«Quand on s’affranchit des normes, il n’y a plus de limites…» a dit Macky Sall à l’ouverture des assises de l’Union internationale de la presse francophone (UPF). Le président sénégalais a dénoncé certains abus/écarts en violation des règles de la pratique journalistique, avant d’annoncer la nécessité d’ériger des remparts contre ce phénomène. De son côté, l’ancien président du Cap-Vert, Jorge Carlos de Almeida Fonseca, qui a prononcé la leçon inaugurale a rappelé le rôle crucial des médias dans l’avènement d’une société démocratique et pacifiée.
Pendant trois (3) jours, du 09 au 11 janvier 2024, l’organisation faitière de la presse francophone se retrouve à Dakar pour ses 50èmes assises. Cette rencontre de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), ouverte hier mardi à Diamniadio, a offert une tribune au président de la République, Macky Sall, pour rappeler aux acteurs les limites à ne pas franchir dans l’exercice du métier de journaliste, pour garantir la paix et la stabilité sociales.
En phase avec le thème de ces 50èmes assises de l’UPF : «Médias, Paix, Sécurité», Macky Sall a rappelé que la profession était encadrée par la Charte de Munich, reprise à son compte parla Fédération internationale des journalistes (FIJ), mais aussi par des règles d’éthique et de déontologie ; même si, par ailleurs, il souligne le caractère sacré de la liberté de la presse. Mais, pour le président de la République du Sénégal, les abus et les écarts constatés dans la pratique doivent être encadrés par les barrières des lois et règlements ; à défaut, c’est la survie de l’humanité elle-même qui est menacée. En effet, dans un contexte mondial marqué par la montée des extrémismes de toutes sortes, des discours de haine et la violence, certains médias, même s’ils restent minoritaires, contribuent à attiser le feu. «Par définition, la liberté fait corps avec le métier des médias. Elle en est le socle et le bouclier. Mais la liberté elle-même est tributaire des conditions indispensables à son exercice», a soutenu le président de la République.
Répondant à certains qui parlent de recul démocratique dans notre pays, Macky Sall a souligné que le Sénégal, conformément à sa tradition de «Teranga», est une terre de liberté, terre d’asile, ouverte à tous : «réfugiés, intellectuels, artistes, hommes d’Etat, journalistes, tous trouvent ici un accueil fraternel et protecteur», a-t-il dit.
«IL FAUT QUE LA LIBERTÉ AILLE DE PAIR AVEC LA RESPONSABILITÉ, COMME LES DEUX FACES D’UNE MÊME MÉDAILLE »
A propos du thème de ces assises, le président Sall a noté sa pertinence dans le contexte mondial marqué par la violence, parfois exacerbée par certains acteurs des médias qui ne se soucient guère des principes de l’éthique et de la déontologie. «L’état du monde, exténué par la guerre et la violence sous toutes ses formes, met en lumière la pertinence des sujets dont vous comptez débattre en travaux d’ateliers, notamment : la place et le rôle des médias en temps de guerre, les médias face à la désinformation et à la manipulation, la paix et la sécurité à l’heure des réseaux sociaux, la liberté de la presse et la responsabilité».
Des sujets qui pointent du doigt le devoir de responsabilité des médias, notamment le sens de l’éthique et de la déontologie et mettent en exergue les défis qui menacent le secteur des médias. Une situation encore accentuée par les mutations qui touchent la profession, dans la façon de l’exercer, dans les outils de travail mais aussi dans le rapport de l’opinion publique avec l’information, entre autres mutations profondes. D’où l’impérieuse nécessité pour tous de retourner aux règles qui gouvernent la pratique de ce métier. Mais malheureusement, constate Macky Sall, il y a des médias qui «attisent le feu, incitent à la violence et à la haine, excitent des foules et alimentent des conflits, jusqu’au génocide». Sans oublier la circulation rapide et à haut débit des «fake news» diffusées à grands débits. Des pratiques qui sortent des cadres normatifs pour mettre en péril la paix sociale et la quiétude des populations. «Quand on s’affranchit des normes, il n’y a plus de limites ; et quand il n’y a plus de limites, c’est notre humanité commune qui est en danger», a mis en garde le président de la République. Pour lui, il devient alors impérieux d’encadrer l’exercice de cette liberté, par nécessité de protection de l’ordre public. «C’est un impératif minimal de la vie en société. Dans une société qui se veut ouverte, libre et démocratique comme nous y tenons tous, il faut que la liberté aille de pair avec la responsabilité, comme les deux faces d’une même médaille», a souligné Macky Sall.
