Le collectif des familles des 1500 détenus politiques a fait face à la presse hier. Ses membres disent s’opposer à l’amnistie des faits des évènements de 2021 à 2024, et exigent la libération sans conditions de leurs enfants détenus injustement.
Selon le collectif, c’est (le président) Macky Sall, lui-même, qui cherche à s’amnistier. Les parents de détenus qui le composent prévoient ainsi d’organiser une marche ce samedi 17 février pour la libération des détenus politiques, le respect du calendrier électoral ainsi que de la Constitution. « La répression doit cesser », c’est le cri du cœur du collectif des familles des détenus dits politiques. Face aux journalistes, les parents ont dénoncé les actes de tortures sur leurs enfants dans les prisons. Selon eux, ces enfants sont détenus injustement et ils exigent leur libération. « Nous avons 1500 détenus politiques. Au début, le gouvernement refusait de parler de détenus politiques. Aujourd’hui, l’histoire nous a donné raison lorsqu’ils (ndlr: les membres du gouvernement) reviennent utiliser le même terme dans leurs éléments de langage. Nous continuons de mener la lutte pour la libération des détenus politiques. On avait commencé par des conférences de presse. On est passé à l’assemblée générale. Aujourd’hui, nous revenons au-devant de la scène parce que le président de la République a décidé de prolonger son mandat », a déclaré Souleymane Djim, membre du collectif de parents de détenus politiques.
Le collectif dénonce les tortures des détenus !
Ces mères et pères de famille sont désespérés. Ils souffrent au plus profond de leur âme. Ces sentiments étaient perceptibles lors de la prise de parole de chaque parent. A l’image de la dame Seyda Ndeye Diop qui a craqué devant les micros. A l’en croire, les parents vivent une situation invivable avec les tortures infligées à leurs enfants. Le collectif craint l’allongement du séjour carcéral des détenus politiques suite au report de l’élection présidentielle au 15 décembre. « Il y a eu un mouvement d’humeur dans les prisons et notamment à Rebeuss après le discours du président de la République sur le report de l’élection. Les matons ont alors torturé nos enfants. Les vendeurs d’à côté disent qu’ils ont entendu des tirs de balles sur les détenus. Nos enfants se sont révoltés contre le report de l’élection présidentielle. Ils sont détenus injustement dans les prisons. Une mère ne peut pas supporter qu’on torture son fils. Avec le report de l’élection présidentielle, nous craignons que leur séjour soit prolongé. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons assister à la marche de la société civile Aar sunu élections du 17 février. Parce que nous sommes concernés. Nous n’allons pas rester les bras croisés », a hurlé une mère de famille.
Non au deal!
Le collectif des familles des détenus politiques ne veut pas entendre parler d’amnistie et dénonce l’injustice qui, selon lui, prévaut dans le pays avec le régime du président Macky Sall. Il exige que les jeunes gens détenus soient libérés sans conditions. « Il y a une injustice notoire dans ce pays. Des gens qui méritent plus de faire la prison et des voleurs de nos biens publics circulent librement. Nous ne voulons pas d’amnistie parce que nos enfants n’ont rien fait. Nous exigeons leur libération. Le Sénégal ne mérite pas ce que Macky Sall est en train de faire. Moi qui vous parle, je ne me suis jamais intéressée à la politique mais j’ai voté deux fois pour Macky Sall. C’est un président qui a trahi son peuple « s’est désolée une autre mère de famille. Les familles des détenus politiquesse disent contre le dialogue auquel convie le président de la République.
Revenant à la charge, Souleymane Djim estime que Macky Sall doit être poursuivi pour haute trahison à la fin de son mandat. « On n’a jamais vu un gouvernement aussi cruel envers son peuple» se désole-t-il. Le collectif des familles des détenus politiques rejette toute négociation et tout dialogue pour la libération des prisonniers. « Il est impensable de laisser Macky encore 9 mois à la tête du pays alors que des jeunes souffrent dans les prisons. Depuis des mois, les détenus vivent un calvaire. A chaque fois qu’ils ont tenté de faire du bruit, on les calmait en leur disant qu’après l’élection présidentielle, ils sortiront tous. Et maintenant, Macky Sall ose reporter la présidentielle. Au nom de quoi ? Nous n’allons pas l’accepter. Nous n’allons pas dialoguer. S’il veut, il libère tous les prisonniers ou bien, il laisse tomber. En tout cas, de notre côté, nous n’allons pas nous laisser faire. La souffrance a trop duré», fulmine Tala Diop, un ancien détenu élargi.
SECRETARIAT EXECUTIF NATIONAL DE L'APR
Macky confirme Amadou Ba comme son candidat Alea jacta est. Amadou reste le candidat de Benno Book Yakaar malgré les accusations de corruption qui pèsent sur lui. Hier, lors de la réunion du secrétariat exécutif national de l’Apr qu’il a présidé de 18H 30 à 23heures passées, en présence de tous les ténors de l’Apr, le chef de l’Etat Macky Sall a été sans équivoque : Amadou Bâ reste le candidat de la majorité présidentielle à la prochaine présidentielle prévue au mois de décembre prochain. Macky Sall a indiqué qu’il s’agit ainsi du choix de la grande majorité de son camp et qu’il n’entend pas y déroger. Toutefois, le patron de la majorité présidentielle a indiqué qu’il a besoin d’unité et de solidarité autour de son candidat pour une victoire éclatante au premier tour. Quid du Dialogue qu’il entend lancer ? Macky Sall a insisté sur la nécessité d’apaiser pour sauver le pays de soubresauts aux conséquences dramatiques. Il a ainsi demandé à ses supporter de se tenir prêts en mobilisant les électeurs pour une victoire nette au premier tour en faveur d’Amadou Bâ. Le chef de l’Etat a été certes évasifs quant aux réserves de certains orateurs sur le dialogue et sur le choix confirmé de Amadou Bâ, mais il s’est montré positif sur l’issue du dialogue auquel devraient pendre part tous les ténors de l’opposition. Il a été noté la présence de Mame Mbaye Niang, Abdoulaye Daouda Diallo, Mame Mbaye Niang etc tous connus pour leur hostilité au premier ministre. Le SEN recentre le débat et remet en selle Amadou Bâ qui il faut le dire était dans une très mauvaise passe depuis quelque temps.
