Premier candidat à subir l’épreuve du second tour pour le contrôle des parrainages, Me ElHadji Diouf voit sa candidature encore invalidée.
Il n’a obtenu que 43.505 parrains, un nombre en deçà du minimum exigible par la loi sur le parrainage citoyen. En conséquence, sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 est compromise.
MAHAMMED BOUN ABDALLAH DIONNE VALIDE SON PARRAINAGE
Mahammed Boun Abdallah Dionne devrait pouvoir participer à la présidentielle de février 2024. Son dossier de parrainages a été validé par la commission de contrôle du Conseil constitutionnel ce mardi
iGFM - (Dakar) «Le candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne passe largement avec 47.778 parrains sur les 44 231 qui étaient le minima», a annoncé Mounirou Sy, mandataire de Mahammed Boun Abdou Dionne. Il s’exprimait à sa sortie des locaux du Conseil constitutionnel ce mardi.
À présent, l’heure est à la préparation de la campagne électorale, a indiqué le mandataire : «Le parrainage est à présent derrière nous, nous voilà devant une nouvelle étape qui est ouverte c’est l’étape de l’élection avec la précampagne et la campagne», ajoute-t-il.
PARRAINAGE, MALICK GACKOU PASSE
Le leader du Grand parti a composté son ticket pour poursuivre l'aventure vers la Présidentielle du 24 février 2024. Après régularisation de 18 180 doublons, Malick Gackou a obtenu 54 520 parrains valides.
Le leader du Grand parti a composté son ticket pour poursuivre l'aventure vers la Présidentielle du 24 février 2024. Après régularisation de 18 180 doublons, Malick Gackou a obtenu 54 520 parrains valides.
Au premier tour, il avait pu obtenir 40 782 parrains avec 18 180 doublons externes. Sur ces doublons, il lui fallait valider 3 449 parrains pour atteindre le minimum requis. La liste des candidats déclarés pour la Présidentielle ayant passé le filtre du parrainage passe ainsi à 17.
Une mission d'observation électorale de l’UE au Sénégal
L'Union européenne a déployé une mission d'observation électorale au Sénégal. La mission va observer le déroulement de l'élection présidentielle de février 2024. Sous ce rapport, le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a nommé la député au Parlement européen, Malin Björk, comme observatrice en chef de cette mission. L'équipe cadre de la mission d'observation électorale est composée de neuf analystes. Elle arrivera à Dakar vers la mi-janvier. L'équipe restera dans le pays jusqu'au terme du processus électoral. Peu après son arrivée, l'équipe cadre sera rejointe par trente-deux observateurs de longue durée, qui seront déployés dans tout le pays. Soixante-quatre observateurs de courte durée renforcent ces équipes et seront également déployés dans tout le pays à l'approche de la date du scrutin. La mission d'observation électorale va élaborer alors un rapport final et des recommandations pour de possibles réformes. Le déploiement de cette mission d'observation électorale de l'Union européenne s'est fait à l'invitation des autorités sénégalaises. Dans un communiqué, Josep Borrell a souligné que l'invitation des autorités à observer le déroulement de la prochaine élection présidentielle est un nouveau témoignage concret de la solidité du partenariat qui lie le Sénégal et l'UE. «La longue tradition démocratique du Sénégal constitue une base solide pour assurer le respect des droits et libertés de tous les Sénégalais tout au long du processus électoral », a-t-on ajouté. Sous la direction de la cheffe observatrice, Malin Björk, la MOE de l'UE produira une « évaluation détaillée, indépendante et impartiale du processus électoral ».
Les «Sonko boys» demandent la libération de leurs camarades
La jeunesse patriotique du Sénégal(Jps) de l'ex-Pastef a réagi sur l'arrestation de ses camarades. Ces jeunes membres de l'ancien parti d’Ousmane Sonko ont été arrêtés le dimanche dernier, à Médina, dans le cadre de sa grande offensive dénommée «Fàtt Fépp » dont l'objectif est d'occuper le terrain. Cette initiative consiste, selon la Jps, à occuper le terrain politique en allant à la rencontre et à l'écoute des sénégalais. C'est pourquoi elle a, dans un communiqué, dénoncé et condamné vigoureusement ce qu'elle qualifie de dernières «tentatives d'intimidation » d'un pouvoir finissant. A cet effet, elle a exigé la libération des jeunes patriotes « illégalement détenus » par la police de Médina. La Jps a, dans sa note, appelé ses camarades à se libérer de la peur que le régime en place veut instaurer au Sénégal. Et pour eux, l'interdiction de l'opération «Fàtt Fépp » à Grand-Yoff et l'arrestation de ses camarades constituent l'expression la plus éloquente de la peur du régime en place de perdre le pouvoir. Par ailleurs, la JPS nationale exhorte ses militants et sympathisants à poursuivre la grande offensive préélectorale et à ne rien céder à la dictature et à sillonner les 1 300 000 ménages ciblés par le programme «Grande Offensive Fàtt Fépp » pour une victoire sans appel au soir du 25 février 2024. La jeunesse patriotique a appelé les forces de défense et de sécurité d'être aux côtés du peuple et d'assurer sa protection au plan politique, juridique, social et communautaire.
