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27 juin 2025
Par Hamidou ANNE
DU MULTILATÉRALISME INCLUSIF PRÔNÉ PAR MACKY SALL
La presse sénégalaise et étrangère a donné un large écho à la tribune du président Macky Sall publiée sur le média en ligne Context. Le style fait l’homme, disait un célèbre penseur.
La presse sénégalaise et étrangère a donné un large écho à la tribune du Président Macky Sall publiée sur le média en ligne Context. Le style fait l’homme, disait un célèbre penseur. Le style de l’homme Macky Sall est indiscutablement dans la constance du combat qu’il mène pour redonner à l’Afrique sa juste place dans le concert des nations. Ce combat, il l’a mené douze ans durant à la tête du Sénégal avec un point culminant pendant sa présidence de l’Union africaine. Ce légitime combat, il le poursuit encore aujourd’hui sur la scène internationale en tant qu’homme d’Etat qui a transmis le flambeau et aussi en tant qu’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P). D’ailleurs, il convient ici de lever une équivoque : les 4P ne sont pas une organisation française, mais une plateforme internationale à laquelle ont adhéré 54 pays pour une réforme de la gouvernance mondiale. Le Président Macky Sall a accepté d’en être le facilitateur, afin de faire dialoguer les pays à faible revenu et ceux industrialisés, d’Est en Ouest, du Nord au Sud, sur des sujets comme la dette, la finance inclusive, la transition écologique, l’accès plus équitable aux finances…L’objectif est d’ériger un multilatéralisme inclusif censé promouvoir un développement inclusif et durable.
Le monde doit se rendre à l’évidence et à la sagesse de l’impérieuse nécessité d’intégrer une Afrique active dans sa marche. La riche expérience du Président Sall dans la gestion d’un Etat désireux de sortir de la nasse dans laquelle, avec nombre d’autres Etats, il a été enfoncé par un système inique et obsolète. Sa démarche constitue un levier important pour l’aventure historique du droit et de la dignité des peuples. Il y a là donc une dynamique pour un nouvel itinéraire de sens pour le progrès, la paix et la justice mondiale.
Si la mondialisation a contribué à l’accès à la prospérité dans de nombreux pays sur toutes les régions du monde, il n’en demeure pas moins que les inégalités ne cessent de s’accroître entre pays riches et pays pauvres. Le Président Sall cite à ce propos le rapport annuel 2021 du Fmi, qui jugeait que «les pays les plus pauvres prenaient encore plus de retard» sur les nations industrialisées. Or ce creusement des inégalités ne peut générer qu’un monde fragmenté, en proie à des convulsions allant des violences communautaires aux migrations incontrôlées, et au sentiment d’injustice qui touche de nombreux citoyens des pays du Sud.
Le monde sort à peine de la pandémie du Covid19 dont le surgissement aussi violent qu’inédit a eu des conséquences graves sur les économies africaines déjà fragiles. Si de nombreuses études prévoyaient la catastrophe pour l’Afrique, le continent a plutôt bien résisté. Le Sénégal a pu atténuer le choc grâce au Programme de résilience économique et sociale de 1000 milliards de francs Cfa, qui a permis de soutenir les entreprises et les ménages les plus vulnérables. Notre pays a également décidé de réorienter la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent à travers le Pap2a, afin d’intégrer les leçons de la pandémie et de prendre en charge les priorités relatives à l’industrialisation durable et inclusive, l’accélération de la souverainet́é alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, le renforcement de la protection sociale et l’accroissement de l’intervention du secteur priv́e dans l’économie.
La croissance initialement prévue à 0,7%, a pu résister à hauteur de 1,5% en 2020. Dans cette situation d’exception, la campagne internationale initiée par le Président Sall pour l’annulation de la dette africaine, a permis de lever 20 milliards de dollars à réinvestir dans la relance économique. Il s’est aussi beaucoup investi pour la réallocation des droits de tirage spéciaux qui ont généré environ 33 milliards de dollards pour l’Afrique en 2022.
De manière plus structurelle, le Covid et la guerre russo-ukrainienne ont eu des conséquences dramatiques pour de nombreux pays africains. Or tout est urgent en Afrique au regard de la faiblesse structurelle de nos économies, des demandes croissantes en matière d’emploi et d’accès aux services sociaux de base.
Les Etats africains ont un immense besoin de financements pour investir dans des services publics de qualité et accessibles comme l’eau, l’électricité, l’école, la santé, etc. Paradoxalement, l’Afrique, qui souffre d’un gap conséquent dans quasiment tous les secteurs économiques et sociaux, n’attire pas suffisamment de financements du fait d’une défaillance structurelle de la gouvernance internationale qu’il faut corriger.
Les conditionnalités excessives imposées par les riches bailleurs ne permettent pas un accès facile aux crédits. L’autre difficulté récurrente, longtemps dénoncée par le Président Sall, relève des taux de risque très élevés auxquels les pays en développement font face. Ils sont imposés par les agences de notation et ont un effet négatif sur le financement des économies africaines. Ces deux facteurs ont très concrètement un impact direct sur les taux d’endettement et freinent la capacité des Etats à lever un volume important d’argent des institutions multilatérales et des structures financières privées.
Le Président Sall a raison dans sa tribune de rappeler qu’en moyenne, «les pays africains paient leurs emprunts quatre fois plus que les EtatsUnis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches». Ceci dans un contexte où l’Afrique, pour accélérer sa trajectoire vers l’émergence, a besoin d’un important plan de réalisation d’infrastructures modernes et structurantes dont le besoin est estimé à près de 200 milliards de dollars par an. L’industrialisation, la transformation numérique et la transition énergétique par exemple constituent de grandes priorités pour l’Afrique, nécessitant un volume massif d’investissements.
Par l’appel à un «multilatéralisme inclusif», le Président Macky Sall lance une doctrine qui esquisse les contours d’un nouvel ordre international devant prendre le relais de la configuration actuelle des relations internationales. Cette doctrine invite à mettre fin à la discrimination financière que subissent les pays en développement par une urgente réforme du système financier international. Il n’est plus acceptable, selon lui, que les Etats africains soient obligés, au nom du remboursement de leur dette, de réduire leurs dépenses en matière d’éducation, de santé, hypothéquant ainsi l’avenir des enfants dans un continent où 400 millions d’individus sont âgés entre 15 et 35 ans. Aussi, 60 % des Africains ont moins de 24 ans.
Dans la même veine, au nom de l’urgence climatique, il ne saurait y avoir la même responsabilité pointée pour chacun. Les économies industrialisées ont, des décennies durant, profité des énergies fossiles pour asseoir leur domination industrielle, base de leur développement actuel. Tandis que l’Afrique pèse quantité négligeable dans les émissions de CO2, qu’elle doit lancer sa dynamique d’industrialisation pour effectuer son rattrapage économique, il ne saurait lui être appliqué les mêmes règles qu’à ceux-là qui portent la responsabilité du réchauffement climatique actuel. Il est possible par des investissements massifs dans l’innovation, de concilier progrès économique et transition écologique.
Le «multilatéralisme inclusif» prôné par le Président Sall consiste aussi à faciliter l’accès aux marchés des capitaux pour financer le développement et rendre la dette africaine plus soutenable. En effet, la dette s’élève à 365 milliards de dollars et son service annuel a un impact négatif sur les politiques budgétaires des Etats. De facto la dette rétrécit les marges de manœuvre des Etats face aux urgences économiques et sociales nombreuses.
Pour rappel, le Sénégal avait accueilli en décembre 2019 la conférence sur la dette, en présence de nombreux chefs d’Etat et de la Directrice générale du Fmi. Le «Consensus de Dakar» adopté à l’issue de cette rencontre prônait une gouvernance financière mondiale plus équitable, une viabilité de la dette africaine en tenant compte de ses spécificités et une meilleure reconnaissance du rôle de l’Afrique comme locomotive de la croissance mondiale.
Le «multilatéralisme inclusif» auquel le Président Sall appelle le monde est conforme à la dimension de notre pays, Nation qui a toujours été au cœur de l’agenda international pour penser les ruptures profondes en vue de rendre l’humanité plus juste et plus habitable. Cette volonté réitérée par l’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète signifie un grand souci de l’histoire. Elle suit d’autres engagements majeurs comme celui d’avoir fait de l’adhésion de l’Afrique au G20, une priorité de son mandat à la tête de l’Ua. En Inde, en septembre 2023, l’Union africaine est devenue formellement un membre permanent du G20.
En signant cette tribune, sa première prise de parole publique depuis son départ du pouvoir le 2 avril dernier, le Président Macky Sall pose le curseur sur sa priorité dans les prochains mois, à savoir donner un nouveau souffle au multilatéralisme face aux enjeux de notre époque. Homme d’Etat, Africain, il est ainsi dans son rôle, celui d’être un défricheur de chemins d’espérance pour que l’Afrique occupe toute la place qu’elle mérite sur la scène internationale. Elle doit devenir la locomotive de la croissance mondiale au regard de la vitalité de sa jeunesse, de ses immenses ressources naturelles, de sa capacité de résilience face aux chocs et aussi et surtout grâce à son nouveau leadership incarné par des hommes et femmes d’Etat visionnaires, courageux et ouverts sur le monde.
Le «multilatéralisme inclusif» est un appel à la réforme pour bâtir une éthique de la relation qui rendra la gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus durable.
Par NDIONE Joseph Etienne
LES RETOURS DE PAQUET OU L'INTERMINABLE NAVETTE
Les interviews données et les témoignages recueillis lors de la vague de libérations de détenus politiques, il y a quelques semaines, m’ont contraint à remettre au goût du jour l’épineuse question sur les retours de parquet
J’avais entamé l’écriture de cet article mais avais arrêté, absorbé que j’étais, par le travail. Que toutefois, les interviews données et les témoignages recueillis lors de la vague de libérations de détenus politiques, il y a quelques semaines, m’ont contraint à remettre au goût du jour l’épineuse question sur les retours de parquet.