« CONTRAIREMENT AUX IDÉES VÉHICULÉES, LE SÉNÉGAL CONTINUE D’ÊTRE UNE TERRE D’EXERCICE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE»
Poursuivant son discours, Macky Sall a soutenu que, contrairement aux idées véhiculées, le Sénégal continue d’être une terre d’exercice de la liberté de la presse. Il cite à ce propos le nombre d’organes de presse enregistrés au Sénégal. «Le paysage médiatique sénégalais est florissant, avec 33 chaines de télévision, 55 radios d’informations générales, 200 radios communautaires, 49 quotidien et 140 sites d’information», a dit le président sénégalais.
L’ANCIEN PRESIDENT DU CAP-VERT LEUR RAPPELLE LEURS RESPONSABILITES
De son côté, invité à prononcer la leçon inaugurale des assises, l’ancien président du Cap-Vert a rappelé le rôle essentiel des médias dans la culture de la paix et de la compréhension, pour construire une société démocratique et pacifiée. «Dans un contexte démocratique tendu, dans notre sous-région, les médias jouent un rôle crucial dans la promotion de la citoyenneté et de la paix sociale. Je parle de la presse libre, capable de faire une couverture équilibrée et impartiale des évènements. Un journalisme crédible et de qualité contribue à éduquer le public, encourage la compréhension entre les cultures et promeut le dialogue entre les différentes parties de nos sociétés», a dit Jorge Carlos de Almeida Fonseca.
Pour lui, les médias peuvent et doivent être des remparts contre toutes les formes de violence, d’extrémisme et surtout d’ignorance. Par leur travail de terrain, d’investigation et d’enquêtes, les journalistes et les médias doivent travailler à cultiver la compréhension et le dialogue, mais aussi promouvoir la paix. Pour l’ancien chef d’Etat, nos société démocratiques, encore fragiles, ont un grand besoin de ce dialogue et de respect des différences de culture pour pouvoir vivre dans un contexte de paix et pouvoir prospérer dans nos sociétés. Dans ce sens, en tant qu’instruments d’information, les médias doivent sensibiliser aux problèmes sécuritaires, en incitant à la prévention des conflits et en encourageant la voie diplomatique de règlement des malentendus.
LES BOULANGERS DIVISES SUR LA QUESTION
Depuis quelques temps, la question de l’augmentation des prix du pain est agitée. Certains boulangers avaient même menacé d’aller en grève notamment ceux affiliés à la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs).
Depuis quelques temps, la question de l’augmentation des prix du pain est agitée. Certains boulangers avaient même menacé d’aller en grève notamment ceux affiliés à la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs). Aujourd’hui, on constate qu’il y a un désaccord total entre les boulangers du Sénégal, car le Rassemblement national des boulangers du Sénégal (Rbs) et le Collectif national des boulangers du Sénégal (Cnbs) ont décidé de ne pas augmenter le prix du pain.
«L’augmentation du prix du pain n’est pas envisageable pour le moment. Le pain est un produit social et il doit et rester un produit social.» Cette assurance est du président du Regroupement national des boulangers du Sénégal (Rbs), Modou Gueye, qui ne cautionne pas l’idée d’une hausse des prix du pain est agitée par certains membre de cette corporation. Il s’exprimait hier, mardi 9 janvier 2023, lors d’un panel organisé pour discuter du secteur de la boulangerie confronté actuellement à des problèmes.
Selon lui, l’équation à résoudre, en premier, c’est la mévente qui est à l’origine des pertes des boulangers. «Il y a des méventes parce qu’il y a une surproduction. Notre problème, c’est la non-application de la réglementation, la vétusté de nos matériels de production. Alors, au lieu d’annoncer des grèves ou des agitations, il faut des concertations», soutient-il.