Arrestation d'un responsable de Pastef à Mbour
Mansour Cissé responsable de Pastef a été arrêté hier par la police de Mbour. Le maire de la ville, Cheikh Issa Sall, avait déposé une plainte contre lui pour avoir saboté, dit-il, le concert du 31 décembre qu’il avait organisé pour la jeunesse. Les jeunes avaient scandé le nom d’Ousmane Sonko pendant plusieurs minutes pour exprimer leur affection envers l'opposant. Des jeunes appartenant à Benno Bokk Yaakaar ont voulu à tout prix les empêcher et il s'en est suivi un rififi entraînant une bousculade et quelques matériels endommagés. Le maire accuse Mansour Cissé qui avait demandé sur sa page facebook de scander le nom de son leader au concert. Finalement Cheik Issa Sall a déposé une plainte auprès du procureur et l'accusé a été cueilli par les limiers. Avec cette énième arrestation, certains Mbourois dénoncent la purge des sympathisants du maire de Ziguinchor qui, pour la moindre déclaration, sont envoyés en prison.
Retour de parquet des jeunes de Pastef Médina
Restons avec les jeunes de l’exPastef pour dire qu’ils sont traqués par la police. Les sympathisants d’Ousmane Sonko qui déroulaient l’opération «Fàtt Fépp » (sensibilisation) ont été interpellés dimanche à la Médina par la police. Ils ont été déférés au parquet hier. Selon Ousseynou Ly, leurs 9 camarades ont bénéficié d’un retour de parquet.
Le Sytjust décrète 72 h de grève
Les usagers vont devoir garder leur mal en patience. Car la crise du service public de la justice perdure depuis huit semaines. Le syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) décrète à nouveau un mot d’ordre de grève de 72 heures à partir d’aujourd’hui. Ce mouvement d’humeur paralyse le fonctionnement de l’institution judiciaire. Car des centaines d’audiences sont renvoyées à des dates incertaines au détriment des usagers qui en paient un lourd tribut. Le syndicat dénonce l’attitude du ministre de la Fonction publique, Gallo Ba qui retarde davantage la mise en œuvre de la réforme du statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, bloquant ainsi l’effectivité du passage des greffiers à la hiérarchie A2 et du reclassement du personnel du ministère de la justice relevant des hiérarchies B et C dans le corps des assistants des greffes et parquets.
Le Général Niang dépêché pour décorer Aymérou et Abdou Fall
L'élévation de l’ancien ministre Abdou Fall au rang de citoyen d'honneur de la commune de Mérina Dakhar a connu une dimension particulière. En effet, mis au parfum du projet porté par le maire Aymérou Gningue, le Président Macky Sall a dépêché le Général Meissa Niang, Grand Chancelier de l'Ordre national du Lion, pour décorer tous les deux, au grade d’officier de l’ordre national du Lion. Selon le Général Meissa Niang, depuis 5 ans qu’il occupe ce poste, c’est la deuxième fois qu’il remet cette distinction à un récipiendaire hors de Dakar. La première fois, la distinction était destinée à un récipiendaire de Ziguinchor, cloué au lit par la maladie. A travers cet évènement qui célèbre le mérite, il souligne que le Président Macky Sall a voulu offrir un symbole aux Sénégalais de façon générale, mais surtout à la jeunesse, pour qu’elle marche sur les pas des anciens. Surtout, dit-il, en ce qui concerne le travail qui est le seul moyen pour se forger un avenir digne et propre, loin de la facilité. Pour lui, un pays où l’Etat et les institutions ne sont pas respectés va inéluctablement vers l’abîme de la déstabilisation. En tout état cause, il indique qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer devant le contexte actuel, car l’Etat est debout et reste solide pour faire face à toutes les éventualités. A ses yeux, la paix et la stabilité doivent être préservées pour permettre à tout le pays de jouir, dans la quiétude, de toutes ses potentialités économiques. Aymérou Gningue a dédié le titre à tout le Cayor et il renseigne que le Ministre Abdou Fall a été élevé au rang de citoyen d'honneur de Mérina Dakhar pour son soutien constant à la commune.