Amadou Ba à la réunion virtuelle du CCEG
Le Premier ministre a participé à la deuxième réunion virtuelle du Comité des Chefs et de gouvernement d’Afrique CDC (CCEG). Cette réunion dirigée par le Président en exercice de l’Union Africaine a permis l’examen et l’adoption du nouveau règlement intérieur du CCEG. Aussi le rapport technique présenté par le Directeur général du CDC Afrique, portant sur la situation sanitaire dans le continent, les orientations et décisions stratégiques en matière de préparation et riposte aux urgences et menaces de santé publique, la relance de l’industrie pharmaceutique locale, les acteurs communautaires, a été adopté sous réserve de sa soumission pour observations à la réunion des ministres de la Santé prévue le 17 février 2024.
Macky Sall dépêche Ismaila Madior Fall à Addis-Abeba
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur est à Addis-Abeba. Ismaïla Madior Fall va prendre part à la 37e Conférence des Chefs de l’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Elle se tiendra les 17 et 18 février 2024 dans la capitale éthiopienne. Le ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur va représenter le président de la République à cette 37e édition. En prélude au sommet des Chefs d’Etat, le Conseil exécutif de l’Union tient sa 44e session les 14 et 15 février 2024. Au cours de ces sessions, des dossiers essentiels de l’Union seront évoqués, notamment le thème de l’année 2024 de l’Union africaine portant sur l’éducation, la participation de l’organisation auG20, la mise en œuvre de l’Agenda 2063, la réforme institutionnelle de l’Union et les élections au Conseil de Paix et de Sécurité.
Evaluation des mesures de prévention et de sécurité routière
Restons avec le chef de l’Etat qui a demandé au gouvernement de faire le point sur l’exécution des mesures de sécurité routière. A ce titre, il a demandé au Premier ministre et aux ministres chargés de l’Intérieur, des Forces armées et des Transports terrestres, d’une part, de faire l’évaluation de l’état d’application des mesures de prévention et de sécurité routières prises l’année dernière et, d’autre part, de renforcer le déploiement des forces de sécurité au niveau des axes routiers les plus concernés par les accidents.
La commune de Darou Mousty change de dénomination
Le Conseil des ministres a, au titre des textes législatifs et réglementaires, adopté hier le projet de loi portant organisation de l’action de l’Etat en mer et le projet de décret portant changement de dénomination de la commune de Darou Mousty. La commune porte désormais le nom de « Daroul Mouhty ».
Cheikh Tacko Diop nouveau Dg de la CMS
Au titre des mesures individuelles, le président de la République a, en Conseil des ministres d’hier, nommé le Médecin en Santé publique et Économiste de la Santé, Docteur Cheikh Tacko Diop, Directeur général de l’Agence de la Couverture maladie universelle. Il remplace à ce poste le Docteur Bocar Mamadou Daff, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Le vol de moutons vire au drame à Niakhène
Un vol de moutons opéré dans la nuit du 13 au 14 février 2024 a viré au drame au village de Diama, dans l’arrondissement de Niakhène où le vol de bétail est récurrent. C’est trois malfrats qui se sont introduits au domicile de la victime du vol pour ensuite s’éclipser avec 25 moutons au total. Informés du vol qui venait d’être commis, les populations se sont montrées solidaires à l’endroit de la victime et se sont ainsi lancées à la poursuite des voleurs. Selon nos sources, quand elles ont pu rattraper le trio de voleurs, une bagarre a éclaté, ce qui ne les pas empêchés de récupérer les moutons. Malheureusement, un mort a été enregistré du côté des voleurs et deux blessés du côté des populations. Ce sont les gendarmes du poste de Pékesse qui ont débarqué sur les lieux du drame en pleine nuit, après en être informés, pour constater les dégâts, avant que le corps de la victime, répondant au nom de O Sow, ne soit évacué à la morgue du district sanitaire de Mékhé.
Résultat de l’autopsie de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara
Me Cheikh Khoureychi Ba, l’avocat de la famille de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara tué par balles vendredi dernier à l’Université Gaston Berger (UGB), s’est rendu à la Brigade des Recherches de la gendarmerie sise à Faidherbe en compagnie de l’oncle et du grand frère du défunt, pour faciliter les formalités de remise de la dépouille, la levée du corps et l’inhumation dans son village au sud-est du Sénégal. Dans une publication sur sa page facebook, la robe noire informe que les échanges initiés avec les autorités en charge de l’enquête à la Section des Recherches et le Parquet de Saint-Louis ont permis d’arrondir les angles et les documents requis, à savoir le certificat de genre de mort, le rapport du médecin-colonel Sarr ayant procédé à l’autopsie et le certificat aux fins d’inhumation, seront disponibles aujourd’hui. Ainsi, ajoute-t-il, le corps du jeune étudiant sera enfin remis aux siens.
