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15 août 2025
UN FRONT UNIQUE POUR FAIRE RESPECTER LE CALENDRIER RÉPUBLICAIN
Un collectif réunissant organisations de la société civile et partis d'opposition voit le jour. Il a pour ambition de coordonner les actions afin d'empêcher tout report du scrutin au-delà du 2 avril
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Un collectif regroupant la société civile et l'opposition politique a annoncé jeudi la création d'un front commun déterminé à faire respecter la date du 2 avril pour la tenue de l'élection présidentielle. Selon un communiqué de la plateforme de la société civile Aar Sunu Election (“Préservons notre élection”), “cette unité d'action doit permettre de mener des actions collectives, en synergie pour éviter la dispersion des forces qui luttent contre le coup d'État en cours”.
Aar Sunu Election indique avoir formé cette alliance avec le Front des candidats à l'élection présidentielle du 25 février, qui regroupe 16 des 19 candidats, ainsi qu'avec la coalition d'opposition F24 et le Front pour la défense de la démocratie. L'objectif affirmé est de faire pression conjointement pour que le prochain président sénégalais soit élu avant le 2 avril 2022, date officielle de la fin du mandat du président Macky Sall.
Plus tôt dans la journée, Macky Sall avait réaffirmé son intention de quitter le pouvoir à cette date, rejetant ainsi l'une des recommandations du "dialogue national" tenu du 10 au 12 janvier. Selon l'AFP, les conclusions de ces assises avaient préconisé le report du scrutin au 2 juin et le maintien de Macky Sall à la tête de l'État jusqu'à l'intronisation de son successeur.
Interrogé par l'AFP, un responsable d'Aar Sunu Election, qui a requis l'anonymat, a estimé que "Macky Sall persiste dans son refus de respecter le calendrier républicain et la légalité constitutionnelle". L'opposition soupçonne en effet le chef de l'État, réélu en 2019 pour un second mandat de cinq ans mais non candidat en 2024, de vouloir se maintenir au pouvoir de manière illégale.
Le report de la présidentielle annoncé début février par Macky Sall, à quelques heures du début de la campagne, a ouvert une grave crise politique. Des manifestations contre cette décision, durement réprimées, ont fait quatre morts.
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LE FLOU DEMEURE SUR LA PARTICIPATION DE CERTAINS CANDIDATS
Selon Sidiki Kaba, la commission a décidé de maintenir les 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel, par respect pour leurs droits acquis. Il a néanmoins indiqué que le dialogue a suggéré un réexamen des dossiers des candidats recalés
Les participants au dialogue national ont proposé la date du 2 juin pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle à la suite d’un examen de plusieurs hypothèses et contraintes, a expliqué jeudi à Dakar, Sidiki Kaba, ministre de l’Intérieur et président de la commission ayant planché sur le sujet.
“Après avoir examiné toutes les contraintes, nous avons retenu la date du 2 juin, celle-ci ne rencontre aucun inconvénient, la date du deuxième tour tombant vers le 23 juin. On ne pouvait donc pas évoquer des contrainte religieuses et culturelles”’, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.
Le ministre de l’Intérieur s’entretenait avec des journalistes deux jours après la clôture du dialogue national qui avait été initié par le président Macky Sall, préalablement au choix d’une date pour la tenue de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
“C’est pourquoi la date du 2 juin n’est pas un choix tiré du chapeau. Il a fallu examiner les différentes hypothèses et lever les différents obstacles avant de la retenir par acclamation”, a raconté Me Sidiki Kaba.
La commission dirigée par Me Sidiki Kaba était aussi chargée de réfléchir sur la participation des candidats à l’élection présidentielle.
”Sur ce point, nous avons retenu que les 19 candidats dont les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel soient maintenus au nom des droits acquis”, a laissé entendre le ministre de l’Intérieur
Il a par contre fait savoir que les participants ont suggéré un réexamen des dossiers de candidats recalés.
