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25 mai 2025
Par Mamadou Ndiaye
MÉSAVENTURE
Macky Sall aurait-il perdu le sommeil ? Pas de doute : il ne dort plus à poings fermés. Il est probable que son insomnie soit liée aux réactions suscitées par son fameux décret qui annule l’élection prévue de longue date le 25 février .....
Macky Sall aurait-il perdu le sommeil ? Pas de doute : il ne dort plus à poings fermés. Il est probable que son insomnie soit liée aux réactions suscitées par son fameux décret qui annule l’élection prévue de longue date le 25 février pour la repousser au mois de décembre prochain avec une prorogation de son mandat à la tête de l’Etat.
« Un mandat bonus !», raillent non sans malice et perfidie ses adversaires qui fulminent contre son attitude outrancière. Avait-il prévu l’effet causé par sa décision de report de la présidentielle à laquelle il ne prend pas part ?
Il n’a commencé à mesurer l’amplitude de l’onde de choc provoquée que lorsqu’il a fini de s’adresser au pays et à la nation. Un véritable tollé, en vérité. Dans la foulée, il s’est employé à limiter les dégâts en levant les équivoques, en dissipant les malentendus éventuels et surtout en initiant une démarche de justification et d’explication auprès des médias pour ne pas perdre la face.
Le mal est fait. Presque. Puisqu’il se surprend à découvrir l’écho de la désapprobation et surtout sa résonnance mondiale. Or Macky est sensible à son image sur le plan international qu’il ne souhaiterait voir écornée ou dégradée. D’où sa promptitude à accorder un entretien à la chaîne Web TV de l’Agence américaine de presse AP. La presse nationale est zappée, soit dit en passant…
Dès lors, à quoi a servi sa sortie via cette tribune bien visible au demeurant ? Bien malin qui le saurait. En revanche, elle n’a pas émoussé l’ardeur des contempteurs qui rebondissent avec plus d’allant, notamment les coalisés, les impactés et les … recalés.
Les pays de grande démocratie exigent la tenue de la présidentielle suivant l’agenda électoral inscrit dans une loi constitutionnelle.
En écho, cinq juristes de renom se fendent d’un retentissant article co-signé pour dénier au Président de la République la prérogative, loin d’être sienne, de report de l’élection majeure.
« Il appartient exclusivement au Conseil Constitutionnel de décider de l’opportunité de report de l’élection présidentielle », précisent ces universitaires respectés. Ils ajoutent : « Plus que il doit restaurer l’autorité attachée à ses décisions pour sauver la démocratie sénégalaise. » Sans appel.
Justement ce rappel de principe suffit à lui seul à empêcher au « gardien de la Constitution » de dormir mais surtout de convaincre grand monde.
L’acte posé par le Président Sall et le vote dérogatoire de l’Assemblée nationale au cours d’une houleuse session « remettent en cause les fondements de notre République », écrivent les juristes.
Pire, selon eux, ces «violent la charte fondamentale qui dénie au Président de la République et au Parlement toute prérogative pour interrompre le processus électoral déjà enclenché. » Les professeurs de haut rang voient dans l’effet d’allongement du dernier mandat du président sortant un « artifice » méritant une censure du Conseil Constitutionnel du fait qu’il viole la Charte fondamentale dans ses dispositions intangibles, « hors de portée de toute modification ».
Cet article au vitriol, volontairement polémique, s’ajoute au débat ininterrompu par médias interposés soulignant l’inopportunité de la mesure présidentielle alors que son auteur s’érigeait en objecteur face aux dérives des putchistes de la sous-région qui, à leur tour, tournent en dérision les sempiternelles rodomontades du président sénégalais.
Loin d’être los, l’épisode révèle un isolement accentué du chef de l’Etat qui a tenté d’afficher une incarnation républicaine. Informée ou pas, l’opposition a senti que le Président est reclus dans une solitude qui le désavantage. Usé ? Las ? Anxieux ?
Pour éviter le chaos et les fuites, il a organisé avec minutie sa déclaration qui n’a été ébruitée qu’au dernier moment. Le secrétariat exécutif politique de l’APR ignorait tout de la démarche, à l’exception de deux pôles mis au parfum : le Président de l’Assemblée nationale et celui du Groupe parlementaire de la majorité.
Les deux étaient-ils outillés pour endiguer la bronca qui allait suivre ? Pas si sûr. D’autant qu’il se dit que certains alliés au sein de la coalition Benno et pas des moindres, restent attachés à leur choix initial « quoi qu’il advienne ! » Traduction : rien n’est négociable à cette étape fatidique.
Usant de leur poids politique, Moustapha Niasse et Aminta Mbengue Ndiaye ont mis à contribution leur incomparable expérience pour raffraîchir les mémoires en alertant surtout sur les dangers qui guettent à trop vouloir affaiblir son propre camp par des divisions à calculs infinitésimaux.
En clair les fossoyeurs sont à contenir dans de stricts réduits pour éviter la bérézina. Dès lors, qui est habilité à calmer ces remuants trublions ? Tout le monde le sait. Mais personne ne veut ou n’ose piper mot à propos de la « main invisible » qui actionne ces fantassins que le grand nombre prend pour des loufoques.