Ali Mané et Serigne Diagne ne sont pas Fan's
Entre Ali Mané et Serigne Diagne, qui vole qui ? La question se pose. Quoi qu'il puisse en être, pour le patron de SD Consulting, il n'est pas rare de voir un voleur crier au voleur. Et pour Serigne Diagne, le sieur Aly Mané, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, est vraiment intelligent pour noyer son poisson. «Mis en demeure par la société SD Consulting pour s'expliquer sur sa pratique délictuelle consistant à vendre des Fan Zones de façon indue à certaines sociétés nationales, l'homme tente de retourner la situation en sa faveur », a écrit Serigne Diagne dans sa note. Répondant à l'annonce d’une réponse judiciaire d’Aly Mané, Serigne Diagne dit l'attendre de pied ferme. Car, à l'en croire, le moins que l'on puisse dire, c'est que Aly Mané commercialise un produit appartenant à autrui. Sous ce registre, il a sommé le député de montrer le contrat qui lui confère les droits de commercialisation de Fan Zone dont l'exclusivité est conférée à Sd Consulting, par la Rts. «Qu'il veuille dénoncer l'accord conclu entre la Rts et Sd Consulting, c'est une chose, mais qu'il commercialise un produit appartenant à autrui en est une autre, et porte un nom », a indiqué le patron de SD Consulting.
Mansour Ndiaye dénonce l’invalidation de sa candidature
Suite à l’invalidation de la candidature de son leader, la coalition Mansour 2024 a organisé hier une conférence de presse pour partager avec l’opinion publique nationale et internationale ses réclamations. Selon Mansour Ndiaye, l’invalidation de sa candidature est une forfaiture. Il compte se joindre au groupe des 30 signataires pour contester cette décision du Conseil constitutionnel. Il déplore le processus électoral. À l’en croire, pour quelqu’un qui a été dans les dynamiques de ce pays aussi bien associatives que financières, « c’est difficile d’accepter qu’aujourd’hui, les 25 mille personnes parmi les 54 mille qu’on lui a remis ne soient pas sur le fichier électoral. C’est un fait grave ». De la même manière, le président du mouvement Mansour 2024 estime que la candidature d’Ousmane Sonko qui a été rejetée est également une grande forfaiture.
Deux orpailleurs arrêtés pour détention de chanvre indien
Deux orpailleurs de nationalité étrangère ont été arrêtés pour détention de 4,5 kilogrammes de chanvre indien de la variété dite » marron » et 4 comprimés de tramadol « King », a appris l’Aps, lundi, de source sécuritaire. Ils ont été appréhendés, dimanche, en possession de chanvre indien et de comprimés tramadol, sur le site d’orpaillage de Bantako, a précisé l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), soulignant que ces arrestations entrent dans le cadre des opérations de sécurisation et de lutte contre le banditisme. Les deux hommes seront déférés au parquet du tribunal de grande instance de Kédougou.
13 jeunes de Bounkiling morts sur les routes de la migration
Le président du conseil régional de la jeunesse de Sédhiou, Daffé Bayo, a annoncé lundi à l’Aps la mort récente, sur les routes de la migration irrégulière, de 13 jeunes originaires de la commune de Bounkiling. Selon lui, 11 des personnes décédées habitaient Kégnéto, un village faisant partie de ladite municipalité, les autres étant de Bounkiling, le village chef-lieu de commune. Ces jeunes sont partis depuis le 30 octobre dernier, a précisé Daffé Bayo. «Les parents des victimes avaient déjà perdu espoir, après qu’ils ont passé deux mois sans avoir des nouvelles de ces jeunes. Nous venons d’avoir la confirmation de leur décès par le biais de leurs compagnons de route », a expliqué M. Bayo. Il évoque par ailleurs l’urgence de renforcer la lutte contre l’émigration irrégulière. Le président du conseil régional de la jeunesse de Sédhiou invite les élus de la région à soutenir les initiatives visant à arrêter les départs de nombreux jeunes pour l’émigration clandestine.
IDRISSA SECK VALIDE ENFIN SON PARRAINAGE POUR LA PRÉSIDENTIELLE
L'ancien Premier ministre arrivé deuxième en 2019 ne comptait plus que 5800 signatures il y a quelques jours. Il a désormais atteint le seuil requis de 45 000 parrains
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/01/2024
Idrissa Seck, ancien Premier ministre et arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle de 2019, a enfin obtenu suffisamment de parrainages pour pouvoir participer à la prochaine élection prévue en février.