S’agissant de la gestion de l’Etat après le 2 avril, Sidiki Kaba a déclaré que la deuxième commission du dialogue présidée par le ministre Ismaila Madior Fall a proposé que le président sortant reste en place jusqu’à l’installation de son successeur.
“Sur cette situation, je dois vous dire que nous sommes dans une situation inédite car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès’’, a analysé M. Kaba.
Le chef de l’Etat s’est engagé mercredi lors d’une réunion du Conseil des ministres à soumettre les conclusions et recommandations des travaux du dialogue national organisé lundi et mardi au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Des acteurs politiques, chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés à l’élection présidentielle ont répondu à l’appel du président de la République à dialoguer afin de permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel n’ont pas participé à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
Cette décision est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
Vague de libération d’activistes et de militants politiques
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.
Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.
Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.
CHAVIREMENT À SAINT LOUIS, LE NOMBRE DE CORPS SANS VIE PASSE À 26
Trois morts de plus sont dénombrés aujourd'hui. Si hier, 23 personnes ont été déclarées mortes par les autorités administratives de saint Louis, aujourd'hui, 3 autres ont succombé de leurs blessures.
Le Premier ministre Amadou Ba, accompagné de 5 membres du gouvernement, a débarqué ce jeudi à Saint Louis où a chaviré une pirogue qui transportait des candidats à l'immigration clandestine.
Le Chef du gouvernement Amadou Ba, accompagné du ministre du développement communautaire, du ministre de la Pêche, du ministre des Infrastructures et du ministre de l'Intérieur, est venu s'enquérir de la situation. C'est à 17 heures que la délégation ministérielle a foulé le tarmac de l'aéroport Ousmane Masseck Ndiaye, avant de faire un détour à la gouvernance pour ensuite se rendre à Goxu mbacc, théâtre de ce drame qui émeut plus d'un sénégalais.
Trois morts de plus sont dénombrés aujourd'hui. Si hier, 23 personnes ont été déclarées mortes par les autorités administratives de saint Louis, aujourd'hui, 3 autres ont succombé de leurs blessures. Le bilan pourrait, malheureusement, s'alourdir. Car sur les 327 jeunes qui avaient pris place dans la pirogue, mis à part les décédés ( 26), les blessés admis à l'hôpital (45) et les quelques jeunes qui ont rallié la berge à la nage, le reste de l'équipage demeure introuvable.
L'armée sénégalaise a été appelée en renfort. Ceci, depuis ce matin. Dotés de matériels plus sophistiqués avec des hélicoptères, les militaires se sont donc joints aux sapeurs pompiers et quelques pêcheurs venus prêter mains fortes aux troupes organisées. Une battue sur tout le long de la côte, va certainement permettre de repêcher d'autres victimes.
par Alymana Bathily de SenePlus
MAKYAVÉLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les membres du Conseil constitutionnel objet d’accusations de corruption - sans aucune preuve à ce jour - pourraient être acculés à la démission grâce à la nouvelle loi sur l'Ofnac
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Nous le savions déjà après cette interview spectacle du 7 Février : le président Macky Sall n’avait aucune intention d’obéir à l’injonction du Conseil constitutionnel d’organiser l’élection présidentielle dans les « meilleurs délais ».
Dès le premier jour du « dialogue » de Diamniadio, son intention de ne pas organiser l’élection avant le terme de son mandat le 2 avril 2024, puis d’assurer lui-même son intérim après s’être amnistié ainsi que ses alliés est apparue très clairement.
Un plan makyavélique prémédité et annoncé
Le « dialogue » de Diamniadio procède en fait d’un plan prémédité : il suffit pour s’en convaincre de se référer à un article de Jeune Afrique, cette plateforme de communication et d’influence de la France Afrique dont les directeurs, de père en fils, murmurent à l’oreille des chefs d’État françafricains et enregistrent leurs confidences.
