Dakar, 14 mai (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne s’intéresse à divers sujets d’actualité, dont certains se rapportent aux perspectives d’une éventuelle reconfiguration politique, étant entendu que les questions de gouvernance continuent de susciter l’intérêt des quotidiens depuis quelques jours.
Le quotidien Libération, par exemple, reste toujours autant intéressé par les secrets des rapports de la Cour des comptes dernièrement publiés, le journal évoquant à sa une du jour le cas de la commune de Sam Notaire, dans le département de Guédiawaye, à Dakar.
Il pointe un “braquage municipal” dans cette commune où des agents “reversaient une partie” de leur salaire au maire, une “pratique mafieuse” datant d’une période comprise entre 2015 et 2017, précise le journal.
Bès Bi donne la parole au chef de la division de la pêche artisanale, une des personnalités épinglées dans les derniers rapports rendus publics par la Cour des comptes. Il est reproché à Ibrahima Lô, “hors du territoire pendant 2 ans”, d’avoir continué à “percevoir son salaire sans prendre service”.
“L’intéressé, ‘outré’, a saisi la rédaction de Bès Bi pour apporter sa version, ce que la Cour ne lui a pas permis de faire. D’autant plus qu’il était parti se soigner aux Etats-Unis après avoir failli perdre la vue”, écrit le journal, avant de livrer à ses lecteurs “le droit de réponse [de cet homme] meurtri qui parle de +calomnie+”.
“S’il faut comprendre que les rapports publiés n’ont rien à voir avec la réalité de gestion des deux dernières années, on est loin des comptes de gaspillage et de pillage des ressources du pays”, soutient malgré tout le quotidien Kritik’, dans une sorte de réponse à certaines questions posées.
Il ajoute : “Les citoyens ébahis et heurtés dans leur conscience n’en finissent pas de découvrir l’énormité du scandale autour des sous du contribuable. Un vol national démaquillé par le nouveau pouvoir qui tarde encore à se décider sur le sort des cafards pourris de la République”.
”C’est à la justice de faire son travail sur les rapports d’audit”
Justement, sur ce point précis, une réponse n’a pas tardé de la part du porte-parole du gouvernement. “C’est à la justice de faire son travail”, réagi Moustapha Sarré, dans des propos rapportés par le journal Le Quotidien.
“Aux yeux de M. Sarré et au nom de la séparation des pouvoirs qu’il a invoquée, il appartient à la justice de décider des suites à donner [aux rapports des corps de contrôle rendus publics]”, insiste Le Quotidien.
Les questions de gouvernance continuent certes d’occuper grandement les quotidiens, mais cela ne semble pas remettre en cause l’intérêt tout aussi prononcé des journaux pour la problématique de la cherté de la vie, sujet sur lequel revient par exemple le quotidien Tribune.
“Les boulangers menacent d’augmenter le prix du pain à cause du prix du Woyofal”, à savoir l’électricité prépayée, annonce cette publication. De manière générale, reprend Walfquotidien, la question de la baisse des prix des denrées, “fixée au 15 mai”, constitue un “test majeur” pour le nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
“Les Sénégalais n’attendent que ça. Le président de la République avait donné des instructions au gouvernement de lui proposer, ‘avant le 15 mai 2024’, un plan d’urgence pour baisser le coût de la vie”, écrit le même journal.
Les Echos, dans le même temps, font état d’une “faible progression de la mobilisation des recettes” à fin mars 2024, pour le compte des finances publiques, tout en faisant état d’une “hausse modérée de l’exécution des dépenses pendant la même période”.
Les sujets politiques tentent aussi de se faire une place, profitant du retour au bercail de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, candidat malheureux à la dernière présidentielle du 24 mars dernier. Absent du pays depuis sa défaite, Amadou Ba “est rentré hier au bercail”.
L’ancien Premier ministre “a été accueilli par des collaborateurs et partisans surexcités, qui ne cessaient de crier : ‘Amadou président’, ‘Papa nam nanioula'”, rapporte L’info.
L’opposition “brille par son mutisme”
Le quotidien Enquête sait cette occasion pour évoquer les perspectives de la constitution d’un pôle libéral démocrate, le journal considérant que la victoire du duo Diomaye-Sonko “a reconfiguré le système politique sénégalais en ouvrant l’ère des grands pôles qui semblent se constituer avant les prochaines élections législatives”.
“Le camp libéral-démocrate, à l’instar du PS, veut peser sur l’échiquier politique face à la déferlante Pastef qui entend assurer sa suprématie sur la scène politique sénégalaise”, écrit Enquête, pendant que Le Soleil s’interroge sur les capacités du Parti socialiste à renaître de ses cendres.
“Premier parti politique du Sénégal, le PS est confronté à une situation qui, selon des experts, lui impose une nouvelle approche plus démocratique et plus moderne”, analyse Le Soleil, en rappelant que la formation dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye était membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, “vaincue à la dernière élection présidentielle”.
Depuis, ajoute Le Soleil, le PS se trouve “dans une phase de questionnement sur son avenir, et son actualité est marquée par le retour annoncée de Khalifa Sall”, un des candidats malheureux à la dernière présidentielle.
Sauf que le nouveau pouvoir semble avoir la voie libre, avec une opposition qui “brille par son mutisme”, selon le constat de Walfquotidien. “Face à une opposition presque inexistante, fait observer le même journal, Bassirou Diomaye Faye déroule sa politique”.
“Avec les rapports des corps de contrôle [sur la gestion de l’ancien pouvoir] et les postes à pourvoir [par le nouveau gouvernement en place]”, le locataire actuel du palais de la République “est parvenu à maintenir ses opposants dans un silence de cimetière”, selon Walfquotiodien.
Sud quotidien, intéressé par un tout autre sujet, annonce “le grand départ” pour le Bus Rapid Transit (BRT), le “Bus à haut niveau de service” devant être mis en service ce mercredi, si l’on en croit le journal.
“Annoncée depuis la mi-février, la mise en service pour exploitation commerciale de SUNU-BRT est prévue pour demain, mercredi, soit quatre mois après son inauguration en grande pompe par Macky Sall, le 14 janvier dernier, et environ neuf mois après le lancement des essais statiques pour la phase test, le lundi 21 août 2023”, écrit Sud Quotidien.
Par Mamadou SECK et Ababacar FALL
RATIONALISATION ET FINANCEMENT PUBLIC DES PARTIS POLITIQUES
Le président Sarkozy, dans son ouvrage récent intitulé « Le temps des combats »1 affirmait que « dans une démocratie, le débat comme le contradictoire sont la règle. Et l’excès de ceux-ci sera toujours préférable à leurs insuffisances »
Mamadou SECK et Ababacar FALL |
Publication 14/05/2024
La crise des partis politiques : faillite ou crises d’identité
Le président Sarkozy, dans son ouvrage récent intitulé « Le temps des combats »1 affirmait que « dans une démocratie, le débat comme le contradictoire sont la règle. Et l’excès de ceux-ci sera toujours préférable à leurs insuffisances ». Ceci pour camper le décor quant à la pertinence, dans une démocratie, d’un pluralisme politique, mais scrupuleusement encadré.
Les partis politiques contribuent, dans un contexte de pluralisme politique, à la formation et la diffusion des opinions, à l’invention et à l’apprentissage des répertoires d’actions légitimes ainsi qu’à la transmission de croyances sur le pouvoir. Tous les travaux consacrés aux partis politiques privilégient, parmi leurs diverses caractéristiques, leurs tendances « à procurer à leurs chefs le pouvoir » (Max Weber), « à conquérir le pouvoir » (Georges Burdeau), à faire bénéficier leurs membres de « l’exercice du pouvoir c’est – à – dire soit de la conquête, soit de la conservation du pouvoir » (Raymond Aron).