Le déséquilibre qu’ils créent fausse l’introuvable cohésion, indispensable à toute stratégie conquérante. De ce fait, l’isolement de Macky s’est transformé en une solitude impossible à déchiffrer au plan politique.
S’y ajoute son orgueil personnel difficile à canaliser. Douze ans à la tête du pays, rarement il a fendillé l’armure. Son physique impressionnant et ses larges épaules, le rendent-ils désormais craintif, moins chaleureux, peu communicatif au point d’assister impuissant à la rencontre des extrêmes ? Désormais il redoute la déconstruction de son œuvre et l’atmosphère de fin de règne peut accroître son niveau de stress.
En privilégiant sa posture de chef de l’Etat au détriment de son rôle politique pivot, il brouille les pistes et envoie ses partisans dans les cordes ou dans le décor. Est-il compréhensible que les instances de sa formation soient dans l’inaction une semaine durant ?
Faute de consignes claires, ils sont restés muets, rasant les murs et le plus souvent cloîtrés en attendant une éclaircie qui tarde à rayonner. D’ailleurs de quels arguments disposent-ils pour croiser le fer avec des adversaires requinqués par les failles du pouvoir ?
Ce moment est décisif dans le long conflit qui s’ouvre et oppose des acteurs suivant des accointances à géométrie variable. Les rapprochements qui se dessinent et les écarts qui se creusent donnent un aperçu de la recomposition de l’échiquier. Les bases sont aussi obscures que les doctrines sont illisibles.
L’absence d’identité formelle évacue la sincérité des alliances et ôte toute rationalité à la politique menée chez nous. En d’autres termes, l’actuelle classe politique manque de classe pour n’avoir pas fait les classes.
Or la politique la plus aboutie commence par le b.a.-ba, une somme éprouvée de connaissances élémentaires (pratiques et théoriques à la fois).
LES DONNÉES MOBILES ENCORE SUSPENDUES
L’Internet des données mobiles est suspendu ce mardi sur certaines plages horaires ‘’en raison de la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversifs’’, a annoncé le ministre de la Communication ...
Dakar, 13 fev (APS)– L’Internet des données mobiles est suspendu ce mardi sur certaines plages horaires ‘’en raison de la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversifs’’, a annoncé le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
Dans un communiqué, Moussa Bocar Thiam ‘’informe le public qu’en raison de la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversifs qui ont déjà provoqué des manifestations violentes avec des décès et des dégâts matériels importants, l’internet des données mobiles est suspendu ce mardi (…) selon certaines plages horaires. Les opérateurs de téléphonie sont tenus de se conformer aux réquisitions notifiées’’.
Selon le ministre, ‘’les opérateurs de téléphonie sont tenus de se conformer aux réquisitions notifiées’’.
L’accès Internet par les données mobiles a été rétabli mercredi dernier après deux jours de suspension décidée par les autorités dans un contexte de crise née du report de l’élection présidentielle.
KHALIFA SALL EN ATTENTE DU REJET DE LA LOI REPORTANT L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Khalifa Ababacar Sall, candidat à l’élection présidentielle, a déclaré s’attendre à ce que le Conseil constitutionnel annule la loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale pour reporter l’élection présidentielle du 25 février.
Dakar, 13 fév (APS) – Khalifa Ababacar Sall, candidat à l’élection présidentielle, a déclaré s’attendre à ce que le Conseil constitutionnel annule la loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale pour reporter l’élection présidentielle du 25 février.
‘’Tout le monde sait que les décisions du conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours. Donc nous estimons que les juges diront le droit, c’est-à-dire annuler cette proposition de loi présentée par l’assemblée nationale’’, a-t-il indiqué lundi lors d’une conférence de la coalition qui porte sa candidature à l’élection présidentielle.
‘’Il faut que le travail du conseil constitutionnel soit constant, cohérent et permanent. Nous n’accepterons jamais qu’il se déclare incompétent dans de telles circonstances’’, a estimé l’ancien maire de Dakar.
Des députés de l’opposition ont déposé jeudi au greffe du Conseil constitutionnel une saisine en inconstitutionnalité contre la loi portant report au 15 décembre prochain de l’élection présidentielle du 25 février.
Cette saisine du Conseil constitution intervient après que l’Assemblée nationale a adopté le 5 février une proposition de loi visant à reporter au 15 décembre prochain l’élection présidentielle du 25 février.
Ce vote a été organisé deux jours après l’annonce par le chef de l’Etat, Macky Sall, de l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer le corps électoral. Cette décision a été annoncée à la veille du démarrage de la campagne électorale.
LA DÉCHARGE MUNICIPALE DE KAOLACK COMME UNE PRISE EN CHARGE
La décharge municipale de déchets de la commune de Kaolack (centre), située dans la commune de Mbadakhoune, dans le département de Guinguinéo, région de Kaolack, est une véritable source de revenus et un lieu de travail de nombreuses personnes désœuvrée
Kaolack, 13 fév (APS) – La décharge municipale de déchets de la commune de Kaolack (centre), située dans la commune de Mbadakhoune, dans le département de Guinguinéo, région de Kaolack, est une véritable source de revenus et un lieu de travail de nombreuses personnes désœuvrées, a constaté l’APS.