L’article publié le 20 février dernier et intitulé : « au Sénégal, le dernier choix de Macky Sall », annonçait que le président de la République entend « mener des concertations politiques ….organiser l’élection la plus inclusive possible en conservant les vingt candidats validés par le Conseil mais en y ajoutant d’autres… revoir le système de parrainages …promulguer une loi d’amnistie…ce qui revient à libérer Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye…dépasser de quelques semaines cette limite (du mandat présidentiel établi par la Constitution) afin d’organiser l’élection courant mai ou juin…Une alliance pour le second tour serait scellé entre le PDS de Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, voire Taxawu Sénégal de Khalifa Sall dans une sorte de front Républicain face à Pastef ».
C’est exactement ce que M. Macky Sall vient de nous annoncer sans fard dès le premier jour de son « dialogue » boycotté par 16 des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel ainsi que par toutes les organisations significatives de la société civile.
C’est ce qui vient d’être confirmé en conclusion du « dialogue » : l’élection aura lieu le 2 juin, nous dit-on. Le président restera en exercice pendant trois mois après le terme de son mandat et une loi d’amnistie générale portant « amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 » aura au préalable été adoptée par l’Assemblée nationale.
Un plan makyavélique
Le « dialogue » a donc pleinement livré la commande de M. Macky Sall.
En outre, on lui passe la reprise complète du processus électoral pour y inclure M. Karim Wade.
Il assurera lui-même son intérim pour reprendre complétement le processus électoral en y incluant bien entendu M. Karim Wade, le candidat de l’indispensable allié qu’est devenu le PDS pour lui, tout faisant croire pour le discréditer et provoquer la scission du Pastef entre pro-Sonko et pro-Diomaye Faye qu’Ousmane Sonko souscrit à la manouvre.
Le calcul électoral non-dit est en tout cas que le Pastef ne pourra pas gagner dès le premier tour et serait battu au deuxième tour par les voix coalisées d’Amadou Ba + Karim Wade + Boun Abdallah + Idrissa Seck + Aly Ngouille Ndiaye + Mame Boye Diao et autres).
Ainsi le « système » serait sauvé.
L’autre partie du plan « makyavélique » annoncé à Diamniadio concerne la loi « d’amnistie générale » dont le président de la République a ordonné l’examen à l’Assemblée nationale dès ce jour mercredi 28 février.
Il s’agit bien entendu, sous le couvert de réhabiliter Ousmane Sonko et les militants de Pastef qui n’ont du reste jamais été jugés et condamnés pour « crimes », de blanchir ceux qui ont organisé les « nervis » et milices et armé les forces de défense et de sécurité d’armes létales et qui sont responsables de la mort d’une soixantaine de jeunes gens, de la torture et de la mutilation de plusieurs autres ainsi que de plusieurs disparitions.
Il s’agit d’une assurance-vie pour Macky Sall et pour certains de ses proches qui pourraient faire l’objet de poursuites pour crimes contre la personne du fait de leur responsabilité voire leur implication personnelle dans ces crimes perpétrés contre des Sénégalais, hommes, femmes et enfants même, au cours de ces dernières années.
Autre volet du plan « makyavélique » qui n’a cependant bien entendu pas été annoncé lors du « dialogue », c’est la « neutralisation » voire la destruction du Conseil constitutionnel s’il lui résistait.
La nouvelle loi sur l’OFNAC (Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption) dont le président dispose désormais de pouvoirs de procureur pourrait servir dans ce sens.
Les deux membres du Conseil constitutionnel qui font l’objet d’accusations de corruption (sans aucune preuve à ce jour), qui ne peuvent pas être destitués, pourraient ainsi par contre du jour au lendemain faire l’objet de harcèlements et acculés à la démission ce qui servirait de prétexte à la liquidation de l’organe juge et régulateur des élections.