Le Sénégal n’échappe pas à cette règle. Il convient toutefois de souligner que la situation qui sévit dans les partis politiques mérite une analyse assez pointue tant du point de vue de leur fonctionnement que de leur rapport au pouvoir et aux populations.
A la survenue de la première alternance démocratique en 2000, le nombre des partis politiques était de 45 environ ; en avril 2017, ce nombre est passé à 260 environ. Le quotidien « Le Soleil », dans un document exclusif daté du 06 avril 2018, informait de l’existence de 299 partis politiques avec un état des lieux du nombre de partis créés sous le magistère de chaque Président depuis Léopold Sédar Senghor(03) jusqu’à Macky Sall (111), en passant par Abdou Diouf (41) et Abdoulaye Wade (143). En février 2024 sous le magistère du Président Macky Sall, ce nombre est passé à 366 dont 70 seulement avaient une adresse précise selon le Ministre de l’Intérieur Sidiki KABA. Il y a très certainement des demandes de reconnaissance en cours d’instruction.
QU’EST CE QUI A PU FAVORISER UNE TELLE SITUATION ?
Analyser une telle situation de foisonnement de partis politiques impose de jeter un regard critique sur le militantisme, l’échec des partis politiques. Les partis politiques, comme nous l’avons affirmé supra, ont trois missions essentielles : ils sont des machines pour la conquête et la conservation du pouvoir, des espaces de dialogue et de confrontation d’idées et enfin des cadres de socialisation. Ces trois missions peuvent être des critères pertinents à l’aune desquelles les 366 partis politiques officiellement reconnus devraient être passés au crible. Il est évident qu’une crise du fait partisan impacte de manière « pavlovienne » la qualité de notre système politique qui a encore des résultats à réaliser, tant les acquis sont fragiles.
Par ailleurs, il convient d’emblée de préciser que les coalitions politiques ont une reconnaissance et un fondement constitutionnel. En effet, la Loi fondamentale actuelle, en son Article 4 affirme que : « Les partis politiques et coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et parla loi. Ils œuvrent à la formation des citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques ».
L’alternance survenue en 2000, par le fait d’une coalition autour de la principale force politique de l’opposition que constituait le PDS, a fini de convaincre nombre d’acteurs politiques – à tort ou à raison – que seule une coalition politique peut venir à bout du pouvoir. Du reste, le parti dominant qui s’installe a tendance à élargir sa sphère d’influence avec le slogan « gagner ensemble, gouverner ensemble » pour rallier autour de lui les partis l’ayant soutenu, car ayant nécessairement besoin d’un nouveau socle pour conforter son pouvoir. Pour le cas du PDS, c’est dans ces conditions que l’idée de création d’un cadre organisationnel fut agitée et prit forme avec la mise sur pied de la Convergence autour des actions du président de la République pour le troisième millénaire (CAP 21) qui, jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de 2012, ne comptait pas moins de 80 partis qui prétendaient soutenir le Président Wade.
A la survenue de la seconde alternance, cette pratique prit une tournure beaucoup plus pernicieuse avec la création à une cadence plus accélérée de partis politiques qui vont faire acte d’allégeance au nouveau pouvoir en intégrant la Coalition Benno Bokk Yaakaar. On retrouvera dans cette coalition de nombreux partis qui, dans le cadre de la CAP 21, avaient pourtant soutenu le Président Wade.
Aujourd’hui, la Coalition Diomaye Président regrouperait selon certaines déclarations environ 200 partis, mouvements et personnalités indépendantes à la seule différence par rapport aux coalitions précitées que les partis qui la composent ont rejoint la Coalition dans un moment de grande incertitude politique où le principal parti dominant était encore dans l’opposition. Qu’en sera-t-il maintenant qu’il exerce le pouvoir ? L’avenir nous édifiera.
Ce regroupement dans des coalitions, il faut l’avouer contribue à ternir l’image, voire à décrédibiliser grandement la pratique politique, du fait d’une tendance des partis lilliputiens et des organisations sans consistance à rejoindre les coalitions avec la seule préoccupation de profiter des avantages et faveurs que cela procure.
CADRE JURIDIQUE OBSOLETE, UN DETERMINANT PRINCIPAL A LA CRISE DU FAIT PARTISAN
La floraison de partis politiques qui a dépassé la barre des trois cents soixante-six formations enregistrées dans les livres du Ministère de l’Intérieur, partis dont les lignes idéologiques ou doctrinales restent vagues, confuses et non adossées à des programmes clairs et cohérents constitue une des modalités de l’essoufflement de la démocratie au Sénégal.
Rappelons que, si l’on se réfère au cadre juridique actuel, les partis politiques sont régis par la Loi n° 81/17 du 6 mai 1981 qui a marqué la fin de la limitation du nombre de partis ainsi que la suppression à la référence à un courant de pensée. Cette modification a constitué en son temps une avancé par rapport à la Loi constitutionnelle n° 76- 01 du 29 mars 1976 qui instituait un régime de tripartisme assorti de l’obligation pour chacun des partis politiques, de représenter l’un des courants de pensée suivants : libéral, socialiste, marxiste-léniniste ou communiste auxquels va s’ajouter un quatrième courant conservateur suite à la modification de certaines dispositions de la Loi constitutionnelle n° 78-60 du 28 décembre 1978.
Cette Loi sera modifiée plus tard par la Loi n° 89-36 du 12 octobre 1989 qui modifie les articles 4 et 5 de la Loi de 1981 qui font ainsi obligation aux partis de déposer auprès du Ministre de l’Intérieur qui leur en donne récépissé, toute modification intervenue dans les statuts et règlements intérieurs, sous peine de dissolution. Ainsi la dissolution vise les subsides reçus de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal, l’application d’une modification statutaire refusée par le Ministre de l’Intérieur et enfin dans les cas où le parti politique par son activité générale ou par des prises de position, a volontairement exprimé un mépris aux obligations qui lui incombent en vertu de l’article 3 de la Constitution.
De même, cette loi garantissait l’accès des partis politiques aux antennes de l’Office de radiodiffusion télévision du Sénégal (ORTS- chaine de télévision public d’alors) pour la diffusion de leurs communiqués de presse et la couverture de leurs manifestations statutaires.
Dans une communication d’une grande valeur scientifique présentée à l’occasion d’un panel organisé parle GRADEC sur la rationalisation des partis politiques, le Docteur Mamadou Moustapha Thioune ancien directeur des libertés publiques au ministère de l’Intérieur concluait en ces termes :
« La problématique de la rationalisation de l’espace politique s’installe progressivement dans le débat public national. En effet, il y a, actuellement 300 partis politiques officiellement reconnus. Mais, il est évident que ces formations politiques ne sauraient présenter aux citoyens sénégalais autant de projets de société cohérents et distincts. Dès lors, leur rationalisation démocratique devient nécessaire afin de permettre une meilleure lisibilité de l’arène politique. Il ne s’agira pas d’instaurer une démocratie sans partis politiques comme ce fut le cas avec la démocratie en mouvement en Ouganda sous Yoweri Mousséveni, car comme l’affirme avec raison Hans Kelsen, « la démocratie moderne repose entièrement sur les partis politiques, dont l’importance est d’autant plus grande que le principe démocratique reçoit une plus large application ». 2 Il s’agira plutôt d’instaurer un cadre juridique permettant d’avoir des partis politiques viables et compétitifs. En définitive, les partis politiques sont pour la démocratie ce que le sel est pour la cuisson : ils sont nécessaires, mais il faut en éviter l’excès.