Implantée à Mbadakhoune, à quelques encablures de la cité religieuse de Médina Baye, une trentaine de jeunes viennent chercher tous les matins à la décharge, des déchets plastiques, de la ferraille et autres matériels récupérables issus d’ordures ménagères.
La décharge est reliée à la commune de Kaolack par une piste latéritique en mauvais état. Elle se trouve au bout de ce tronçon routier sur une superficie d’une centaine de mètres carrés sans mur de clôture et aucune limitation exacte de son périmètre.
Une odeur nauséabonde titille les narines à l’approche de la décharge à ciel ouvert. Sous des rayons ardents du soleil, des ramasseurs et recycleurs, s’activent sous une forte canicule autour de ce tas d’ordures.
Alioune Ndiaye, un jeune recycleur tente de récupérer quelques objets, sans masque de protection, et sans gants aux mains.
‘’On n’a pas de gants ni de masque encore moins de chaussures de sécurité. Nous sommes obligés de faire avec, parce que la situation nous y oblige’’, a-t-il expliqué, tenant entre ses mains une barre de fer et un objet destiné à faciliter la recherche ”d’objets précieux”, récupérables.
Sur la décharge, des camions de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED) effectuent des rotations pour décharger les ordures.
A proximité d’un de ces camions, une dizaine de ramasseurs, minus de barres de fer se ruent déjà sur les ordures à peine décharger. Des scènes qui se répètent à chaque fois qu’un camion arrive sur la décharge.
Au milieu de ce décor insalubre, aux côtés des jeunes, des pères de familles tentent également de gagner leur vie sur ce déversoir municipal de déchets de la ville de Kaolack.
‘’On vient ici chaque jour pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. On ramasse des caoutchoucs, de la ferraille, des bidons, entre autres objets à revendre sur le marché”, a dit Ousseynou Sarr, un des pères de familles trouvés sur le site.
”Le kilogramme de caoutchouc est vendu à cent francs CFA et les bidons à cinquante francs CFA l’unité’’, a ajouté M. Sarr.
Sur le site, après déchargement de chaque camion, les déchets sont empilés grâce à un engin mécanique manœuvré par un usager.
Les jeunes talibés ou élèves d’écoles coraniques viennent également sur la décharge pour récupérer des objets récupérables.
Mbaye Lô, âgé de 15 ans, est un jeune talibé qui dit venir à la décharge en dehors de ses heures d’apprentissage . ‘’Je gagne parfois jusqu’à mille francs CFA par jour. Quand je ne suis pas au +daara+ (école coranique), je viens ici’’, a fait valoir, le jeune garçon , originaire de Kanda, un quartier de la commune de Kahone, situé à l’est de la ville de Kaolack.
Ousmane Ndiaye, maçon de profession est assis sous un arbre grignotant un pain déclare avoir gagné ”souvent plus de 3000 francs CFA en une journée”.
‘’Je peux gagner jusqu’à plus de trois mille francs CFA avant la fin de la journée. Mais, des agents de la SONAGED nous font la concurrence en récupérant la ferraille, les caoutchoucs et autres plastiques. Ils ne laissent que des déchets dérisoires”, a-t-il déploré.
Pour Ousmane Ndiaye qui s’adonne, de temps en temps, au ramassage d’ordures, ce travail sur la décharge est plus dangereuse à cause des fils électriques de haute tension qui surplombent ce déversoir municipal.
Il a appelé , le Gouvernement à trouver des emplois plus décents aux ramasseurs d’ordures notamment dans les secteurs de l’agriculture ou des industries.
LE PRÉFET DE DAKAR INTERDIT LA MARCHE DE LA PLATEFORME AAAR SUNU ELECTION
Le préfet de Dakar a interdit la marche silencieuse que les membres de l’initiative ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection) projetaient d’organiser mardi à Dakar en hommage aux trois personnes décédés lors des manifestations de protestation
Dakar, 13 fev (APS) – Le préfet de Dakar a interdit la marche silencieuse que les membres de l’initiative ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection) projetaient d’organiser mardi à Dakar en hommage aux trois personnes décédés lors des manifestations de protestation contre le report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février, a appris l’APS de source officielle.
L’autorité administrative déclare ‘’ne pas pouvoir donner une suite favorable’’ à la requête des organisateurs en raison de ‘’problèmes de mobilité’’.
‘’L’occupation de l’itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement”, indique le préfet dans un arrêté.
Les organisateurs prévoyaient d’organiser cette marche sur l’avenue Bourguiba sur l’itinéraire Rond-point Jet d’eau-FASTEF.
Dans son arrêté, l’autorité administrative invite les initiateurs à lui proposer ‘’un nouvel itinéraire qui fera l’objet d’une instruction’’.
