EXCLUSIF SENEPLUS - Le président s’est comporté en fossoyeur de la République. La véritable crise découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur
Ce 3 février 2024, le président Macky Sall, en interrompant in extremis et illégalement le processus électoral, a plongé le pays dans une torpeur inédite et a embarqué celui-ci dans une aventure aux lendemains plus qu’incertains. Le plan de liquidation de la démocratie sénégalaise, que le régime en place déploie depuis une douzaine d’années, trouve son bouquet final dans cet acte d’annulation du processus électoral. Pour des accusations de corruption, à ce jour non étayées, de membres du Conseil constitutionnel, le président de la République, avec la complicité d’une majorité circonstancielle à l’Assemblée nationale, a fini de corrompre durablement notre tradition démocratique en interrompant ainsi brutalement le processus électoral en cours. Pourtant rien dans l’échafaudage institutionnel ne lui en donne la prérogative en l’état actuel des choses. Rien dans la trajectoire singulière du Sénégal ne pouvait lui servir de viatique pour poser un tel acte qui risque d’être le marqueur d’un avant et d’un après, pour l’histoire du Sénégal indépendant. Le président Macky Sall a fini de porter un redoutable coup au calendrier républicain qui faisait la singularité et la fierté du Sénégal et constituait le baromètre de la vitalité de notre système politique.
La décision par laquelle le président Macky Sall a abrogé le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 est, sans conteste, aux antipodes des principes élémentaires du Droit et de la Démocratie. Les arguments qui le sous-tendent sont à la fois faux et légers, et la décision elle-même viole littéralement plusieurs dispositions constitutionnelles. D’un ton qui s’est voulu solennel, le président Macky Sall a décliné les raisons qui l’ont poussé à prendre la décision qui porte un terrible coup à notre République et à la démocratie sénégalaise. Il a d’abord prétexté une crise institutionnelle qui résulterait d’un conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Selon les députés du PDS qui ont sollicité la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, l’établissement de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle aurait été faite sur fond de corruption de membres du Conseil constitutionnel. La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire par l’Assemblée nationale suffit à ses yeux pour établir l’existence d’une crise. Il s’agit bien évidemment d’un argument fallacieux qui ne résiste à aucune analyse sérieuse. D’une part, le président Macky Sall a agi dans la précipitation pour accomplir sa forfaiture. Il est en effet étonnant qu’il se soit fondé sur de simples accusations dont les auteurs n’ont pas encore montré un début de preuve, pour arguer d’une crise institutionnelle. Il aurait été plus raisonnable d’attendre le rapport de la commission d’enquête parlementaire pour être plus crédible dans l’accusation de corruption. D’autre part, quand bien même il y aurait eu une crise institutionnelle, la Constitution prévoit des voies de résolution qui ne peuvent pas s’accommoder de l’attitude despotique du président Macky Sall. À rebours de son rôle de garant du fonctionnement régulier des institutions qu’il tire de l’article 42 de la Constitution, il s’est comporté en l’espèce en fossoyeur de la République. La véritable crise, c’est celle qui découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur et l’ultime responsable.
Outre l’argument de la crise institutionnelle, le président Macky Sall a tenté de justifier sa décision par le fait qu’il existe une candidate à l’élection présidentielle qui ne serait pas exclusivement de nationalité sénégalaise, contrairement aux exigences de l’article 28 de la Constitution. Il a alors jugé opportun d’enfiler son manteau de « gardien de la Constitution » afin d’éviter que le scrutin ne soit biaisé. On tient là la preuve que notre « gardien de la Constitution » ignore tout du contenu de notre Charte fondamentale. Il n’y avait pas besoin de faire de ce cas de figure un prétexte dans la mesure où l’alinéa 1er de l’article 34 de la Constitution propose une solution. La candidate pourrait en effet être invitée à se retirer de la course ou, si le procureur ouvre une information judiciaire à son encontre dans le cadre des poursuites en cours, être déclarée définitivement empêchée. Dans ces deux hypothèses, le Conseil constitutionnel modifierait sa liste et la date du scrutin serait maintenue, comme le prévoit la Constitution.