Le débat sur la rationalisation des partis politiques n’est pas seulement celui des politiciens ou des politiques, mais un débat de société qui interpelle, au-delà des considérations partisanes, le citoyen tout court. »
Dans le contexte du Sénégal d’aujourd’hui, il convient de souligner que cette Loi de 1989 est devenue obsolète et qu’il faille repenser la création des partis politiques en créant les conditions d’un large dialogue en vue de rationaliser et de moderniser les partis politiques. Sur les 366 partis officiellement déclarés, force est de constater que beaucoup n’ont plus d’existence pour diverses raisons.
A cet effet, les propositions que voici pourraient constituer une base de discussions pour arriver à des résultats probants.
1 – Faire l’état des lieux des partis légalement reconnus et supprimer du fichier tous les partis qui n’existent que sur le papier (partis ayant fusionné avec d’autres ou qui n’ont plus de présence sur l’échiquier politique du fait de la volonté ou du décès de leur fondateur) 2 – Exiger une caution non remboursable au dépôt de demande de reconnaissance pourtoute nouvelle création ainsi qu’une liste de membres fondateurs jouissant d’une bonne moralité et résidant dans la moitié des régions 3 – Exiger le respect des dispositions de l’article 04 de la Constitution en son dernier alinéa qui impose des règles de bonne gouvernance et de la loi sur les partis concernant le dépôt obligatoire des états financiers à la fin du premier trimestre de l’année suivante. 4 – Obliger tous les partis politiques à participer seul aux élections territoriales dans un dixième des collectivités territoriales et dissoudre tous ceux qui n’auront pas deux fois de suite atteint 2 % des suffrages globaux ; 5 – Dissoudre tout parti politique qui n’a participé à aucune élection au moins une fois depuis sa création ; 6 – Légiférer sur les coalitions de partis politiques en exigeant leur portage par un des partis qui la compose et qui a participé à deux élections au moins.
La question de la rationalisation des partis risque de rester un serpent de mertant elle a été évoquée moult fois, sans action concrète. La Charte de gouvernance des Assises nationales de même que des voix très autorisées du milieu académique, de la société civile, etc. y ont réfléchi et ont proposé des pistes de solutions fort intéressantes. Le changement proposé parles actuels tenants du pouvoir pourrait être une grosse opportunité pour en finir avec une anarchie qui brouille la lisibilité de l’espace politique, donne l’impression d’un espace politique lieu de prédation et décourage l’engagement de profils très intéressants du fait de la mauvaise image de certains acteurs engagés dans la compétition politique.
De fait, si la question de la rationalisation des partis politiques n’est pas réglée, il sera difficile, voire impossible de trouver une solution au financement public ; problématique qui suivra dans la deuxième partie de notre contribution.
1.Nicolas Sarkozy, « Le temps des combats », Fayard, 2023, p. 60
2. H. KELSEN, La démocratie, Paris, Librairie du Recueil Sirey, 2ième éd., 1932, p.19. Hans Kelsen est un des théoriciens de l’institutionnalisation des partis politiques. Il estime que « la démocratie ne peut sérieusement exister que si les individus se groupent d’après leurs fins et affinités politiques, c’est-à-dire si entre l’individu et l’Etat viennent s’insérer ces formations collectives dont chacun représente une certaine orientation commune à ses membres : les partis politiques. La démocratie est donc nécessairement et inévitablement un Etat des partis ». in, La démocratie, sa nature, sa valeur, Paris, Economica, 1988, p.29
CHRONIQUE D’UNE FORME D’ARNAQUE D’ETAT
Quatre mois après son inauguration par Macky Sall, le BRT est sur le point d'accueillir ses premiers voyageurs. Toutefois, le calendrier chaotique de ce projet rappelle tristement celui du TER, inauguré lui aussi avant l'heure
Les Sénégalais vont enfin pouvoir voyager à bord de leur Bus rapid transit (BRT, SUNU-BRT). Annoncée depuis la mi-février, la mise en service pour exploitation commerciale de SUNU-BRT est prévue pour demain, mercredi 15 mai ; soit quatre (04) mois après son inauguration en grande pompe par l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, le 14 janvier dernier et environ neuf (09) mois après le lancement des essais statiques pour la phase test, le lundi 21 août 2023. Seulement, force est de relever, avec le BRT et à l’image du TER et d’autres projets, l’Etat, particulièrement le défunt régime de Macky Sall, aura habitué les Sénégalais à des inaugurations «politiques» d’infrastructures alors que les travaux des chantiers continuent. Des réceptions officielles au parfum de «tromperie» d’Etat des Sénégalais, notamment à la veille de grands rendez-vous électoraux, sans que leur mise en service effective ne soit possible dans l’immédiat.
Enfin les portes de SUNU-BRT vont s’ouvrir aux milliers de passagers qui l’attendaient jusque-là, sur une voie dédiée dégagée. Le démarrage des rotations pour exploitation commerciale du Bus rapid transit (BRT) est prévu demain, mercredi 15 mai 2024. Le gouverneur de Dakar a présidé une rencontre d’échange à cet effet, en présence du Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD), hier lundi. Ainsi, les usagers de ce nouveau moyen de transport de masse innovant dit écologique, parce que 100% électrique, devront pouvoir voyager moyennant 400 FCFA pour un aller simple dans une même zone et 500 FCFA au-delà d’une zone. Un tarif social (200 à 250 FCFA) est prévu les personnes vulnérables. Les bus transporteront les clients de Pétersen, notamment des allées Papa Guèye Fall, dans la commune de Dakar-Plateau, à la Préfecture de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, via Grand Médine, Case-bi… pour la ligne B1 par exemple. Et vice versa. Ce sera du lundi au dimanche, de 6 heures du matin à 21 heures, y compris les jours fériés. Destiné à améliorer la mobilité urbaine à Dakar, pour les navettes du BRT, un bus est prévu toutes les 6 minutes.
A en croire les prévisions du projet, le BRT doit transporter jusqu’à 300.000 voyageurs par jour, soit «12.000 voyageurs par heure et par sens avec chaque bus devant prendre 150 voyageurs». Sa mise en service officielle intervient quatre (04) mois après son inauguration par l’ancien président de la République, Macky Sall, le 14 janvier dernier, prévoyant alors son exploitation commerciale un mois plus tard, en mi-février. Seulement, contrairement à cette attente, l’exploitation commerciale du BRT finira par être retardée encore. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement d’alors, Mansour Faye, avait justifié ce retard par les manifestations politiques nées de l’annonce du report de la présidentielle du 25 février 2024. Pour lui, ces incidents ont causé des dégâts sur les installations, motivant ainsi le report de «l’exploitation commerciale»
Le BRT a été officiellement réceptionné par l’ancien président Macky Sall, le 14 janvier, à quelques semaine de la présidentielle de 2024, initialement prévue pour le 25 février, puis reportée au 24 mars. Mais cette réception n’était pas synonyme de mise en circulation pour exploitation commerciale, puisque des travaux de finition étaient encore en cours sur le tracé de BRT.
Déjà classé parmi les «projets prioritaires du gouvernement pour répondre à la demande criant de transport moderne», l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir lors de la présidentielle de 2024, avait procédé, le mercredi 27 décembre 2023, au lancement de la phase dite «active» de la mise en service du BRT, avec l’ouverture des deux auto-ponds de Liberté 6 et Case-bi, informant alors de son inauguration, le 14 janvier 2024. Auparavant, les essais statiques, avaient été lancés, le lundi 21 août 2023.
Le BRT : plusieurs faux départs, à l’image du TER
D’ailleurs, plusieurs dates avaient été arrêtées pour la mise en service officielle du BRT, en vain. Le mardi 21 novembre, lors de son passage à l’Assemblée nationale, l’ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, avait annoncé la mise en circulation du BRT vers la fin du mois de décembre 2023, expliquant que le retard dans l’exploitation, initialement programmée des mois plus tôt (en octobre 2023), est essentiellement causé par les évènements des mois de mars et de juin 2023, avec 23 stations saccagées. Non sans évaluer les dégâts, estimés à 5 milliards de FCFA. Avant les casses, le BRT aura été financé à hauteur de 420 milliards de FCFA, grâce à l’apport de la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et le Fonds vert pour le climat. Ses travaux ont été lancés le 28 octobre 2019.
