloirs d’opération du fait de la volonté de Banjul de « mieux coopérer » avec Dakar en vue de pacifier cette zone hantée par des violences d’un irrédentisme résiduel.
Le Mouvement qui en est le porte-étendard, faiblit et s’essouffle avec le vieillissement de ses dirigeants historiques. L’absence de rajeunissement le plombe et, occasionnellement, des voix se font entendre ici ou là par médias interposés plus prompts à activer des foyers de tensions qu’à accentuer les perspectives de paix. Les hydrocarbures sont un enjeu à géométrie variable…
L’affaire devrait inciter à l’examen de conscience. Le pétrole et le gaz, déjà prouvés, se trouvent en haute mer, en off-shore, dit autrement. Ces ressources ne devraient pas inverser les priorités.
Donc focus sur l’agriculture qui occupe encore et pour longtemps 70 pour cent de la population sénégalaise. Si elle est revigorée avec des investissements massifs et pertinents, elle pourrait assurer la sûreté et la sécurité alimentaires, nous rendant ainsi moins dépendants de l’extérieur pour l‘approvisionnement en denrées de première nécessité.
L’épisode du Covid-19 est encore frais dans les mémoires. Rien qu’à y penser ça fait froid dans le dos en raison des rétentions de céréales orchestrées par des pays producteurs qui ont eu le reflexe de conserver des stocks de souveraineté pour se mettre à l’abri de retournements conjoncturels.
Le riz, pour ne pas le nommer, a même été brandi comme une redoutable arme de spéculation, révélant à l’occasion toute la fragilité de pays assujettis à la consommaient d’une céréale qu’ils ne produisaient pas. Le Sénégal est du lot. Il importe plus d’un million de tonnes à l’année pour une facture qui oscille entre 400 et 500 milliards de francs CFA.
Un énorme pactole qui enrichit d’autres et appauvrit ce pays, pourtant avantagé par la nature et sa position géostratégique exceptionnelle pour assurer sa souveraineté alimentaire en relançant sa propre politique agricole.
Les enjeux de pouvoir liés à cette problématique justifient de se hâter lentement sans toutefois se précipiter au risque de commettre des impairs qui seraient imputables à la jeunesse de l’équipe au pouvoir exposée au temps d’épreuves du fait qu’elle est novice aux affaires.
Des forces conquérantes peuvent-elles se muer (assez vite) en forces de trophées ? Techniquement, le gouvernement reste outillé pour faire face en accomplissant sa mission avec une forte dose de réalisme. Le duo qui l’incarne, Sonko et Diomaye pourra-t-il articuler rapidité, efficacité, pédagogie et séduction ? Le pays profond observe. Empathie.
TROIS ESPACES CULTURELS TOURNES VERS LE NUMERIQUE INAUGURES A DAKAR
Des espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte tournés vers le numérique ont été inaugurés lundi à l’Institut français, au musée Théodore Monod et au Musée des civilisations noires dans le cadre du projet dénommé ”micro-folie”
Dakar, 23 avr (APS) – Des espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte tournés vers le numérique ont été inaugurés lundi à l’Institut français, au musée Théodore Monod et au Musée des civilisations noires dans le cadre du projet dénommé ”micro-folie” destiné à renforcer l’écosystème culturel et l’attractivité des musées, a constaté l’APS.
Ce projet est mis en place grâce à un partenariat entre l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), l’Institut français et le ministère de la Jeuneuse, des Sports et de la Culture.
Les trois espaces d’expression, d’apprentissage et de découverte sont abrités par l’Institut Français du Sénégal, le musée Théodore Monod et le Musée des civilisations noires.
L’objectif principal du projet est de ”structurer et de renforcer l’attractivité des musées et des espaces culturels sénégalais à travers le prisme d’une plus grande inclusion numérique, de soutenir le Sénégal dans sa volonté de développer et de renforcer son écosystème culturel”, selon ses initiateurs.