Question d’une brûlante actualité, au regard des nombreux cas d’abus dont les personnes arrêtées ont été l’objet. Les détenus politiques Waly Diouf Bodian, Cheikh Bara Ndiaye, Mohamed Lamine Djiba, Pape Abdoulaye Touré et d’illustres anonymes ne diront pas le contraire. Sans oublier Clédor Sene, Assane Diouf, les journalistes Pape Alé Niang, Pape Sané et Serigne Saliou Gueye l’ont appris à leur dépens. L’ancien détenu politique, devenu Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, n’a pas échappé à l’impitoyable “règle” du retour de parquet.
L’honorable député Guy Marius Sagna, pour avoir connu plusieurs retours de parquet lors de ses multiples séjours en prison, pourrait admirablement, j’en suis persuadé, dispenser un cours magistral sur cette pratique, illégale, qui a fini par être imposée.
Les dames, dans la longue liste des victimes ont, également, été durement frappées et ont payé un lourd tribut à cause de cette pratique détestable. Elles n’ont pas été épargnées. C’est le cas de Maïmouna Dieye, maire de la Patte d’oie devenue ministre, de la journaliste Thioro Makhou Mandela née Thioro Diouf, de Ndèye Fatou Fall plus connue sous le nom de Falla Fleur, de Ndèye Amy Dia, de Pascaline Diatta, de Fatima Sonko et de dizaines d’autres femmes.
J’avoue que j’ai vainement compulsé le lexique des termes juridiques, fouiné inlassablement dans le Code de Procédure Pénale du Sénégal et indéfiniment recherché dans les textes spéciaux mais n’ai, une seule fois, pas trouvé la notion « Retour de Parquet» ou «R.P.» en abréviation.
Pas découragé pour autant, j’ai remonté mon passé récent d’étudiant, voilà 33 ans, mine de rien et me suis rappelé de mes cours de procédure pénale. Que toutefois, je ne me souviens, mais pas une seule fois, avoir entendu mes brillants professeurs (dont Elisabeth Michelet) parler de “Ordre de mise à disposition ” autre nom, moins connu, du «Retour de parquet «
Un concept juridiquement… sénégalais ?
Aussi, je me suis posé des questions : ce concept n’existerait-il pas qu’au Sénégal ? N’est-il utilisé que par le Procureur de la République, ses substituts et quelques fois, par le juge d’instruction après réception du dossier accompagné du réquisitoire introductif ?
A ces questions, je réponds, de manière péremptoire, par : Oui ! Un «oui» appuyé.
Et c’est tellement vrai que je n’ai également pas rencontré ledit terme en droit français. Et même si le R.P. existait en France ou ailleurs en Afrique et que les parquetiers sénégalais l’aient emprunté ou copié, il (le retour de parquet) n’en serait pas moins illégal et ce, pour plusieurs raisons.
Non seulement, parce qu’il n’est prévu par aucun texte au Sénégal, comme dit plus haut, mais surtout, parce qu’il est incontestablement une violation flagrante des droits de l’homme. C’est une violation des droits des personnes qui en sont l’objet, pour ne pas dire les victimes. C’est tout simplement, une violation des droits de la défense, une entrave au travail de l’avocat que je suis.
C’est une vraie nébuleuse dans laquelle surfent, tranquillement et sans coup férir, le procureur, ses substituts et le juge d’instruction.
Sauf que, et à la décharge de certains, ils sont plus ou moins tenus de procéder de la sorte au regard des conditions difficiles de travail dans lesquelles ils opèrent. A ce titre, je prendrai le cas du Tribunal d’instance de Rufisque qui, pour une juridiction d’un département aussi important, en termes de ressort territorial, ne compte dans ses effectifs qu’un seul magistrat du parquet, le Délégué du Procureur de la République et ce, depuis près de quatre (04) ans. Inadmissible !
C’est l’exemple que je connais le mieux pour en parler mais suis sûr que d’autres juridictions, d’égale envergure et même de plus grande taille, sont logées à la même enseigne et souffrent terriblement d’un manque criant de bras.
Et c’est le lieu de plaider ou de lancer un appel pressant aux nouvelles autorités pour le recrutement, en nombre important, de magistrats surtout avec l’annonce faite de l’érection de nouvelles juridictions. Les magistrats croulent sous le poids des dossiers. Ils font un travail ardu, sans gros moyens pour ne pas dire en l’absence de moyens. Une tâche difficile, qui ne finit jamais, comme celle de Sisyphe.
Cela dit, j’ai, pour en avoir le cœur net, interrogé, des confrères, des pénalistes chevronnés, qui ont blanchi sous le harnais mais, personne n’a été en mesure de me raconter «l’histoire» du retour de parquet et trivialement, de ce machin. Toujours est-il que le constat est là. C’est une vieille pratique, une pratique vieille de plus de 25 ans qui s’est imposée par la force des choses et qui a fini par être érigée en règle non écrite.
Que signifie « Retour de parquet » ?
D’ailleurs, en quoi consiste-t-il ? Autrement dit que signifie «Retour de parquet»? En l’absence de définition tirée de la loi ou d’un texte, de la doctrine et encore moins de la jurisprudence, essayons d’en donner une tirée de la pratique des magistrats du parquet et des juges d’instruction. Elle se présente dans quatre cas, pouvons-nous dire.
On ne devrait, en vérité, parler de «Retour de parquet ” que dans le cas où la personne présentée au procureur ne connaît pas son sort le jour où elle est ou a été déférée. En effet, lorsqu’une personne est déférée, elle est, par le procureur, soit placée sous mandat de dépôt, soit mise en liberté provisoire. La personne peut aussi voir son dossier faire l’objet d’un classement sans suite ou voir une information (instruction) ouverte contre elle. Et lorsque le procureur ne peut, le jour du déferrement, prendre une des mesures qui précèdent, il est obligé de demander aux agents de l’administration pénitentiaire de lui présenter, à nouveau, le “déféré” le lendemain ainsi que les jours qui suivront et ce, jusqu’à ce qu’il statue sur son sort. C’est le premier cas de R.P. Parfois, et c’est le deuxième cas, on l’appelle improprement «Retour de parquet « alors que juridiquement, la personne n’est plus entre les mains du procureur mais sous la responsabilité du juge d’instruction chargé du dossier. Et c’est précisément le cas lorsque le procureur ouvre une information judiciaire par un acte appelé “réquisitoire Introductif ” et confie le dossier à un juge d’instruction par lui choisi, s’il y a en plusieurs dans la juridiction. Il est souvent arrivé, et c’est fréquent, pour ne pas dire que c’est pratiquement la règle, que le juge d’instruction désigné, pour diverses raisons, ne puisse entendre la personne, le même jour. Ce qui explique, comme le procureur dans le premier cas, qu’il soit obligé de «confier” la personne aux policiers jusqu’au lendemain et les jours suivants si la situation venait à persister.
Il existe un troisième cas de Retour de parquet. C’est lorsque les parties elles mêmes ou par leurs avocats représentées (et c’est souvent à la demande de la personne arrêtée) souhaitent une médiation pénale alors que le dossier est entre les mains du procureur, qui peut accepter ou rejeter la demande.
Une demande aux fins de consignation des montants en jeu peut également justifier un R. P. Et c’est un quatrième cas.
Que toutefois, et il est important de le relever, que ce sont les deux premiers cas qui entraînent le plus, et dans une grande proportion, les R.P. C’est donc un abus de langage, hormis le premier cas, de parler de «Retour de parquet». On devrait plutôt parler de «Retour d’instruction». Laissons, cependant, les choses comme telles appelées et ne changeons rien quant à la dénomination. Conformons-nous à cet abus et continuons, improprement, dans tous les cas de figure et pour faire simple, à utiliser le mot Retour de parquet ou R.P.
En termes simples, si l’on prend les différentes situations, le R. P. est le cas d’un individu qui est dans l’attente de la désignation d’un cabinet d’instruction en vue de son inculpation. Ces R.P sont tout simplement des pratiques attentatoires aux libertés ; pratiques honnies à bannir.
D’ailleurs, certains, durant cinq (05) jours consécutifs, ont été l’objet de retours de parquet. Les plus malheureux ou les moins chanceux font plus, pour avoir été l’objet de six (06), sept (07) voire huit (08) retours de parquet.
Douze (12) retours de parquet, un record !
Les journalistes Serigne Saliou Gueye, Pape Sané et Pape Alé Niang l’ont connu et subi. Le sieur Lamine Ndao, fils du célèbre Procureur général de la Crei à la retraite, Alioune Ndao, aujourd’hui engagé en politique, l’aura appris à ses dépens ou l’aura vécu dans sa chair pour avoir connu dix (1O) de retour de parquet. Le sieur Mohamed Lamine Djiba, plus haut cité, aura été l’objet de onze (11) retours de parquet.
Le plus frustrant est que les jours passés en R. P. ne comptent pas pour le temps de détention qui ne commence à courir qu’à compter de la date de placement sous mandat de dépôt. A titre d’exemple, celui qui a fait cinq (05) RP aura passé. Cinq jours, soit du Lundi au Vendredi, sans que son cas ne soit traité. Si l’on y ajoute le samedi et le dimanche, aura fait sept (07) jours de détention. Sept jours de détention qui ne comptent ou qui ne seront pas pris en compte dans la peine à purger en cas de condamnation.
La dame Yacine Diagne, arrêtée lors des manifestations politiques, n’a certes pas battu le record de R. P. mais a fait l’objet de douze (12) retours de parquet. Et cela pour ne citer que son exemple.
Des « déférés » ballotés comme des sacs à ordures, c’est injuste !
C’est, et le mot n’est pas trop fort, cruel ! Et c’est la raison pour laquelle j’estime que le retour de parquet est, tout simplement, une détention arbitraire. Je martèle et dis que c’est de la détention arbitraire et une violation extrêmement grave du principe selon lequel la liberté est la règle et la détention l’exception. Au Sénégal, le retour de parquet est devenu, malheureusement, une règle.
Toujours est-il, qu’il s’agisse, de «Retour de parquet « ou de «Retour d’instruction», il faut noter que c’est une situation, comme dénoncé plus haut, illégale.
Il est rarement arrivé qu’une personne déférée et contre laquelle le procureur entend ouvrir une information judiciaire soit inculpée le même jour surtout pour les infractions qualifiées de crimes ou délits. Ce n’est pas impossible mais c’est un cas que je n’ai pas encore connu et même s’il existe, cela n’arrive pas souvent.