En effet, après le dépôt des listes de parrainage auprès du Conseil constitutionnel le mois dernier, M. Seck n'avait pas atteint le quota minimum requis de 45 000 signatures. Une situation qui mettait en péril sa candidature à ce scrutin. Mais Idrissa Seck a finalement pu combler ce déficit.
Selon les chiffres communiqués par le Conseil constitutionnel après régularisation et retrait des doublons, l'ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade a obtenu 45 768 parrainages, dépassant ainsi le seuil fatidique.
Sa participation à la prochaine présidentielle est donc désormais assurée, même si la bataille s'annonce rude face au candidat du régime en place, Amadou Ba, et aux autres prétendants.
TEMOIGNAGES POIGNANTS DE MIGRANTS
Le Réseau Dupont-Verlon pour le journalisme d’investigation (Reji) a mené l’enquête sur le phénomène en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’immigration clandestine ou illégale a endeuillé beaucoup de familles. 2778 personnes ont trouvé la mort sur ces routes périlleuses du Sahara et de la Méditerranée. Le Réseau Dupont-Verlon pour le journalisme d’investigation (Reji) a mené l’enquête sur le phénomène en Afrique de l’Ouest et du Centre. Voici quelques extraits de ce document audio avec des voix de membres dudit réseau. Témoignages poignants. Explications de spécialistes. Propositions de solution.
La longue marche périlleuse vers l’Europe
«A Conakry, capitale de la Guinée, Ousmane est toujours hanté par la mort de son jeune frère. Le souvenir est encore frais. Mamadou Moussa, son frère, a perdu la vie en tentant de rejoindre les côtes italiennes. La plaie a du mal à se cicatriser. ‘’Il y a de cela, deux ans, moi, j’étais à la maison. Du coup, ses amis m’ont appelé pour me dire que mon jeune frère a rendu l’âme dans la Méditerranée. Au fait, il voulait se rendre en Italie. Un jour, il a pris l’argent de ma maman et il est sorti. Finalement, son rêve ne s’est pas réalisé. C’est très douloureux. A chaque fois que je m’en souviens, j’ai les larmes aux yeux Ma maman, mon papa n’étaient pas au courant de cela. Il a pris cette décision sans consulter un seul membre de la famille’’. Le quartier Guet Ndar de Saint-Louis, essentiellement habité par des pêcheurs, est une zone de départ pour l’immigration clandestine. Modou vit ici, depuis plus d’un demi-siècle. Cheveux grisonnants, la démarche lente, père Modou comme l’appelle ici la communauté, a perdu beaucoup d’amis dans cette aventure périlleuse. ‘’Vous voyez cette tente-là ? D’habitude, il y avait plus de 70 personnes, tous des pêcheurs. Aujourd’hui, c’est le désert. Samba, Abdoulaye, Mohamed, Ibrahima, Mactar Ndiaye, Iso, Jules Baldé…, tous sont partis, engloutis dans les eaux. Alioune Fall, Saliou Fall, ils étaient tous là, on partageait le même repas. D’habitude, il y avait une vingtaine de cuillères. Mais là, il n’y a que trois’’».
La témérité des candidats
«Au Sénégal, ils sont encore plus que nombreux, ces candidats, plus que jamais décidés à affronter les vagues de l’Atlantique. Les traitements inhumains et les milliers de morts enregistrés en permanence n’atténuent en rien leur détermination. Baye Moussé est un jeune pécheur originaire de Fass Boye, à 140 kilomètres au nord de Dakar : ‘’La mort, c’est du ressort de Dieu, on ne meurt pas deux fois. J’ai tenté l’aventure à plusieurs reprises mais, cela n’a pas abouti. Mais, je ne désespère pas. Je vais encore essayer parce que, vivre ici, devient insupportable.’’ Fatou est originaire de la Langue de Barbarie à Saint-Louis. Elle porte le poids de la perte de deux de ses neveux en mer. Des jeunes partis à jamais. La recherche d’une vie meilleure pour subvenir aux besoins de la famille. Malgré la douleur, elle dit comprendre cette détermination des jeunes à rejoindre l’Europe. ‘’C’est vraiment avec le cœur meurtri que nous assistons impuissants à la mort de nos enfants dans l’océan. Nous avons mal et même très mal. Si, cela ne dépendait que de nous, nos enfants allaient rester ici. Malheureusement, comme vous pouvez le constater, les ressources halieutiques sont épuisées, nos enfants sont fatigués. Ils veulent bien aider leurs familles, mais ce n’est pas possible. Voir ses enfants prendre le large, c’est la dernière des choses qu’une mère de famille peut souhaiter pour son fils’’».