En prenant la décision en question, le président Macky Sall s’est attribué des prérogatives qu’il ne tient ni de la Constitution, ni d’aucune loi de la République. L’artifice du parallélisme des formes sous-entendu est un prétexte ridicule pris par l’auteur de la forfaiture. En droit, il n’est pas toujours vrai que quand on a édicté un décret, on a systématiquement la latitude de prendre un autre décret pour abroger le premier. Pour prendre un exemple simple, un décret de nomination d’un membre du Conseil constitutionnel ne peut pas être abrogé ou retiré par le président de la République dans le but de mettre fin de manière anticipée au mandat du juge concerné. L’abrogation du décret portant convocation du corps électoral implique des conséquences juridiques d’une extrême gravité. À travers sa décision annulant le scrutin, Macky Sall a piétiné les articles 27 et 103 qui interdisent respectivement que le président de la République puisse faire plus de deux mandats ou que la durée du mandat du chef de l’Etat soit modifiée. L’improbabilité de pouvoir tenir l’échéance du 2 avril 2024 vide ces deux articles de toute leur substance. Le Conseil constitutionnel avait d’ailleurs rappelé dans sa décision n° 1/C/2016 du 12 février 2016 que le mandat du président de la République est intangible en des termes on ne peut plus clairs : « Considérant, en effet, que ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à l’occasion de changements de majorité, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances notamment, la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée » (cons. 32).
La décision de Macky Sall constitue, enfin, une défiance à la Constitution qui dispose en son article 92 que les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Il s’agit sans doute d’un refus d’appliquer la décision du Conseil arrêtant la liste des candidats à l’élection présidentielle.
En application de cette disposition de la Constitution, ni la loi, ni un décret ne peuvent modifier ou abroger la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats. Cette liste ne peut être modifiée que par une décision du Conseil constitutionnel et pour des motifs limitativement énumérés par les articles 29 à 34 de la Constitution. Cette défiance des pouvoirs politiques (Président de la République et Assemblée nationale) envers la juridiction constitutionnelle, arbitre suprême du jeu électoral, est la véritable source de crise institutionnelle.
C’est une évidence que depuis quelques années, ce régime nous a maintenus dans une crise quasi-permanente : disparitions de soldats dans des circonstances troubles, morts de manifestants, intimidations, arrestations, hordes de nervis, harcèlements judiciaires, malversations, corruption, reniements, impunité. Aujourd’hui pour les intérêts d’un homme et d’un clan, sous le fallacieux prétexte d’une crise institutionnelle, le Sénégal vient de gravement régresser dans son histoire démocratique. En effet, ce qui est en jeu les heures et les jours à venir, c’est la survie de l’idée de République ; c’est-à-dire notre volonté de vivre ensemble et d’inventer perpétuellement la société sénégalaise en tant qu’horizon et futur. Il est inadmissible de vouloir, pour le bénéfice d’un homme, d’un parti, d’un groupe de courtisans d’une autre époque, compromettre l’avenir d’une Nation qui a eu, un certain 19 mars, la ferme volonté d’entrer dans le nouveau millénaire pour s’inventer un présent et un futur de démocratie, de justice, de liberté, d’équité et simplement d’un vivre-ensemble harmonieux sénégalais. Il s’agit pour les Sénégalais de s’ériger contre cette forfaiture, d’exiger le respect du calendrier Républicain, de faire rétablir le droit par le Conseil constitutionnel, de faire à nouveau nation et de résolument restaurer leur République et leur idéal de vie commune.