”+Micro-folie+ est un espace d’expression, d’apprentissage et de découverte tourné vers le numérique dont l’objectif visé est de promouvoir la culture, de montrer le contenu culturel existant et participer à l’éducation culturelle, artistique”, a dit Abdoulaye Sy, chargé de la médiation culturelle au musée Théodore Monod.
”Il a pour cible les écoles et la frange jeune de la population”, a-t-il précisé, expliquant que ces espaces nouveaux vont permettre de ”parcourir les collections numériques des grands musées nationaux à l’aide d’écrans connectés et de dispositifs de médiation”.
Selon lui, ”ils vont également permettre d’accueillir plusieurs formes de spectacles, de favoriser les échanges entre artistes, associations locales, médiateurs, habitants, etc”.
M. Sy a indiqué que ces espaces sont conçus pour offrir une expérience muséale immersive aux visiteurs.
”Ils intègrent aussi des technologies numériques avancées telles que la réalité virtuelle, la réalité augmentée, et des écrans interactifs pour présenter des œuvres d’art, des expositions virtuelles, des performances artistiques, entre autres”, a-t-il encore souligné.
Il a expliqué que les espaces dits ”micro-folie” ”servent également de plateforme éducative en proposant des programmes éducatifs et des ateliers pour les écoles et les groupes communautaires”.
”Ils contribuent ainsi à sensibiliser les jeunes générations à l’importance de la culture et de l’art”, a dit M. Sy, par ailleurs responsable de l’espace ”micro-folie” du musée Théodore Monod.
A titre illustratif, le festival ”micro-folie” organisé du 15 au 27 avril au musée Théodore Monod a déjà reçu, durant le week-end dernier, la visite de 432 élèves et 80 personnes constituées principalement des membres des familles des élèves, selon les responsables de ce festival.
GUY MARIUS EXPOSE LA MISÈRE SOCIALE
La planification de la fermeture de l'hôtel King Fahd Palace, les cotisations alimentaires des employés des parcs nationaux, le nombre limité de patients bénéficiant de la gratuité des séances de dialyse, l'audit du concours de la Police...
Guy Marius Sagna revient à la charge. Après ses 42 questions écrites au gouvernement, le député a adressé de nouveau, hier, 22 autres questions à l’équipe du Premier ministre Ousmane Sonko.
En moins d’une semaine, c’est au total 64 questions écrites que le député Guy Marius Sagna a déposé sur la table du gouvernement. Après les 42 questions écrites qu’il a adressées, en fin de semaine dernière, à l’équipe du Premier ministre, le parlementaire est revenu avec 22 nouvelles questions. Ces 22 questions écrites, écrit-il, nous rappellent tous les maux que Macky, APR et BBY ont faits au peuple sénégalais. «Maux que la continuité de l'État impose de solutionner», a demandé Guy Marius Sagna.
Les 22 questions sont adressées à 10 ministres dont, entre autres, le ministre de l'Intérieur, de la Jeunesse, du Travail, de la Santé et de l'Action sociale, l'Environnement, des Finances et du Budget et de celui en charge de l’Enseignement supérieur. Il s’est interrogé sur les 4 mois d’arriérés de prime de risque dus aux policiers adjoints volontaires de la zone sud. «Monsieur le ministre, quand cette prime de risque, qui est de 2 000 FCFA la journée, soit 60 000 FCFA le mois et payée tous les trimestres, sera-t-elle payée», s’est-il interrogé.
MISE À MORT PROGRAMMÉE DE L'HÔTEL KING FAHD PALACE
Le parlementaire a adressé une question écrite au ministre du Tourisme sur ce qu’il qualifie de mise à mort programmée de l'hôtel King Fahd Palace. Selon lui, il est urgent de se pencher sur ce « grand malade ».