Un homme retrouvé mort dans sa chambre à Ziguinchor
Âgé d'une soixantaine d'années, Ilarion Manga a été retrouvé mort dans sa chambre, ce mercredi 14 février. Selon Dakaractu, le défunt vivait avec un trouble mental. Ses proches, qui n'ont pas eu de ses nouvelles depuis lundi dernier, ont fini par se rendre à son domicile, et c'est ainsi que la découverte a été faite et le corps en état de décomposition. La découverte macabre a été faite aux environs de 15h au quartier Kandé de Ziguinchor. Informée de la découverte, la police s'est déployée sur le lieu. Compte tenu de l'état du corps, il a été inhumé sur place.
Landing Camara inhumé aujourd’hui
Landing Camara, décédé lors des manifestations à Ziguinchor samedi dernier, va être inhumé aujourd’hui. La famille du défunt a reçu le certificat aux fins d'inhumation ce mardi, mais attend jusque-là le certificat médical, et peine à entrer en possession de ce document issu de l'autopsie. L'autopsie a été bouclée et remise à l'autorité judiciaire. Ainsi, Landing Camara aussi va être inhumé sans certificat médical.
Alerte d’un militant des droits de l’enfant
L’image paraît banale, mais elle est d’une extrême gravité. En effet, à l’occasion du mardi gras, des images et des vidéos où deux enfants habillés en policier pointent leurs armes sur un autre portant le maillot de l’équipe nationale de football, sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Militant des droits de l'enfant, Bassirou Kébé dénonce cette mise en scène. « Certains politiciens font fi du principe que l'enfant est un être vulnérable tant du point de vue physique que psychique ou mental. Il doit grandir dans un environnement sain et sécurisé pour devenir un homme ou une femme responsable », dénonce M. Kébé. Non sans condamner avec la dernière énergie « ces images, les vidéos qui sont postées sur les réseaux sociaux, mettant en scène des enfants qui manient des armes et menacent d'arrêter le président de la République ». L’ancien responsable du PDS demande au procureur de s'autosaisir pour «arrêter ces adultes fous de rage et haineux». Il n’a pas manqué, cependant, d’attirer l’attention des parents sur le fait que « le cerveau d'adulte s'est développé à plus de 85% durant la période de la petite enfance».
Kh. Diouf tue son nouveau-né
Célibataire âgée de 25 ans, Kh. Diouf croupit actuellement à la citadelle du silence pour infanticide, recel de cadavre et délit de fuite. Selon nos sources, les faits remontent à la semaine dernière. La dame habitant l’unité 12 Parcelles assainies s’était rendue au Centre de santé Nabil Choucair pour se soigner. Et sur place, le médecin décèle des signes d’une femme qui a accouché récemment. Interrogée à ce propos, elle dit au médecin avoir accouché à son domicile d’un bébé qu’elle a laissé là-bas. Sans tarder alors, le médecin saisit les limiers de la Police de l’Unité 22. Ainsi les hommes du Commissaire Kébé descendent au centre de santé Nabil Choucair pour cueillir Kh. Diouf. Devant les enquêteurs, Kh. Diouf passe aux aveux. Elle déclare avoir accouché à son domicile et qu’elle a abandonné le nouveau-né dans sa chambre. Les limiers la conduisent à son domicile pour vérifier ses dires. Les flics tombent des nues lorsqu’ils découvrent le corps du nouveau-né de sexe féminin en état de décomposition avancée, enveloppé dans un sachet en plastique de couleur noire enfermée dans une commode. Les limiers câblent les sapeurs-pompiers pour évacuer la dépouille à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand -Yoff (Ex Hoggy) pour les besoins de l’autopsie, alors que Kh. Diouf est placée en garde à vue.
Kh. Diouf tue son nouveau-né (bis)
Sa tutrice a confié aux limiers que sa nièce n’a jamais voulu qu’on parle de sa grossesse. Elle en a eu des soupçons lorsque Kh. Diouf a été conduite au Centre de santé Nabil Choucair. Car une odeur nauséabonde provenant de sa chambre. Elle précise avoir appelé au téléphone la mère de Kh. Diouf pour l’informer. Pourtant le petit ami de la mise en cause déclare avoir remis en permanence de l’argent à sa dulcinée pour des consultations prénatales. Au terme de sa garde à vue, Kh. Diouf est envoyé en prison.
PRES DE 3 MILLIONS DE RIVERAINS VISES DANS LE PROJET
C’est un projet qui vise à relever les défis urgents dans la Vallée du fleuve Sénégal, une zone exposée aux risques liés au changement climatique.
La Banque mondiale, par le biais de l’Association internationale de développement (Ida), a approuvé un financement à hauteur de 195 millions de dollars. C’est un projet qui vise à relever les défis urgents dans la Vallée du fleuve Sénégal, une zone exposée aux risques liés au changement climatique.
Quelques 2,9 millions de riverains en Mauritanie et au Sénégal, notamment les femmes, les jeunes ainsi que d’autres parties prenantes vont bénéficier du financement à hauteur de 195 millions de dollars de la Banque mondiale, dans le cadre du Projet de développement et de résilience de la Vallée du fleuve Sénégal (Pdrvfs).
D’après un communiqué, du fait des menaces croissantes liées au changement climatique, cette zone vitale pour les économies locales et leurs habitants se trouve de plus en plus exposée aux risques. «Bien qu’elle abrite l’essentiel des terres irriguées en Mauritanie (90 %) et au Sénégal (80 %), les communautés résidant de part et d’autre du fleuve restent pauvres et vulnérables», souligne-t-on.