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1 - Babacar GUÈYE, Professeur titulaire, Agrégé en droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
2 - Felwine SARR, Professeur titulaire, Agrégé en Sciences Économiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
3 - Maurice Soudiéck DIONE, Professeur assimilé, Agrégé en sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
78 – Mounirou DIALLO, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
79 – Lamine DIÉDHIOU, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
80 – Abdou Salam SALL, Professeur des universités de classe exceptionnelle, chimie inorganique, Ancien Recteur, Ancien Président ANEF, Ancien Secrétaire général du SAES, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
81 – El Hadji Malick CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
82 – Ndèye Fatou LECOR, Enseignant-chercheur, Droit privé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
83 – Aliou DIAW, Maître de conférences, Lettres modernes, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
84 – Oumar DIOP, Enseignant-chercheur, Mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
85 – Ndiogou SARR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
86 – Ameth NDIAYE, Maître de conférences titulaire, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
87 – Babacar FAYE, Phd, Formateur en anglais, Groupe AFORP, Paris ;
88 – Boubacar KANTÉ, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
89 – Cheikh KALING, Maître de conférences titulaire, Histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
90 – Laina Ngom DIENG, Maître de conférences, Psychologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
91 – Papa Alioune FALL, Professeur assimilé, Électronique et Télécommunications, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
92 – Oumy NIASSE, Enseignante-chercheuse, Data Science, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
93 – Ibrahima D. DIONE, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
94 – Abdoulaye NGOM, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
95 – Amary NDOUR, Maître de conférences assimilé, Histoire du droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
96 – Aboubekr THIAM, Enseignant-chercheur, Communication multimédia, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
97 – Alioune Badara THIAM, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
98 – Papa SY, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
99 – Ibra SÈNE, Associate Professor of History & Global and International Studies, The College of Wooster (USA) ;
100 – El Hadji Malick Sy CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
101 – Alpha DIA, Enseignant-chercheur, Économie, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
102 – Bara AMAR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
103 – Ibrahima SILLA, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
104 – Papa Fara DIALLO, Maître de conférences, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
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LE MANDAT PRÉSIDENTIEL ALLONGÉ
Les députés de Benno Bokk Yaakaar et de Wallu ont voté, sous haute tension, le report de l'élection initialement prévu le 25 février au 15 décembre 2024. Les opposants ont bloqué la séance pendant plus d'une heure avant de boycotter le vote
Les députés de Benno Bokk Yaakaar et de Wallu ont voté, lundi soir, la proposition de loi reportant l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au 15 décembre 2024.
Ce vote sans débat s’est déroulé sous la surveillance des gendarmes après que les opposants ont bloqué pendant plus d’une heure la séance plénière.
Ils n’ont pas finalement assisté au vote.
Le mandat du président Macky Sall prend officiellement fin le 2 avril.
Cette présente loi qui apporte une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution donne droit également au président de la République en exercice de poursuivre ses fonctions jusqu’à l’installation de son successeur.
Les députés ont entamé, lundi, vers 13h, l’examen de la proposition de loi dont l’adoption marquera une étape décisive vers le report de l’élection présidentielle du 25 février, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral, entrainant de fait une interruption du processus électoral.
La très controversée proposition de loi émane de parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature de son leader, Karim Wade, a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel pour cause de double nationalité.
Elle fait suite à une résolution adoptée par l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur des accusations de supposées de corruption et de conflits d’intérêt visant certains membres du Conseil constitutionnel.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2012).
Les députés du groupe Liberté et démocratie ont bénéficié des voix des députés de la majorité présidentielle, Benno Bok Yaakar (BBY), pour faire passer cette résolution.
"Il s’agit tout simplement d’un coup d’État constitutionnel, orchestré par le régime en place, en complicité avec la CEDEAO, l’Union européenne", a de son côté réagi le président du groupe parlementaire de la coalition Yewwi Askan Wi de la l’opposition, Biram Souleye Diop.
WALFADJRI PRIVÉE DE LICENCE
Le gouvernement accuse la chaîne privée d'avoir encouragé les affrontements du week-end dernier et de ne pas avoir respecté ses engagements
Le ministre de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, lundi, le retrait de la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri ‘’de manière définitive avec effet immédiat’’.
Dans la foulée des violences qui ont éclaté dimanche à Dakar après que des candidats à l’élection présidentielle ont appelé leurs partisans à un rassemblement pour lancer la campagne électorale qui devait débuter le même jour, en dépit de la suspension du processus électoral par le chef de l’Etat, le signal de la chaine de télévision privée Walf TV a été coupé par les autorités pour ‘’incitation à la violence’’.
Le ministre de la Communication Moussa Bocar Thiam a invoqué les dispositions de l’article 142 du Code de la presse selon lesquelles "l’autorité compétente procède à la révocation de la licence si son bénéficiaire ne paie les redevances après mise en demeure ; n’observe pas les prescriptions législatives, réglementaires et contractuelle relatives à la licence…’’.
Selon lui, le groupe Walfadjri ‘’est en état de récidive manifeste’’ pour avoir fait l’objet de mesure de suspension à trois reprises.
Il précise que ces ‘’violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles relatives à la licence sont volontaires et visent à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays’’.
La mesure de retrait de la licence de Walfadjri a suscité une vague de condamnation des organisations de défense des droits de l’homme.