Les causes sont multiples
«Professeur Djiby Diakhaté, enseignant-chercheur en sociologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar explique : ‘’Lorsque l’individu est en situation de migration, sa réussite, signifie la réussite de la famille, du lignage et de toute la communauté parce qu’il aura tendance à partir de sa localité d’accueil, d’envoyer la perche aux autres qui sont restés dans la localité d’origine et de faire en sorte que ces gens-là puissent bénéficier des privilèges qu’il a actuellement.’’ Les causes de l’immigration irrégulière, sont bien multiples selon le docteur Balama, géo-politologue camerounais. L’enseignant à l’université estime que l’immigration clandestine est la résultante d’un système de gouvernance défaillant dans la majorité des Etats d’Afrique sub-saharienne. ‘’Malgré toutes les ressources naturelles que nous connaissons, le niveau de vie ne fait que baisser et il y a une forte paupérisation des populations et les emplois se font de plus en plus rares. Et, cela contraste avec la situation scolaire ou académique de ces jeunes-là qui sont de plus en plus scolarisés. L’Occident est en ce moment vu comme un eldorado parce qu’il y a des opportunités. Dans les Etats d’Afrique, notamment d’Afrique Noire, vous allez constater qu’il y a de gros soucis dans la gestion des biens publics. De plus en plus, les fonds publics sont privatisés par les uns et les autres. Au-delà des facteurs politiques, on a aussi des facteurs sécuritaires. De plus en plus, vous voyez de grands conflits qui font qu’on se sent beaucoup plus en sécurité à l’extérieur du pays’’». L’accès inéquitable des ressources financières de l’Etat handicape le fonctionnement des pays. Le docteur Biaya, économiste, expert certifié de l’Onudi pense lui, ‘’que la répression serait la solution pour rétablir l’ordre économique afin de réduire la pauvreté, l’une des causes majeures de l’immigration clandestine’’».
La passivité des Etats
«L’intensité des flux migratoires, semble prendre le dessus face à la coopération entre l’Union européenne avec les Etats africains pour juguler la crise. Dans certains pays d’Afrique, l’Etat semble avoir démissionné, confiant à chaque jeune le créneau pour dessiner sa propre voie de sortie de la pauvreté. Dans d’autres encore, malgré les opportunités d’entreprendre existant sur place, la jeunesse n’a que son regard tourné que vers l’occident qui offrirait plus de chance et de possibilité d’émergence. Fin novembre 2023, la junte militaire au pouvoir au Niger, a abrogé la loi anti-passeurs adoptée en 2015 qui criminalisait le trafic de migrants. Le Niger, point de passage entre le Sahel et le Sahara est donc désormais ouvert au trafic de migrants. Sur le continent africain, le défi de l’assèchement des routes migratoires clandestines risque de ne pas être pour demain».
LA SÉCURISATION DES DONNÉES DE PARRAINAGE MISE EN CAUSE
Amadou Ba, le mandataire national du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dit avoir découvert que ses informations étaient automatiquement enregistrées par un informaticien non assermenté au Conseil constitutionnel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/01/2024
L'enregistrement automatique des données des clés USB contenant les fiches de parrainage lors de leur dépôt soulève des interrogations sur la sécurisation de ces informations sensibles. C'est ce qu'a révélé ce mardi 9 janvier 2024, Amadou Ba, le mandataire national du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à l'issue d'une visite de contrôle au greffe du Conseil constitutionnel.
"Notre informaticien a constaté qu'il activé l'enregistrement automatique des données de la clé USB. Il a fait remarquer à l'informaticien du Conseil que cet enregistrement rendait nul et inefficace le scellé de la clé USB, car les données se retrouvent copiées dans son ordinateur", a expliqué M. Ba dans un communiqué.
Or, selon lui, "l'informaticien du Conseil constitutionnel n'est pas assermenté et il a en sa possession toutes les données de toutes les clés USB des candidats sur son ordinateur". Le mandataire soulève alors des interrogations légitimes : "Quelle est la procédure de sécurisation des données enregistrées ? Qui les contrôle ? Qui a accès à l'ordinateur de l'informaticien du Conseil constitutionnel ?".
Pour Amadou Ba, "voilà un énorme problème découvert" qui "devrait pousser le président du Conseil constitutionnel à admettre des failles réelles dans la procédure de contrôle des parrainages". Il a d'ailleurs annoncé que cette "découverte de l'enregistrement des données des clés USB par une personne non assermentée qui en assure la conservation sans aucune procédure de sécurisation, ne restera pas sans suite judiciaire".
Cette affaire vient donc interroger le Conseil constitutionnel sur la sécurisation des informations sensibles liées au processus de parrainage des candidats à l'élection présidentielle.