La Banque mondiale souligne que les villes de la région manquent d’infrastructures et de services de base et se trouvent de plus en plus confrontées à des problèmes liés au changement climatique. Cela se manifeste par la hausse des températures, les précipitations irrégulières, les sécheresses, les inondations, la montée du niveau de la mer, la salinisation des sols et de l’eau, etc. Le projet vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs, intégrés au niveau régional et résilients aux effets du changement climatique dans les communautés frontalières ciblées par le projet.
Les communautés et institutions bénéficieront d’initiatives de développement des capacités et de partage des connaissances afin de les aider à mieux comprendre et affronter les impacts liés au changement climatique. Le projet de développement et de résilience de la vallée du fleuve Sénégal (Pdrvfs) s’inscrit dans le dialogue global et les mesures prises suite à la COP27, renforçant l’urgence des mesures d’adaptation et d’atténuation climatiques.
LES FIDELES CATHOLIQUES A L’EPREUVE DU CAREME
40 jours de jeûne - C’est parti pour quarante jours de jeûne. Ils sont appelés à s’abstenir et doivent faire preuve de pénitence et de piété. L’Eglise invite les fidèles catholiques à vivre pleinement leur foi. Bés bi a tâté le pouls.
C’est parti pour quarante jours de jeûne. Ils sont appelés à s’abstenir et doivent faire preuve de pénitence et de piété. L’Eglise invite les fidèles catholiques à vivre pleinement leur foi. Bés bi a tâté le pouls.
C’est parti pour une période de quarante jours de jeûne et de pénitence. Ce Mercredi des cendres, les fidèles catholiques ont pris d’assaut toutes les églises de la capitale. En ce début du carême, ils veulent vivre pleinement leur foi. A la paroisse SaintFrançois d’Assise de Keur Massar, les messes s’enchaînent. Toutes les chaises sont occupées. Même celles qui sont placées dans la cour sont prises. Ceux qui n’ont pas de place se tiennent debout. Juste à l’entrée de l’église des centaines de bougies sont allumées. Devant le statut de la Vierge Marie, une fidèle, dans sa tenue immaculée, attire la curiosité, les mains croisées, laissant apparaitre le chapelet accroché au bout des doigts, prie avec ferveur. Des larmes perlent de ses yeux et tombent en cascade sur ses joues, traçant deux sillons. Le mouchoir à la main, elle s’essuie le visage.
La cloche sonne, l’abbé Christophe, dans sa soutane violette, se dirige vers l’autel. La messe commence, les fidèles reprennent en chœur la chanson «Changez de vie, croyez à la bonne nouvelle». Dans son homélie du jour, le prêtre invite les fidèles à vivre leur foi. «Le jeûne catholique est une démarche de foi envers notre Seigneur. Le plus important, ce n’est pas de se priver de manger mais surtout de rester dans la prière», a rappelé Abbé Christophe, qui s’indigne de l’attitude de certains fidèles qui font comme les pharisiens de l’Ancien testament. «Si vous jeûnez, parfumez-vous la tête. Evitez d’avoir la mine abattue dans le seul but de montrer à tout le monde que vous avez jeûné», enseigne le prêtre.
En rappelant les principes qui doivent rythmer la vie d’un catholique, Abbé Christophe invite les fidèles à la «retenue» mais surtout à arrêter de fomenter et de raconter des fausses histoires. «Dans vos lieux de travail, soyez sincères. Le carême est un moment pour se repentir», conseille l’homme d’église. Il bénit les cendres qu’il marque sur les fronts des fidèles en faisant le signe de la croix. La cendre signifie la fragilité de l’homme mais aussi de l’espérance en la Miséricorde de Dieu. A la sortie de l’église, Sadio Diatta, dans sa tenue classique, magnifie l’invitation du prêtre : «Le carême est un moment de prière et de dévotion».
Pas de «ndogou» pour le carême
A l’église Saint Dominique, sur l’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, l’ambiance reste la même. Toutes les places sont prises. Le prêtre attire l’attention des fidèles : «Le carême est une occasion pour changer de vie». Dans son homélie du premier jour du carême, il interpelle les fidèles sur les principes : «Pas de ndogou pour le carême». Pour le prêtre, les fidèles ont tendance à reprendre le fameux «ndogou» des musulmans.
800 A 1200 NOUVEAUX CAS PAR AN AU SENEGAL
Le cancer chez l’enfant gagne de plus en plus du terrain au Sénégal. 800 à 1200 enfants et adolescents sont atteints de cette maladie chaque année, d’après les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal célèbre ce 15 février, la journée mondiale pour la vulgarisation des cancers pédiatriques. Une occasion pour braquer les projecteurs sur l’association EntreAide Sénégal qui, en trois ans, a eu à dépenser plus de 120 millions de FCFA pour les enfants atteints du cancer. 800 à 1200 cas sont enregistrés chaque année.
Le cancer chez l’enfant gagne de plus en plus du terrain au Sénégal. 800 à 1200 enfants et adolescents sont atteints de cette maladie chaque année, d’après les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une maladie dont la prise en charge est très onéreuse. Ce qui fait que seul 200 à 250 enfants viennent se soigner dans la seule unité d’oncologie pédiatrique publique au Sénégal sise à Dalal Diam, après la fermeture de l’hôpital Le Dantec. Et sur ce nombre, il faut aussi compter les enfants de la sous-région qui viennent se soigner à Dakar. Il faut noter qu’au Sénégal, au-delà du coût de cette maladie, il y a d’autres problèmes auxquels sont confrontées les familles des enfants malades. En effet, au-delà de la précarité des parents dont 80% viennent des régions et dont la plupart font face à un problème de transport et d’hébergement, il y a d’abord l’épineuse question du retard du diagnostic. Il n’y a que trois oncopédiatres et un seul centre oncopédiatre au Sénégal, précisément à Dalal Diam, alors que 80 % des malades viennent des régions.