« En décembre 2011, la gestion du KFP est confiée sans appel d'offres à la société hôtelière africaine (SHA). Monsieur le ministre, puis-je avoir le contrat liant l'État du Sénégal à la SHA? Pourquoi est-on passé d'une redevance sur le résultat brut d'exploitation (RBE) de 10% avec le groupe Starwood à 50% avec SHA? Quel apport ou contribution de la SHA justifie cette redevance sur le RBE de 50% ? Pourquoi il n'y a pas de comité de gestion à l'hôtel KFP ? Pourquoi le comité de gestion a-t-il été dissous? Le KFP a accordé combien de gratuités, à qui et pourquoi ? Annulez-vous le contrat liant l'État à la SHA comme recommandé par l'IGE et l'ARMP ?» a-t-il écrit avant de s’interroger sur les perspectives de l'hôtel.
Sur la même problématique, il fait savoir que 76 mères et pères de famille ont été arbitrairement licenciés par la SHA, le 12 février 2021 par SMS en violation flagrante de la loi 97-17 du 1er décembre 1997 portant code du travail, notamment en ses articles L60, L61, L62. « Depuis, ils luttent pour leur réintégration. Que comptez-vous faire monsieur le ministre au sujet de ces 76 mères et pères de famille ?» se demande-t-il.
Il s’est aussi préoccupé des cinq mois d'arriérés de salaire pour les agents des eaux et forêts du programme Xëyu Ndaw Yi. Il s’est demandé si le ministre en charge de la question était au parfum de la situation. D’août 2023 à décembre 2023, selon le député, ces agents n'ont reçu aucun salaire. Mais, depuis janvier 2024, il y a, dit-il, certains agents qui ont commencé à recevoir leurs salaires. « Monsieur le ministre quand ces travailleurs recevront-ils leurs cinq (05) mois d'arriérés de salaire de août 2023 à décembre 2023? Quand ceux qui n'ont pas été payés de janvier 2023 à maintenant recevront-ils leurs arriérés de salaire ?» a-t-il adressé au ministre.
LES AGENTS DES PARCS NATIONAUX COTISENT POUR MANGER
Le député a aussi interpellé le ministre de l’Environnement sur la situation des agents des Parcs nationaux dont leurs droits, dit-il, ont été piétinés. «Est-il vrai que les agents des parcs nationaux cotisent chaque mois pour les denrées alimentaires dans leurs postes alors que ces denrées alimentaires sont budgétisées chaque année mais jamais versées au niveau des parcs nationaux ? Est-il vrai que cela fait presque quatre (04) ans que les agents n'ont pas reçu de dotations vestimentaires? Est-il vrai que relativement aux dernières augmentations de salaire, les gardes qui devaient avoir 100 000 FCFA de plus se retrouvent avec 75 000 F, les agents techniques qui devaient avoir 125 000 FCFA de plus se retrouvent avec 80 000 FCFA tandis que les officiers se retrouvent avec 150 000 FCFA voire 250 000 FCFA ?» s’est-il interrogé. Il a aussi interpellé le ministre de l’Environnement sur la coupe de la forêt de Sally qui date de 1986. Une forêt, dit-il, qui est gravement menacée. Selon lui, il y a quelques mois de cela, les arbres de cette forêt ont commencé à être abattus. Après quelques manifestations, la coupe a été arrêtée pour reprendre dès que les manifestations se sont estompées. «Monsieur le ministre, qui a autorisé la coupe de la forêt ? Pour quelles raisons ? Est-il possible de suspendre la coupe de la forêt de Sally ? Que compte faire votre département face à l'agression de la forêt de Sally ?» a-t-il écrit au nouveau ministre de l’Environnement.