Un plan qui met le Sénégal en danger
Le plan de M. Macky Sall a déjà provoqué de graves divisions au sein des institutions de la République, des partis politiques et de l’opinion publique.
L’Assemblée nationale est désormais divisée non pas strictement sur des lignes partisanes et idéologiques, mais entre partisans et adversaires de M. Macky Sall, M. Amadou Ba et de M. Karim Wade qui font face au groupe parlementaire Yewwi Wa Askan Yi qui constitue seul l’opposition.
Quant au Conseil constitutionnel, on sait comment l’accusation sans preuve de corruption de deux des sept Sages, a amené l’un des deux à porter plainte et à se mettre à l’écart de la décision d’abrogation de décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral.
Ce qui fait que le Conseil constitutionnel est de fait relativement affaibli. D’autant que la menace de l’OFNAC plane maintenant sur lui.
Pour ce qui est du gouvernement de la République, il est de notoriété publique que la confiance n’est plus au beau fixe entre le président et son Premier ministre-candidat dont l’échine particulièrement souple a permis d’éviter jusqu’à présent un esclandre.
Des ministres du gouvernement et des proches du président de la République s’en prennent ouvertement et en public au Premier ministre dont ils raillent « le manque de charisme » et qu’on accuse même de corruption des magistrats du Conseil constitutionnel.
Les pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs ont sciemment été affaiblis au moment où la défiance des populations à l’endroit du président de la République est extrême, ainsi que le montre les mobilisations populaires quasi quotidienne à travers le territoire national.
Sortir de la crise par le haut
Au sortir du « dialogue », le coup d’État de Macky Sall étant consommé, le Sénégal se retrouve dans une situation qui n’est pas sans rappeler celle prévalant en Algérie à la suite du coup d’État militaire de janvier 1992 visant à empêcher la poursuite de l’élection législative et la victoire annoncée du Front Islamique de Salut (FIS).
On pense également à la Côte d’Ivoire après le ravalement du Code électoral par le président Henri Konan Bédie pour y introduire l’ivoirité et ouvrir ainsi la porte aux démons qui vont ravager la Côte d’Ivoire pendant plus de dix ans : coup d’État militaire, crise « politico-militaire » et intervention militaire étrangère.
Notre pays doit et peut éviter les tragédies que l’Algérie et la Côte d’Ivoire ont connu tour à tour. Le Sénégal en a les moyens. Il possède une société civile structurée avec plusieurs plateformes d’information et d’initiatives politiques, des syndicats de travailleurs et des structures organisées d’intellectuels qui canalisent l’ensemble des forces vives du pays.
Cette société civile doit continuer à mobiliser les forces vives de la nation et engager avec elle des luttes pacifiques et non violentes afin d’imposer la tenue de l’élection avant le 2 avril, de s’opposer à la reprise du processus électoral et à l’inclusion de candidats déjà exclus et contraindre M. Macky Sall à quitter le pouvoir dès le 2 avril au terme de son mandat.
Elle saura s’opposer aussi à la loi d’amnistie annoncée.
Le Conseil constitutionnel qui a invalidé le décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel du 25 février 2024 a démontré sa sagacité et son indépendance.
Nul doute qu’il dira et imposera encore une fois le droit.
PROCESSUS ÉLECTORAL, LES PRÉCISIONS DE SIDIKI KABA
"Le président de l’Assemblée nationale est un président qui est tenu d’organiser les élections dans un délai de 60 à 90 jours, ce qui signifie qu’il n’y a plus de droit acquis..."
Le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba a fait quelques révélations concernant le processus électoral, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 29 Février 2024.
À cette occasion, le ministre de l’Intérieur, par ailleurs président de commission lors du dialogue national, a déclaré que « le Conseil Constitutionnel ne tranche que de deux façons : il peut appliquer les textes de l’article 36 qui stipule que le président de la République devra rester au pouvoir pendant deux mois avant de remettre les pouvoirs à son successeur démocratiquement élu par les sénégalais ou il peut dire qu’il s’agit de « vacances de pouvoir » et dans ce cas, c’est le président de l’assemblée nationale qui devient automatiquement président de la République ».