De son côté, le Collectif national des boulangers du Sénégal (Cnbs), dirigé par Khadim Sylla, trouve que la décision prise par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) d’aller en grève n’est pas consensuelle, estimant que le principal problème est d’ordre interne et non d’aller en grève sans aucune logique. De son point de vue, des négociations entre les consommateurs et les boulangers seraient d’abord mieux, car le moment n’est pas propice pour aller à des grèves, surtout en cette période où l’on se projette vers une élection présidentielle. Khadim Sylla a ainsi demandé à l’Etat l’application de la réglementation du secteur de la boulangerie, le plus rapidement possible.
L’ETAT COMPROMET LA CAMPAGNE ARACHIDIERE
Sur les 71 milliards de dette due aux opérateurs privés stockeurs et transporteurs, l’Etat n’a décaissé que 15 milliards de FCFA. Une fausse note des engagements pris qui risquent de compromettre la campagne arachidière 2023/2024
Sur les 71 milliards de dette due aux opérateurs privés stockeurs et transporteurs, l’Etat n’a décaissé que 15 milliards de FCFA. Une fausse note des engagements pris qui risquent de compromettre la campagne arachidière 2023/2024
Fin novembre 2023, le gouvernement avait tenu un conseil interministériel consacré à la campagne de commercialisation arachidière 2023/2024, au terme duquel le gouvernement s’engageait à épurer sa dette de 71 milliards de FCFA due à la Fédération nationale des organismes privés stockeurs et transporteurs (Fnops/T). Mais, à ce jour, l’Etat n’a versé que 15 milliards de francs CFA sur un engagement total de 40 milliards pris par le président de la République Macky Sall, lors du conseil présidentiel tenu à Fatick.
Lors de ce conseil présidentiel tenu à Fatick, « le président avait annoncé une avance de 40 milliards et en fin décembre 15 milliards. Mais, à ce jour, seuls 15 milliards de francs CFA ont été versés aux banques », a dit le président de la Fédération nationale des organismes prives stockeurs et transporteurs (Fnops/t) », Modou Fall.
Il poursuit : « A ces 71 milliards, s’ajoute une dette en cours estimée à 100 milliards de FCFA, soit un total de 156 milliards à payer aux banques ». En effet, ce poids de la dette empêche les banques à « renouveler notre crédit », affirmera le président Fall. En conséquence, « si l’Etat ne paie pas, les banques n’accorderont pas de crédits et s’il n’y pas d’argent les opérateurs ne pourront non plus acheter les arachides », se désole-t-il. Donc, « nous demandons solennellement à l’Etat d’éponger sa dette pour nous permettre d’accéder aux crédits », dira Modou Fall. Faute de quoi, « la collecte semencière pour la prochaine campagne risque d’être compromise », a-t-il alerté. Sur les mesures prises, le président Modou Fall renseigne que la campagne a effectivement démarré le 30 novembre et le prix planché de 280 FCFA honoré.
MAIMOUNA NDOUR MBAYE, PREMIERE FEMME D’AFRIQUE DE L’OUEST À L'ACADÉMIE FRANÇAISE DE MÉDECINE
Cette pionnière sénégalaise du domaine de la santé publique et du diabète apporte désormais au sein de cette institution séculaire son expertise et son expérience unique acquises en Afrique et en Europe
Maimouna Ndour Mbaye vient d’intégrer la prestigieuse et sélective Académie française de Médecine comme Membre Correspondant étranger .
Elle est ainsi la 1ère femme d’Afrique de l’Ouest à siéger dans cette vénérable institution
Ndour est Professeur titulaire de Médecine Interne à l'université Cheikh Anta Diop au Sénégal.
Chef de Service de Médecine Interne et Directrice du Centre national de diabétologie à Dakar. Également spécialiste en santé publique avec une grande expérience en Afrique et en Europe dans les domaines de la recherche, des bonnes pratiques cliniques et de la gestion du pied diabétique et d'autres complications des maladies métaboliques.
Représentante régionale de Diabetic Foot International pour l'Afrique francophone.