LES OBSERVATEURS TERRITORIAUX PLAIDENT UNE FISCALITE SPECIFIQUE AUX INDUSTRIES EXTRACTIVES
Il faut adopter une fiscalité particulière pour les industries extractives au Sénégal. C’est la conviction de la secrétaire générale des Observatoires territoriaux du secteur extractif (OTSE), Mme Fatou Tine
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 09/01/2024
Il faut adopter une fiscalité particulière pour les industries extractives au Sénégal. C’est la conviction de la secrétaire générale des Observatoires territoriaux du secteur extractif (OTSE), Mme Fatou Tine. Elle intervenait ce dimanche à Saly à l’occasion de la clôture de l’atelier national de consolidation des plans d’actions des OTSE. Elle a fait état d’une kyrielle de manquements dans la mise en œuvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). La rencontre de Saly, qui a coïncidé avec la publication du 10e rapport de l’ITIE, a déploré les conditions de vie précaires des communautés impactées par les projets miniers du fait notamment de la non effectivité du fonds minier adopté en 2016.
L’atelier national de consolidation des plans d’actions des OTSE (Observatoires Territoriaux du secteur extractif) a pris fin dimanche dernier à Saly. Faisant une synthèse de ces travaux de deux jours, la secrétaire générale des OTSE, Mme Fatou Tine, a fait état de ce qu’elle considère comme étant des manquements susceptibles d’entraver la transparence dans le secteur extractif globalement. Cet exercice de Saly a coïncidé avec la publication du rapport 2022 de l’ITIE. Une occasion saisie par Mme Fatou Tine pour décortiquer les grandes lignes de ce rapport. Une forte recommandation a découlé de cette lecture. C’est l’invite faite à l’Etat d’appliquer une fiscalité particulière pour les industries extractives. « Le constat est que, dans les données publiées par l’ITIE, nous sentons qu’il n’y a pas une fiscalité particulière pour les industries extractives alors qu’au Sénégal, les ménages supportent beaucoup de taxes au moment où on a des entreprises qui récoltent des milliards et qui sont soumises au même régime fiscal que les autres. Donc, il me paraît opportun de voir comment réformer pour créer des sortes d’impôts spécifiques au secteur extractif. Cela nous permettrait, par exemple, de réduire le coût du sac de ciment qui est excessivement cher au Sénégal alors qu’il y a des entreprises qui sont dans la cimenterie », a fait valoir Fatou Tine.
L’autre plaidoyer fort fait par la porte-parole du jour des observatoires locaux du secteur extractif est l’opérationnalité des fonds miniers. Mme Fatou Tine a rappelé à ce propos la mise en place du fonds d’appui au développement local prévu par le code minier de 2016, mais, a-t-elle regretté, jusqu’à présent, il y a des entreprises qui ne s’acquittent pas de ce paiement obligatoire. « Pour ce qui est des fonds miniers qui sont destinés aux populations, il faut voir comment les rendre opérationnels. Par exemple, il y a le fonds d’appui au développement local prévu par le code minier de 2016 alors que, jusqu’à présent, il y a des entreprises qui ne s’acquittent pas de ce paiement obligatoire. C’est pareil pour ce qui est des fonds de réhabilitation. On nous dit que l’entreprise qui s’installe et qui commence à exploiter doit ouvrir un compte fiduciaire au niveau de la Caisse des dépôts et consignations pour pouvoir, au moment de son départ, réhabiliter les sites exploités. Dans le rapport, on nous a indiqué les montants versés à ce titre mais on ne dit pas quelle entreprise a versé et quelle entreprise ne l’a pas fait. Donc, je pense que, pour beaucoup plus de transparence et d’assurance à l’endroit de ces populations qui cohabitent avec ces exploitations-là, on doit avoir des informations claires », a ajouté Mme Tine.
« Nous nous sommes rencontrés ici à Saly pour faire une sorte de consolidation des plans d’actions des observatoires territoriaux des secteurs extractifs (OTSE). C’est une initiative du Forum Civil de créer des cadres de concertation au niveau des collectivités territoriales qui abritent des entreprises extractives. Les plans d’actions ont été élaborés par les différents OTSE. Donc, nous nous sommes rencontrés ici pour consolider ces plans d’actions-là » a expliqué Fatou Tine.