La partition de EntreAide Sénégal dans la baisse de l’abandon du traitement
C’est donc fort de ce constat et face à toutes les difficultés que rencontrent les parents des enfants malades, que l’association EntreAide Sénégal qui est la plus constante et présente au chevet des enfants atteints du cancer, a été créée en 2021 par une jeune entrepreneuse, du nom de Anta Kébé. Ayant toujours été sensible à la situation des démunis, cette femme qui utilise la plupart du temps ses propres moyens et qui bénéficie également de contributions de donateurs, a eu à dépenser sur les trois ans d’existence de son association, pas moins de120 millions de FCFA sur les enfants atteints de cancer.
Travaillant en collaboration avec l’assistante sociale de Dalal Diam, Anta Kébé et son équipe qui n’ont pas les moyens de traiter tout le monde, font focus sur les enfants qui sont dans l’extrême pauvreté. C’est ainsi qu’ils leurs paient leur traitement (ordonnance, radiologie, analyse, scanner, biopsie, chimiothérapie…) mais aussi les frais d’hospitalisation. «Depuis que l’association EntreAide à l’oncopédiatrie intervient au Sénégal, le taux d’abandon de traitement est de 2%», a révélé la jeune dame. «Notre défi majeur, c’est d’en sauver le maximum pour qu’on puisse atteindre le même taux de rémission que dans les pays développés. 80% des cancers des enfants à l’extérieur sont guérissables donc ce qu’on souhaite, c’est de pourvoir parvenir au même taux au Sénégal», a-t-elle ajouté. Et à l’occasion de cette journée internationale des cancers infantiles, ce jeudi, l’association invite chacun à faire un don et les entreprises de venir les accompagner.
CHEIKH OUMAR ANNE MENACE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
Le ministre de l’Education nationale est très remontré contre les syndicats d’enseignants qui perturbent les enseignements-apprentissages, pour manifester leur opposition au report de la présidentielle du 25 février 2024
Le ministre de l’Education nationale est très remontré contre les syndicats d’enseignants qui perturbent les enseignements-apprentissages, pour manifester leur opposition au report de la présidentielle du 25 février 2024. Cheikh Oumar Anne informe que les enseignants qui «cessent le travail pour des motifs politiques», peuvent «subir des sanctions disciplinaires».
Le ministère de l’Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux perturbations des cours notées ces derniers jours et qui sont dues aux débrayages des syndicats d’enseignants dans le cadre de la protestation contre le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Il menace ainsi ces enseignants. «Des syndicats d’enseignants se réclamant d’un mouvement dénommé ‘’Cadre de concertation des syndicats de l’enseignement’’ appellent à des débrayages pour des raisons non scolaires. Ces perturbations fâcheuses affectent le déroulement du calendrier scolaire, mettant ainsi en péril le droit à l’éducation des élèves. Pour rappel, si le droit de grève est reconnu aux travailleurs par la Constitution, il s'exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Ceux qui cessent le travail en violation des dispositions réglementaires peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires. Il en est de même si la cessation du travail est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels», a déclaré Cheikh Oumar Anne dans un communiqué rendu public hier, mercredi 13 janvier.
Selon le ministre de l’Education nationale, «le Gouvernement prendra, en toute responsabilité et en toute rigueur, les dispositions idoines pour le respect de la réglementation et la continuité des enseignements apprentissages». D’ailleurs, «le Département salue le sens des responsabilités et la posture républicaine de la majorité des enseignants qui continuent à œuvrer pour l’émergence d’un système éducatif performant et résilient», rapporte la note. La même source ajoute que «le ministère de l’Education nationale réaffirme sa volonté et son engagement à fournir une éducation de qualité à tous les élèves et à assurer leur bien-être et leur sécurité dans les écoles et établissements scolaires».
En effet, l’instabilité s’accentue au fil des jours, depuis la décision du président de la République, Macky Sall, de reporter l’élection présidentielle du février prochain. Il s’en est suivi l’adoption, par l’Assemblée nationale, de la loi actant le report de l’élection présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024. Dans ce cadre, des syndicats d’enseignants se sont joints à la mobilisation des organisations de la société civile et de l’opposition contre le report de la présidentielle.
Réunis autour du Cadre de concertation des syndicats de l’enseignement (Saemss, Cusems, Cusems/A, Sept, Seppi, Sudes, Ues, Cdefs, Sadef, Odes, Sels/A), ils ont décrété des débrayages les mardi 13 et mercredi 14 février à partir 10 heures, ainsi que vendredi dernier. C’est pour exiger, disent-ils, «le respect de la Constitution et du calendrier républicain», «la libération des élèves et enseignants arbitrairement détenus», et le «le respect des accords signés avec le gouvernement du Sénégal».
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LES ETUDIANTS DE L’UGB MAINTIENNENT LEUR GREVE ILLIMITEE ET EXIGENT LE RAPPORT DE L’AUTOPSIE
La Coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis maintient son mot d’ordre de grève illimitée et exige un rapport d’autopsie sur la mort de l’étudiant Alpha Yoro Tounkara.
La Coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis maintient son mot d’ordre de grève illimitée et exige un rapport d’autopsie sur la mort de l’étudiant Alpha Yoro Tounkara. Ses membres s’indignent contre la «séquestration des étudiants» par les Forces de l’ordre qui interdiraient aussi l’accès à cette université aux étudiants. Face à la presse hier, mercredi 14 février, leur porte-parole, en l’occurrence Souleymane Diallo, a appelé les autorités et les Forces de l’ordre à la raison.
La énième assemblée générale de la Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL), tenue hier, mercredi 14 février 2024, a été l’occasion pour ses membres d’exiger le rapport de l’autopsie sur la mort de leur camarade Alpha Yoro Tounkara, tué lors des récentes manifestations à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, vendredi dernier. À en croire son porte-parole, Souleymane Diallo, ce document constitue la seule condition pour que la famille puisse inhumer son fils.
Ces étudiants de l’UGB d’exiger également que la lumière soit faite sur cette affaire ainsi que sur celle relative à la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène. Ces étudiants, très en colère, ont déclaré que le mot d’ordre de grève illimitée reste maintenu jusqu’à ce que justice soit rendue à leur défunt camarade.
En outre, ils ont également déploré ce qu’ils qualifient de séquestration émanant des Forces de l’ordre qui leur empêcheraient l’accès à cette université ou même la sortie de ce temple du savoir. «Les Forces de l’ordre sont pointées au niveau des différentes entrées de l’UGB et nous empêchent de sortir ou d’entrer. C’est vraiment inadmissible», a-t-il fait savoir, tout en dénonçant le mutisme des autorités territoriales.
LA FSF DEMENT ET PRECISE
La Fédération sénégalaise de football (FSF) est montée au créneau pour mettre fin aux spéculations faisant état de présumées sanctions de la Confédération africaine de football (CAF) à l’encontre Krépin Diatta.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) est montée au créneau pour mettre fin aux spéculations faisant état de présumées sanctions de la Confédération africaine de football (CAF) à l’encontre Krépin Diatta.
Dans un communiqué officiel, publié hier mercredi, l’instance fédérale a tenu à apporter des éclairages et démentir la suspension de quatre matchs assortie d’une amende qui aurait été infligée à l’international sénégalais, sur des propos présumés tenus suite à l’élimination du Sénégal en 8e de finale de la CAN 2023.
Après l’annonce par plusieurs médias d’une décision de suspension de quatre matchs assortie d’une amende prise par la CAF contre Krépin Diatta et les sollicitations des professionnelles pour y voir plus clair, la Fédération sénégalaise de football (FSF) n’a pas tardé à monter au créneau pour apporter un démenti.
Dans un communiqué publié, hier mercredi, l’instance fédérale a infirmé l’information. Elle a toutefois confirmé que le joueur sénégalais a bien fait l’objet d’une procédure d’enquête disciplinaire de la CAF. «Assisté par le département juridique de la FSF, le joueur a fait effectivement l’objet d’une procédure d’enquête disciplinaire ouverte par la CAF sur des propos d’accusation de corruption de la CAF», précise-t-elle, avant d’ajouter que les dits propos ont été «prêtés au défenseur sénégalais par des organes de la presse française qui l’on enregistré à son insu et hors interview en zone mixte, au moment où il échangeait avec une tierce personne.» Elle a également rappelé que le joueur a déjà répondu par écrit à la demande d’explications de la CAF sur les échanges qu’il a eu avec la personne en question et qui ne figurait d’ailleurs pas parmi les officiers médias désignés pour le site de compétition ni sur le match à Yamoussoukro. «Le joueur a par la suite fait l’objet d’une audition par le jury disciplinaire, le lundi 5 février 2024, et a réfuté les allégations portées contre lui sur des accusations de corruption de la CAF», souligne-t-elle.
L’instance dirigeante du football sénégalais indique qu’aucune notification officielle ni publication de la décision de la CAF n’a été faites depuis lors. «Ni Krépin Diatta ni la FSF n’ont reçu de notification officielle d’une quelconque décision concernant cette affaire et n’ont pas eu connaissance d’une publication par la CAF d’une décision sur cette affaire par quelque moyen que ce soit.
En définitive, la FSF informe l’opinion qu’elle suit le dossier dans le strict respect des règles disciplinaires de la CAF et en étroite collaboration avec son joueur qui n’a jamais eu à connaître dans sa carrière des écarts de comportements sujets à sanctions», soutient-elle avant d’ajouter qu’elle «avisera de toute suite à donner, une fois qu’une décision sera prise par les instances compétentes de la CAF».
L’ECONOMIE SENEGALAISE A RUDE EPREUVE
La crise politique que vit le pays depuis l’annonce d’un décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral pour la tenue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 impacte négativement l’activité économique.
Depuis l’annonce du décret abrogeant la convocation du corps électoral pour la tenue de l’élection présidentielle du 25 février prochain, l’économie Sénégalaise vit au ralenti. Une situation qui s’est aggravée à la suite des manifestations ayants entrainés la mort de trois jeunes. Pis, l’activité économique semble perdre sa vitalité, jour après jour, au point que des organisations du secteur privé (Cciad, Cnp, Mdes, Unacois Jappo, Unacois Yessal, Ges, Cdes, Cnes, Cis), réunis avant-hier mardi, autour de la situation politique et sociale tendue, ont invité les acteurs politiques à prendre en compte les implications de cette crise sur l’activité économique.
La crise politique que vit le pays depuis l’annonce d’un décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral pour la tenue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 impacte négativement l’activité économique. Jour après jour, l’activité économique roule au ralenti. Dakar, concentrant l’essentiel du dynamisme économique du pays, en souffre visiblement. Et le secteur marchand le démontre à suffisance. Pas d’affluence dans les grandes surfaces, ni dans les marchés, encore moins dans la circulation. Au marché de Castor, comme à Tilène, pas d’affluence, témoignent vendeurs et clients.