Cette manière de procéder à des inaugurations «politiques» d’infrastructures à la veille d’élections et lors des tournées économiques du Président de la République, sans que les chantiers ne soient effectivement achevés, aura marqué le magistère de Macky Sall. A titre d’exemple, SUNBRT rappelle ainsi la donne du Train express régional (TER) qui avait aussi été inauguré le 14 janvier 2019. Donc à la veille de la présidentielle de février (2019) et en période de précampagne. Après son voyage inaugural lancé (le 14 janvier 2019) par Macky Sall, l’exploitation commerciale, initialement programmée 6 mois après (en juin 2019), ne sera effective que le 27 décembre 2021.
Finalement, près de deux ans après sa réception officielle. Toujours concernant le Train express régional (TER), comme lors du lancement des travaux, le samedi 5 mars 2022, le président Macky Sall a réceptionné en grande pompe la gare du TER de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass, d’un coût de huit (8) milliards de FCFA, le samedi 8 juillet 2023. Il a salué le respect du délai de livraison de l’ouvrage, les travaux étaient prévus pour durer 17 mois, et avait engagé les services compétents à délivrer le reste du chantier, notamment la ligne ferroviaire Diamniadio-AIBD (de Diass) distant de 19 km, en décembre 2023, le terrassement du tracé des rails de cette phase 2 d’un coût de 207 milliards de FCFA étant alors presque terminé. Annonçant du coup que la flotte du TER va passer de 15 à 22 trains, à la fin des travaux de cette seconde phase. Comme pour conforter le président Sall, l’APIX avait posté sur son site que cette deuxième phase du projet allait durer un an et demi et devrait être achevée en 2023, depuis son lancement, le samedi 5 mars 2022. Mais, le président Sall n’aura pas la «chance» et la «faveur» d’inaugurer cette partie du projet TER, puisqu’il aura entretemps quitté le pouvoir le 2 avril dernier et les travaux de cette deuxième phase du TER se poursuivent toujours.
Autres infrastructures, même réalité
Projet de son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, sur financement du Millenium challenge account-Sénégal (MCA), le président Macky Sall, en plus du lancement des travaux de PROMVILLES à Ziguinchor, a inauguré la route nationale n°6 (RN6), plus connue sous l’appellation de la «route du Sud», le 22 octobre 2018. C’était au terme de sa tournée économique de 5 jours en Casamance. Cette route a coûté 117 milliards de FCFA dont 62 milliards du gouvernement américain et 55 milliards de l’Etat du Sénégal en contrepartie. Alors que cette route sur élevée qui relie, sur 326 km, Ziguinchor-Tanaff-Kolda-Kounkané-Vélingara et Manda Douanes était encore source de frayeur pour les usagers. En effet, au moment de sa réception officielle, le pont de Niaguis était toujours en chantier et la déviation causait du tournis aux automobilistes, surtout les gros porteurs, de peur que le vieux pont-barrage qui servait de passage ne cède à tout moment et qu’ils se retrouvent au fond de l’eau, dans le bras de fleuve qu’il enjambe. Même situation pour le pont de Sindone et le tronçon reliant le rondpoint de la gare routière de Ziguinchor à la sortie de la ville jusqu’à Boutoute, toujours en chantier. Il y avait également la menace des tranchées devant servir de canaux d’évacuation d’eaux de pluies etc. creusées au bas-côté de la chaussée qui étaient encore en l’état dans plusieurs localités, de Ziguinchor à Tanaf, attendant leur coulage au béton et servant de piège mortel pour le bétail. Les travaux à ces niveaux se sont poursuivis plusieurs mois voire au moins un an après. Ce qui aurait expliqué d’ailleurs, contrairement à l’inauguration du Pont de Kolda à laquelle il avait pris part, l’absence de l’ambassadeur des Etat Unis à cette cérémonie de Ziguinchor, en plus des lenteurs et du dépassement du délai d’exécution du projet, selon des sources.
S’agissant toujours du désenclavement de la Casamance, le pont de Marsassoum, situé à 55 kilomètres dans l’Ouest de Sédhiou, enjambant la commune de Marsassoum et la zone des Kalounayes, dans le département de Bignona, a été ouvert à la circulation, le lundi 17 janvier 2022, dans la plus grande sobriété. Ses travaux ayant démarré en 2018, alors sous l’autorité du président Macky Sall, ce pont s’étend sur un linéaire de 485 mètres, pour un investissement de vingt (20) milliards de FCFA. Un an après, en tournée dans la région, Macky Sall a inauguré officiellement le pont de Marsassoum, portant désormais le nom de Famara Ibrahima Sagna, le 28 février 2023. Cependant, l’ouvrage connexe, notamment le bitumage de la bretelle entre Diébang et la route nationale n°4 (RN4) était toujours en chantier. Une bretelle revêtue qui, avec le pont, contribueront à la continuité territoriale et à désenclaver la région naturelle de Casamance : Sédhiou-Bignona ou Sédhiou Ziguinchor sans interruption, par voie terrestre. La liste, loin d’être exhaustive, pourrait inclure la gouvernance libérale sous Me Abdoulaye Wade qui, le jeudi 22 février 2012, pour ce qui était qualifié de vol inaugural, a atterri à 11 heures sur le tarmac de l’AIBD encore en plein chantier. Donc, à la veille de la présidentielle de 2012.
LE BRT DESSERVIRA 14 GARES SUR LES 23 PREVUES
Le Bus rapid transit (Brt) démarre ses activités commerciales ce mercredi 15 mai 2024. Une panoplie de mesures pour garantir la sécurité le long du trajet a été annoncé
Le démarrage des activités du Bus rapid transit (Brt) est prévue, ce mercredi 15 mai 2023. Au sortir d’une réunion préparatoire tenue hier, lundi 13 mai, le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall et le directeur du Conseil Exécutif des Transports Urbains Durables, (Cetud), ont annoncé une panoplie de mesures pour garantir la sécurité le long du trajet.
Le Bus rapid transit (Brt) démarre ses activités commerciales ce mercredi 15 mai 2024. Elle sera faite de manière progressive, disent le gouverneur de la région de Dakar, Al Hassan Sall, et le directeur du Conseil Exécutif des Transports Urbains Durables, (Cetud), Thierno Birahim Aw, qui ont présidé hier, lundi 13 mai, une réunion préparatoire à la mise en service pour exploitation commerciale du Brt. Cette mise en service s’explique par le fait que le Brt desservira, pour le moment, quatorze (14) gares ; toutes les stations ne sont pas encore opérationnelles. Ces gares ont été choisies selon leur fréquence et représentent 80% de la demande.
Selon le gouverneur de la région de Dakar, Al Hassan Sall, la sécurité sera assurée le long du trajet. «Des dispositions sont prises, avec la Police de la circulation et le commandant en charge de la sécurité du Brt. Le corridor sera sécurisé en permanence, avec la présence d’une compagnie de la circulation aux carrefours surtout là où la signalisation fait défaut, entre Liberté 6 et Guédiawaye», assure Al Hassan Sall. Mieux, «un accompagnement permanent des Sapeurs-pompiers pour prévenir les incidents et anticiper les interventions, en cas de besoin», est aussi envisagé.
