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25 août 2025
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UCAD, QUAND LE TEMPLE CHAVIRE
« Ucad, quand le temple chavire » est le nom d’une Série de trois épisodes que Emedia.sn vous propose. Dans cette première épisode, il est question d’un étudiant sénégalais, habitant de Karang qui, face au désespoir, a choisi l’émigration irrégulière.
« Ucad, quand le temple chavire » est le nom d’une Série de trois épisodes que Emedia.sn vous propose. Dans cette première épisode, il est question d’un jeune étudiant sénégalais, habitant la localité de Karang qui, face au désespoir, a choisi l’émigration par la pirogue.
APAISEMENT, PLUSIEURS DÉTENUS DONT CHEIKH OUMAR DIAGNE RECOUVRENT LA LIBERTÉ
Des militants de l’ex-Pastef et des activistes viennent de bénéficier d’une liberté provisoire. Il s’agit, entre autres, de Toussaint Manga, Pape Abdoulaye Touré, Abdou Karim Guèye Khrum Khakh, Cheikh Oumar Diagne...
Des militants de l’ex-Pastef et des activistes viennent de bénéficier d’une liberté provisoire. Il s’agit, entre autres, d'Abdou Karim Guèye Khrum Khakh, Cheikh Oumar Diagne, Ouztas Assane Seck et le Dr Seydou Diallo, Alioune Sané, Nit Dof, Djamil Sané.
Toussaint Manga qui a été inculpé le 3 août dernier par le juge Mamadou Seck pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et Pape Abdoulaye Touré, inculpé le 9 juin dernier pour participation à un mouvement insurrectionnel et actions diverses sont également libres.
PSG, MBAPPÉ ANNONCE SON DÉPART AUX DIRIGEANTS
Le feuilleton est (enfin) terminé. Après de longs mois d'incertitudes, Kylian Mbappé a annoncé aux dirigeants du PSG qu'il avait décidé de quitter le club cet été. L'attaquant a communiqué sa décision mardi au centre d'entraînement de Poissy.
iGFM - Kylian Mbappé a annoncé à ses dirigeants qu'il avait choisi de quitter le PSG cet été.
Le feuilleton est (enfin) terminé. Après de longs mois d'incertitudes, Kylian Mbappé a annoncé aux dirigeants du PSG qu'il avait décidé de quitter le club cet été. L'attaquant a communiqué sa décision mardi au centre d'entraînement de Poissy. Le joueur aurait souhaité annoncer la nouvelle plus tôt à son président, mais celui-ci n'était pas disponible avant.
Le champion du monde 2018 a fait part de l'assurance de son choix en demandant à Nasser al-Khelaïfi de ne pas faire de surenchère. La star n'a pas annoncé de destination future à Paris. Plusieurs clubs sont sur les rangs, même si le Real Madrid fait figure de grand favori.
Les détails du départ de Kylian Mbappé restent à affiner. Certaines sources évoquent encore une chance infime de voir le Français accepter une solution pour que le Paris Saint-Germain puisse s'y retrouver financièrement.
CES RISQUES SANITAIRES LIÉS AUX GAZ LACRYMOGÈNES
Manque d’oxygène, étourdissement, yeux larmoyants… Au-delà de l’aspect économique, les manifestations de rue ont également des répercussions sanitaires. Confidences de manifestants.
Dimanche 4 février 2024, dans un quartier paisible de la commune de Yoff, bercé par la brise marine, le décor est sinistre, les rues sont balafrées. Au niveau du rond-point, des affrontements éclatent entre des manifestants et des Forces de défense et de sécurité (Fds).
Une fumée épaisse teint en noir le ciel. Moussa, jeune manifestant, suffoque à un rythme accéléré. Il tient sa poitrine avec les deux mains et bat en retraite dans une ruelle, lieu de refuge des manifestants toujours révoltés contre le report de l’élection présidentielle. Yeux larmoyants, le garçon de 19 ans réajuste sa cagoule pour repartir face aux assauts des grenades lacrymogènes. Il éternue avec frénésie et se bouche le nez avec un mouchoir à jeter.
« J’avais le nez qui chauffait, ma poitrine aussi. C’était irrespirable et je manquais d’oxygène. Je ne voyais plus, à un moment donné, tellement les gaz lacrymogènes étaient puissants », raconte Moussa que nous avons retrouvé aux Parcelles Assainies. S’il n’est pas allé à l’hôpital, il dit ignorer encore les effets de ces gaz sur son organisme.