Pendant que le Procureur de la République attend, en vertu des dispositions de l’article 74 du Code de Procédure Pénale, que le Président du Tribunal de Grande Instance ou le Tribunal d’instance, choisisse ou plutôt exactement propose un cabinet chargé du dossier, la personne ou «le déféré» est ballotté comme un sac à ordures pendant un ou plusieurs jours voire durant plus d’une semaine, s’il est à Dakar, entre la «Cave» (le lieu de détention qui se trouve au Palais de Justice de Dakar) et les commissariats de police (le commissariat communément appelé «Police Centrale» pour les hommes et le commissariat du Plateau, aujourd’hui, auparavant, le poste de police de GrandDakar, pour les femmes).
A préciser, qu’une fois acheminés dans ces lieux, les R. P. ne subissent pas un autre interrogatoire. Ils y sont simplement “déposés” car, les auditions, perquisitions et autres actes nécessaires à la manifestation de la vérité ont déjà été faits et la procédure bouclée, du moins, en ce qui concerne l’enquête préliminaire. Et durant cette période, et la question mérite d’être posée, quel est le statut de la personne ? C’est “l’apatride judiciaire”!
La personne est dans une situation de non droit. Elle est entre le marteau et l’enclume. C’est également difficile pour les parents qui tous les jours pendant les retours de parquet viennent au tribunal pour y rester du matin au crépuscule.
Toujours est-il que pour l’individu entre les mains du procureur ou du juge d’instruction, le nombre de R.P, que j’appelle l’interminable navette, est fonction de la célérité ou du bon vouloir du procureur ou du juge d’instruction surtout que, pendant cette période, les magistrats (juge d’instruction ou le parquet) ne sont enfermés dans aucun délai. Ils peuvent prendre tout leur temps ! Logique me diriez-vous, puisqu’aucun texte ne règle cette situation. C’est un vide juridique.
Cette situation, bien qu’ancienne et connue de tous, n’a, jusqu’ici, malgré les différentes réformes pénales intervenues, connu aucun changement même si, comme dit plus haut, elle préjudicie gravement aux droits des personnes. Et d’ailleurs, rien ne sera fait tant qu’elle ne constitue pas une entrave au travail du parquet ou même du juge d’instruction. Durant cette période, les avocats ne peuvent ou peinent à communiquer avec leur client. Car, s’ils se présentent à la police précisément au poste de police, il leur est opposé cette rengaine : « Désolé Maitre, on nous l’a simplement confié ! C’est un Rp ! Il faut, pour que vous puissiez le voir et communiquer, obtenir l’autorisation du Procureur ou du Commissaire ».
Et lorsque c’est le weekend, c’est pire !
Et lorsque c’est le weekend, c’est pire, surtout que le parquet ne communique pas sur le nom du substitut de permanence. Rien ! Comment, dans ce cas alors, joindre le procureur qui est de permanence ? Ne serait-il pas judicieux ou plus simple que son nom et son numéro de téléphone soient communiqués à l’avocat venu voir son client et, comme dans le cadre de la garde-à-vue, lui permettre de s’entretenir avec lui ?
Et si on le permet durant la garde-à-vue (Règlement 05 CM.Uemoa relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace Uemoa), pourquoi le refuser lors des R.P. alors que l’enquête a été déjà faite et bouclée ?
C’est une entrave, qui ne dit pas son nom, au travail de l’avocat qui doit pouvoir communiquer avec son client à tout moment et précisément à ce stade. La défense, tant que la personne est privée de liberté ou dans les liens de la détention, est continue. Elle ne doit, en aucun cas, surtout pas pour le motif tiré de l’état ou de la situation de R.P, être nullement interrompue ou suspendue. Elle doit être exercée sans discontinuité.
Et quand le commissaire est absent ou n’est pas sur place, c’est encore plus décourageant. C’est la croix et la bannière lorsque notamment vous n’avez pas son portable. Les policiers refusent parfois de l’appeler. Ils vous disent de le faire mais, en même temps, refusent de vous donner son numéro si vous ne l’avez pas. Etsi vous insistez, ils poussent le ridicule jusqu’à vous dire qu’ils n’ont pas son contact téléphonique. N’est-ce pas de l’obstruction déguisée ?
Et si vous avez la chance de voir le commissaire, votre problème n’en est pas pour autant réglé. Au gré de ses humeurs, il peut refuser ou vous autoriser à voir le «Retourné de parquet « ou R.P. Et souvent, le commissaire refuse. Il invoque le statut du «R.P.» et vous demande de solliciter l’autorisation du procureur sans autre forme de motivation. On revient à la case départ.
Vous tournez en rond et perdez beaucoup de temps, pour ne pas dire, on vous tourne en bourrique. Peut-on, à ce stade de la procédure, interdire à un avocat, en vertu de la loi, le droit d’assister son client ? Le statut, inacceptable mais surtout illégal de «R.P.», fait-il ou devrait-il faire exception ? Le plus grave, c’est que durant cette période, l’avocat, même s’il le veut, ne peut voir le dossier et encore moins en avoir une copie.
Meme le dossier se perd dans les retours de parquet…
Le dossier lui est «caché» pourrait-on dire. Il n’a même pas la possibilité de le lire. Au Parquet, s’il y est encore, il faut un trésor d’efforts et d’ingéniosité pour savoir lequel d’entre les substituts s’en occupe, s’il n’est, le dossier, entre les mains du patron du parquet qui le gère en personne. Vous ne savez même pas à qui vous adresser pour la «localisation» du dossier. Aucune information n’est donnée à l’avocat constitué une fois la personne est déférée, sinon que par les gardes pénitentiaires qui, gentiment, vous livrent des bribes d’informations.
C’est aussi, le même calvaire que subit l’avocat qui s’est constitué dès l’interpellation et/ou qui a même accompagné son client venu répondre à la convocation de la police ou de la gendarmerie. Et pourtant, le procureur le sait bien, puisque l’identité de l’avocat ainsi que ses coordonnées tirées de sa carte professionnelle qu’il présente (sans compter son numéro de téléphone), sont mentionnées dans le procès-verbal d’enquête préliminaire de police ou de gendarmerie. Et parfois, l’avocat a fait des réserves et a même eu à assister son client lors de la perquisition ordonnée pendant l’enquête.
Cette phase du retour de parquet peut être cruciale car, l’avocat peut, au dernier moment, disposer d’informations ou de documents pouvant radicalement et favorablement changer la donne et amener le procureur à changer les mesures qu’il entendait prendre. Ces documents produits peuvent justifier un classement sans suite, laisser la porte ouverte à une médiation pénale (possible dans certains cas) ou amener le procureur, dans son réquisitoire introductif, en lieu et place du mandat de dépôt, à solliciter la mise en liberté provisoire, le placement sous contrôle judiciaire etc.
La logique aurait également été pour le parquet, après avoir recueilli l’avis du président du tribunal, d’aviser, par tout moyen pouvant laisser traces, l’avocat ou les avocats constitués depuis l’enquête préliminaire, sur le cabinet d’instruction choisi.
D’ailleurs, je propose que cette étape, pour recueillir l’avis du président de la juridiction, malheureusement obligatoire et qui, dans la pratique, alourdit considérablement la procédure, soit purement et simplement supprimée. Elle n’est d’aucune utilité. C’est superfétatoire. En effet, non seulement le choix du cabinet ou précisément la proposition du Président du Tribunal ne lie pas le Procureur de la République ou son Délégué, qui peut l’ignorer royalement mais surtout, participe à allonger la situation «bâtarde» du «Retourné de Parquet»
Et souvent, et sans qu’on ne le confesse, c’est une arme redoutable utilisée pour casser de l’opposant, pour brimer des activistes, des célébrités-récalcitrants et ce, en jouant sur leurs nerfs. Ces personnes emprisonnées, récemment, en ont fait l’amère expérience.
Au total, le R.P. est une gangrène à vite expirer, non pas de nos textes puisqu’ils n’existent pas, mais de notre pratique judiciaire.
Les concertations qui auront lieu dans le cadre des réformes hardies envisagées, seront l’occasion de plancher sur de nombreux points relevés par les sénégalais et par les autorités et entre autres, sur celui relatif au retour de parquet. Il sera alors question de proposer une ou des solutions pour que, plus jamais, un sénégalais ne souffre du retour de parquet.
ON AURA NOTRE PREMIER METRE CUBE DE GAZ D’ICI LA FIN DE L’ANNEE
Selon le directeur général de Pétrosen Trading et Services, Manar Sall, l’unité flottante est arrivée depuis samedi et on est toujours dans le temps qui était fixé.
Selon le directeur général de Pétrosen Trading et Services, Manar Sall, l’unité flottante est arrivée depuis samedi et on est toujours dans le temps qui était fixé.
«On va pouvoir, d’ici la fin de l’année, avoir notre premier mètre cube de gaz. En ce qui concerne le pétrole, on espère que nous l’aurons un peu plus tôt au cours du premier semestre de cette année », a déclaré M. Sall. .
On est dans le bon temps, on va entrer dans l’ère pétrolière et gazière. Et ce qui est plus important encore que les revenus qu’on peut tirer de la vente de ces ressources naturelles, c’est surtout la valorisation de ces ressources naturelles. C’est pour ça que ce projet d’usine d’urée est très important parce qu’il permet de valoriser ce gaz au niveau local et de créer ce qu’on appelle le contenu local. C’est vraiment à ce niveau-là qu’on pourra parler de l’industrialisation puisqu’on aura une usine qui créera des milliers d’emplois. C’est cela l’avantage d’avoir ce gaz au niveau du Sénégal. Beaucoup de pays ont soit du gaz soit des phosphates mais on est le seul pays actuellement à avoir les deux à savoir les phosphates et le gaz. On doit pouvoir avoir ce qu’on appelle des engrais composés NPK. C’est un avantage comparatif sur lequel nous allons jouer pour permettre cette industrialisation qui va amener le développement que nous souhaitons de tous nos vœux » a ajouté Manar Sall
UNE USINE D'ENGRAIS D’UN INVESTISSEMENT DE 1000 MILLIARDS VERRA BIENTOT LE JOUR A NDAYANNE
Une session de restitution de deux études de Pétrosen Trading et Services, relatives à son projet de construction d’une usine d’engrais, s’est tenue, hier, à Dakar. Cette future usine d’engrais aura une production de 1,2 million de tonnes d’urée par an
Une session de restitution de deux études de Pétrosen Trading et Services, relatives à son projet de construction d’une usine d’engrais, s’est tenue, hier, à Dakar. Cette future usine d’engrais aura une production de 1,2 million de tonnes d’urée par an. Selon Manar Sall, directeur général de Pétrosen Trading et Services, ce projet confirme l’ambition du Sénégal de se doter d’une industrie moderne, de redresse rsa balance commerciale et de faire un pas supplémentaire vers la souveraineté alimentaire durable.