SEULS 742 PATIENTS BÉNÉFICIENT DE LA GRATUITÉ DE LA DIALYSE ET 1 510 INSUFFISANTS RÉNAUX EN ATTENTE
Quant au ministre de la Santé, il a été interpellé sur la problématique des personnes atteintes d’insuffisance rénale. A en croire le député, on raconte qu'en 2021, il y avait 742 patients bénéficiant de la gratuité de la dialyse et 1 510 insuffisants rénaux sur la liste d'attente. Il a demandé au ministre de la Santé de fournir les chiffres de cette catégorie de personnes en 2024. Il s’est aussi interrogé sur la véracité de la prise en charge des personnes atteintes d’insuffisance rénale qui ne bénéficient pas de la gratuité de la dialyse. Ces personnes, écrit le député, sont obligées de payer 60 000 FCFA à 65 000 FCFA la séance de dialyse avec des malades devant faire cette dialyse trois fois par semaine. «Quel est le plan de votre département pour que la dialyse soit disponible et accessible à tous les insuffisants rénaux du Sénégal ? Monsieur le ministre, est-ce vrai que les centres publics d'hémodialyse ferment à 14h00. Pourquoi ? N'est-il pas possible que ces centres restent ouverts plus longtemps ? Combien coûte un kit de dialyse quand l'État l'achète 11 000 FCFA ou 45 000 FCFA ?» a-t-il demandé au Ministre Ibrahima Sy.
Le député s’est interrogé sur les conditions de travail des agents du Centre Hospitalier régional de Ndioum payés 50 000 FCFA. « Monsieur le ministre, n'est-ce pas de l'exploitation ? N'est-ce pas aussi de la mise en danger de la santé d'autrui ? Que comptez-vous faire pour corriger tout cela ?» a écrit Guy Marius Sagna.
AUDIT DU CONCOURS DE LA 49e PROMOTION DE LA POLICE
Le député s’est aussi interrogé sur la situation de la 49ème promotion de la Police appelée «Promotion discrète». Selon le député, certains Sénégalais qui ont réussi au concours d'entrée n'ont toujours pas été envoyés en formation alors que d'autres sénégalais n'ayant pas fait le concours donc n'ayant pas été déclaré admis au concours ont été envoyés en formation. «Monsieur le ministre, avez-vous vérifié cela? N'est-il pas opportun de faire un audit de ce concours de la 49e promotion de la police ? Si cela passe, cela discréditerait la police et ses femmes et hommes», a écrit le député au Général Jean Baptiste Tine. Il a aussi interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur sur le retard des bourses de mars 2024 des étudiants sénégalais au Maroc. Cette situation les met dans des situations pour le moins embarrassantes avec leur bailleur et autres charges auxquelles ils font face, a-t-il écrit avant d’ajouter : «Qu'est-ce qui explique cette situation ? Les étudiants sénégalais au Maroc veulent savoir quand ils percevront leur bourse du mois de mars et surtout quelles dispositions vous prendrez pour que leurs bourses soient le plus tôt possible payées».
Par Serigne Mapathé Samb
QUE RECOUVRE LA QUALITE DE VIE ?
En tant qu’observateur de la scène politique et du paysage médiatique, il m’a été donné de constater que la variable «qualité de vie» revient comme rengaine dans la plupart des discours, communiqués et textes sinon des journalistes...
En tant qu’observateur de la scène politique et du paysage médiatique, il m’a été donné de constater que la variable «qualité de vie» revient comme rengaine dans la plupart des discours, communiqués et textes sinon des journalistes, du moins des acteurs chargés de la définition des politiques publiques. A l’analyse, il s’avère que la compréhension de l’acception de cet indicateur est d’une importance on ne peut plus cruciale pour la gouverne des décideurs et partant, des populations organisées à la base. En effet, une réflexion sur la variable ne serait pas pertinente si une revue de la littérature mettant le focus sur son caractère multidimensionnel - au moins un millier de définitions- et polysémique, n’était pas dressée (Cella, 2007). Mais pour les besoins de la présente étude, nous avons fait nôtre celle de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui semblerait faire plus ou moins l’unanimité au sein de la communauté scientifique parce qu’étant une définition holistique et matricielle : «La qualité de vie est la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et inquiétudes. C’est un concept très large, influencé de manière complexe par la santé physique du sujet, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ainsi que sa relation aux éléments essentiels de son environnement.» (Noémi, 2014, p.29). Son caractère multidimensionnel et ses origines anglo-saxonnes ont été corroborés par plusieurs auteurs qui se sont aussi penchés sur les techniques relatives à sa mesure (Gnangba, 2014).