Modou Guèye, vendeur de légumes à Castor, cherche clients désespérément. «D’habitude, à 7 heures du matin, le marché grouille de monde. Mais, comme vous pouvez le constater, les gens ne sont pas là. Et ça, nous le ressentons jour après jour». En réalité, «tout le monde a peur de tomber au mauvais moment et au mauvais endroit», a-t-il poursuivi. «Les clients viennent au compte goute ; mais, ils nous pressent, surtout les femmes qui ont l’habitude de marchander». C’est dire que tout le monde a la peur au ventre. «Chacun joue à la prudence», explique-t-il. «Cette situation n’a que trop duré. Et si rien n’est fait, ça peut dégénérer à tout moment et l’économie en pâtira d’avantage», alerte-il.
Au marché de Tilène, la situation est identique à celle du marché de Castor. Woury Diallo, tablier de son état, appelle de tout vœu au calme. «Nous avons tous peur de la situation actuelle du pays. Le Sénégal a toujours été un havre de paix. Tout le monde se sent Sénégalais et sans exception. Mais, cette situation semble aller crescendo vers des lendemains incertains. Nous prions que les politiques jouent la carte du dialogue pour sortir le pays du bourbier».
LE TRANSPORT EN COMMUN SE CHERCHE
Avant-hier mardi, sur l’avenue du président Habib Bourguiba, la voie était toute libre. La circulation était fluide. Au rondpoint Liberté 5, en passant par celui du Jet d’Eau, le dispositif de la Gendarmerie était impressionnant, comme l’atteste ce chauffeur de taxi clando. «Pourquoi, tout ce dispositif ? Sommes-nous en état de guerre ? J’aimerai bien que ce régime arrête de nous terroriser. Nous avons vraiment marre de ces gendarmes, policiers et tous leurs dispositifs qui décorent la capitale Sénégalaise. Ils sont dans toutes les intersections»
Ce dispositif sécuritaire sur l’axe Front de Terre - Ecole Normale - Université et un peu partout à Dakar, en dit long sur la situation de tension. Sur le même trajet, aux environs de 10 h 30 déjà, les élèves en tenue scolaire rebroussaient chemin. En cause, l’effectivité de l’appel au débrayage, les mardi 13 et mercredi 14 février 2024, lancé par des syndicats d’enseignants, pour la tenue de la présidentielle à date échue. A Dakar, le transport en commun cherchait désespérément clients. Les habitants de la capitale Sénégalaises étaient restés chez eux, mardi, par mesure de prudence par rapport à la marche pacifique silencieuse annoncée par «Aar Sunu Election», le même jour, à 15 heures, mais interdite par l’autorité administrative de Dakar. S’agissant du transport public de masse à savoir Dakar Dem Dikk (DDD), souvent cible de manifestants, aucun bus n’était visible dans les rues de Dakar. Ce qui constitue un vrai manque à gagner. Sur l’avenue Bourguiba, notamment à partir du Jet d’Eau jusqu’à l’ex-Ecole normale supérieure (ENS), itinéraire initialement prévu choisi pour la marche silencieuse de «Aar Sunu Election» (interdite par le préfet de Dakar), tout semblait interrompu. La circulation était fluide. Le commerce n’était pas au rendez-vous, les magasins étant fermés par endroits.
L’ÉCONOMIE DIGITALE PÂTIT
En ce qui concerne l’internet mobile, comme cela semble devenir une habitude, le droit du consommateur est bafoué. La connexion a été tout simplement coupée. Seuls ceux qui sont connectés au réseau wifi arrivaient à surfer. Mais, combien sont-ils à se faire un chiffre d’affaire à partir du digital ? Ce qui fait que modus operandi dégoute des consommateurs
Trouvé assis, les yeux rivés sur son smartphone, Cheikh Fall n’en décolère pas. «Cette façon de couper la connexion est un vrai manque de respect aux consommateurs que nous sommes. Et surtout ceux qui y en font tout leur business», fait-il savoir. En 2024, «l’Etat n’a trouvé mieux que de priver les citoyens de leur droit fondamental et le plus élémentaire», se désole le friand des réseaux sociaux. Pire, ajoutera-t-il, «Cet Etat ne mesure même pas le manque à gagner. Ils n’ont de soucis que leurs propres intérêts…».
Déjà, réunis avant-hier mardi, autour de la situation politique et sociale tendue, les Organisations du secteur privé (Cciad, Cnp, Mdes, Unacois Jappo, Unacois Yessal, Ges, Cdes, Cnes, Cis), après avoir exprimé leurs vives inquiétudes, ont invité les acteurs à prendre en compte les implications politiques sur l’activité économique. Pis, l’Unacois Yessal, dans un communiqué rendu public, la veille lundi, sur cette décision «unilatérale» de report du scrutin, a montré que «L’économie nationale est fortement affectée, particulièrement celle dite informelle regroupant plus de 95% des acteurs et plus de quatre millions de nos concitoyens. L’accès à l’internet réduit fortement les libertés et les transactions financières, numériques et indispensables aux affaires».
Par Vieux SAVANE
LA CONSTITUTION, DERNIER REMPART
De démocratie craquelée voilà donc le Sénégal devenu une démocratie fracassée sous les coups de boutoir d’un « matey » cavalier habité par une petitesse de vue, si ce n’est une ivresse du pouvoir, qui le décrédibilisent totalement.