Dans le cadre du programme USAID/TRACES, un programme sur quatre ans visant à accroître la transparence et les mécanismes de responsabilisation dans les secteurs minier, pétrolier et gazier pour améliorer la gestion et la répartition des revenus au bénéfice de tous les citoyens sénégalais, le Forum Civil a mis en place onze (11) Observatoires Territoriaux sur le Secteur Extractif (OTSE) dans la zone d’intervention. Les membres de ces observatoires ont bénéficié de sessions de renforcement de capacités sur des thématiques variées comme, entre autres, : les fonds et revenus issus du secteur extractif, la responsabilité sociétale d’entreprise, le suivi environnemental et les plans de gestion environnementale et sociale, le contenu local etc.
Ces différentes sessions de renforcement des capacités ont été aussi une occasion pour les membres des OTSE de formuler des recommandations pour l’amélioration de la gouvernance du secteur extractif mais aussi d’élaborer des Plan d’Actions pour Rendre Opérationnelles les Recommandations (PAROR). Les OTSE ont proposé, entre autres activités, des sessions de formation sur des thèmes spécifiques que sont le droit d’agir en matière environnementale, les obligations des entreprises, les outils de communication pour un plaidoyer effectif pour la transparence et la redevabilité dans le secteur extractif.
Pour renforcer cette dynamique et son leadership au niveau territorial, le Forum Civil a organisé une session de consolidation des plans d’actions des Observatoires Territoriaux du Secteur Extractif (OTSE).
Ainsi, les participants ont été réunis durant deux (2) jours à Saly pour revisiter certaines thématiques liées au secteur extractif. Les participants ont aussi été amenés à présenter leurs plans d’actions pour une identification des activités prioritaires.
DES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE DENONCENT UNE ABSENCE DE TRANSPARENCE DU SYSTÈME DE PARRAINAGE
Après les politiciens, les acteurs de la société civile entrent en jeu pour dénoncer le système de parrainage qu'ils estiment non transparent et à zéro tolérance.
Après les politiciens, les acteurs de la société civile entrent en jeu pour dénoncer le système de parrainage qu'ils estiment non transparent et à zéro tolérance.
Hier, lors d'une rencontre, Birahim Seck, qui a été interpellé sur la question, a soutenu que les membres du Conseil constitutionnel chargés de la vérification des parrainages doivent expliquer aux citoyens les raisons pour lesquelles des dossiers sont retenus ou rejetés. ''Pour rendre effectif le droit à l'information des citoyens, il serait important que les membres de la commission chargée de la vérification puissent sortir pour apporter des éclairages sur les griefs soulevés par une partie de l'opposition sur le système de parrainage, sur la technicité qui a été utilisée par rapport à la distribution des clefs et sur le cas des doublons. Ce sont eux qui sont habilités à apporter les réponses soulevées par l'opposition'', a dit le coordonnateur du Forum Civil.
Selon lui, une élection reste une compétition qui ne devrait, en aucun cas, remettre en cause la paix et la stabilité du Sénégal. Mieux, dit-il, c'est une compétition où il y a des gagnants et des perdants pourvu que les règles soient transparentes, juste et équilibrées.
De son côté, l'expert électoral Ndiaga Sylla a dénoncé un système de parrainages à zéro tolérance, estimant que la réforme tant magnifiée de ce système s'est finalement révélée plus catastrophique pour une élection présidentielle inclusive. Selon lui, la récente réforme se décline en trois aspects, à savoir une baisse du seuil de parrains requis du fichier général des électeurs, la réglementation de la composition de la commission de contrôle et de vérification et l'aapplication du tirage au sort pour déterminer l'ordre de contrôle des parrainages. ''Il convient donc de relever qu'aucune de ces innovations ne vise à améliorer les modalités de collecte et de contrôle des parrainages. Au contraire, l'arrêté ministériel y relatif, au lieu de simplifier les procédures les a rendues plus complexes. Le système de collecte et de contrôle n'étant pas automatisé, empêche aux candidats de déceler les doublons externes qui sont au nombre de 200 000'', a soutenu Ndiaga Sylla.
Le constat qu'il en tire est que la commission de contrôle ne fait pas la différence entre une erreur matérielle substantielle ou non et celle pouvant être corrigée séance tenante soit par le représentant du candidat, soit par le logiciel. ''Ma conviction reste que le fichier électoral dont la fiabilité a été certifiée par les MAFE n’est pas la source du problème'', explique-t-il. Quant à Alioune Tine, il a reçu la candidate Aminata Touré et Anta Babacar Ngom. Mme Touré lui a fait part des risques graves qui pèsent sur la stabilité de notre pays avec le processus de sélection totalement illégale des candidats à l'élection présidentielle qui, à terme, expose notre pays à toutes les dérives.