Cependant il mentionne des précisions « importantes à apporter » en affirmant que « le président de l’Assemblée nationale est un président qui est tenu d’organiser les élections dans un délai de 60 à 90 jours, ce qui signifie qu’il n’y a plus de droit acquis… ». Le ministre de l’Intérieur fait comprendre, dans ce cas, que tout le processus reprendrait.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
DE QUOI MACKY SALL EST-IL LE NOM ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il ne doit pas cependant échapper à la perspective de rendre des comptes
(Titre en référence - clin d’œil - au livre d’Alain Badiou "De quoi Sarkozy est-il le nom?L’homme et son programme")
Le président Macky Sall ne saurait nous surprendre que si nous attendions de lui des postures d’un président de la République. Donc, on ne peut pas le juger à l’aune d’ambitions “glorieuses”qu’il n’arbore pas. Il n’est ni Senghor, ni Diouf, ni Wade.
Au président Macky Sall, on ne peut donc pas demander ce qu’il ne peut pas donner, tels que :
- imprimer son nom sur une page de l’histoire du Sénégal ?
- sortir par la grande porte en surfant sur la reconnaissance des Sénégalais ?
- s’inspirer de l’éthique constitutionnelle et la renforcer pour ses successeurs ?
Perte de temps. Ce n’est pas un langage qu’il comprend.
Même s’il nous grommelle à l’occasion des mots allant dans ce sens, ça ne fait tout simplement pas partie de son logiciel mental et moral. Ce n’est ni son registre ni son éthique politique.
Il n’est pas Senghor ni Diouf ni même Wade. Senghor était malgré tout pétri d’humanisme socialiste. Diouf en administrateur aguerri était imprégné de la culture de l’État. Wade, avocat international et consultant de grandes organisations, a toujours été un porte flambeau de la démocratie.
Macky Sall quant à lui est resté un chef de parti à l’horizon étriqué et qui n’a jamais su se glisser dans les habits de président de la République. Il sait qu’il n’est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, à qui il est tout le temps comparé, et il en garde de la rancoeur tel le “cancre” de la classe envers les meilleurs. Je l’ai toujours considéré comme un usurpateur.
Il faut lui parler un langage qu’il comprend : pouvoir, positionnement, pièges, putsch, police, parjure, prisons, pognon.
Commençons par son titre de gloire programmatique dont il s’est frauduleusement attribué la paternité. Je veux parler du “Plan Sénégal émergent” (PSE) acquis sur les rayonnages de la Banque mondiale au même titre que Togo émergent, Côte d’Ivoire émergent ou Gabon émergent. Unique rédacteur du plan ? McKinsey, consultant de la Banque mondiale. Un plan de plus de la Banque dont aucun des plans n’a jamais réussi en Afrique, et pourtant on continue.
Il s’agit partout d’Infrastructures non productives confiées à des entreprises étrangères, d’endettement effréné, de filet social alibi et d’enrichissement personnel sans limites par le biais de rétro-commissions. Éducation, santé, bien-être social, industrialisation sont bien sûr les angles morts de tout agenda néolibéral en Afrique. Tel est le cas pour le PSE sénégalais.
Macky Sall n’a pas de vision (long terme), ni de convictions. Un plan s’emprunte où s’achète mais la vision est une production personnelle qui doit précéder le plan et l’imprégner. Et refléter un ensemble de valeurs qui bâtisse la cohérence dans l’action politique.
Macky lui est dans l’improvisation à tous les niveaux au jour le jour. Il fait des coups, gère les contre-feux et complote les coups d’après. Comme nos vaillants "gorgorlou" qui s’échinent à assurer la dépense quotidienne tout en flirtant avec l’illégalité.