Au Sénégal, il est mis souvent en exergue l’impact économique des manifestations. Et pourtant, les manifestants subissent les effets des munitions utilisées par les forces de l’ordre et les pneus brûlés sur la route. Pape Guèye, habitant de Grand Yoff, était de la révolte de juin 2023. Théâtre des opérations : la gare du Brt de Liberté 6. « J’étais là lors des manifestations de mars 2021, mais je dois avouer que les policiers ont augmenté la dose des gaz », témoigne-t-il avec un sentiment de héros. Dans ces moments d’affrontement, qui avaient poussé les policiers jusque dans leurs derniers retranchements, Pape y a laissé des plumes. « À un moment donné, c’est comme si mes neurones étaient atteints. J’étais étourdi malgré mon masque de protection », se remémore-t-il, voix tremblotante.
« À quelques minutes près, j’aurais pu rendre l’âme »
C’était aussi le cas le 2 juin 2023, où plusieurs quartiers de Dakar étaient transformés en un immense champ de ruines. En effet, la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme avait suscité une colère noire chez beaucoup de jeunes. « Je mettais du beurre de karité sur mon visage. Et je me lavais la figure avec du vinaigre sans savoir qu’est-ce que cela pouvait faire comme effet sur ma santé. C’était nos moyens pour ne pas tomber face aux émanations des gaz lacrymogènes. Je mettais aussi des lunettes », confie-t-il.
Baye Fodé a subi, malgré lui, un lourd préjudice lors des manifestations du 4 février 2024. Le soulèvement des jeunes a éclaté devant le Centre de Santé Nabil Choukair. « J’ai été évacué. Je n’arrivais plus à respirer. On a dû me mettre un respirateur pour me permettre d’avoir de l’air. J’aurais pu rendre l’âme. Les lacrymogènes, c’est du sérieux », ironise-t-il.
Contacté, le Centre de gestion de la qualité de l’air de Dakar fait savoir qu’il n’a pas encore réalisé d’études sur l’impact des grenades lacrymogènes sur la qualité de l’air. Cependant, le Laboratoire de physique de l’atmosphère de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dit avoir mené des études sur la question. Mais, les résultats ne sont pas encore disponibles.
« Ces gaz, régulièrement respirés, peuvent aboutir à des pathologies handicapantes », selon le pneumologue Moustapha Ndir
Pneumologue à la retraite, qui a fait toute sa carrière au Centre hospitalier national universitaire de Fann, Dr Moustapha Ndir analyse les effets des gaz lacrymogènes et des pneus brûlés sur la santé des manifestations.
Est-ce que l’utilisation de gaz lacrymogènes et de pneus brûlés lors des manifestations a des effets sur la santé ?
Il y a des effets certains sur la santé parce que nous respirons de l’oxygène. L’air que nous respirons a une certaine quantité d’oxygène, soit 21%, juste ce qu’il faut pour notre organisme. Le reste, c’est de l’azote et 1% de gaz rare. C’est l’air que nous utilisons pour notre corps. Toute autre forme de gaz ou de fumée que nous respirons est toxique. À fortiori, ces fumées de synthèse émanant des gaz lacrymogènes ou de pneus brûlés qui sont des gaz issus d’hydrocarbures transformés. Ces gaz inhalés posent des problèmes chez le sujet sain ou celui qui a une pathologie pulmonaire. Chez le sujet sain, ce sont des désagréments qui peuvent passer très vite. Les gaz lacrymogènes agressent la muqueuse conjonctivale de l’œil et les glandes qui secrètent beaucoup de larmes. Donc, c’est la conjonctive qui devient rouge. Cela peut créer une gêne. Certains asthmatiques ont des crises après une allergie de gaz. Ce sont des gaz irritants. Pour les pneus brûlés, c’est hautement toxique parce qu’il y a du caoutchouc et des éléments de synthèse issus des hydrocarbures.
Donc, les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques sont plus exposées ?
Elles sont plus exposées et doivent faire attention. Il faut qu’elles s’éloignent de ces zones quand il y a des manifestations. Il faut qu’ils se calfeutrent dans leurs chambres en attendant que ces gaz se dissipent. C’est bien de mettre le masque mais, le mieux, c’est de s’éloigner de ces zones pour échapper à ces émanations gazeuses. Chez le sujet qui a déjà une pathologie, si c’est l’asthme, ça peut l’exacerber. Cela peut aboutir à la réanimation. S’il n’a pas de chance, il peut passer de vie à trépas. Ces gaz, régulièrement respirés, peuvent aboutir à des pathologies handicapantes. Il peut aussi y avoir un problème économique, parce que la prise en charge est très chère. La fumée noire avec le monoxyde de carbone, le gaz carbonique, l’oxyde nitrique attaque aussi la couche d’ozone.