Le Royaume Uni, à travers Manufacturing Africa, a eu à payer le consulting pour mener les études du projet de future usine dénommée Senegal Fertilizer Company (SEFCO) au niveau international avec l’appui de Pétrosen Services et Trading. Le directeur général de cette dernière société a indiqué hier que ce projet est l’un des plus importants du Sénégal contemporain de par sa taille, de par l’investissement de 1,5 milliard de dollars équivalant qu’il va nécessiter soit 1000 milliards de francs CFA.
Et de par sa production qui sera de 1,2 million de tonnes d’urée par an. Une usine dont la réalisation est d’autant plus importante qu’aujourd’hui, notre pays importe de 70 000 à 100 mille tonnes d’urée par an. Chaque année, le gouvernement débloque des subventions de l’ordre de 40 milliards de francs pour permettre à nos paysans de pouvoir bénéficier de ce fertilisant. « On a développé ce projet qui, à l’horizon 2029, devrait nous permettre de produire plus d’un million de tonnes d’urée afin d’atteindre l’objectif d’autosuffisance en urée et surtout pour inverser la balance des paiements. Non seulement nous n’importerons plus mais cette usine nous permettra d’exporter vers un pays limitrophe comme le Mali ou, plus loin, le Burkina et plus loin encore aux Etats-Unis et au Brésil », a expliqué le patron de Pétrosen Trading et Services au cours de la session d’hier.
Selon Manar Sall, les études effectuées ont permis d’avoir une meilleure compréhension du marché de l’urée au niveau mondial. Mais aussi du potentiel de captation du carbone de C02. Grâce au soutien de l’ambassade du Royaume Uni au Sénégal, à travers le Manufacturing Africa, ces deux études ont permis d’avoir une meilleure compréhension du marché, du potentiel et l’opportunité d’avoir ce captage du CO2.
Prenant la parole, l’ambassadrice du Royaume Uni, Mme Juliette John, a indiqué que cette session de restitution marque une étape importante dans le développement de ce projet visionnaire pour la transformation et l’industrialisation du Sénégal. « Le Royaume Uni est fier d’être partenaire dans ce projet par l’intermédiaire de notre programme Manufacturing Africa. Notre collaboration est à l’image du partenariat entre le Sénégal et le Royaume Uni. Un partenariat qui s’est beaucoup renforcé au cours de ces dernières années dans la prospérité partagée, la sécurité mutuelle et le développement durable », a magnifié la représentante du Royaume Uni.
A l’en croire, c’est une priorité importante pour le Royaume Uni de soutenir l’accélération industrielle non seulement ici au Sénégal mais aussi dans le continent Africain. Elle rappelle que, selon les projections, la population sénégalaise devrait atteindre 33.5 millions de personnes en 2050 donc un secteur industriel et compétitif pourra jouer un rôle central dans la réalisation de cette vision pour un Sénégal souverain, prospère et inclusif. «Non seulement ce nouveau projet industriel de Pétrosen permettra de créer des milliers d’emplois mais il permettra également d’améliorer la logistique commerciale du Sénégal en réduisant sa dépendance aux importations d’engrais. Sans compter l’autosuffisance alimentaire en permettant aux agriculteurs locaux d’avoir de l’engrais moins cher. L’industrialisation verte offre au pays africains la possibilité de s’intégrer dans une économie verte de plus en plus mondialisée » a encore vanté en conclusion l’ambassadrice du Royaume uni dans notre pays, Mme Juliette John.
LE PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE PEUT-IL REUSSIR LE PARI DE LA BAISSE DES PRIX ?
Plusieurs acteurs se prononcent sur les leviers à actionner et les obstacles à surmonter pour relever ce défi de taille
Le président Bassirou Diomaye Faye a pris rendez-vous avec les Sénégalais pour ce 15 mai afin de baisser le coût de la vie. Un grand défi à relever puisque sous les régimes des présidents Abdoulaye Wade Macky Sall et Abdoulaye Wade, le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Sénégalais avaient drastiquement baissé. Ce malgré les promesses et ajustements de ces présidents qui semblaient avoir compris que faire baisser le coût de vie est plus facile à dire qu’à réaliser au regard de l’inflation. Mais également de la dette ainsi que des recettes intérieures qui ont montré leurs limites pour supporter les politiques économiques et financières de nos gouvernants. Peut-on espérer voir se réaliser sous le magistère du président Bassirou Diomaye Faye ce que ses deux derniers prédécesseurs n ont pas pu accomplir ? La possibilité d’y parvenir n’est pas exclue. Mais par quels moyens et pour combien de temps ? Et, surtout, il faut que les nouvelles autorités aillent jusqu’au bout de leur logique…
Momar Ndao, le président de l’Ascosen (Association des consommateurs du Sénégal), donne le ton. « Nous saluons cette décision des autorités de répondre à la préoccupation fondamentale des populations » relative à la baisse du coût des denrées a-t-il déclaré. A son avis, le coût de la vie est extrêmement élevé au Sénégal. Un pays qui fait partie des pays les plus chers au monde alors que le niveau de vie n’y est pas élevé. C’est justement ce paradoxe qui qui fait que cette question est à ses yeux une priorité. Sur la question de la faisabilité de la réduction du coût de la vie promise par le nouveau président de la République, le doyen des défenseurs des consuméristes sénégalais estime que c’est tout à fait faisable. Ce, malgré la conjoncture mondiale. Parce que, estime notamment Momar Ndao, « quand il y a une déclaration de variation à la hausse d’un prix à l’étranger, les répercussions au Sénégal sont parfois deux fois et demie supérieures à ce qu’elles devraient être ». Conséquence, les produits dont les prix ont augmenté dépassent les limites maximales raisonnables. Par exemple, quand un intrant connaît une hausse de 10%, au lieu que l’importateur applique une hausse proportionnelle sur l’intrant correspondant entrant dans la fabrication de son produit, il augmente de 10% tout son produit ! ». Une manière d’agir que M. Ndao condamne en ce sens que, selon lui, les augmentations sont déraisonnées à chaque niveau de la chaine commerciale.
Momar Ndao, président de l’Ascosen : « La réduction du coût de la vie est faisable mais il faut que les autorités aillent jusqu’au bout de leur logique… »
Un état de fait qui va impacter la bourse des consommateurs. En clair, explique Momar Ndao, il arrive que, si un produit augmente de 10% au niveau du grossiste, il connaisse une hausse de 25% chez le demi grossiste et de 75% chez le détaillant. Et c’est cette spirale de spéculations qui devraient, d’après le président de l’Ascosen, être brisées. Ainsi, il espère qu’avec ce nouveau régime, les coûts seront corrigés de sorte que, même si les pratiques spéculatives ne sont pas totalement supprimées, on en arrive à un stade où elles soient maîtrisées. Cela va permettre aux commerçants de gagner leur vie afin de poursuivre leurs activités mais aussi aux consommateurs de pouvoir supporter le coût de la vie. Dans le même sillage, notre interlocuteur renseigne qu’il y a beaucoup de produits qui sont en vente libre et que les autorités devraient administrer. Sinon, elles ne pourront pas empêcher la spéculation sur ces produits. Il cite l’exemple de la viande, du poisson, de la tomate, du thon en conserve, du chocolat, des pâtes alimentaires…autant de produits non administrés. Momar Ndao suggère que tous les produits de première nécessité soient administrés, sinon leurs prix vont impacter le panier de la ménagère. Par ailleurs, il souligne l’importance de penser aux secteurs de l’eau, de l’électricité et du loyer qui font également partie du coût de la vie. Ce qui lui fait dire que l’Etat devrait aussi travailler à alléger ces coûts. Cependant, pour y parvenir, les autorités devront aller jusqu’au bout de leur logique puisque l’on a l’habitude, dans ce pays, d’assister à des annonces sans effets. Un suivi est nécessaire pour que la volonté de baisser le coût de la vie soit accompagnée d’un suivi. Momar Ndao rappelle d’ailleurs que lui et son organisation avaient proposé le recrutement de volontaires de la consommation. Ils ont été mille à être recrutés pour appuyer le recensement des boutiques alors qu’ils devaient été destinés à l’appui au contrôle et au suivi. Ainsi, ajoute le président de l’Ascosen, il faudra impliquer les forces de l’ordre et les corps assermentés pour faire respecter les prix qui seront fixés. Les décisions devront aussi être partagées avec les forces de l’ordre pour qu’en cas d’infraction, les services habilités puissent intervenir. Momar Ndao tient à insister sur un autre élément important, selon lui, et qui concerne l’inflation importée qui n’a rien à avoir avec les pratiques spéculatives. Pour amoindrir les effets de celle-ci, notre interlocuteur préconise la en place par les nouvelles autorités d’un système tampon pour réduire les coûts liés aux taxes etc. Et, éventuellement, de subventionner les produits pour éviter de se retrouver dans des situations compliquées.