LE SYSTEME DE CONTRÔLE DES PARRAINAGES EST CONÇU POUR SELECTIONNER LES CANDIDATS À OPPOSER AU POUVOIR
Thierno Alassane Sall, candidat à la présidentielle, est formel
Le président du parti La République des Valeurs/Réewum Ngor, Thierno Alassane Sall, et ses camarades, soutiennent qu’«à l'issue du premier tour de contrôle des parrainages, les plus sceptiques commencent à comprendre que ce système est conçu pour sélectionner les candidats à opposer au pouvoir». Selon le député à l’Assemblée nationale, et ancien ministre du président Macky Sall, la meilleure preuve que les doublons dont fait état le Conseil constitutionnel « sont fantaisistes c’est que mon propre frère aurait parrainé, en plus de ma candidature, celle d'un concurrent !»
A en croire le candidat à la présidentielle du 25 février prochain « le nombre incroyablement élevé de doublons, au total 28000, que j'aurais avec d'autres candidats, interroge ». Il cite le cas de la région de Thiès, en particulier, dont il est originaire et où deux ou trois candidats qui n'ont pas de bases connues, ont été à l'origine de milliers de doublons. D’après Thierno Alassane Sall, qui a du mal à cacher sa colère, « ces situations absurdes mettent en lumière les défaillances d'un système que nous n'avons eu de cesse de dénoncer depuis 2019». Avant de conclure : « Malgré tout, nous serons au rendez-vous du Conseil constitutionnel pour régulariser ces "doublons" ».
Dès la sortie du mandataire national de la République des Valeurs/Réewum Ngor du Conseil
du Conseil Constitutionnel, le parti de Thierno Alassane Sall dit avoir pris le temps d’analyser finement les résultats issus du procès-verbal de contrôle de la liste de ses parrains. Selon eux, « la conclusion tirée de cette analyse démontre le sérieux du travail effectué par la Coordination en charge des opérations électorales, avec un taux de plus de 99% de parrains identifiables sur le fichier électoral ». Dans le même temps, regrettent-ils, « ces résultats mettent en lumière la défaillance de ce système de parrainage tant décrié depuis sa mise en place en 2019, par la volonté d’un seul homme, le Président Macky Sall ».
Mieux, la RV/Réewum Ngor dit avoir démontré, preuves à l’appui, devant l’opinion publique nationale, « les failles du système qui doivent interpeller l’ensemble des républicains et démocrates soucieux de la bonne marche des institutions de notre pays autour sur le nombre important de doublons dans nos parrains, notamment dans la région de Thiès ». Il y a aussi le « faible nombre de doublons avec des candidats identifiés et installés durablement dans la région de Thiès, contrairement au taux de doublons très élevé avec un candidat qui n’a pas de base dans la région ». Mais le doublon le plus cocasse à leurs yeux, c’est celui « identifié en la personne du propre frère du candidat de la RV/Réewum Ngor, Thierno Alassane Sall, qui se retrouve dans la liste des parrains d’un concurrent ! »
Autant d’incohérences qui font dire à TAS et ses camarades que « le destin démocratique d’une nation ne peut se jouer au tirage au sort. C’est une aberration des plus iniques ». Ils dénoncent aussi « une violation flagrante de la décision n°1/E2023 fixant les modalités de réception des dossiers de déclaration de candidature et des règles de fonctionnement de la Commission de Contrôles des Parrainages en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ». Une commission qui, accusent-ils, « a sciemment laissé des candidatures incomplètes faire partie du tirage au sort ».
La RV-Réewum Ngor dénonce également « une rupture d’égalité flagrante face au dispositif mis en place par le Conseil Constitutionnel ». Dans tous les cas, estime ce parti, « les candidats appelés à régulariser doivent disposer du même délai. Or, ceux qui savaient dès la première journée qu’ils devaient régulariser, ont bénéficié de plusieurs jours pour analyser et corriger leurs parrains, contrairement aux candidats qui disposent seulement de 48h pour faire le même travail ».
En conclusion, le parti de l’ancien ministre Thierno Alassane Sall dit émettre de « sérieux doutes sur une probable manipulation du fichier de comparaison détenu par la Commission de Contrôle des Parrainages et hors de portée de tous les candidats ». Mais malgré toutes ces « failles pointées du système », le camp du candidat TAS dit disposer d’« un stock de parrains suffisamment complet pour combler les 13.465 à corriger suite à son premier passage à la Commission de Contrôles des Parrainages ». Aussi, la RV/Réewum a déposé, hier lundi matin, au Greffe du Conseil Constitutionnel, deux documents : une « requête relative à la contestation des opérations électorales en cours » et un « rappel cordial relatif aux règles régissant le contrôle des parrainages de régularisation ».