Est-ce qu’il y a une dégradation importante de la qualité de l’air ?
Bien évidemment ! Il y a une dégradation de la qualité de l’air qui est surveillée par le Centre de suivi écologique qui a des capteurs un peu partout dans la ville de Dakar. Ce serait bien de voir ce que cela donne après ces manifestations. Il s’agit de voir si dans certaines zones, il y a un problème de qualité de l’air.
CLASSEMENT FIFA, LE SÉNÉGAL GAGNE 3 PLACES ET DEVIENT 17E MONDIAL
Désormais, le Sénégal est juste derrière l’Allemagne et devant le Japon. Sur le continent, le Sénégal reste 2e derrière le Maroc, qui garde également sa place de leader.
Le Sénégal est désormais la 17e sélection mondiale. Malgré l’élimination prématurée des joueurs d’Aliou Cissé en Côte d’Ivoire, le Sénégal a gagné 3 places dans le classement général pour se retrouver de la 20e à 17e place. Désormais, le Sénégal est juste derrière l’Allemagne et devant le Japon. Sur le continent, le Sénégal reste 2e derrière le Maroc, qui garde également sa place de leader.
En Afrique, le chamboulement a été opéré par le Nigeria. Les Super Eagles sont désormais 3e, passant devant l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie. La Côte d’Ivoire, 8e en Afrique avant la CAN, est désormais 5e après son sacre. Sur le classement général, des pays africains ont fait des bonds considérables comme le Nigeria, qui a gagné 24 places, la Côte d’Ivoire 10, la Guinée Equatoriale 9, le Cap-Vert 8 et l’Angola, qui a gagné 24 places !
LE SYSTÈME DES NATIONS UNIES VA MOBILISER 488 MILLIARDS FCFA EN FAVEUR DU SÉNÉGAL
Le système des Nations unies va mobiliser “près de 488 milliards de francs CFA” pour le financement du plan de développement du Sénégal sur la période 2024-2028, a annoncé sa coordinatrice résidente, jeudi, à Dakar.
Dakar, 15 fév (APS) – Le système des Nations unies va mobiliser “près de 488 milliards de francs CFA” pour le financement du plan de développement du Sénégal sur la période 2024-2028, a annoncé sa coordinatrice résidente, jeudi, à Dakar.
“Près de 488 milliards de FCFA seront mobilisés pour le financement du plan de développement du Sénégal sur la période 2024-2028”, a déclaré Aminata Maïga, lors de la signature du plan-cadre des Nations unies pour l’assistance au développement (PNUAD) au profit du Sénégal (2024-2028).
Mme Maïga a fait part de la détermination du système des Nations unies de travailler “à renforcer la coopération avec le gouvernement et le peuple du Sénégal, les partenaires au développement, la société civile dans un esprit de partenariat basé sur [l’engagement] commun de ne laisser personne de côté”.
Elle précise que les Nations unies “s’engagent à travailler avec le gouvernement autour des trois priorités majeures”, dont la transformation structurelle de l’économie sénégalaise en vue d’assurer la durabilité et l’inclusivité de la croissance économique.
Le coordonnatrice résidente du système des Nations unies a aussi cité “le développement du capital humain, le renforcement de la protection sociale”, en vue “d’assurer le développement durable”.
Elle a de même évoqué “la consolidation de la bonne gouvernance et le renforcement de l’efficacité des institutions et la cohésion sociale”.
La réforme des Nations unies, note Aminata Maïga, “a recommandé que la présence des Nations unies dans un pays soit alignée sur les défis et les priorités de développement”.
“Ces priorités intègrent les défis de développement émergent tels que la cohésion sociale, les chocs climatiques et économiques qui pourraient contrarier l’accélération des progrès vers l’atteinte des ODD […]”, a indiqué Aminata Maïga.
A l’en croire, la coopération avec les nations unies devrait “apporter des solutions innovantes à la mise en œuvre des réformes institutionnelles structurelles et sectorielles visant l’accélération de la transformation structurelle de l’économie”.
Cette coopération est également de nature à soutenir “les efforts du gouvernement dans la mise en place des systèmes résilients pour assurer l’accès équitable et inclusif aux services sociaux de base et à la protection sociale, et la consolidation de la démocratie ainsi que la cohésion sociale”.
Selon Mme Maïga, sur cette base, “près d’une vingtaine d’’agences [ont été choisies] pour travailler au Sénégal avec une forte présence de bureaux régionaux, faisant du Sénégal un hub régional des Nations unies en Afrique”.