Idrissa Yaya Diandy, maitre de conférences agrégé Ucad/ Faseg : « Il est toujours possible de baisser le coût de la vie. La question est de savoir par quel moyen et pour combien de temps… »
Sur ces questions qui touchent tous les segments de l’économie nationale, il nous a paru d’interroger des spécialistes des questions économiques qui, au-delà d’être des consommateurs, ont un regard plus aigu et une connaissance plus fine sur ce genre de problématiques. Le Témoin a déniché l’un des meilleurs dans son domaine. Il s’agit de l’économiste Idrissa Yaya Diandy, maître de conférences agrégé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il estime qu’il est toujours possible de faire baisser le coût de la vie. La question est de savoir par quel moyen et pour combien de temps. C’est-à-dire durablement ou non. Mais d’abord, estime-t-il, il convient de se demander les causes de la cherté de la vie. Selon lui, les explications sont à la fois structurelles et conjoncturelles. Notre interlocuteur insiste sur le fait que le modèle économique sénégalais est extraverti à l’extrême. L’essentiel de la production locale est destiné à l’exportation et, par conséquent, la consommation locale dépend de manière importante des importations. Aussi, l’inflation au Sénégal a une source essentiellement alimentaire. L’économiste, pour mieux convaincre de la pertinence de son propos, explique que rien que les importations de riz – le premier poste d’importation — se sont élevées à un peu plus de 300 milliards FCFA en 2023. Un niveau toujours élevé nonobstant les initiatives des gouvernements qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années pour assurer la souveraineté alimentaire. Cette dépendance vis-à-vis des importations de produits alimentaires, et donc du marché international, explique, d’après le Pr Diandy, le faible contrôle que les autorités peuvent exercer sur les prix. A cela, s’ajoute la politique catastrophique de logements qui s’est soldée par une spéculation foncière extrême, rendant en même temps le coût du loyer prohibitif. Le résultat aujourd’hui est que la majorité des Sénégalais moyens, qui ont difficilement accès à la propriété, se retrouvent à défalquer mensuellement de leurs revenus le prix de la location. Or, c’est bien connu en économie, le coût de la terre détermine ceux de tous les autres secteurs d’activité. Et donc, finalement, le niveau général des prix. Finalement, constate pour le déplorer le Pr Idrissa Yaya Diandy, l’alimentation et le logement engloutissent la quasi-totalité des revenus des ménages. Poursuivant sa démonstration, il avance qu’en considérant que ces postes occupent la plus grande part des dépenses des ménages moyens, on tient là alors l’explication de l’origine des conditions de vie difficiles des populations. Et on pourrait étendre le raisonnement aux autres biens et services de première nécessité (transport, éducation santé, etc.) qui connaissent eux aussi des dysfonctionnements profonds, laissant les citoyens dans le désarroi total.
« Il faudrait s’attaquer en priorité à deux choses : le coût du logement et celui des denrées de première nécessité »
L’économiste livre un cours magistral sur les origines de la descente aux enfers de bien des Sénégalais sous les régimes qui se sont succédé à la tête de notre cher Sénégal. Car le Pr Diandy est convaincu qu’en réalité, on a assisté ces dernières années à une dégradation continue du pouvoir d’achat des ménages qui a été exacerbé par les récentes crises. En effet, les effets de la Covid sont aussi passés par là et ont durement éprouvé les activités et les revenus des Sénégalais, dont la majorité s’activent dans le secteur informel. C’est pourquoi, estime l’économiste, pour régler durablement le problème, il faudrait s’attaquer en priorité à deux choses : le coût du logement et celui des denrées de première nécessité. Dans ce cadre, dit-il, les initiatives du nouveau régime sont à saluer. Evoquant les mesures prises dans le domaine du foncier par le régime du président Bassirou Diomaye Faye, le Pr Diandy souligne qu’il est nécessaire de revoir la politique foncière au Sénégal afin de donner la chance aux citoyens d’avoir accès à la propriété. Selon lui, les sociétés traditionnelles (SICAP, HLM) ont montré leurs limites, voire leur impuissance, face à la boulimie foncière alimentée par la corruption endémique qui gangrène ce secteur. Toujours est-il que, selon le maître de conférences à l’Ucad, on devrait explorer un autre axe. Il s’agit de la rupture avec la dépendance extérieure. Elle passera forcément par la transformation structurelle de l’économie et la diversification de la production. Il est important aussi d’adapter notre modèle de consommation à la production nationale. Ce qui passe par le soutien aux producteurs locaux. Il ne s’agit nullement, d’après lui, de rompre avec le commerce international et de vivre en autarcie. Mais, au moins, d’identifier les produits les plus consommés et essayer de les produire localement avec l’appui de politiques publiques bien orientées.
« Il faut rompre avec la dépendance extérieure...Sur le court terme, le moyen dont dispose le régime est la politique fiscale… »
Les effets de ces mesures éventuelles devant prendre du temps, sur le court terme, et compte tenu de l’urgence, le Pr Idrissa Yaya Diandy est d’avis que le seul moyen à la disposition des nouvelles autorités est la politique fiscale. Encore une fois, rappelle-t-il, les causes de l’inflation sont pour la plupart exogènes. A court terme, donc, il faudrait un maintien, voire un retour de certaines subventions sur les biens et services de première nécessité. Il faudrait aussi des exonérations afin de contrôler artificiellement les prix, le temps de rendre opérationnelles les mesures de long terme. Malheureusement, met en garde notre interlocuteur, cette politique ne peut prospérer indéfiniment car les lois du marché reprendront vite le dessus. Il estime par ailleurs que, comme la terre, l’énergie est incontournable dans pratiquement tous les secteurs d’activités. Elle détermine de manière importante la structure des prix des biens finaux consommés. Le début de l’exploitation du pétrole et du gaz est forcément porteur d’espoir par rapport aux activités, emplois et revenus que cette exploitation peut générer au profit des populations. Elle permettra aussi d’atténuer la facture énergétique et pourrait aussi contribuer à la baisse du coût de la vie. Toutefois, il faudrait être très prudent car, d’une part, les revenus annoncés sont très modestes et constamment différés et revus à la baisse. Les prévisions initiales étaient de 888 milliards de FCFA sur la période 2023-2035 et semblent de plus en plus démenties par la réalité. On parle maintenant d’une croissance économique de “seulement” 8,8 % pour 2024 alors qu’initialement les autorités faisaient état de taux de croissance à deux chiffres. D’autre part, les hydrocarbures ne sont pas toujours une bénédiction pour les pays détenteurs.
Alla Dieng, directeur exécutif Unacois Yessal : “la baisse du cout de la vie n’est pas impossible mais elle sera tres difficile à réaliser»
Interrogé sur la question de la possibilité de faire baisser le coût de vie, Alla Dieng, le directeur exécutif de l’Unacois Yeesal estime que c’est bien possible tout en prévenant que ce sera difficile de le réaliser. Et pour cause, estime-t-il, les autorités ne maîtrisent pas tous les leviers permettant de diminuer les prix des denrées de première nécessité parce que plus de 65% d’entre elles proviennent de l’étranger. De plus, pour ce qui est des principales organisations de commerçants de notre pays à savoir l’Unacois Yeesal et l’Unacois Jappo), Alla Dieng soutient que leurs dirigeants ne sont plus légitimes car les instances n’ont pas été renouvelées depuis longtemps. Par exemple, le mandat du bureau de l’Unacois Jappo a expiré depuis 4ans tandis que celui de l’Unacois Yeesal l’est depuis 18 mois. Conséquence, les commerçants ne suivent plus les directives de ces dirigeants devenus illégitimes. Donc, selon lui, puisque les autorités parlent avec eux, le message ne passe pas car ces dirigeants ne sont pas considérés comme légitimes. Des explications qu’il a livrées pour assoir la thèse d’un deuxième obstacle. Malgré tout, Alla Dieng préconise des solutions pour, en dépit de tous ces obstacles, que les autorités puissent baisser le coût de la vie notamment les prix des denrées de consommation courante. Il s’agit selon lui de promouvoir la protection et la consommation de nos produits pour sortir du piège de la dépendance économique. Le directeur exécutif de l’Unacois Yeesal reconnaît cependant qu’il faudra encore plus pour soulager le panier de la ménagère. D’ après lui, cette question est d’ autant plus complexe que même si le Sénégal consomme ce qu’il produit, cela ne restera qu’une solution provisoire en ce sens que d’autres paramètres non maitrisés par nos gouvernants vont forcément entrer en jeu. C’est pour quoi, d’ailleurs, Alla Dieng dit espérer que l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières servira de levier pour soutenir le train de vie des sénégalais. Par ailleurs, les subventions seront une bonne chose pour ces mêmes consommateurs. Et ce même si notre interlocuteur admet qu’elles ne pourront pas être durables au regard du contexte économique mondial.
Par Mbagnick DIOP
IL FAUT DECANTER ET DECAPER LA NEBULEUSE DES HYDROCARBURES ET DES MINES
A l’heure où les Sénégalais s’indignent des scandales révélés par les rapports des corps de contrôle (Ige, Cour des comptes, Contrôle financier), il leur est aussi loisible d’exiger que la lumière soit faite sur les contrats gaziers, pétroliers et miniers
A l’heure où les Sénégalais s’indignent des scandales révélés par les rapports des corps de contrôle (Ige, Cour des comptes, Contrôle financier), il leur est aussi loisible d’exiger que la lumière soit faite sur les contrats gaziers, pétroliers et miniers. En langage technique, il est nécessaire de décanter et décaper la nébuleuse des hydrocarbures et des mines. Cette exigence citoyenne est d’autant plus légitime que le Sénégal est décrit comme un futur eldorado avec une croissance à deux chiffres.
Monsieur Macky Sall, prédécesseur du Président Bassirou Diomaye, s’offusquait d’entendre le commun des Sénégalais s’exprimer sur ces questions qu’il a délimitées comme étant la chasse gardée des sachants de son acabit. Dans sa vision des choses, les citoyens sont tenus de croire, sans exprimer le moindre doute, aux promesses d’une vie meilleure avec l’exploitation de nos ressources naturelles, principalement le gaz et le pétrole.
Entre l’espoir et la naïveté, il n’y a qu’un pas que nos compatriotes, exigeants sur eux-mêmes et sur leur gouvernement, se garderont de franchir. Leur circonspection est fondée car aucune communication clairement déroulée ne leur permet de saisir la justesse et la fiabilité des projections faites concernant cette exploitation desdites ressources naturelles.
En attendant de voir les premiers barils de pétrole et les premiers mètres cubes de gaz dépotés dans les raffineries et centrales électriques, il convient d’abord de mettre de l’ordre dans le secteur minier où les exploitants trainent les pieds, font de la résistance abusive pour s’acquitter de la redevance minière et d’autres taxes dûment exigées au titre de l’appui aux collectivités locales dont ils accaparent les terres arables au détriment de l’agriculture.