Parmi les mesures édictées, le gouverneur de Dakar signale que le corridor du Brt sera aussi dégagé de toute occupation étrangère. «Ce couloir est dédié au Brt. On n’acceptera point qu’un corps étranger puisse y évoluer. Et, par rapport à cela, des instructions fermes ont été données et des dispositions claires, nettes et précises sont prises pour que ces choses soient bannies et qu’on évite des accidents parce que quelqu’un qui n’a rien à faire dans le corridor y a été à un moment». Il ajoute, par ailleurs, «des dispositions pour intensifier la communication chez les usagers pour éviter un télescopage entre les bus du Brt et d’autres usagers».
Avec le Brt, Thierno Birahim Aw promet «un service de bus performant, avec une fréquence de six minutes entre Guédiawaye et Petersen et une fréquence doublée entre Grand-Médine et Pétersen, avec trois minutes d’intervalle». 700 Sénégalais sont déjà recrutés pour l’exploitation et les tarifs varieront entre 400 et 500 francs CFA. Le directeur du Cetud annonce un tarif social dont les ayants droits seront fixés par le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens.
QUAND LES IMPAIRS DE LA GESTION DÉDOUBLENT LES SCANDALES
Frère du président, ministres, marabouts, étrangers... nul n'a été épargné par la prédation sous Macky Sall. De PetroTim aux vivres Covid, retour sur quelques-uns des plus gros scandales de l'ancien régime
En douze ans de pouvoir, la gouvernance du président sortant Macky Sall s’est illustrée par de gros scandales jusqu’ici jamais égalés. Et pourtant, le président sortant avait clamé urbi et orbi son serment et son engagement politique de faire sienne la « gestion sobre et vertueuse ». Au finish, des rapports des corps de contrôle (Cour des comptes, Office national de lutte contre la fraude et la corruption, Inspection générale d’Etat) couvrant son magistère ont laissé les administrés à carreau. Sud Quotidien revisite quelques scandales et/ou impairs symptomatiques des mauvais actes de gestion posés sous Macky Sall.
L’avènement du président Macky Sall au pouvoir avait fini de convaincre plus d’un de l’impérieuse nécessité et surtout de l’urgence de mettre fin à la mal gouvernance des maigres ressources affectées aux institutions publiques et parapubliques du pays. Mieux, avant de devenir président de la République, M. Sall avait eu la bénédiction (baraka) d’être un homme de confiance du président d’alors. Maitre Abdoulaye Wade, et de surcroit d’occuper toutes les hautes fonctions de la République du Sénégal sous son magistère.
A l’avènement du président Wade au pouvoir, il hérita du poste de directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), avant de gravir les échelons jusqu’à la fonction de président de l’Assemblée nationale, en passant par celles de ministre des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique ; de ministre de l’intérieur, et même Premier ministre. Ce parcours d’homme d’Etat jamais égalé empreint d’un discours de rupture dans la gouvernance des deniers publics avait séduit plus d’un, faisant ainsi de lui, le quatrième président de la République du Sénégal. Joignant l’acte à la parole, il se résolut à assurer son engagement politique, en faisant de la reddition des comptes une priorité, promettant ainsi « une gestion sobre et vertueuse ».
Le super ancien ministre, appelé à tort ou à raison, ministre du ciel et de la terre, en l’occurrence Karim Wade (en rapport avec plusieurs fonctions de ministres qu’il occupa) avait été « l’agneau pascal», sous le sceau d’une bonne gouvernance. Malgré son emprisonnement, la mal gouvernance prit son envol. Ils font aussi florès, les scandales marquants qui ont été révélés au cours de la présidence de Macky Sall.
L’avènement du président Macky Sall au pouvoir avait fini de convaincre plus d’un de l’impérieuse nécessité et surtout de l’urgence de mettre fin à la mal gouvernance des maigres ressources affectées aux institutions publiques et parapubliques du pays. Mieux, avant de devenir président de la République, M. Sall avait eu la bénédiction (baraka) d’être un homme de confiance du président d’alors. Maitre Abdoulaye Wade, et de surcroit d’occuper toutes les hautes fonctions de la République du Sénégal sous son magistère. A l’avènement du président Wade au pouvoir, il hérita du poste de directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), avant de gravir les échelons jusqu’à la fonction de président de l’Assemblée nationale, en passant par celles de ministre des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique ; de ministre de l’intérieur, et même Premier ministre. Ce parcours d’homme d’Etat jamais égalé empreint d’un discours de rupture dans la gouvernance des deniers publics avait séduit plus d’un, faisant ainsi de lui, le quatrième président de la République du Sénégal. Joignant l’acte à la parole, il se résolut à assurer son engagement politique, en faisant de la reddition des comptes une priorité, promettant ainsi « une gestion sobre et vertueuse ». Le super ancien ministre, appelé à tort ou à raison, ministre du ciel et de la terre, en l’occurrence Karim Wade (en rapport avec plusieurs fonctions de ministres qu’il occupa) avait été « l’agneau pascal», sous le sceau d’une bonne gouvernance. Malgré son emprisonnement, la mal gouvernance prit son envol. Ils font aussi florès, les scandales marquants qui ont été révélés au cours de la présidence de Macky Sall .
L’affaire Alioune Sall et le « malaise » pétrole et gaz
Après les révélations de la chaine britannique BBC, suite à une enquête incriminant Aliou Sall, frère du président Macky Sall dans des contrats pétroliers et gaziers, une bonne partie de la population scandalisée, s’était sentie spoliée de ses maigres ressources. Une affaire, jusqu’ici non élucidé. Un montant de 10 milliards de dollars, environ 6000 milliards de FCFA avait été avancé comme somme qu’aurait ou devrait gagner l’accusé dans cette transaction financière. Suffisant pour initier la trouvaille ‘’Diokhma sama 400 mille’’, par laquelle les citoyens réclamaient par dérision qu’on leur retourne leur part des dites ressources, étant entendu qu’elles appartenaient au peuple.
L’affaire Prodac/Mame Mbaye Niang, une goutte de trop
En 2018, après les révélations par la presse d’un présumé scandale sur les fonds du Programme national des domaines agricoles (Prodac), impliquant Mame Mbaye Niang, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) avait ouvert une enquête et des agents de ce programme avaient été entendus. Un supposé rapport de l’Inspection générale des finances aurait même décelé des manquements dans l’objet du contrat de 29.600.536.000 F CFA pour la mise en place de quatre (4) Domaines agricoles communautaires (Dac) de 130 ha. Dans cette affaire qui, de fil en aiguille, a créé moult troubles très violents, même mortels, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko pour diffamation, les rapports publiés (pré rapport et rapport définitif) attestent des irrégularités inacceptables.
Mansour Fall, beau-frère du président perdu dans les vivres de la Covid-19
Après le frère du président, ce fut au tour de son beau-frère Mansour Faye, ministre du développement communautaire et de l’équité territoriale d’être éclaboussé dans la gestion des kits alimentaires destinés à la lutte contre Covid-19. Pour rappel, c’est en 2021, soit un an après la pire pandémie sanitaire au monde qu’un rapport de la Cour des comptes portant sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid (1000 milliards) avait recommandé aux autorités de l’Etat d’engager des poursuites judiciaires contre les personnes épinglées. Le rapport 2022 de l’Ofnac vient à nouveau confirmer le rapport de la Cour des comptes. Là aussi jusqu’ici, aucune action judiciaire n’a été enclenchée.
Le contrat d'armement souscrit par le ministère de l'Environnement, entre scandale et nébuleuse
Dans cette affaire révélée dans un rapport du réseau international de journalistes, bon nombre de Sénégalais ont eu la surprise de leur vie. Car, il s’est agi d’un contrat nébuleux de plus de 45 milliards CFA pour la fourniture d’équipements de sécurité, de véhicules d’intervention, et de matériel technique. Une affaire qui soulève moult interrogations pour le ministère pour non transparence et, qui plus est, le ministère en question n’avait pas l’habilitation à commander des arme ments. Car, c’est du ressort du ministère des Forces armées.