Par ailleurs, il urge de signaler qu’il n’est pas facile d’analyser la qualité de vie et par conséquent, il semble plus difficile de la définir clairement et de manière précise pour aboutir à une approbation scientifique universelle. Toutefois, des études sont toujours menées autour du concept afin de le comprendre d’abord et ensuite, d’en dégager les grandes dimensions étayées par la formulation de théories. Dans cette perspective, les différentes théories sur la qualité de vie peuvent être classées en plusieurs modèles pour faciliter l’analyse et la compréhension, vu son caractère multidimensionnel et multisectoriel (Bacro et Florin, 2014).
Le premier modèle qui correspond à l’approche écologique (Me) est un modèle systémique mettant en jeu plusieurs acteurs et domaines. Il ajuste les besoins et les ressources de l’individu, mais aussi et surtout évalue l’écart entre les niveaux de satisfaction et ses attentes (Gnangba, 2014). Aussi, la mise en relation entre les dimensions psychologique, environnementale et socioculturelle et la qualité de vie, doit être de rigueur dans l’optique de la description du bien-être des individus. Toujours dans une perspective individualiste, la qualité de vie évalue le niveau de réalisation des projets ou de satisfaction des besoins tant physiques que médico-biologiques, psychosociaux et socioéconomiques de base (Duffour, (2013). Les différents besoins et préoccupations, au sens «maslowien» du terme, sont satisfaits au travers des ressources diverses de l’environnement physique ou social. Sur ce, la qualité de vie pourrait être assimilée à l’échelle à partir de laquelle l’écosystème possède les moyens indispensables à la satisfaction des besoins (Bacro et Florin, 2014). Objectivement, le niveau de qualité de vie se mesure de manière normative, relativement aux standards axés sur les ressources nécessaires ou les besoins ressentis. Les éléments structurels de base d’un écosystème social permettent de cerner les logiques humaines devant être décrites et les données factuelles servant d’indicateurs sociaux. Ces derniers peuvent efficacement analyser ou évaluer les conditions de vie ou le profil sociodémographique des individus (environnement familial ou distal), les capacités de réponse de l’écosystème (environnement physique, construit socioculturel ou psychologique) ou le tissu relationnel entre les usagers et les ressources de l’environnement (satisfaction des besoins par l’environnement). Ces indicateurs peuvent, enfin, provenir d’aspects objectifs et/ou subjectifs dans le cadre de l’évaluation de la qualité de vie à l’aune d’un écosystème donné (Cella, 2007)
Le deuxième modèle repose sur une théorie de la qualité de vie centrée sur les rôles. En effet, la qualité de vie d’un individu est tributaire de deux éléments principalement : le pressentiment de bonheur (satisfaire les besoins) et la remise en cause perpétuelle de ses connaissances et compétences. Le pouvoir d’agir permet l’élaboration de stratégies et mécanismes susceptibles d’assurer la satisfaction des besoins grâce aux efforts déployés pour la disponibilité des ressources nécessaires. La pyramide des besoins classifie les différents besoins que peut ressentir un individu pour faciliter leurs satisfactions. Ainsi, les besoins élémentaires (survie et sécurité) et les besoins secondaires (appartenance, estime, réalisation de soi) sont corrélés aux capacités de réponse de l’écosystème en termes de moyens matériels (alimentation, hébergement, etc.) et sociaux (groupe des pairs, famille nucléaire, environnement de travail, couple, mouvements associatifs, etc.) (Maslow, 1954). Toutefois, les potentialités environnementales ne suffisent pas souvent à satisfaire correctement les besoins des individus, il faut indubitablement qu’elles soient associées à des exigences de performance. Qui plus est, le citoyen a le devoir de satisfaire aux sollicitations de la communauté à l’aune de ses capacités intellectuelles, socioaffectives, psychologiques et sensorielles. Dès lors que la personne obtient une satisfaction avérée par rapport à ses attentes et parvient à la réalisation de ses habitudes de vie (atteinte de performance) relativement à l’accomplissement de ses rôles sociaux, on en déduit une certaine adaptation à son environnement et par conséquent, la jouissance d’une bonne qualité de vie, à son profit (Gnangba, 2014).