Pour Doudou Ka, le ministre sénégalais en charge de l’Économie, du Plan et de la Coopération, ce plan-cadre d’assistance au développement du système des Nations unies “représente pour le Sénégal un cadre de planification stratégique et de programmation des ressources allouées pour la période considérée”, à savoir 2024-2028.
Il “consacre la contribution attendue du système des Nations unies à la mise en œuvre de notre référentiel actualisé en matière de politique économique et sociale, à savoir le PAP 3 du Plan Sénégal émergent (PSE)”, a-t-il conclu.
TOUSSAINT MANGA ET PAPE ABDOULAYE TOURE LIBRES
Le processus d’apaisement et de réconciliation, annoncé par le président Macky Sall est-il à présent en cours ? En tout cas, deux des prisonniers dits «politiques», viennent d’être libérés.
iGFM - (Dakar) Toussaint Manga et Pape Abdoulaye Touré sont libres, après plusieurs mois de détention.
Le processus d’apaisement et de réconciliation, annoncé par le président Macky Sall est-il à présent en cours ? En tout cas, deux des prisonniers dits «politiques», viennent d’être libérés. Toussaint Manga et Pape Abdoulaye Touré sont libres. Ils ont obtenu une liberté provisoire. L’information vient d’être rendue publique par leur avocat.
Toussaint Manga, l’ex membre du parti démocratique sénégalais (Pds), était poursuivi pour appel à l'insurrection et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique. Pape Abdoulaye Touré aussi est poursuivi pour des actes ou manœuvres susceptibles de compromettre la sécurité publique, la participation à un mouvement insurrectionnel et diverses actions.
LA MÉDIATION S'ACTIVE POUR APAISER LA CRISE
Pierre Goudiaby Atepa estime qu'un scrutin fin mai serait "raisonnable", bien loin du 15 décembre. L'architecte affirme avoir multiplié les rencontres avec Sonko, qui aurait posé comme préalable à tout dialogue "des gages"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/02/2024
Dix jours après l'annonce du président sénégalais Macky Sall de reporter la présidentielle prévue le 24 février, le mécontentement reste palpable au sein de la société civile. Si le chef de l'État n'a pour l'instant fait aucun signe d'un éventuel retour en arrière, certaines personnalités tentent de jouer les médiateurs pour apaiser les tensions.
C'est le cas de Pierre Goudiaby Atepa, influent architecte et président du Club des investisseurs du Sénégal. Dans une interview accordée à RFI ce 15 février, ce dernier a confirmé avoir été mandaté par Macky Sall pour rencontrer Ousmane Sonko, principal opposant emprisonné, et favoriser le dialogue. "Mandater est peut-être un mot trop fort, mais il m'a demandé de faire tout ce que je pouvais faire pour que les Sénégalais puissent se parler entre eux, y compris monsieur Sonko", a-t-il déclaré.
L'objectif affirmé est double : obtenir un "apaisement réel de la situation" et "trouver des solutions, qui devraient passer par des dates raisonnables pour tenir des élections". Pierre Goudiaby Atepa estime qu'un scrutin fin mai serait "raisonnable", bien loin de la date du 15 décembre avancée par Macky Sall.
Concernant Ousmane Sonko, emprisonné, l'architecte affirme avoir multiplié les rencontres avec lui. "Le président souhaite un climat apaisé, il souhaite, éventuellement, que tout le monde puisse être candidat, y compris vous", lui aurait-il rapporté. L'opposant aurait posé comme préalable à tout dialogue "des gages" comme "la libération des prisonniers politiques".
Pierre Goudiaby Atepa laisse entendre qu'une libération d'Ousmane Sonko "n'est pas un problème" pour Macky Sall. Le président serait également favorable à la libération d'"un millier" de détenus d'ici quelques jours. Preuve selon l'intermédiaire "qu'il faut du temps" pour apaiser les tensions.
Interrogé sur ceux qui demandent le respect du calendrier électoral initial ou d'une décision du Conseil constitutionnel, Pierre Goudiaby Atepa estime qu'un "petit glissage" au mois de mai est une option envisageable "pour avoir la paix et des élections inclusives". Il appelle les acteurs politiques à "mettre un peu d'eau dans leur bissap" et à ne "pas s'accrocher" à des dates intenables, dans un contexte où "des gens voudraient profiter de l'instabilité" au Sénégal.
Cet entretien révèle les coulisses des tractations en cours, sous l'égide de Macky Sall, pour tenter de sortir de la crise politique qui secoue le pays suite au report controversé de la présidentielle. Le chef de l'État semble privilégier la voie du dialogue et de la médiation.