‘’Aar Sunu election’’, plateforme regroupant des organisations et mouvements se réclamant de la société civile avait appelé lundi les Sénégalais à se joindre à son plan d’action pour protester contre le report de la présidentielle.
‘’Nous invitons la population à venir participer massivement à la marche pacifique dans l’après-midi du mardi 13 février, pour protester contre le report de notre élection’’, a déclaré lors d’une conférence de presse Ndongo Sarr, secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems), une organisation membre de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’.
INTERNET DES DONNÉES MOBILES ENCORE SUSPENDU
Alors que la préfecture a interdit la marche silencieuse de «Aar Sunu élection», le ministère de la communication vient d’annoncer la suspension de l’internet des données mobiles.
Alors que la préfecture a interdit la marche silencieuse de «Aar Sunu élection», le ministère de la communication vient d’annoncer la suspension de l’internet des données mobiles.
Encore une suspension de l’internet des données mobiles au Sénégal. La décision vient d’être annoncée par le ministère de la communication, des Télécommunications et du Numérique. «En raison de la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux et subversifs qui ont déjà provoqués des manifestations violentes avec des décès et des dégâts matériels importants, l'internet des données mobiles est suspendu ce mardi 13 février 2024 selon certaines plages horaires», a indiqué le ministère dans son communiqué de presse. Les opérateurs de téléphonie sont tenus de se conformer aux réquisitions notifiées, dit-il.
COUPURES D’INTERNET, DEUX ORGANISATIONS SAISISSENT LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO
Media Defence et le Rule of Law Impact Lab de la Stanford Law School ont déposé un recours devant la Cour de justice de la CEDEAO pour contester la coupure d’Internet par les autorités sénégalaises.
Ce sont Media Defence et le Rule of Law Impact Lab de la Stanford Law School qui ont déposé un recours devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour contester la coupure d’Internet par les autorités sénégalaises en juin, juillet et août 2023.
Cette coupure d’internet était liée aux violentes manifestations politiques dans le cadre des affaires Ousmane Sonko, leader de Pastef et Adji Sarr, employée d’un salon de beauté et Sonko-Mame Mbaye Niang. Selon un communiqué, l’affaire est introduite au nom des AfricTivistes, une organisation panafricaine sénégalaise de protection de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que les journalistes sénégalais, Moussa Ngom et Ayoba Faye. «Les plaignants et leurs représentants considèrent que les restrictions imposées par le Sénégal sur Internet ont violé les droits des requérants à la liberté d’expression ainsi que le droit des journalistes à travailler, tout en étouffant de manière significative la liberté des médias et la liberté d’expression au Sénégal», précise la source.
La requête a été déposée le 31 janvier 2024, soit peu de temps avant l’annonce par le Président Macky Sall d’un report de l’élection présidentielle prévue initialement le 25 février. Le 4 février, le ministre sénégalais de la Communication a annoncé de nouvelles mesures de restriction de l’accès à l’internet mobile pour des raisons de sécurité, alors que 97 % des internautes utilisent ce mode de connexion selon un rapport de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), cité par le communiqué.
Il estime que la procédure vise à obtenir des mesures provisoires pour protéger le public sénégalais contre d’autres potentielles coupures lors de la prochaine élection présidentielle, prévue initialement le 25 février 2024, mais qui a été repoussée. «Les coupures d’Internet avant et pendant la période électorale empêcheraient le partage d’informations sur les candidats et le scrutin avec les électeurs sénégalais. Les coupures menacent également la transparence et l’intégrité des élections en ayant un impact sur le suivi indépendant des résultats des bureaux de vote, étant donné que les observateurs citoyens partagent souvent les résultats du scrutin sur les médias sociaux», indique le communiqué.
La même source de préciser que la Cour de justice de la Cedeao a déjà jugé que les coupures totales d’Internet sont illégales dans d’autres affaires initiées par Media Defence contre la Guinée et le Togo.
L’APPEL DES PRÉSIDENTS DIOUF ET WADE ET LES TENTATIVES DE DÉCRISPATION DE L’ESPACE POLITIQUE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DE CE MARDI
Les quotidiens de ce mardi 13 février 2023 font écho à l’appel des anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et les démarches entreprises par des bonnes volontés pour une décrispation de l’espace politique
Dakar, 13 fév (APS) – L’appel des anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et les démarches entreprises par des bonnes volontés pour une décrispation de l’espace politique sont les principaux sujets traités par les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
”Abdou Diouf et Me Wade s’en mêlent”, selon Sud Quotidien, faisant allusion à la déclaration conjointe des deux anciens présidents de la République, invitant ”la jeunesse à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs’’.
”L’appel de Diouf et de Me Wade’’, met en exergue Le Soleil. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade invitent l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par le chef de l’Etat, Macky Sall pour ”des discussions franches et loyales” afin que ”la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables”.
Selon Les Echos, ”Abdou Diouf et Me Wade adoubent Macky Sall’’. ”Dialogue en chœur”, dit L’As, soulignant que les deux anciens présidents ont ‘’fait preuve de sagesse pour essayer d’éteindre le feu qui couve dans le pays depuis le report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024’’.