La réfection du building administratif, une enième indignation
Annoncée au départ pour un montant de 17 milliards de FCFA, la réfection du building aura enfin coûté au contribuable sénégalais plus de 40 milliards de FCFA. Le gouvernement d’alors, voulant rationaliser les dépenses publiques à la suite des engagements pris avec le Fonds monétaire international (Fmi), avait jugé nécessaire de réfectionner le building administratif pour ainsi y loger les ministères stratégiques et par ricochet baisser la facture très salée de l’Etat. Depuis cette annonce en 2013, jusqu’à ce jour, rien d’édifiant dans cette affaire. Tout dernièrement, le Premier ministre Ousmane Sonko y a fait une visite pour en avoir une idée nette de ce qu’il en est réellement. La suite nous édifiera.
Le foncier, un scandale national
Pour ce qui est du foncier, des pontes d’ancien régime, des marabouts et des étrangers ont été nommément cités dans ces scandales. Des morcellements du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) au partage de terres à Thiès et Mbour, en passant la zone de captage, de la cité Tobago, le litige foncier de Mbane, l’affaire «Allou Kagne » avec la cimenterie Dangoté et de la forêt classée de Mbao, la bande des filaos de Guédiawaye, la Corniche Ouest et le Phare des Mamelles, ils sont nombreux les sites où la prédation foncière a été à la source d’un partage de gâteau national, sous la dictée du régime de Macky Sall. Dans l’espoir de mettre fin au carnage foncier, les Sénégalais approuvent du coup la démarche du nouveau régime en place qui a pris la décision de suspendre toutes les constructions sur la corniche et d’investiguer le triangle Dakar-Thiès-Mbour.
Ousmane Sonko, premiere victime de la dénonciation des scandales
L’un des tout premiers acteurs ou lanceurs d’alerte ayant subi le courroux du régime de Macky Sall a certainement été l’actuel Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko. En mai 2016, dans le journal Sud Quotidien, ce dernier avait laissé entendre que l’impôt à l’Assemblée nationale n’est pas reversé au Trésor. Il s’exprimait dans le cadre des activités mensuelles de l’Arcade en collaboration avec la Fondation Rosa Luxembourg appelées ‘’Samedi de l’économie’’ sous le thème: «Financement des politiques publiques et redistribution: qui paie la facture fiscale? ». Il disait expressément alors : « Vous savez, au niveau de l'Assemblée Nationale, comme c'est le système exonération à la source, c'est le questeur de l'Assemblée Nationale qui paie les salaires, qui doit opérer la retenue et qui reverse. Ce qui est constant, c'est que jamais jusqu'au moment où je vous parle, il n'y a eu de reversement d'impôt ». Une sortie qui, d’ailleurs, n’avait pas plu au président du groupe parlementaire d’alors Moustapha Diakhaté qui en a fait un combat personnel, exigeant ainsi du président de la République de radier l’auditeur interne à la Direction du contrôle interne (Dci) de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid). L’exécution de cette mesure par le chef de l’Etat Macky Sall a ouvert la boite à pandore
UN MAL CHRONIQUE
Une trentaine de rapports encore dévoilés par la Cour des comptes et un seul enseignement : la mal gouvernance des institutions publiques et parapubliques est inscrite au cœur des actions du régime sortant
Une trentaine de rapports encore dévoilés par la Cour des comptes et un seul enseignement : la mal gouvernance des institutions publiques et parapubliques est inscrite au cœur des actions du régime sortant de Macky Sall. Zoom sur quelques scandales et/ou impairs qui démontrent à suffisance l’ampleur de la mal gouvernance devenue chronique au Sénégal.
Dans son rapport définitif sur le "Contrôle de la gestion des licences de pêche " dans la période allant de 2010 à 2016, la Cour des comptes a observé des irrégularités.
D'abord, dans l'obtention des licences de pêche, la Cour qui a examiné les dossiers de demande de licence, a fait "ressortir que des pièces sont manquantes et que certains documents n'offrent pas toutes les garanties de régularités". Elle a aussi relevé "une prorogation irrégulière des actes de nationalités provisoires" qui est une obligation pour l'obtention ou le renouvellement de la licence. La Cour parle d'une "violation des dispositions du Code de la marine marchande".
Dans son rapport, la Cour des comptes constate également une redevance impayée de 782 003 562 millions F Cfa. "Ainsi, au lieu de cinq milliards sept cent trente et un millions cinq cent quarante-neuf mille trois cent vingt-deux (5 731 549 322) francs CFA, il n’a été liquidé par la DPM que la somme de quatre milliards neuf cent quarante-neuf millions cinq cent quarante-cinq mille sept cent soixante et un (4 949 545 761) francs CFA, soit 86,35 % du montant total effectif à verser. Il en découle un écart de sept cent quatre-vingt-deux millions trois mille cinq cent soixante et un (782 003 561) francs CFA entre les redevances à payer et les versements effectifs", informe la note. Selon la Cour des comptes, "la mauvaise liquidation de ces redevances induit ainsi un important manque à gagner pour l’Etat".
Une autre irrégularité est notée au Puma. Au total, ce sont 483 millions 733 mille 924 francs CFA qui ont été relevés par la Cour des comptes comme dépassements des salaires du personnel au Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA) au cours des années 2019, 2020 et 2021. Des dépassements jugé
s "considérables" et "supérieurs aux autorisations budgétaires" par la Cour des comptes. Sur les trois années considérées, la masse salariale autorisée de 1 milliard 440 millions francs CFA a dérapé pour monter à 1 milliard 923 millions 776 mille francs CFA. La Cour des Comptes a également révélé dans son rapport des irrégularités dans la gestion du carburant à la mairie de la commune de Kaffrine dirigée par Abdoulaye Wilane entre 2015 et 2019. L'achat global de carburant est estimé à 153 490 529 Francs Cfa, entre 2015 et 2018, avec une consommation de 47 996 814 Francs Cfa en 2015, 27 998 545 Francs Cfa en 2016, 30 998 310 Francs Cfa en 2017 et 46 496 960 Francs Cfa en 2018, soit une consommation moyenne de 38 372 632 FCfa.
Toutefois, le corps de contrôle fait état d'un parc automobile communal composé de six (6) véhicules qui sont tous en panne. Sur ce, deux copies de cartes grises ont été transmises à la Cour qui souligne qu'aucune autre documentation afférente au suivi de l'entretien régulier des véhicules n'a été fournie. Sur les exonérations accordées aux sociétés minières, la Cour des comptes a relevé que le Trésor a été délesté de plus de 234 milliards Fcfa.
Ces malversations décelées par le rapport de la Cour des comptes illustrent encore une fois la mal gouvernance chronique au Sénégal. L’impunité est ainsi érigée en règle du côté de certains membres de l’ancien régime.