QuanT a la finance internationale : pour les investisseurs étrangers, y compris du Qatar, ou pour la Francafrique, il est le prototype du parfait président africain. Avec son jumeau plus âgé, l’Ivoirien Ouattara. Ils ont été félicités pour leurs efforts émérites à travers “Doing business” dont l’objectif est de rendre les pays plus attrayants pour le capital étranger. Ils sont adoubés par la Françafrique pour la stabilité politique (entendez par là immobilisme et le tout sauf Sonko et Gbagbo) et les contrats juteux bien entendu. Sans compter leur défense “fougeuse”du franc CFA.
Mais pour eux financiers venus d’ailleurs, nul n’est indispensable. Macky Sall ou Karim Wade qu’importe ! Et les problèmes liés à la démocratie et au bien-être des populations les intéressent peu tant que les affaires marchent.
Ensuite, ne parlez pas de valeurs à Macky Sall. Pour lui, c’est juste un élément de langage à utiliser en fonction des circonstances.
- C’est pourquoi il n’a aucun scrupule à mentir et à revenir sur ses promesses. La vérité dépend des circonstances et de l’auditoire. Raison pour laquelle il est devenu la personnalité la plus suivie de la VAR.
- Il n’a aucune hésitation à embastiller des opposants politiques pour s’assurer une victoire électorale. Il est maintenant connu pour ça dans toute l’Afrique et commence à faire des émules. Quelle honte pour le Sénégal !
- Il n’a aucun problème de conscience à envoyer nos soldats à la mort dans un pays frère pour « rétablir l’ordre constitutionnel » (Niger)…sur injonction de la France.
C’est pourquoi un dialogue avec lui est toujours un marché de dupes. Quand vous pensez avoir conclu un deal, il a toujours un coup d’avance parce que le deal s’inscrit dans une entourloupe que vous ne maîtrisez pas. Il n’est pas intelligent et sincère. Il est malin et “méchant” (dit-on).
Le manque de principes rend impossible la cohérence dans sa démarche. C’est la cohérence qui construit la personnalité et la réputation. Mais prêcher la paix en Russie et demeurer aphone sur le dossier palestinien alors que le Sénégal préside depuis 1975 le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Ça n’est pas cohérent. Il décrète l’embargo contre nos voisins sahéliens pour cause de coup d’État et perpétue lui-même un coup d’État constitutionnel au Sénégal. Où est la cohérence ?
Il paraît qu’il nous gouverne selon son « code d’honneur » alors qu’on l’a élu pour nous gouverner selon la Constitution. « Code d’honneur » ? Ne faudrait-il pas qu’il le rende public d’abord ? Ne serait-ce que pour vérifier que son code et le nôtre sont compatibles ? Ne nous a-t-il pas dit que c’est son code d’honneur et non la Constitution qui lui a fait “renoncer à son troisième mandat “?
Un « code d’honneur » que n’a pas terni la déclaration mensongère sur l’honneur de son nouveau complice Karim Wade ? Ahaa l’honneur entre complices ! D’ailleurs, a-t-il renoncé dans la foulée à sa déclaration de patrimoine ? Enfin en tant qu’être humain, et c’est le plus révoltant pour moi personnellement, c’est son manque de compassion et d’empathie.
- Près de 60 jeunes abattus lors des émeutes de 2021 et 2023. Pas un mot de condoléances aux familles sénégalaises endeuillées de la part du président de la République du Sénégal.
Aucune parole de réconfort.
- Des milliers de jeunes sénégalais morts dans leurs tentatives désespérées de fuir le pays. Pas une seule fois un deuil national déclaré ou une minute de silence observée lors d’une manifestation publique. Effacés de sa mémoire. Et pourtant ils ne méritaient pas de mourir. Ils exerçaient leur droit inaliénable à la mobilité. C’est la fermeture qui tue.