‘’Diouf et Wade en béquilles’’, selon WalfQuotidien qui écrit : ‘’Les anciens présidents Abdou Diouf, enfin sorti de son roupillon, et Abdoulaye Wade prennent le contre-pied des Sénégalais qui sont opposés, dans leur écrasante majorité, au report de la présidentielle. Dans une lettre commune, ils se disent bizarrement favorables au report du scrutin et appellent l’opposition à participer au dialogue voulu par Macky Sall’’,.
Enquête parle de ”temps de manœuvres’’. ”La loi d’amnistie générale qu’envisage de faire voter le gouvernement tel qu’annoncé par Le Quotidien est au cœur de toutes les polémiques. Beaucoup dénoncent une manœuvre de Macky Sall pour diviser l’opposition et faire baisser les tensions dans le pays suite au report de la présidentielle”, relève le journal.
Concernant ”les tractations autour d’un projet de loi d’amnistie et du dialogue nationale”, Libération rapporte que l’homme d’affaires Pierre Goudiaby Atépa et le défenseur des droits de l’homme Alioune Tine sont ‘’à la manœuvre’’.
‘’Dans la nuit dakaroise, Pierre Goudiaby Atépa et Alioune Tine ont révélé lundi que des négociations allant dans le sens de la libération de tous les détenus politiques de mars 2021 et juin 2023, se font depuis un certain temps. Si elles aboutissent, Ousmane Sonko et tous les autres détenus vont recouvrer la liberté avec une loi d’amnistie”, indique le journal.
Vox Populi parle de ”dégel Macky-Sonko”. ”Après Khalifa Sall et Karim, Sonko va-t-il dealer avec Macky Sall’’, s’interroge La Tribune.
Alors que les appels à manifester ”se poursuivent, parallèlement, les acteurs politiques jouent la carte de l’apaisement”, selon le quotidien Bës Bi. ”Dans la foulée du projet de loi d’amnistie pour Sonko et Cie, annoncé par Le Quotidien, Pierre Goudiaby Atépa a révélé, hier, sur RFM, que +les deux hommes (Macky Sall et Ousmane Sonko) sont prêts à faire des concessions importantes pour décrisper l’atmosphère politique”, rapporte le journal.
Par Hamidou Sall
ÉVITER LE VICIEUX PIEGE OCCIDENTAL
L’Occident est ambigu, assurément ambigu ! En ces jours de tension politique dans notre pays, mes pensées sont toutes tournées vers un homme qui me fut un père et ami très proche, Aimé Césaire.
En ces jours de tension politique dans notre pays, mes pensées sont toutes tournées vers un homme qui me fut un père et ami très proche, Aimé Césaire.
Enfant d’un odieux crime contre l’humanité perpétré par l’Occident, il était aussi un pur produit de la prestigieuse École Normale de la rue d’Ulm. Poète et homme politique de renommée, il a laissé à la postérité une œuvre littéraire monumentale dont l‘épine dorsale s’articule autour du Cahier d’un retour au pays natal et du Discours sur le colonialisme. Césaire était le fils d’une Afrique blessée et humiliée, enfant de la cale du bateau négrier, cet indicible génocide perpétré par l’Occident, cette nuit noire au cœur de son « Siècle des Lumières », un Occident également auteur et acteur de la tragédie qui a déraciné et dispersé depuis Élam, depuis Akkad, depuis Sumer… Dans son Discours sur le colonialisme, il nous dit qu’une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Depuis quelques jours, médias, organisations diverses, quelques hommes politiques, intellectuels et artistes n’arrêtent de brandir sous nos yeux les propos d’un Occident donneur de leçons : Quai d’Orsay, Union Européenne, Département d’État américain, le Werderscher Markt et j’en passe…
Ces communiqués, prises de position, injonctions et menaces sont agités continuellement par certains acteurs manifestement partisans. Les réactions du Quai d’Orsay et du Département d’État américain sont scrutées et attendues par certains pour, espèrent-ils, exercer une pression sur l’État du Sénégal. L’Europe et les Etats-Unis, c’est une longue histoire jalonnée de faits louables pour certains et abominables pour d’autres. L’Europe, c’est les grandes équipées océanes des rois catholiques, qui installèrent bien des peuples pacifiques dans les abîmes de la nuit noire du colonialisme. Violences indicibles, viols, vols, pillages, déstabilisation, dépersonnalisation, et bien d’autres maux qu’elle a fait subir plus de quatre siècles durant. Pendant plus d’un demi millénaire, cette Europe s’est enfermée dans son soliloquium. Elle a soliloqué en prenant son nombril pour le centre du monde. Arrogante et suffisante, elle a refusé d’entendre les messages venus d’ailleurs. De l’autre côté de l’océan, c’est le massacre du peuple indien, les autodafés des civilisations précolombiennes, aztèques, mayas et autres. Et plus récemment, pendant près de trois décennies, au nom de la défense d’un projet de société contre un autre, les USA ont déversé des millions de tonnes de napalm sur un petit peuple dont le seul tort était le refus de s’aplatir et de marcher dans la direction indiquée par son bourreau. Ici encore, je cite à nouveau Césaire, qui avertissait dans le Discours : On a cru n’abattre que les Indiens, ou des Hindous, ou des Océaniens, ou des Africains. On a en fait renversé, les uns après les autres, les remparts, en deçà desquels la civilisation européenne pouvait se développer librement. Veut-on encore faire bégayer l’histoire ? Ça en a tout l’air.