« La liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie, garantissant la pluralité et la diversité des médias. Nous appelons le gouvernement sénégalais à reconsidérer cette mesure de retrait de licence de Walf TV et à respecter les principes qui sous-tendent la liberté d’expression’’, ont déclaré Amnesty International Sénégal, ARTICLE 19 Sénégal et Afrique de l’ouest, La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Africtivistes.
LA PLÉNIÈRE DE L'ASSEMBLÉE BLOQUÉE PAR LES OPPOSANTS
Les élus des groupes Yewwi askan wi, Taxaw Sénégal et autres ont dit non à un vote du texte sans débat proposé par le groupe Wallu. Le président Amadou Mame Diop a dû quitter la salle
Les députés de l’opposition ont décidé de bloquer, lundi soir, la séance plénière consacrée à l’examen de la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle du 25 février.
Le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop a dû quitter la salle.
Les élus des groupes Yewwi askan wi, Taxaw Sénégal et autres ont dit non à un vote du texte sans débat proposé par le groupe Wallu.
Les députés ont entamé, lundi, vers 13h, l’examen d’une proposition de loi dont l’adoption marquera une étape décisive vers le report de l’élection présidentielle du 25 février, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral, entrainant de fait une interruption du processus électoral.
La très controversée proposition de loi émane de parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature de son leader, Karim Wade, a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel pour cause de double nationalité.
Elle fait suite à une résolution adoptée par l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur des accusations de supposées de corruption et de conflits d’intérêt visant certains membres du Conseil constitutionnel.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2012).
Les députés du groupe Liberté et démocratie ont bénéficié des voix des députés de la majorité présidentielle, Benno Bok Yaakar (BBY), pour faire passer cette résolution
FONK SA REEW DÉNONCE UN COUP D'ÉTAT
Le mouvement appelle à la mise en place rapide d'un vaste front patriotique, démocratique et républicain à travers tout le pays" pour faire échec à ce qu'il qualifie de "complot contre la République et la Démocratie, inédit dans l'histoire du Sénégal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/02/2024
A moins de 3 semaines du scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024 au Sénégal, le climat politique est tendu. Le mouvement citoyen "Fonk Sa Reew" a en effet dénoncé une tentative de "coup d'État constitutionnel" ourdi par le président Macky Sall.
Dans une déclaration publiée le 4 février, Fonk Sa Reew affirme sans détour que "le report sine die, voire l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 vise le renversement illégal de l’ordre constitutionnel au Sénégal". Le mouvement cite ajoute que "aucun président avant M. Macky Sall ne l’a fait. Ni le président de la République, ni l’Assemblée nationale n’a l’autorité constitutionnelle d’annuler ou même de reporter l’élection présidentielle."
Fonk Sa Reew dénonce une "crise institutionnelle totalement factice" servant "d’écran de fumée à un putsch constitutionnel contre l’État sénégalais et ses traditions républicaines et démocratiques". Le mouvement accuse le régime de Macky Sall d'emprunter "une trajectoire anti démocratique" après avoir "vainement tenté de saboter le processus électoral par la gestion nébuleuse du système de parrainage des candidats".
"Tous les mécanismes et subterfuges en train d’être mis en place méthodiquement ne visent que cela : exproprier la souveraineté du peuple sur le choix du prochain Président", alerte Fonk Sa Reew. Le mouvement fait notamment référence à "la collusion actuelle des députés libéraux (PDS et APR) pour voter une loi d’anéantissement des élections, sous prétexte d’enquête contre des juges du conseil constitutionnel".
Fonk Sa Reew lance un "appel à la mise en place rapide d'un vaste front patriotique, démocratique et républicain à travers tout le pays" pour faire échec à ce qu'il qualifie de "complot contre la République et la Démocratie, inédit dans l'histoire du Sénégal". Le mouvement exige le "strict respect du calendrier électoral" et affirme que "le 25 février 2024, le peuple sera dans les urnes, sinon dans la rue".
LE RIS APPELLE AU RESPECT DU CALENDRIER RÉPUBLICAIN
Pour le Rassemblement Islamique du Sénégal, la décision du report de la présidentielle s'inscrit dans la dégradation du climat politique observée depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/02/2024
Le Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS) a dénoncé le report de l'élection présidentielle prévue initialement le 25 février 2024, décidé par le président Macky Sall le 3 février dernier. Dans une déclaration publiée hier, le RIS a estimé que cette décision "prise en otage notre peuple et nos institutions" et prive les Sénégalais de leur "droit fondamental de choisir leur leader de manière libre, transparente et responsable".