Le troisième modèle s’appuie sur le postulat de base selon lequel la qualité de vie d’une personne est intrinsèque aux différents événements qui la marquent. Autrement dit, il fait référence à l’impact psychologique (affection et cognition) exercé par les évènements sur sa qualité de vie (Gnangba, 2014). Sur ce, suivant le mode de survenance de ces évènements (volontaires ou involontaires), le principe du contrôle des actes cognitifs, rationnels, endogènes ou exogènes soutenant la motivation dans l’accomplissement de certaines actions, revêt un caractère incontournable. Les individus réalisent des chefs-d’œuvre parce qu’ils sont animés par la passion d’agir et la liberté de choisir la nature et le domaine de leur intervention. Cet état de fait produit des effets sur la manière dont ils analysent leur qualité de vie. Le ressenti mélioratif serait tributaire des événements contrôlés et maîtrisés impeccablement. Cela est d’autant plus pertinent que les efforts consentis par la personne (bien portante ou vulnérable) dans le cadre de la réalisation de ses habitudes de vie, ont un impact notoire sur sa qualité de vie, d’où l’importance de leur évaluation permanente pour s’assurer de leur effectivité (Florin et Guimard, 2017). Ainsi, les habitudes de vie s’analysent à travers un filtre de causalité relativement à un triptyque processuel : évènement, activités et dénouement. De manière explicite, la fonction des événements dans l’amélioration de la qualité de vie est modélisée comme un processus évaluatif composé de trois dimensions principalement : les pressions exercées par l’environnement (exigences) et la personne elle-même (désirs) ; la réponse face à l’évènement et enfin, le ressenti de la personne satisfaite/insatisfaite par rapport aux réponses données (Noémi, 2014 ; Cella, 2007).
Le quatrième modèle met en exergue la relation existante entre le bien-être ressenti par la personne (bien portante ou vulnérable), les variables issues du mouvement des indicateurs sociaux et des variables étudiées en psychologie (Collignon, 2004). Au demeurant, il s’avère que les relations que des individus entretiennent avec leur environnement social impactent indubitablement quelques facteurs psychosociaux, qui créent à leur tour des situations endogènes de dépression et d’anxiété préjudiciables au sentiment de bien-être (physique ou somatique, psychique ou mental et social) et de bonheur. Les aspects saillants de ce modèle se présentent comme ci-après : cinq variables psychosociales (situation stressante, maîtrise de soi, regard de l’autre, support social et performance), deux variables psychologiques (situation dépressive et état anxieux) et les différentes modalités évaluatives de la qualité de vie (Bacro et Florin, 2014). Systémiquement, les situations stressantes, la maîtrise de soi, l’assistance sociale et le pouvoir d’agir exercent une influence sur les situations anxieuses et dépressives de la personne. In fine, les situations stressantes et dépressives exercent une chape de plomb sur la qualité de vie des personnes à travers la mauvaise perception qu’elles induisent (Gnangba, 2014). D’où la pertinence de l’évaluation interne du pouvoir d’agir et de l’appui social (psychosocial) qui sont deux variables intrinsèquement corrélées aux perceptions mélioratives de la qualité de vie. Au demeurant, les interactions entre, d’une part le ressenti mélioratif et l’évaluation interne, et d’autre part l’appui social et le pouvoir d’agir, sont plus marquées que les interactions entre ces mêmes variables et le ressenti péjoratif. Sur ce, quand les personnes décident de connaître le niveau de jouissance de leur vécu, elles se focalisent sur les éléments mélioratifs de bien-être, soit l’évaluation interne ou l’appui social. A contrario, si elles décident de connaître le niveau de ressenti de leur choc émotif, elles mettent le focus sur les éléments péjoratifs liés au bien-être comme les situations stressantes et l’évaluation externe.