Mon propos ici n’est pas d’entrer dans une quelconque polémique. Je constate et analyse avec la distance nécessaire par rapport aux acteurs politiques et à un espace public confus et agité en la circonstance. Mon propos est surtout une réaction face à une immixtion excessive et inacceptable de puissances occidentales dans le processus électoral sénégalais. Ce que tu veux enflammer chez les autres il faut que ça brûle d’abord en toi, parole de Sénèque, un sage de l’Antiquité, qu’il me plairait de voir les Occidentaux méditer avant de vouloir nous donner des leçons.
De cette «crise institutionnelle sénégalaise», parlons-en
Nous vivons des moments particuliers. L’élection présidentielle est un rendez-vous important d’un peuple avec lui-même. Il s’agit, en effet, parmi plusieurs prétendants, de choisir celui qui, cinq années durant, aura l’exaltante et redoutable charge de présider aux destinées de millions de femmes et d’hommes ayant investi leur confiance sur lui. Ce rendezvous est très important. Son importance requiert une rigueur et une méticulosité pour encadrer le processus en amont comme en aval, c’est-à-dire avant, pendant et après. L’organe chargé essentiellement de veiller à la certification du scrutin et d’en proclamer les résultats à la fin des fins, c’est le Conseil constitutionnel. Pour ce cas d’espèce, nous n’en n’étions qu’au début du processus que cet organe de régulation et de supervision a failli. Comment ? Il a reçu une pléthore de candidatures, en a éliminé beaucoup avant de publier la liste officielle des candidats aptes, au regard et en vertu de notre loi fondamentale, à concourir pour les élections présidentielles du 25 février 2024. Parmi les recalés, un candidat détenteur d’une double nationalité, ce que notre Constitution n’accepte pas. Mais, quelques jours après la proclamation, quelle ne fut notre surprise d’apprendre qu’une personne détentrice de deux nationalités figurait sur la liste officielle des candidats. Cela, et cela seulement, est largement et objectivement suffisant pour tirer la sonnette d’alarme, revoir de fond en comble le processus pour éviter des contestations capables d’ouvrir un cycle de crises électorales et post- électorales porteur de tous les dangers. C’est ce qui a été fait avec les prolongements que l’on connaît et sur lesquels je n’ai pas besoin de revenir ici.
Haro sur les donneurs de leçons
Depuis l’an 1 de nos indépendances, nous n’avons cessé de nous battre pour nous sortir de la nasse dans laquelle des siècles de domination nous avaient méthodiquement et savamment enfermés. Une farouche volonté d’être les maîtres de nos destins dans un monde qui ne cesse de se transformer, avec un centre de gravité qui bouge et se déplace en fonction de nouveaux paradigmes politiques, économiques et géostratégiques. Ces logiques nouvelles ont fini par changer nos rapports avec les anciennes puissances coloniales aujourd’hui incapables d’être les maîtres absolus du jeu. Pendant longtemps sous leur diktat, nous avons marché sur le chemin tracé par eux sur la ligne de leurs seuls intérêts. Aujourd’hui, nous pouvons et osons sortir de la ligne, regarder ailleurs et traiter avec d’autres. Et cela, on ne nous le pardonne pas. On veut nous imposer des choix sociétaux que nous refusons catégoriquement car ils ne correspondent pas à nos codes et valeurs. Cette nouvelle liberté durement conquise et à consolider, on veut nous la faire payer très chèrement au prix de l’asphyxie financière, d’un chantage éhonté qui passe par la désinformation organisée, la déstabilisation calculée, jusqu’au dénigrement systématique de nombre de nos leaders. Les médias occidentaux, depuis quelques années, à feu continu, pilonnent en donnant au moindre éternuement chez nous l’ampleur d’un tsunami planétaire. Mieux encore, savamment, ils nous divisent et nous dressent les uns contre les autres.
L’édition du 10 février 2024 d’un journal parisien est même allée jusqu’à barrer à sa Une : Crise au Sénégal : un coup d’État militaire est-il inéluctable ? En ce qui concerne le Sénégal puisque je suis Sénégalais et que je parle du Sénégal, toutes ces organisations qui nous pondent des papiers révoltants pour exiger l’organisation d’élections à date échue, savent pertinemment que si on organise ces élections nous entrerons dans un cycle de contestations sans précédent. Elles le savent pertinemment. Elles le savent mais nous poussent vers ce scénario comme pour nous jeter dans le précipice afin de venir en saveurs nous tendre la main et nous donner une corde pour une remontée à leurs conditions. Et ces conditions tournent autour d’enjeux économiques et civilisationnels ; faire main basse sur nos ressources et nous imposer des lois sociétales qui ne correspondent pas à notre culture et à notre identité. Mais ces donneurs de leçons, où étaient-ils pendant que des leaders africains se battaient pour obtenir une place plus que légitime de l’Afrique au sein du G20 ? Où sont-ils alors que l’Afrique se bat depuis plus de 30 ans pour siéger comme membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, dont je le rappelle les deux tiers des questions discutées la concernent directement ? Ou sont-ils et que disent-ils devant le l’affreux et innommable drame de Gaza où un peuple risque tout simplement l’effacement devant les yeux du monde ?