Pour le RIS, cette décision s'inscrit dans la dégradation du climat politique observée depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012. Selon le porte-parole de l'organisation, "certains principes fondamentaux de notre République ont été compromis au profit d'une logique de conservation du pouvoir". Il a pointé du doigt "l'instrumentalisation des institutions de la République et la remise en cause des principes démocratiques", faisant référence aux tensions et violences survenues ces dernières années.
L'organisation a rappelé que "le Sénégal, avec sa riche tradition électorale et son héritage démocratique, a toujours été un exemple en Afrique et dans le monde", soulignant que c'est "grâce à la force de nos institutions et à la détermination de notre peuple" que le pays a su surmonter les défis du passé.
Le RIS s'est dit "inquiét[e] quant aux éventuelles conséquences de cette crise politique" et a "invité solennellement" le chef de l'Etat, en tant que "clé de voûte des Institutions", à "revenir sur sa décision et à respecter le calendrier républicain". Cet appel vise à "permettre aux sénégalais de choisir leur chef d'État dans le cadre d'un processus démocratique, transparent et équitable", selon les termes utilisés dans la déclaration.
LES ÉLÉPHANTS N'ONT PLUS PEUR DE RIEN
Grâce à sa force mentale décuplée par son parcours du combattant, la Côte d'Ivoire, virtuellement éliminée à chaque tour mais qualifiée à chaque fois de façon miraculeuse, croient en son étoile pour cette CAN 2023
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/02/2024
Les éléphants de Côte d'Ivoire se sont virtuellement fait éliminer à chaque tour de la Coupe d'Afrique des Nations 2022 (CAN 2022) qui se déroule actuellement au Cameroun, mais parviennent à chaque fois à se qualifier de manière miraculeuse. C'est ce que révèle Seko Fofana, l'un des leaders de l'équipe ivoirienne, dans des déclarations à l'Agence France Presse (AFP). "On n'a peur de rien", assure déterminé le milieu de terrain de Lens, alors que les Ivoiriens affrontent la République démocratique du Congo mercredi soir à Abidjan pour une place en finale.
D'où vient ce mental de fer ? Selon Fofana, "ça part de la Guinée Équatoriale", en référence à la terrible défaite 4-0 subie lors du premier match de poule, où certains joueurs ont terminé en larmes. "On était au fond du trou", se souvient-il. Pourtant, les Éléphants ont su se relever de ce coup dur grâce à leur force mentale. "On a dû attendre des matches pour espérer une qualification, ce qui est arrivé, maintenant on n'a plus peur de rien", affirme le leader technique des Ivoiriens.
Un parcours miraculeux s'en est suivi. Avec seulement 3 points et une différence de but négative (-3) après leur déroute initiale, les éléphants se sont accrochés à leur rêve de qualification en suivant tous les matchs des autres groupes. Ils ont finalement été repêchés in extremis après les résultats inattendus du dernier match de poule qui les ont placé parmi les meilleurs troisièmes. "C'était très, très dur pour nous", se remémore Serge Aurier, un autre cadre de l'équipe, cité par l'AFP. "On était à l'hôtel, on rasait les murs limite pour aller manger, on a été repêchés, on a attendu la victoire du Maroc pour être là".
Ce parcours du combattant leur a donné des ailes. "Quand tu es ressuscité comme on l'a été, il n'y a plus rien qui te fait peur, on fonce, on y va", affirme Aurier. Cet état d'esprit leur a permis de renverser des situations compromises en 8e de finale face au Sénégal et en quart face au Mali, à dix contre onze. Même l'entraîneur malien Eric Chelle s'est incliné devant leur détermination : "Ils ont cette énergie, et aussi parce qu'il le faut dans le foot, ce petit brin de chance. Ils méritent cette demi-finale", a-t-il déclaré à l'AFP.
En somme, grâce à leur force mentale décuplée par leur parcours du combattant, les Éléphants de Côte d'Ivoire, virtuellement éliminés à chaque tour mais qualifiés à chaque fois de façon miraculeuse, croient en leur étoile et n'ont plus peur de rien dans leur quête du sacre final.