Sous prétexte qu’elles appliquent, pour des montants dérisoires du reste, une politique de responsabilité sociétale, les entreprises minières appauvrissent démesurément les populations dont les revendications entraînent une répression inadmissible des forces de sécurité réquisitionnées pour faciliter la tâche aux capitalistes sans état d’âme. Et il n’est nul besoin d’aller jusqu’à Kédougou pour voir des exemples de ces exactions des compagnies minières au détriment des populations sur les terres desquelles elles exercent. A titre d’exemple, non loin de Dakar, dans l’arrondissement de Méouane (région de Thiès), des groupes miniers comme Indorama et Grande Côte Opération (Gco) décapent, à qui mieux- mieux, des milliers d’hectares pour exploiter des phosphates et du zircon. Les impacts sur l’environnement et la santé sont nuisibles et les populations riveraines des installations n’en peuvent plus de suffoquer sans une prise en charge médicale adéquate. Et sans bénéficier des retombées de l’exploitation de leurs terres.
L’attrait de l’or a dépeuplé les champs…
A Kédougou, dans la région naturelle du Sénégal-Oriental, l’exploitation de l’or a réduit les surfaces agricoles comme peau de chagrin. Dans cette région jadis propice aux cultures du coton, du riz et du fonio, la soif de l’or a désorienté les priorités économiques. Naguère engagées dans une stratégie d’intensification des cultures, sous l’encadrement de la société de développement des fibres et du textile (Sodefitex), les populations de cette région se contentent aujourd’hui d’une production vivrière minimale. L’attrait de l’or a dépeuplé les champs et cette ruée vers le métal jaune a compromis les perspectives de développement agricole offertes par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg).
Or, de cet or (sans jeu de mots !), les Sénégalais n’en ont qu’une vague connaissance. Pour ne pas dire qu’ils n’en voient pas les retombées. Depuis plus qu’un quart de siècle, ils en entendent parler sans que leur quotidien en ait été transformé qualitativement.
Au nord de notre pays, dans la circonscription administrative de Matam (région naturelle du Fouta-Toro), l’exploitation du gisement de phosphate de Ndéndory, Orkodiéré et Ouali-Diala est réellement un énorme gâchis. Concédé sur des bases nébuleuses pour enrichir des hommes de paille, ce gisement est malheureusement exploité selon des procédés aux antipodes de choix économiques raisonnables. Résultat, les affairistes se disputent sans cesse les panneaux miniers au mépris des dispositions réglementaires. D’où l’impératif d’un redressement sur la base d’un code minier judicieusement élaboré pour mieux situer les intérêts de l’État dans la constitution des sociétés concessionnaires.
Parallèlement aux erreurs de l’exploitation minière, le gouvernement doit se pencher résolument sur la complexité des contrats établis pour l’exploitation des hydrocarbures. Il est évident qu’il aura fort à faire pour déjouer les coups fourrés des majors dans l’exploitation du gaz et du pétrole. Les coûts cachés et les sociétés-satellites induisent une répartition inappropriée des profits. Les sociétés satellites sont créés pour l’évasion fiscale et l’usurpation des ressources théoriquement destinées au contenu local. Ces facteurs doivent être cernés et corrigés de sorte que les gisements ne deviennent pas un marais dans lequel le Sénégal s’enlisera.
En bonne intelligence avec la République de Mauritanie, et dans une dynamique de réajustement sans ambiguïté, les autorités de notre pays ont l’impérieux devoir de normaliser le processus qui doit aboutir à un partage convenable des recettes de l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz.
Mbagnick Diop
Par Mamadou Ndiaye
FIGURES HYBRIDES
Une campagne peut en cacher une autre. Le délitement du monde urbain ne se limite plus aux villes. Il affecte le monde rural qui reproduit un mode de vie loin d’être le sien.
Une campagne peut en cacher une autre. Le délitement du monde urbain ne se limite plus aux villes. Il affecte le monde rural qui reproduit un mode de vie loin d’être le sien.
Cet incompréhensible mimétisme fausse le jeu des rapports et ôte à la ruralité son identité propre. En gommant, par ce biais, les différences, donc les spécificités, les deux univers se rapprochent au détriment de l’espace rural qui perd ainsi sa personnalité, son caractère et peut-être même sa géographie s’en trouve profondément modifiée.
Des voix s’élèvent pour flétrir l’effacement des facteurs de distinction. Mais qui les écoute pour les entendre ? Et pourtant elles ont raison d’alerter en se fondant sur les dangers qui guettent, l’engorgement dans les villes, et la ruée vers les campagnes comme zones de déversoir du trop-plein des centres urbains.
Désormais, la ville s’étend à la campagne dont les terres arables se rétrécissent en termes de superficies. Peu de monde s’en aperçoit. Conséquence immédiate : l’agriculture paysanne se modifie entrainant une baisse de la production familiale qui nourrit encore les ruraux.
Rien, pour l’instant, ne semble inverser la tendance. Or il urge d’agir pour mieux protéger l’espace rural que tous s’accordent à considérer comme « lieu stratégique de rayonnement » d’une économie recentrée. L’agriculture sera la base du décollage industriel de l’Afrique. A cet égard le débat est clos.
En plaidant pour une souveraineté alimentaire, il importe de définir une politique agricole ajustée à cet objectif. D’abord sauver les terroirs ruraux avec les vies et les activités qui s’y mènent en impliquant davantage les acteurs locaux dans la transformation graduelle et non brusquée de leur environnement. Le rythme de ce processus obéit à des facteurs endogènes qu’il importe de maîtriser pour ne pas reproduire des effets indésirables.
Dans quelques semaines, notre pays va renouer avec un hivernage pluvieux, annonce la météo nationale. Elle prédit même de fortes pluies, durables et largement réparties. Donc l’eau de pluie sera abondante. Une fois cela dit, que reste-t-il à faire ? Beaucoup.
La première attitude qui convienne est d’anticiper en mettant sur la table les vrais scénarios de prise en charge du phénomène attendu. Lequel, faut-il le rappeler, ne s’appréhende pas de la même manière en ville et à la campagne. De part et d’autre, le sourire est soit enjôleur ou carnassier.
Ces émotions furtives seront de peu d’effet face aux enjeux de protection, de projection et d’injection de moyens pour ne pas vivre dans la hantise comme les fois précédentes. La pluie n’est pas une menace mais un espoir. Elle représente un risque mineur si, en amont, les mesures appropriées sont prises pour canaliser les circuits de ruissellement.
En campagne l’abondance d’eau ne nuit pas. Mieux, elle est souhaitée. Et une fois qu’elle tombe, elle soulage, pondère les tempéraments et fouette les orgueils au sens d’amour-propre en direction des travaux champêtres. Aux autorités politiques et aux dirigeants des institutions faîtières de se hâter sans toutefois se précipiter pour amorcer la conduite des changements dans la vaillante lutte pour se nourrir de ce qu’on produit. Entre eux et les agriculteurs, les vrais, les passerelles peuvent s’établir avec moins d’intermédiation.
Ceux qui s’adonnent à cette pratique sont décriés. Ils sont nombreux, organisés. Ils se protègent en se couvrant pour mieux survivre. En outre, ils sont connectés à tous les centres de décision qu’ils tentent d’influencer par divers stratagèmes. Les affinités, les accointances, les valeurs, les origines, les appartenances et les liens familiaux se conjuguent avec subtilité si ce n’est avec habileté pour pérenniser des faveurs iniques.
Or ce cri du cœur est partout entendu, relayé dans les médias, amplifié dans les foyers religieux et fredonné par des artistes de renom à « l’âme bien paysanne. » Des semences aux intrants en passant par le matériel agricole, tout le circuit est court-circuité par ces indélicats qui n’ont que trop sévi.
Cela suffit à renforcer la perspective puisque désormais l’opinion s’empare de la problématique. Ces objections leur donnent chair avec une fougue combative inconnue jusque-là. Les céréales locales ont la côte. Une prise de conscience entérine la reconnaissance de leur valeur nutritive. Les femmes, véritables vecteurs de promotions, les plébiscitent.
Les recettes culinaires qui en découlent désarçonnent plus d’un, notamment parmi le réticents de moins en moins dubitatifs. Cet élan de sympathie en faveur d’une réinvention diffuse de nos patrimoines devrait être perçu comme une opportunité pour accentuer les ambitions affichées.
Tout concourt à une réelle émancipation qui, pour être effective, devrait se traduire par un relèvement du niveau de vie des populations et un accroissement conséquent des revenus ruraux, élevage et pêche inclus. A cette fin il est attendu du nouveau gouvernement, principalement au Ministère de l’Agriculture, de nouveaux repères adossés à de nouveaux codes pour fluidifier les rapports en élaguant les lourdeurs qui ont longuement vicié l’atmosphère au sein du secteur agricole.
Le combat à mener ne sera pas de tout repos. Cela va sans dire. Car ceux qui sont mis à l’index disposent encore d’arguments de puissance : connaissance des milieux ruraux, facilité d’adaptation (pour laisser passer l’orage), reconversion et leviers de connivence pour des ententes secrètes à l’abri des regards de suspicion.
A leurs yeux, changer les règles se ferait contre eux et contre leurs intérêts. Ils n’ont pas l’intention de céder et ne videront pas facilement les lieux. Pas plus qu’ils ne déserteront ces juteux secteurs au sein desquels ils sont des notabilités connues. Et reconnues ? Eux rasent les murs sous peine d’attirer encore plus d’hostilité. Et comble du paradoxe, ils n’excluent pas de prendre une part active à l’élaboration d’une politique agricole émancipée ! Ils savent naviguer même en eaux troubles en haute mer.
En revanche, le seul sujet légitime de la politique agricole reste et demeure le monde paysan qui ne se dépeuple pas malgré la sévérité des conjonctures. Des vocations se comptent par milliers chez les Sénégalais qui renouent par nécessité avec la terre.
Assiste-t-on à l’émergence de figures hybrides, nées en ville et adorant la campagne ou d’extraction rurale et à forte culture périurbaine ? Ce travail revient aux sociologues spécialistes des mutations et des dynamiques socio-économiques. Dès lors, il leur appartient de cerner les nouveaux pouvoirs d’influence au sein d’un monde rural qui change de nature, de vocation et d’échelle de perception.