Et mieux, toujours en politique et en matière d’élections à date échue et de transparence et de sincérité du vote, qu’avaient-ils dit ou fait au sujet de ce grand pays d’Afrique centrale où un chef d’État sortant avait organisé une des élections les plus chaotiques de l’histoire, allant jusqu’à se payer le luxe suprême de proclamer vainqueur un candidat arrivé bien loin derrière celui qui avait engrangé plus de 60% des suffrages ? Fait inédit qui s’est passé dans un pays aux richesses inouïes et essentielles au développement d’un Occident, qui, toute honte bue, a fermé les yeux sur cette forfaiture. « Laissons passer, c’est un compromis à l’africaine », avaiton osé dire à la face d’un monde africain stupéfait auquel on donne aujourd’hui des leçons de vertus politiques, de bonne gouvernance et de respect strict de calendrier et de transparence dans le vote. Voilà ce que nous avaient dit les donneurs de leçons ! Et d’ailleurs, je rappelle au passage, que dans ce pays d’Afrique centrale, avant l’organisation de ces élections chaotiques, le président du pays s’était maintenu au pouvoir plus de deux ans après le terme de son mandat. C’est ce qu’on a appelé « le glissement » ! Les mains dans le succulent et apetissant bol du sol et le sous-sol de ce géant aux pieds d’argile, les donneurs de leçons ont mangé en silence.
Que disent enfin ces donneurs de leçons prompts dans la réaction à géométrie variable quand des hordes de gens armés et chauffés par un président défait, ont envahi le Capitole le 6 janvier 2021 pour contester les résultats d’une élection présidentielle aux États-Unis, pays qui se considère comme la plus grande démocratie au monde ? C’est cet Occident, hier soutien et défenseur de l’odieux système de l’Apartheid des décennies durant, qui donne des leçons de morale au reste du monde. Et c’est le même Occident qui célèbre Nelson Mandela, victime d’un système raciste et inégalitaire. On a vu mieux en termes de cohérence… Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Encore du Césaire. Aujourd’hui nul n’ignore que notre planète est en danger par le fait de la prédation qu’elle subit du fait essentiellement des grandes puissances. Le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qu’il génère menacent jusqu’à la pérennité de l’espèce humaine sur terre. L’Occident porte une grande responsabilité dans la crise écologique qui rend la planète de jour en jour plus invivable. Mais après avoir bâti son industrialisation sur l’exploitation des énergies fossiles, l’Europe désormais exige de nous une bifurcation systémique et une renonciation au développement par l’usage de nos ressources naturelles.
Or les spécialistes ont calculé que la part de l’Afrique est infime dans la pollution mondiale. Le continent ne contribue que pour 3% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mieux, il est possible de bâtir une croissance dynamique par l’exploitation des ressources naturelles tout en ouvrant un chemin vers la transition écologique à moyen et long terme. Il est évident qu’aujourd’hui, au regard de la marche du monde, l’Afrique a fait preuve de résilience. Nolens volens, elle est en train de devenir le nouveau centre de gravité du monde. Pourtant – grand paradoxe – elle a toutes les difficultés à obtenir sa juste place dans concert des nations. La dette continue de plomber ses initiatives, notamment en matière de construction d’infrastructures modernes pour dynamiser les échanges et favoriser la croissance. Les agences de notation continuent à exagérer volontairement le seuil de risque des pays africains, affectant ainsi la confiance des prêteurs et maintenant haut les taux d’intérêts des crédits.
Face à cette réalité et dans ces circonstances exceptionnelles, une lucidité nous incombe pour trouver des solutions issues de nos anthropologies culturelles africaines, de cet héritage senghorien de « l’accord conciliant », afin de préserver la paix, le calme, la stabilité et l’unité nationale. Toute personne de bonne foi sait que les conditions dès le début n’étaient pas réunies pour envisager une élection sereine, apaisée et inclusive. Aussi, des acteurs ont, dès le 16 janvier 2024, par une lettre publique, sollicité le chef de l’État pour l’arrêt du processus électoral. L’installation d’une commission d’enquête parlementaire est venue imposer une pause afin de tirer toute la situation au clair avant d’envisager d’aller aux urnes. Le chef de l’État a agi conformément à ses attributs de garant du fonctionnement normal des institutions. Si le Conseil constitutionnel le souhaite, à l’issue de la nouvelle date retenue, le président de la République transmettra le relais à son successeur et la marche de la nation dans l’histoire se poursuivra dans la paix civile, la démocratie, la cohésion et la concorde. Dans cette marche, l’élection est un moment important. Le Sénégal nous dépasse toutes et tous et il nous survivra.