Que n’a-t-il pas pris la peine d’y réfléchir, de chercher, d’innover, de négocier et de trouver des solutions ? Ces vies perdues livrées aux fonds des océans, comptent-elles ? Ce sont les ONGs qui nous informent. L’État, son état, ne sait pas, ne peut pas donner d’information aux familles ni délivrer des certificats de décès aux veuves en attente.
- Macky Sall s’est-il vraiment occupé du sort de ses compatriotes durant son magistère ? La pauvreté a augmenté, la vie est chère, il n’y a pas de boulot, il sabote l’éducation. La santé est en crise, la souffrance s’incruste. Il n’en n’a cure.
- Et tous ces jeunes innocents relâchés des prisons sordides du pays ayant occasionné tant de souffrances dans les familles sénégalaises. Pas une parole d’excuse alors qu’ils étaient innocents. Innocents!
Privés de leur liberté fondamentale d’aller et de venir comme par caprice.
Mais reconnaissons qu’il y a eu des moments où il a eu des pulsions compassionnelles. Il y a eu bien sûr le deuil français de Charlie où il a défilé solennellement mais je le mets au défi de citer le nom d’un seul des journalistes tués. C’était une simple opération de marketing politique en Françafrique. C’est ce manque de compassion que nul artifice ne saurait dissimuler. Ce manque d’empathie qui éloigne le peuple de lui.
Pour finir, va-t-il organiser les élections tel qu’instruit par le Conseil constitutionnel ? Va-t-il partir le 2 avril comme exigé par la Constitution ? Va-t-il démissionner pour forcer une reprise totale du processus électoral par le président de l’Assemblee nationale et la participation de Karim Wade, un parjuré impuni ? Il nous a crée une crise non méritée et pour régler le problème, il met le pays en emoi.
Que prépare-t-il contre le peuple sénégalais ? Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il n’a plus rien à perdre si ce n’est son poste, ses privilèges et sa fortune. Quant à sa réputation et sa crédibilité, elles sont anéanties. Vous avez dit ”Code d’honneur”?
Mais, et il y a un grand mais qui le terrorise littéralement, c’est la perspective de rendre des comptes. Et il ne doit pas y échapper. Le combat actuel pour les élections et la démocratie ne saurait être clos sans sa traduction devant la justice internationale, étrangère ou nationale. ”Plus jamais ça”se construit devant les cours et tribunaux. Quant à l’amnistie, elle ne peut pas imposer l’amnésie et tant que la mémoire est vivante, la justice sera en attente.
Après le procès de Hissen Habre, il siérait de clore ce magistère par un procès ..de Macky Sall son persécuteur obligé.
Pour l’Afrique.
Oui, un tel rideau de fin trouverait de la place dans les livres d’histoire d’Afrique.
A luta continua !
LES SPOLIÉS NE DOIVENT PAS ÊTRE UTILISÉS COMME ALIBIS, SELON BOUGANE
Il a précisé que les spoliés ne doivent pas êtres utilisés comme alibis, "si la loi est décidée nous devons l’accepter. Le 2 avril un des candidats assis ici sur les 19 candidats sera le prochain président et nous l’accepterons" dit-il.
iGFM - (Dakar) Le président du Mouvement Guem Sa Bopp, Bougane Gueye Dany a pris part ce jeudi à la conférence de presse conjointe de FC25, F24, FDD et Aar Sunu élection. Il a demandé au président Macky Sall de s'en aller et de laisser le pays comme il l'avait trouvé.
Après avoir félicité le front pour la démocratie, Bougane Gueye Dany s’est adressé au président Macky Sall pour lui demander de s’en aller et de laisser le pays comme il l’avait trouvé.
Il a précisé que les spoliés ne doivent pas être utilisés comme alibis, "si la loi est décidée nous devons l’accepter. Le 2 avril un des candidats assis ici sur les 19 candidats sera le prochain président et nous l’accepterons" dit-il.