Enfin, le cinquième modèle, synonyme d’une approche centrée sur les facteurs qualitatifs, détermine les facteurs objectifs influençant les perceptions individuelles de la qualité de vie. Pour ce faire, deux sortes d’analyses sont menées : analyses objective et subjective (Duffour, 2013). La première consiste à identifier des interactions entre des indicateurs sociodémographiques et les écarts existants dans l’évaluation de la qualité de vie relativement à des enquêtes grandeur nature (méthode quantitative). La seconde tend à corréler les conditions subjectives de vie aux ressentis de la qualité de vie (méthode qualitative). Sur ce, il est avéré que les facteurs sociodémographiques et économiques constituent des déterminants primordiaux dans le contrôle et le suivi de la qualité de vie (Cella, 2007). Ainsi, de par l’observation, on pourrait affirmer sans ambages que les nations les plus développées sont aussi celles qui sont les plus heureuses (Noémi, 2014).
Tout compte fait, de par sa complexité et sa nature multifactorielle, la qualité de vie n’est pas sans poser de problèmes lorsqu’il s’agit de procéder à son évaluation. Issue du mouvement des indicateurs sociaux, la mesure de la qualité de vie a d’abord été fondée sur des indices objectifs, généralement statistiques (Duffour, 2013). Par la suite, l’élaboration de modèles théoriques soulignant l’importance des éléments cognitifs et affectifs dans la perception de la qualité vie a ouvert la voie au développement d’une série de mesures qui tiennent davantage compte du point de vue de la personne elle-même (dimension subjective) (Collignon, 2004).
L’utilisation des mesures quantitatives repose sur la conviction que la qualité de vie réside dans les circonstances objectives de la vie. Ces mesures décrivent les conditions de l’environnement physique et humain qui peuvent influencer l’expérience de la vie, mais elles n’évaluent pas cette expérience directement. Les mesures subjectives, par contre, ne peuvent posséder la même précision que les indicateurs qui sont exprimés en nombre de dollars, en unités de temps ou en mètres carrés, mais elles ont le grand avantage de s’adresser directement au sentiment de bien-être de l’individu. La notion de qualité de vie exerce un pouvoir d’attraction peu commun, à l’heure actuelle, dans le discours scientifique aussi bien qu’administratif (Florin et Guimard, 2017). Les politiques de services font fréquemment référence au maintien ou à l’amélioration de la qualité de vie des usagers. Au plan scientifique, les recherches se multiplient autour de ce concept. Cet enthousiasme apparaît significatif pour l’ouverture à de nouvelles perspectives en recherche psychosociale. Avec la qualité de vie, voilà que l’on s’intéresse au bonheur et au bien-être, alors que la tradition scientifique se réclame davantage de problématiques sociales liées aux difficultés, aux déficiences, au malheur en général. Plusieurs auteurs posent d’ailleurs la question de savoir si on peut formaliser le «bonheur» au même titre que le «malheur». La littérature récente démontre qu’il est possible de développer un champ de connaissances en ce domaine et que ces connaissances peuvent contribuer à la compréhension des problématiques et à l’organisation des services (Noémi, 2014).
(Extrait de la thèse de doctorat portant sur «Analyse de l’impact des politiques publiques d’action sociale sur la qualité de vie des personnes handicapées du département de Bignona», 2024)