Le Président Sall n’est pas à l’initiative de ce report mais face à un processus biaisé, il a le devoir d’écouter sa majorité et son opposition. Devant une crise qui se profile, et dont nous pouvons éviter d’éventuelles conséquences graves, il a appelé à un dialogue national pour ensemble trouver les solutions concertées au lieu de se faire face ou de nourrir des rancœurs stériles. Répondre positivement à cette main tendue, c’est contribuer à pacifier l’espace public et promouvoir l’apaisement et la réconciliation nationale pour des élections inclusives et transparentes. Notre démocratie s’est fortifiée au fil des décennies par le dialogue pour régler nos divergences sans recourir à la violence ou à la division. Le moment est propice pour se retrouver autour d’une table dans la confiance et la sérénité, car il n’y a plus de conflit possible avec un homme qui ne se présente plus à aucun mandat, qui dit haut et fort qu’il a comme unique volonté la transmission du relais dans la paix et la stabilité. Que les occidentaux nous laissent entre nous, nous rassembler le largement possible dans un élan solidaire, imbibés de nos traditions, de notre histoire et de nos valeurs ancestrales pour, épaule contre épaule, faire du Sénégal notre grand dessein :
Voici venue l’heure de Rassembler les poussins à l’abri des milans, Pour en faire, de l’est à l’ouest, du nord au sud, Dressé, un même peuple, un peuple sans couture, Mais un peuple tourné vers tous les vents du monde.
Hamidou Sall
Écrivain
LE SENEGAL ET LES MEDIATEURS NIGERIANS
Obasanjo sous Wade, Tinubu sous Macky Sall, Bis repetita. Comme en 2012, cette fois-ci encore, c’est un autre Nigérian, Bola Tinubu, qui est aux manettes pour ramener autour d’une même table de négociations le président de la République et l’opposition.
Le président du Nigéria était attendu au Sénégal ce lundi. Et cette visite devait être une médiation suite à la crise provoquée par le report de la Présidentielle. Même si Bola Tinubu est le président en exercice de la Cedeao, ce déplacement, décalé ou annulé, rappelle la médiation de son compatriote Olusegun Obasanjo en 2012 lorsque Wade a décidé de faire un 3e mandat contre vents et marées.
Missions de Tinubu et de Obasanjo
Bis repetita. Comme en 2012, cette fois-ci encore, c’est un autre Nigérian, Bola Tinubu, qui est aux manettes pour ramener autour d’une même table de négociations le président de la République et l’opposition. Le déplacement du président en exercice de la Cedeao à Dakar, annoncé hier, a été repoussé ou annulé (?). Un de ses prédécesseurs à la tête du Nigéria, Olusegun Obasanjo avait échoué en 2012, même s’il n’était plus président de la République. En tant que chef de la Mission d’observation électorale dépêchée par la Cedeao et l’Union africaine, Obasanjo était venu à quatre jours de la tenue du scrutin du 26 février, négocier avec le Président Wade. Révélant les termes de sa mission à Dakar, il disait : «Vous de la presse avez utilisé le mot médiation. Nous sommes venus ici pour une mission de paix, qui comprend deux parties. Une partie consacrée à une mission d’observation électorale. La seconde est une mission de prévention. Les deux sont liées.».
Quand l’opposition exigeait le retrait de la candidature de Wade
En 2012, alors candidat à la Présidentielle, l’opposant Macky Sall déclarait sur Rfm : «Un président qui n’a plus de mandat n’en est pas un. Il peut essayer d’avoir la force, en ce moment, il reste chef de l’Etat par la force. La force du peuple est incommensurablement plus forte que toute tentative de confiscation. Il doit respecter le calendrier républicain.» Outre Macky Sall, les autres candidats comme Moustapha Niasse, Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck, Ibrahima Fall avaient campé sur leur position de poursuivre le combat jusqu’au retrait de la candidature du chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade. Alioune Tine, alors président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (Rddho) et coordonnateur du M23, déclarait : «Nous avons dit aujourd’hui que les conditions pour que des élections transparentes, apaisées, ne sont pas réunies.» Et le candidat de la coalition Idy4Président d’abonder dans le même sens : «C’est évident avec la situation actuelle de tensions qu’on ne peut plus parler de scrutin libre et transparent, puisque les candidats n’ont pas la liberté de mener campagne comme ils veulent, là où ils veulent.».
Quand Obasanjo proposait 2 ans de plus pour Wade
Pour Moustapha Niasse, candidat de Bennoo Siggil Senegaal, «il a été clairement dit que cette mission n’est pas une mission de médiation mais une mission de paix, dans le langage diplomatique il y a de grandes différences parce que la mission de paix est plus large, elle a plus de pouvoir et plus de liberté pour travailler qu’une mission de médiation tout court, et c’est un diplomate qui vous parle». Tinubu négocie avec un président qui a déclaré qu’il est hors course. Obasanjo voulait deux ans de plus pour Wade. Ce qui avait fait pschitt puisque ni l’opposition ni le Président sortant ne voulaient en entendre parler.