KEEMTAAN GI - RACAILLE FINANCIERE
Faut-il la fermer et ne rien dire ? Au nom d ’un corporatisme de mauvais aloi ou de l’appartenance à un établissement public dont les employés ont bénéficié d’avantages indus, faut il se taire ? Si les prestigieux corps de contrôle de nos finances exsangues ont trouvé à redire sur la gestion de ces messieurs et dames qui tentent de s’absoudre de leurs rapines, c’est parce ces derniers, qui sont des délinquants financiers, ont outrepassé leurs missions pour considérer les établissements qu’on leur a confiés comme leurs propres entreprises, rivalisant de générosité, distribuant des millions, en veux-tu, en voilà, à des parasites. Accordant des augmentations de salaires à la volée, mais aussi des primes, des indemnités, finançant des conférences dites religieuses, des soirées dansantes, des colonies de vacances, des arbres de Noël à coups de dizaines de millions de nos francs, distribuant des aides sociales, prenant en charge des pèlerinages… Par ces pratiques maffieuses—car les directeurs généraux qui accordaient de telles libéralités ne s’oubliaient évidemment pas au nom du principe qui veut que charité bien ordonnée commence par soi-même ! Par ces pratiques maffieuses, donc, durant les 12 ans d’une gestion que l’on nous avait promise vertueuse et sobre, un véritable carnage a été opéré sur nos finances publiques au mépris des lois du pays. On comprend que ces dossiers aient été mis sous le coude ! Et qu’aucun prédateur de nos finances publiques ou des ressources nationales n’ait été présenté à un procureur ! Des milliards pas perdus pour tout le monde puisque ayant servi à enrichir des copains, des putes et des coquins. Des agences qui servent de vaches à lait à des religieux, troubadours, politiciens et escrocs. Des institutions dont le rôle est de financer des projets de développement et qui balancent à la volée des millions à des influenceurs, griots, journalistes exploitant des chaines YouTube et sites Web en plus de bénéficier du fonds d’aide à la presse. D’autres bienheureux servis grassement à coups de centaines de millions par des entreprises pendant que des pionniers de cette presse tirent la langue. Bien entendu, toute cette racaille a pu bénéficier de ces libéralités parce que usant de sa proximité avec un régime qui ne lui refusait rien et qui se fichait que ces heureux bénéficiaires remboursent leurs prêts ou prennent la tangente pour aller s’encanailler ailleurs. A lire les rapports de la Cour des comptes sur ce carnage, on est partagé entre le dégoût et l’envie de meurtre. Pendant qu’ils nous vendaient des infrastructures coûteuses, car fleurant à mille lieues les surfacturations, ils s’en mettaient plein les poches tout en enrichissant d’autres crapules jamais repues alors que tout cet argent, jeté par les fenêtres pour faire plaisir à des parasites, aurait pu servir à résorber le chômage et créer de petites entreprises. On pourrait bien se demander ce qu’il adviendrait de ce pays si cette camarilla avait rempilé pour un autre mandat. Une camarilla composée de personnes qu’il faudrait éloigner définitivement des affaires publiques. Et l’on ne peut être qu’enrage à les entendre vociférer contre le nouveau régime. Eux que la pudeur aurait dû pousser à se cacher et se taire. Définitivement !!! Bien évidemment, il est hors de question que le nouveau régime laisse impunis tous ces crimes au risque d’être accusé de complicité. La main des nouvelles autorités ne doit point trembler pour châtier tous ces bandits financiers. Et que personne ne vienne nous parler de chasse aux sorcières! KACCOOR BI - LE TEMOIN
AMADOU BA DE RETOUR «PAPA, PAPA NAMONE NA GNOULA»
C’est aux cris de « Papa Amadou namone nagnoula » « père Amadou on avait ta nostalgie » que l’ancien Premier ministre a été accueilli hier parses partisans à l’aéroport international Blaise Diagne. Juste à la sortie du salon d’honneur de l’AIBD, le candidat malheureux à la dernière présidentielle a fait l’objet de toutes les attentions de ses partisans et de simples Sénégalais qui ont cherché à se faire photographier avec l’ancien Premier ministre. Ensuite juste avant de monter dans son véhicule, il a été obligé d’aller à la rencontre d’un groupe de ses partisans qui chantonnait des « Papa, papa Amadou namone na gnnoula ». A ces chants, « gooru Billie Ba » répondait par des tapes amicales et des sourires. Le Premier ministre, qui se faisait appeler « Président », revenait d’un séjour qui a duré presque un mois à l’étranger entamé au lendemain de sa défaite électorale contre le président Bassirou Diomaye Faye au soir du 24 mars 2024. Amadou Ba s’était en particulier rendu à La Mecque pour faire son petit pèlerinage.
PASTEF/USA LE PLUS VIEUX POURFENDEUR DE MACKY RENTRE AU BERCAIL !
Il s’appelle P. Diop alias Vieux Diop. Agé de 80 ans environ, il vit à Detroit situé dans l’État du Michigan aux États-Unis d’Amérique (Usa). Originaire de Touba, Vieux Diop est le plus vieux membre de Pastef/Usa et le plus violent pourfendeur pour ne pas dire insulteur du président Macky Sall. Dans le groupe Whatsapp « Pastef/Usa » qu’il partageait avec d’autres partisans d’Ousmane Sonko, le vieux Diop se distinguait par ses sorties trop virulentes et ses injures publiques contre le président Macky Sall et son gouvernement. Des audios incendiaires qui faisaient le tour de la toile. Traqué et « fiché » par la police des frontières, Vieux Diop était resté plus de 10 ans sans mettre les pieds au Sénégal. Justement, « Le Témoin » a appris que l’insulteur du Michigan est rentré au bercail pour y passer la Tabaski en famille. Il a été accueilli par ses enfants et petits-enfants la semaine passée à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. Dès son arrivée dans le parking de l’aéroport, nous renseigne-t-on, il a effectué deux « rakaas » pour rendre grâce à Dieu d’avoir débarrassé le Sénégal de Macky Sall. Et surtout d’avoir porté le président Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays.
GESTION SICAP 2014-2018 UN BRIGAND FINANCIER NOMME IBRAHIMA SALL
A la Sicap, la gestion 2014-2018 d’Ibrahima Sall a été une véritable casse financière. C’est tout simplement un brigandage financier sans précédent selon le rapport publié par la Cour des Comptes ce vendredi. Les manquements qui lui sont reprochés en tant que DGSICAP constituent une longue listes d’infractions. Octroi abusifs de dons et subventions : entre 2014 et 2018, le leader du Model — dont la gestion n’a pas été un modèle d’intégrité !—a accordé des montants cumulé de 703 millions FCFA en dons et subventions à des responsables politiques, à des chefs religieux, à des communicateurs traditionnels et à des artistes, pour des motifs sans rapport avec l’objet de la société. Il s’est attribué lui-même deux logements à tarif préférentiels, à Sacré-Cœur et Sicap-Keur-Gorgui, ce qui est considéré comme un abus par la Cour des Comptes. Plus de 30 agents SICAP, en plus de bénéficier de logement à des taux préférentiels, ont été attributaires de deux logement chacun. De surcroît sans qu’ils honorent leurs engagements contractuels. Une bonne partie d’entre eux accusent des retards de paiements significatifs. Le DG et le PCA ont effectué plusieurs missions à l’étranger avec des frais élevés mais sans aucun justificatif (ni termes de référence, ni invitation, ni compte rendu de réunion, ni rapport de mission). Le montant total des dépenses pour les indemnités de mission et les titres de voyage de 2014 à 2018 s’élève à 364 473 037 frs. 419 millions d’honoraires irrégulièrement versés par la SICAP au cabinet CONEX entre 2015 et 2018 sans aucune base contractuelle. En outre Ibrahima Sall n’était pas un bon travailleur puisque sur un objectif de 11.000 unités d’habitation, la SICAP n’a produit que 3.542 unités. Au niveau de la gestion des projets, la Cour des Comptes a relevé un faible niveau d’exécution des programmes d’investissement, mais aussi les longs retards constatés dans la réalisation des travaux de construction. Des centaines de millions ont été dépensés pour des projets à l’arrêt (SICAP TOUBA, SICAP SALY, SICAP DIASS, SICAP BAMBILOR). 883 millions de redressement fiscal. La mauvaise qualité des logements livrés aux clients. Il a été noté des écarts significatifs entre les unités d’habitation réalisées et les spécifications contenues dans les documents contractuels. Des défaillances techniques manifestes sont relevées en ce qui concerne la structure générale des constructions, l’aménagement et la viabilisation des sites de Keur Massar Economique, Mbao Villeneuve, Sacré Cœur III et VDN Extension. La Cour des Comptes a sévèrement critiqué Ibrahima Sall en soulignant une gestion inappropriée des ressources de l’entreprise et un manque de conformité avec les procédures établies.