LE BARREAU DU SÉNÉGAL SE PRONONCE
Le Barreau du Sénégal qui appelle à la retenue et à l'apaisement, demande aux autorités à écouter la jeunesse et à traiter son appel. Celle-ci exige que les responsabilités soient situées afin que les auteurs d'abus ou de forfaits soient sanctionnés.
Le barreau du Sénégal a donné, ce jeudi, sa position sur la situation qui prévaut actuellement au Sénégal et liée au report de la présidentielle.
Le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal aussi a tenu à donner son opinion sur l’actualité du pays. Actualité marquée par le report de la présidentielle. Dans son communiqué de presse parcouru par iGFM, le Barreau a souligné l’évolution «préoccupante de la situation politique et institutionnelle qui prévaut dans notre pays suite aux décisions prises par les plus hautes institutions de la République».
Et ces décisions sont au nombre de quatre : la liste définitive des candidats à la présidentielle arrêtée par le Conseil Constitutionnel ; la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur d'éventuels faits de corruption de membres du Conseil Constitutionnel ; l'abrogation par le Président de la République du décret portant convocation du corps électoral et la décision de l'Assemblée Nationale de fixer la date des élections au 15 décembre 2024.
Le Barreau du Sénégal, dans son communiqué de presse, relève que les faits imputés, au même titre que les décisions prises, sont graves et porteurs d'incertitudes pour le Sénégal. Pis, ils mettent «en péril la stabilité du pays, la paix sociale et le respect des institutions garantes de notre démocratie et de la République», indique le conseil.
Ainsi, Me Ibrahima Ndiéguène et ses camarades proscrivent toute atteinte à l'ordre constitutionnel qui viole les principes démocratiques et installer le pays dans un cycle de violence et d'insécurité majeures. Puis, ils condamnent vigoureusement toute violence dans l'espace social et «déplorent les dégâts matériels ainsi que les pertes en vies humaines et présente ses condoléances aux familles endeuillées.»
Le Barreau du Sénégal qui appelle à la retenue et à l'apaisement, demande aux autorités à écouter la jeunesse et à traiter son appel. Celle-ci exige que les responsabilités soient situées afin que les auteurs d'abus ou de forfaits soient sanctionnés et les victimes dédommagées.»
Quant aux marches interdites ou réprimées, le barreau souligne que la liberté de manifester, garantie par la Constitution ainsi que l'exigence du maintien de l'ordre, «ne doivent absolument pas justifier ou légitimer la violence».
LES JEUNES DÉTERMINÉS À VOTER MALGRÉ LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
La déception reste vive chez les jeunes Sénégalais qui rêvaient de voter pour la première fois le 25 février. Le report du scrutin a attisé leur impatience démocratique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/02/2024
Reportée au 15 décembre, l'élection présidentielle prévue initialement le 25 février reste une grande déception pour de nombreux jeunes impatients de prendre part à leur devoir civique. À l'image de Mohamed Al Amine Touré, marchand ambulant de 23 ans rencontré sur le marché populaire de Colobane à Dakar par un journaliste de l'AFP. "Le 25 février était un rendez-vous important pour nous, le Sénégal est une démocratie et jamais une élection présidentielle n’a été reportée auparavant", déplore-t-il, en référence aux présidences successives de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
Comme Mohamed Al Amine Touré, nombre de jeunes Sénégalais faisaient partie des primo-votants devant se rendre aux urnes pour la première fois, conformément à leur droit de citoyen. Or, ils représentent plus de la moitié de la population, particulièrement touchée par les problématiques socio-économiques, à l'instar du chômage des jeunes qui atteint 19% selon l'Agence Nationale de la Statistique. Pris en étau entre ces difficultés et l'envolée du coût de la vie, "une majorité de la jeunesse était acquise à la cause d'Ousmane Sonko, en qui elle plaçait toutes ses espérances de changement", rapporte l'AFP.
Le report de l'élection et l'extension controversée du mandat de Macky Sall ont enflammé la crise politique au Sénégal. Vendredi dernier, des affrontements ont éclaté sur le marché de Colobane entre manifestants et forces de l'ordre, faisant trois morts. Sur place, tous les jeunes interrogés réclamaient de pouvoir exercer leur droit de vote. Pourtant, certains comme Serigne Faye, 23 ans, plaident désormais pour "l'arrivée des militaires au pouvoir" dans l'espoir d'apporter "stabilité". Un scénario que refuse catégoriquement son camarade Ameth, craignant des répercussions sur le processus démocratique à l'image des pays voisins secoués par des coups d'État récents. Malgré la tension ambiante, la majorité des jeunes espèrent encore la tenue d'élections libres et transparentes d'ici fin mars.