Maky Sall câble Amadou Ba
Et l'on reparle du décès de Mamadou Labo Ba, père du maire de Missirah, Amadou Ba. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a envoyé une délégation composée du SG mais également de l’honorable Amadou Moustapha Wone qui se sont rendus sur les lieux et qui ont visité la tombe du défunt. Un geste fortement apprécié par la famille du défunt qui a reçu des appels de Mimi Touré, de Aly Ngouille Ndiaye, de Abdoulaye Daouda Diallo, de Farba Ngom, de Harouna Dia. Et last but not least du Président Macky Sall dont le défunt était le plus grand admirateur. D’ailleurs, Mamadou Labo Ba est le père de l’APR dans le département de Tamba. Il faut rappeler que la cérémonie du huitième jour est prévue aujourd’hui à Bidiancoto dans le département de Missirah.
Une pirogue transportant 252 migrants interceptée
C’est un fléau. Malgré tous les efforts fournis de l’Etat Sénégal, les jeunes continuent à braver la mer avec des pirogues souvent de fortune pour emprunter le chemin de l'immigration irrégulière. Hier, une pirogue partie de Bargny avec à son bord 252 personnes a été interceptée à 30 kilomètres au large de Dakar par le patrouilleur Niani. La plupart des personnes à bord de la pirogue sont des Sénégalais. Toutefois, il y avait d’autres nationalités de la sous-région. Toutes les personnes arrêtées ont été mises à la disposition des services de la Marine sénégalaise.
Trois personnes tuées dans une collision à Dakar
Encore ! Un bus Tata a été impliqué hier dans un accident de circulation qui a fait trois morts. En effet, il s’agit de l’un des Bus Tata de la ligne 44. L’accident s’est produit vers les coups de 15 heures sur l’avenue Aliou Ardo Sow (ex Vdn) à hauteur du pont Cices. Le bus qui roulait à vive allure vers le centre-ville a heurté une moto Jakarta, tuant deux individus sur le coup avant de terminer sa folle course sur un taxi. Mais, c’est dans ses tentatives d’immobiliser le bus qu’il a emporté un piéton sur plusieurs mètres. Malheureusement, l’individu a fini par succomber à ses blessures. Le conducteur du bus a été arrêté par les éléments de la gendarmerie de la Foire.
Guirassy promet des mesures pour une éducation de qualité
Le ministre de l’Éducation nationale a présidé hier la cérémonie d’ouverture du dernier atelier régional du Programme d'appui au pilotage de la qualité de l'éducation du Bureau pour l’Afrique de l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO (IIPE-UNESCO Dakar). A l’occasion de cette rencontre placée sous le thème «pratiques professionnelles susceptibles de rendre efficace le pilotage de la qualité de l’éducation», Moustapha Mamba Guirassy a réitéré son engagement à mobiliser toutes les synergies nécessaires pour garantir un avenir radieux à la jeunesse de notre pays. Il a aussi invité les différentes familles d’acteurs du secteur de l’éducation à prendre des mesures hardies pour l’accès de tous à une éducation de qualité et en parfaite adéquation avec le monde du travail.
And Gueusseum déverse sa bile sur Balla Moussa Fofana
L’alliance syndicale «And Gueusseum» ne digère pas le communiqué du ministre des Collectivités territoriales rappelant aux travailleurs des collectivités territoriales leurs responsabilités. En effet, dans un communiqué daté du 12 mai, Mballo Dia Thiam et ses camarades se sont insurgés «contre toute velléité d'annihiler le droit à la grève par l'intimidation et par des réquisitions ne respectant aucune norme administrative agitée par le ministre en charge des collectivités territoriales, après avoir demandé aux responsables syndicaux de lui faire des propositions «soutenables» de sortie de crise, lors d'une audience. Très remontés, les agents regroupés dans la plateforme syndicale And Guesseum préparent déjà un bras de fer contre toute atteinte. Ainsi, And Gueusseum a réitéré son invite solennelle au Premier ministre à qui elle avait adressé le 22 avril 2024 une demande d'audience jusqu'ici, regrette-t-elle, sans accusé de réception encore moins de réponse pour une plénière de restitution des propositions concrètes faites par les plénipotentiaires des ministères sectoriels en son temps». La plateforme syndicale qui se dit ouverte à tout dialogue constructif rend le gouvernement responsable de tout éventuel réchauffement du climat social.
Médiation de l’Assemblée avec les travailleurs des collectivités
C’est un mouvement d’humeur qui a trop duré. Mais jusqu’à présent, le gouvernement n’arrivait pas à trouver une solution à la grève des travailleurs des Collectivités territoriales. Sous ce rapport, l’inter commission composée de la commission de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports, de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et de droits humains, et de la commission des finances de l’Assemblée a rencontré les responsables du mouvement syndical. Avec les travailleurs de collectivités territoriales, l’inter commission entend mener les échanges en vue d’une sortie de crise dans ce secteur qui dure depuis plus de 2 ans. En effet, la représentation nationale entend contribuer à la résolution de cette crise qui impacte fortement les Collectivités. Ainsi, l’inter commission dirigée par Sokhna Ba du Parti de l’unité et du Rassemblement compte rencontrer l’Exécutif pour une solution définitive.
Revoilà Amadou Ba
L’accueil n’a pas été grandiose. Mais, il est digne de sa stature de chef de l’Opposition. En effet, Amadou Ba qui était à l’étranger depuis sa débâcle à l’élection présidentielle est de retour au bercail. Le candidat malheureux de la coalition Benno Bokk Yakaar à la dernière présidentielle a foulé le sol sénégalais hier, en début de soirée. Mis au parfum du retour de leur leader, ses inconditionnels se sont mobilisés pour lui réserver un accueil mémorable à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar. Dans un costume bleu assorti d’une cravate bleue, l’ex Premier ministre de Macky Sall est apparu jovial avec une mine bien soignée. Le chef de l’Opposition distribuait des sourires à ses «inconditionnels». Le vent avant la tempête? Le candidat malheureux va-t-il s’emparer de l’Alliance pour la République au sein duquel il est fortement contesté ? Va-t-il revendiquer le statut de chef de l’Opposition ? Autant de questions auxquelles le candidat malheureux est attendu. Toujours est-il que sa posture avec son retour au pays sera bien scrutée.
Diomaye refuse un avantage acté par Macky Sall
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, selon le site en ligne «Seneweb», a annulé le décret augmentant les salaires des anciens ministres, qui couraient jusque-là. En effet, cette décision, prise par l’ancien président de la République Macky Sall, augmentait les rémunérations salariales des anciens ministres de 1,5 million de francs CFA à 2,8 millions de francs CFA. Déjà lors de sa campagne, Diomaye Faye avait qualifié le décret de forfaiture. En tout cas, Diomaye est en passe de décrocher une palme d’or en annulation de décrets.
L’affaire de la «gifle» d’Amy Gniby Ndiaye renvoyée
L’affaire « Amy Ndiaye Gniby » a été appelée hier à la barre pour jugement en appel. En effet, condamnés en première instance, les députés Massata Samb et Mamadou Niang qui avaient agressé, lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale, leur collègue député-maire de la coalition Benno Bokk Yaakaar avaient interjeté appel. Mais, finalement l’affaire est renvoyée au 8 juin prochain. Il faut dire que les députés Samb et Niang avaient été reconnus coupables de «coups et blessures volontaires» sur leur collègue député. Après avoir purgé leur peine de 6 mois de prison ferme prononcée en première instance, les deux parlementaires avaient bénéficié d’une liberté provisoire.
L’ex Proc de Thiès atterrit au cabinet du ministre des Forces armées
Le ministre des Forces armées a fait son choix pour le poste de directeur de cabinet. En effet, le Général Birame Diop a nommé l’ex Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Thiès son Directeur de Cabinet. Il s’agit de Cheikh Dieng. Il a, avant d’atterrir au tribunal de Thiès, exercé au Parquet de Kaolack.
Scandale à l’hôpital de Tivaouane
L'Hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane est dans l’œil du cyclone depuis hier soir. Une foule en colère a assiégé la structure sanitaire, suite au décès d’un jeune patient, qui aurait perdu la vie à cause d'une négligence médicale. Selon certaines informations, le défunt est âgé environ d’une trentaine d’années et a rendu l’âme dans le bloc opératoire.
Système ou antisystème : Birame Soulèye à Paris…
Mais que font le ministre du Pétrole Birame Soulèye Diop, Abass Fall et le DG de la SAR à Paris ? Les radars de L’As les ont aperçus le week-end passé au pays de Marianne. Est-ce une visite officielle ? En tout état de cause, pour des gens anti-français qui incarnent l’antisystème, nos radars se posent encore des questions sur leur présence à Paris, alors que Mélenchon est annoncé à Dakar pour s’entretenir avec le PM Sonko. Ou alors, l’antisystème n’est qu’un slogan de campagne. Honnis soit qui mal y pense.
Le directeur d’une école privée tuée dans un accident
Le directeur de l’école privée «Les amis de Françoi» de Linguère, Ferdinand Coly, est décédé, lundi, dans une collision entre un taxi «clando» et un véhicule de transport en commun appelé «sept places , a-t-on appris de l’Inspecteur d’éducation et de la Formation (IEF), Mamadou Diallo. Deux personnes sont mortes dans cet accident. «La communauté éducative de Linguère est endeuillée par la mort tragique du directeur de l’école privée Les amis de François de Linguère dans un accident de la route», a confié à l’APS l’IEF. Ferdinand Coly a perdu la vie sur le tronçon routier Louga-Saint-Louis, de la route nationale numéro 2, dans une collision entre un taxi «clando» et un véhicule de transport en commun appelé «sept places», a ajouté M. Diallo. Le directeur de l’école privée Les amis de François de Linguère et une dame sont décédés sur-le-champ, a-t-il indiqué. Ferdinand Coly était parti à Saint Louis où il a pris part à une rencontre pédagogique des responsables d’ écoles catholiques de la zone nord. Au terme de la réunion, il avait pris un véhicule pour rallier Louga.