Deux anciens présidents qui signent un communiqué commun, appelant à l’apaisement et à la réconciliation tout en soutenant le report de l’élection présidentielle, des médiateurs autoproclamés qui s’activent pour l’instauration d’un dialogue entre le chef de l’Etat et le chef d’un parti de l’opposition embastillé, des idées d’amnistie agitées, des victimes et des parents de personnes décédées lors de violences désemparés, etc.
C’est dans ce contexte que Karim Wade s’est fendu d’une missive pour se réjouir d’avoir appris qu’ « Ousmane Sonko est en négociation avec le Président Macky Sall en vue de sa prochaine libération et de celle des personnes emprisonnées avec lui ». Après avoir prié pour que ce dernier « recouvre rapidement la liberté » et félicité toutes les personnes qui « officient sans relâche et dans la plus grande discrétion pour sa libération », il dit son impatience de l’ « affronter dans la sérénité lors de l’élection présidentielle du 15 décembre prochain dans un scrutin démocratique, ouvert, inclusif et transparent ».
Tout ce méli-mélo témoigne du fait que ce qu’il se passe aujourd’hui avec l’arrêt brusque du processus électoral est une catastrophe. De démocratie craquelée voilà donc le Sénégal devenu une démocratie fracassée sous les coups de boutoir d’un « matey » cavalier habité par une petitesse de vue, si ce n’est une ivresse du pouvoir, qui le décrédibilisent totalement. Pour accentuer cette descente aux enfers, il nous a été servi après une douzaine d’années de règne à la tête du pays, un discours abscons aux allures de manœuvre cousue de fil blanc. Ce dernier cherchant en effet à masquer une ruse de plus, tout en essayant de s’incruster durablement dans les plis d’un pouvoir présidentialiste qui fascine et fait fantasmer nombre de candidats à la candidature.
A force de louvoiements, le risque est d’installer une rupture de confiance profonde entre les gouvernants et les citoyens exaspérés. En mal d’espoir pour leur écrasante majorité, comme saisis d’apoplexie, ces hommes et femmes, jeunes et vieux manquent d’air. Privés de cette respiration démocratique que permet l’élection, dépossédés de cette espérance d’un nouvel horizon qui aide à supporter les affres du présent ils étouffent, impatients d’enfanter à date échue un lendemain plus à leur portée. Brandissant leurs cartes électorales, en déphasage avec le dialogue dont il est question, ils tiennent ainsi à rappeler que ce dernier se fait en amont ou en aval, pour poser les règles du jeu ou en faire le bilan dans la perspective de nouvelles stratégies, mais certainement pas pour changer les règles en cours de jeu. Surtout qu’un vrai dialogue se déroule autour de principes clairs et non pour s’accorder dans la temporalité spécieuse d’arrangements dénués de toute épaisseur historique, embourbés dans la gadoue des ambitions personnelles et des calculs égoïstes.
Aussi est-il important de rappeler qu’une démocratie ne peut fonctionner qu’avec des démocrates. En somme des hommes et des femmes soucieux de la République, dotés d’une perception non captatrice du pouvoir, portés par un amour tyrannique pour leur pays, loin des petits calculs qui n’ont en ligne de mire que leurs petits conforts personnels. Il est donc bon de rappeler qu’une démocratie, ce sont des élections régulières, libres et transparentes, la séparation des pouvoirs, la liberté d’expression et de presse, une opinion publique forte. Une fois énoncées ces grandes lignes, il reste aux hommes et aux femmes de conviction de les appliquer si l’on ne veut pas qu’une quelconque instrumentalisation s’invite dans cette relation indivise et fasse courir le risque d’un basculement dans le chaos. Et le temps presse assurément au regard de la tension palpable, dans la rue, avec son cortège de vies fauchées, et d’ambitions calcinées.
Il s’y ajoute une grande misère sociale comme nous le rappelle ces 46 jeunes candidats à l’émigration irrégulière originaires de la zone de Missirah et de Koussanar, dans la région de Tambacounda. Agés entre 12 et 35 ans, ils ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi à l’entrée de la commune de Kaolack sur la route de Kaffrine, selon une dépêche de l’Aps. Chacun des migrants détenait une sacoche contenant des biscuits qui devaient leur servir d’alimentation au cours de leur voyage.
Près de 65 ans après l’indépendance du Sénégal, à voir ses enfants s’inscrire ainsi dans une démarche suicidaire, essayant vaille que vaille d’aller chercher ailleurs des moyens de vivre en dit assez sur les faillites d’une gouvernance plutôt encline à « se servir » qu’à « servir » les laissés-pour-compte. Parce que la crise multidimensionnelle que nous vivons est d’une grande acuité, elle nous oblige à nous convaincre que rien de durable ne peut se bâtir dans le mensonge et la manipulation mais plutôt dans la vérité et la grandeur. A cela, Il faut ajouter l’enterrement de facto de la commission d’enquête parlementaire devant faire la lumière sur les accusations de corruption, de collusion et de conflits d’intérêt, voulue par le Pds et renforcé par la majorité, après enrôlement de la plainte du juge du Conseil constitutionnel Cheikh Ndiaye. Ce qui en dit long sur le burlesque voire le tragique d’une situation qui a conduit au report brutal de l’élection présidentielle.
C’est dire qu’il revient plus que jamais au Conseil constitutionnel de jouer son rôle, d’assumer pleinement ses prérogatives au nom du peuple sénégalais. Parce que l’atmosphère est pesante, parce qu’ils sont soumis à l’exigence de responsabilité, parce qu’il s’agit de défendre la Constitution, il est alors bien loin le temps des dérobades.