"Nous avons une lourde responsabilité pour lutter aussi contre cette loi d’amnistie. Les politiciens ne sont pas détenteurs de ce pays, ce front doit être uni et nous devons avoir un seul adversaire. C’est le président Macky Sall. Restons unis." soutient-il.
RADIATION DE SONKO DES LISTES ÉLECTORALES, LA JUSTICE VA STATUER LE 14 MARS
Si le leader de l’ex-Pastef obtient gain de cause le Conseil constitutionnel pourrait bien le réintégrer dans la liste des candidatures validées.
Le cas Ousmane Sonko revient au devant la scène politique. Pas à cause du dialogue national, mais parce que le pourvoi de l’Etat du Sénégal contre la décision du juge d’instance de Dakar a été programmé le 14 mars 2024.
Si le leader de l’ex-Pastef obtient gain de cause le Conseil constitutionnel pourrait bien le réintégrer dans la liste des candidatures validées. Comme certains sont en train de le faire pour Karim Wade. D’ailleurs selon certaines sources, le cas Ousmane Sonko a été beaucoup évoqué en commission ce mardi dans le cadre du dialogue national.
A rappeler que le juges des tribunaux de Ziguinchor et de Dakar avaient déjà donné raison à Ousmane Sonko sur sa radiation des listes électorales.
SAINT-LOUIS, FORMATION D’UN COMITÉ RÉGIONAL DE CRISE SUITE AU NAUFRAGE TRAGIQUE
"Un comité régional de crise a été activé en collaboration avec les sapeurs-pompiers, le préfet du département, les différentes composantes des Forces de défense et de sécurité, y compris la marine nationale et la police, en coordination avec le parquet"
Le gouverneur de la région de Saint-Louis, Alioune Badara Sambe a annoncé la formation d’un comité régional de crise suite au naufrage d’une pirogue au large de Saint-Louis, avec un bilan provisoire de 24 décès.
« Un comité régional de crise a été activé en collaboration avec les sapeurs-pompiers, le préfet du département, les différentes composantes des Forces de défense et de sécurité, y compris la marine nationale et la police, en coordination avec le parquet », a-t-il déclaré.
Selon M. Sambe, 21 blessés, dont trois dans un état relativement grave, sont actuellement pris en charge à l’hôpital régional de Saint-Louis. Une délégation des membres du gouvernement et d’autres responsables sont attendus ce jeudi à Saint-Louis pour évaluer la situation.
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DIALOGUE NATIONAL OU MONOLOGUE MONUMENTAL ?
Mascarade, tentative de diversion, marché de dupe, deal, monologue..., les qualifications foisonnent pour parler du dialogue national auquel le président Macky Sall a invité les forces vives de la nation en début de cette semaine.
Au deuxième jour du très controversé dialogue national et à quelques heures de sa clôture, nous avons donné la parole à des Sénégalais pour se prononcer sur la question, sur ce qui pouvait en résulter de ces pourparlers.
La plupart de nos interlocuteurs jugent inopportune cette concertation initiée par le président Macky Sall rien que pour fixer la date de la Présidentielle qu'il avait voulu reporter lui-même à la date du 15 décembre contre l’avis des Sénégalais y compris ceux de son camp.
Pour des citoyens il ne devrait rien en sortir de concret de cette contre boycotte par la quasi-totalité des candidats à la Présidentielle. Sauf quelques après leur appréciation, la date du 2 juin a été proposé comme jour d'élection par les commissions de ces pourparlers. Ce qui n’emballe pas grand monde selon toute vraisemblance.
Il revient maintenant au Conseil constitutionnel, à nouveau, de prendre une discision finale. Va-t-il abonder dans le sens voulu par le président qui manifestement veut rester en poste jusqu’en juin alors que son bail s’arrête officiellement le 2 avril ou il va prendre le chemin contraire qui semble celui de la grande majorité des Sénégalais?
Équation à mille inconnues. Entendant regardez ce que pensent certains Sénégalais.