PONT CICES UN BUS TATA DE LA LIGNE 44 SANS FREINS TUE 3 PERSONNES
Un accident mortel s’est produit ce lundi 13 mai 2024, dans l’après-midi, à Ouest-Foire, à hauteur du pont du Cices. Le bilan, lourd, fait état de trois morts et de plusieurs blessés. Selon des témoignages recueillis sur place par Seneweb, un bus Tata de la ligne 44 qui roulait sans freins a dérapé avant de finir sa course sur les victimes. À en croire les témoins qui retracent le film de l’accident, arrivé au niveau du pont de la Foire, le bus a heurté un conducteur de moto-Jakarta qui supportait une personne. Ils ont tous les deux perdu la vie sur le coup. Ne pouvant plus s’arrêter, le chauffeur, qui a perdu le contrôle de son véhicule, a continué sa course folle, emportant sur son passage un piéton qu’il a trainé sur 200 m, avant de heurter un taxi. Le conducteur du bus a été arrêté par les éléments de la gendarmerie de la Foire.
PENURIE D’EAU A KARANG LES POPULATIONS DANS LA RUE POUR PROTESTER.
C’est une marée humaine qui a arpenté les rues de Karang ce dimanche pour dire non à un manque d’eau potable qui s’éternise. En effet depuis 5 ans au moins, les robinets sont asséchés dans cette localité frontalière de la Gambie car la gestion du liquide précieux par les autorités est « catastrophique». D’après Alioune Ndiaye, un des porte-parole du jour «depuis 2017, nous vivons un calvaire incessant avec ce manque d’eau criard sans qu’aucune autorité ne bouge le petit doigt pour nous venir en aide». Injuste, selon lui au regard de la réalité que tenteraient de cacher certaines autorités locales et centrales. Selon lui, « plus de trente usines de traitement d’eau potable sont implantées à Karang. Et au moment où Karang abreuve Kaolack et le reste du pays, les populations de l’abreuvoir ont soif». En clair les sources d’eau de Karang sont pompées par des usines qui vendent de l’eau en sachets à travers tout le pays et pourtant les habitants de cette ville frontalière souffrent le martyre car n’ayant aucune goutte d’eau à boire. C’est la même complainte que Mamadou Sané a soulevée. En effet, selon lui, la situation est telle que les femmes parcourent des kilomètres à la quête du liquide précieux sans compter les dépenses faramineuses liées à l’achat d’eau chez les charretiers». Par ailleurs, il a souligné que les autorités locales ont avoué leurs limites en ce sens que ces doléances datent de plusieurs années sans qu’elles aient été satisfaites.
GUINEE TREMBLEMENT DE TERRE A CONAKRY
En Guinée, le quartier Bantouka 1 situé à Lambanyi, dans la haute banlieue de Conakry, a été le théâtre d’un tremblement de terre dans la nuit du dimanche 12 mai. Selon les témoignages recueillis par la presse locale auprès des habitants, le séisme n’a duré que quelques secondes. Cela a suffi pour installer une atmosphère de panique dans la zone. « Plusieurs personnes ont déserté leurs habitations pour regagner la rue, informe notamment « Visionguinée ». « Aucun dégât n’a cependant été enregistré », ajoute-t-on. Il n’y a également pas eu de pertes en vies humaines. Certains habitants du quartier ont invité les autorités à venir voir ce qui se passe à Bantouka 1. Ils révèlent que des secousses ont déjà été ressenties en ces lieux, il y a quelques années. Pour l’heure, aucune voix officielle ne s’est prononcée sur ce tremblement de terre de quelques secondes.
LINGUERE LE DIRECTEUR D’UNE ECOLE PRIVEE TUEE DANS UN ACCIDENT
Le directeur de l’école privée ‘’Les amis de François’’ de Linguère, Ferdinand Coly, est décédé, lundi, dans une collision entre un taxi ‘’clando’’ et un véhicule de transport en commun appelé ”sept places”, a-t-on appris de l’Inspecteur d’éducation et de la Formation (IEF), Mamadou Diallo. Deux personnes sont mortes dans cet accident. ”La communauté éducative de Linguère est endeuillée par la mort tragique du directeur de l’école privée Les amis de François de Linguère dans un accident de la route’’, a confié à l’APS l’IEF. Ferdinand Coly a perdu la vie sur le tronçon routier Louga-Saint-Louis, de la route nationale numéro 2, dans une collision entre un taxi ‘’clando’’ et un véhicule de transport en commun appelé ”sept places”, a ajouté M. Diallo. ‘’Le directeur de l’école privée Les amis de François de Linguère et une dame sont décédés sur-le-champ’’, a-t-il indiqué. Ferdinand Coly était parti à Saint Louis où il avait pris part à une rencontre pédagogique des responsables d’écoles catholiques de la zone nord. Au terme de la réunion, il avait pris un véhicule pour rallier Louga.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 14 MAI 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Quotidien, EnQuête, L'As, Révélation Quotidien, Libération, Le Soleil, L'Observateur, Stades, Yoor-Yoor Bi, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Quotidien, EnQuête, L'As, Révélation Quotidien, Libération, Le Soleil, L'Observateur, Stades, Yoor-Yoor Bi, Le Témoin Quotidien, Bes Bi Le Jour
VIDEO
NOSTALGIQUE MAIS PAS APATHIQUE APRÈS CE DÉPART
Le maintien des jeunes filles à l’école est une urgence existentielle. Depuis plus de trois décennies, c’est le cheval de bataille de FAWE. L’association a perdu un partenaire privilégié, mais ne renonce pas. Explication de Marlene S. Babio de FAWE
La promotion et le maintien des jeunes filles a l’école est une urgence existentielle. Depuis plus de trois décennies, c’est le cheval de bataille de FAWE (Forum for African Women Educationalists) ou Forum des éducatrices africaines.
Elles sont actrices de la société civile. Elles sont d’utilité publique et à but non lucratif. Elles agissent là ou l’État est peu ou pas du tout présent et soulagent les communautés. Pour fonctionner, elles ont besoin de mobiliser des ressources à travers des partenariats et cela peut nécessiter des connaissances supplémentaires. Celles dont il est question, ce sont des Organisations non gouvernementales (ONG).
Longtemps Open Society Africa (ex-OSIWA) a été un bailleur privilégié de la plupart de ces organisations de la sociétés civiles en Afrique de l’Ouest. Mais alors que le fils du fondateur a hérité de l’Organisation, cette dernière a connu une restructuration.
Dans la foulée, OSIWA a décidé de changer d’approche dans son fonctionnement en se séparant de ses bénéficiaires classiques.
Toutefois, Open society a décidé de renforcer les capacités desdits bénéficiaires avant de les laisser voler de leurs propres ailes. C’est dans ce cadre qu’en mars 28 organisations ont de la sociétés civile ont bénéficié d’une formation sur la mobilisation des ressources et la durabilité organisationnelle a Abidjan, FAWE Benin fait partie de ces organisation.
En marge de cet atelier, AfricaGlobe a interviewé, la Coordonnatrice Marlene Seidou Babio, une des bénéficiaires de cette formation qui exprime toute la pertinence que rêvait ce renforcement de capacités.
Marlene Seidou Babio perçoit la séparation d’avec Open Society Africa comme une opportunité pour ces organisations de se relancer et d’apprendre à voler de leurs propres ailes, a diversifier les partenariats et surtout à expérimenter certaines approches de mobilisation de ressources reçues lors de cette formation de 5 jours.
Suivez son entretien sur AfricaGlobe Tv