L’Ops veut son implication dans la distribution des intrants
En cette veille de campagne agricole, l’Organisation des paysans du Sénégal (OPS) a entamé une tournée nationale. Ainsi, à l’étape de Saint-Louis, hier, l’organisation s’est prononcée sur le processus de distribution des semences. Sous ce registre, le secrétaire général adjoint du Syndicat national de cette entité affilié à la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS), Sambane Diop a invité les nouvelles autorités à les impliquer dans la distribution des intrants. L’OPS demande, à cet effet, aux gouverneurs d’instruire les autorités compétentes des régions. En outre, Sambane Diop et ses camarades se disent solidaires à toutes les mesures qui feront augmenter la production et le pouvoir d’achat des producteurs pour une autosuffisance en céréales, légumineuses etc. Sous ce registre, l’organisation a proposé des pistes de solution pour améliorer les conditions de vie des acteurs ruraux, non sans évoquer les 23 recommandations du Premier ministre lors du Conseil interministériel consacré à la campagne agricole. L’Organisation des paysans du Sénégal prône également une meilleure organisation du secteur primaire à travers les coopératives. L’Ops qui s’y est mis depuis 2017 demande à l’État de renforcer les coopératives existantes et de promouvoir la création de coopératives.
L’AMBITION EST QUE L’AFRIQUE PROFITE DE SON ATOUT
Faisant le bilan de cette étape dakaroise, le président de la BAL Amadou Gallo Fall a exprimé sa satisfaction et sa fierté sur l’engouement et l’organisation de la compétition à Dakar Arena qui a battu cette année tous les records en termes de vente.
La Conférence Sahara de la 4e saison de la basketball Africa League (BAL) s’est achevé sur une bonne note. Faisant le bilan de cette étape dakaroise, le président de la BAL Amadou Gallo Fall a exprimé sa satisfaction et sa fierté sur l’engouement et l’organisation de la compétition à Dakar Arena qui, selon lui, a battu cette année tous les records en termes de vente. Tout en déclinant l’ambition de la Ligue de faire rayonner le basketball dans le continent.
«Comme on le fait chaque saison, à la fin, on évalue et prend des décisions par rapport à ce qu’il faut améliorer, quelle direction prendre. Nous sommes très avancés et focalisés sur le désir d’expansion. L’objectif est de couvrir le maximum de ville d’Afrique, même si nous voulons être stratégique. L’année prochaine, nous voulons rester sur les 3 conférences. Au-delà, il y a un besoin, une demande que nous sommes en train de peaufiner.
«ON A BATTU TOUS LES RECORDS EN TERMES DE VENTE »
On a invité beaucoup de chefs d’entreprises qui ont vu ce qui se passe, l’enthousiasme. On a battu tous les records en termes de vente. Pour moi, l’expérience est toujours meilleure vendeuse. Le fait d’amener les gens qui voient d’eux-mêmes est plus convaincant. Nous avons des amis qui sont venus d’autres pays. Ils sont là pour voir l’expérience et à la fin de chaque match, ils nous ont dit qu’ils veulent faire ça chez eux. On commence déjà à sentir le changement qui va s’opérer.
«CONTINUER A DEMONTRER QU’ON PEUT FAIRE DE GRANDES CHOSES DANS L’ORDRE, LA DISCIPLINE, DANS L’EXCELLENCE»
C’est de continuer à voir ce public de manière constante, apprécier ce qui se fait dans le terrain. La FanZone, c’est un point fort, de voir tous ces gens s’amuser. Notre jeunesse a besoin de cela. Même les gradins sont pleins. Il y a de l’énergie, de la discipline. Il faut continuer à démontrer qu’on peut faire de grandes choses dans l’ordre, la discipline, dans l’excellence. Ce qu’on n’a pas tout le temps l’opportunité de montrer. En Afrique, on est pressé de dire ce dont on a besoin et non de montrer ce que nous offrons.
«LES PRESIDENTS KAGAME ET DIOMAYE ONT UNE VISION PANAFRICAINE»
On a reçu les présidents Kagamé et Diomaye avec beaucoup d’humilité. Nous sommes très reconnaissants envers eux. Ils portent un stand sur la validation de la nation. Le sport peut être un vecteur de développement économique. Kagamé est un champion. Il a construit une arène de basket. Mais aussi pour dire qu’il y a une opportunité pour tous les sports, pour avoir une industrie du sport en Afrique. Le basket est notre secteur mais ce qui nous intéresse est de voir basket rayonner le continent. La preuve, il y a beaucoup de culture lors de nos événements. L’essentiel est de développer un produit que tout le monde peut consommer. L’ambition est que l’Afrique profite de son atout. Cette jeunesse talentueuse qui constitue la majorité de la population. Nous voulons qu’une partie de ce talent puisse se produire dans le continent, dans de belles salles, des chaines de télé. Et que le sport et la culture génèrent de la ressource pour nos pays. Ces deux chefs d’Etat viennent communier avec cette jeunesse. Ils ont une vision panafricaine, cette jeunesse a besoin de ce genre d’exemples. Le sport parle le langage de la jeunesse, l’expression des artistes comme Daraa J, Mia Guissé, Dip… Au bout du compte, c’est le sport, la culture, la mode qui sont en expression. Je vois beaucoup de jeunes designers partout où on va et beaucoup d’événements ont lieu autour du sport. Le sport n’est plus une activité de récréation, mais peut constituer un véritable levier de développement économique. On a construit des stades de dimension mondiale. Maintenant, il faut organiser des événements pour les faire vivre. Car cela apporte beaucoup de retombées. La fierté que nous avons, c’est le leadership incarné par ces deux chefs d’Etat car ils ont compris qu’il faut parler à cette jeunesse. On le fait à travers le sport, la culture, ce qui en même temps crée de l’emploi.
« LA BAL, UNE COMPETITION INCONTOURNABLE»
On a été satisfait partout. En Afrique du Sud, c’était comme un retour à la base car on a travaillé là-bas. Les jeunes qu’on a vus sont maintenant des adolescents. C’est un travail de longue haleine qui se manifestait. Au Caire, il y a eu plus de public, le niveau de la compétition. A Dakar, on sent plus de pression car il y a le stade à remplir. On a eu plus de monde. Depuis ses débuts en 2021, la BAL a démontré qu’elle était une compétition incontournable. Nous nous réjouissons que d’autres pays comme l’Afrique du Sud se soient greffés. Ce partenariat prolongé en 2028 traduit la volonté de faire du Rwanda un hub sportif. Des investissements stratégiques ont été faits comme le BK Arena, le stade. Ce qui en a fait la deuxième ville d’Afrique. Nous sommes impatients d’accueillir les fans à Kigali du 24 mai au 1e juin. Le Rwanda offre un visa gratuit à tous. Avec trois autres pays hôtes, on ne pouvait retenir les « Finals » à chaque fois. Donc, l’année prochaine, il y aura la conférence chez nous, les «Finals» ailleurs.
L'ANTI-MACRON PARISIEN EN TERRAIN CONQUIS À DAKAR
Après avoir été le principal soutien de l'opposant Ousmane Sonko durant ses années de bataille judiciaire, Jean-Luc Mélenchon se voit offrir les honneurs par celui qui est désormais Premier ministre. Un pied de nez cinglant à l'égard du président français
(SenePlus) - C'est une visite hautement symbolique que s'apprête à effectuer le leader de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon au Sénégal du 14 au 18 mai. Accompagné d'une délégation, il a été invité par le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko, dont le parti Pastef a remporté une victoire historique lors des élections législatives de juillet 2023.
"Nous avions été invités à l'investiture de Bassirou Diomaye Faye mais nous ne pouvions nous y rendre. Nous avons donc convenu de cette nouvelle date", explique Arnaud Le Gall, député LFI et membre de la délégation, cité par France 24.
Cette visite marque l'aboutissement d'"une vieille relation" selon Le Gall, LFI étant "la seule force politique française à s'intéresser sérieusement" au Pastef ces quatre dernières années. En effet, Mélenchon a apporté un soutien indéfectible à Ousmane Sonko lorsque celui-ci était encore dans l'opposition et subissait une répression judiciaire.
Dans une tribune en juin 2021 intitulée "Le Sénégal nous parle, sachons l'entendre", Mélenchon dénonçait déjà "l'instrumentalisation de la justice" par l'ex-président Macky Sall contre Sonko, alors accusé de viols. "Mélenchon multiplie les messages de soutien à celui qui, à ses yeux, incarne 'le Sénégal démocratique contre la loi du plus fort'", rapporte France 24.
"Il est clair que LFI est le seul parti qui a pris une position sans ambiguïté en faveur du Pastef durant cette période", confirme Alioune Sall, ministre de la Communication du nouveau gouvernement, cité par la même source.
Pour Arnaud Le Gall, ce soutien visait aussi à "faire comprendre aux Sénégalais que la France dans son ensemble ne cautionne pas la répression exercée par le pouvoir".
Un revers pour Macron ?
Au-delà du Pastef, cette visite est également perçue comme un camouflet à l'égard d'Emmanuel Macron, dont Mélenchon est un féroce adversaire politique. "Le Sénégal recevra donc le 'meilleur ennemi' de Macron, avant même Macron lui-même. Le message n'aurait pu être plus clair", note le journaliste Mouhamed Camara, cité par France 24.
Pourtant, le ministre Alioune Sall assure qu' "il y aura bien sûr une rencontre avec Emmanuel Macron même si, pour l'heure, rien n'a été fixé". Le président français avait félicité Bassirou Diomaye Faye après sa victoire électorale.
Reste que ce déplacement de Mélenchon conforte son image d'"autre voix de la France en Afrique", selon les mots d'Arnaud Le Gall. "Ici, Mélenchon est bien connu pour son soutien au leader du Pastef pendant les années de braise", confirme Alioune Tine, du centre Africajom, cité par France 24.
Pour d'autres observateurs comme le politologue Yoro Dia, ancien porte-parole de Macky Sall, cette visite fait planer le risque de voir "le Sénégal pétrolier (...) [devenir] un futur Venezuela", en référence à la politique prônée par Mélenchon.
Quoi qu'il en soit, la venue du tribun de LFI promet d'être un événement très suivi au Sénégal, où il apparaît désormais comme un proche du nouveau pouvoir, après avoir été l'un des principaux soutiens de l'opposition pendant la tempête judiciaire et politique qui a secoué le pays.