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24 mai 2025
ABDOU KARIM FOFANA AVERTIT LES ACTEURS POLITIQUES
Abdou Karim Fofana a informé « qu'ils ont eu écho » que certains acteurs politiques souhaitent semer le chaos à Dakar, le 17 novembre, à l'issue de la décision de justice sur l'affaire Ousmane Sonko.
À l'occasion de la cérémonie de remise de parrainages organisée par un responsable politique de BBY dans la commune de Fass-Gueule Tapée-Colobane, le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, Abdou Karim Fofana, a informé qu'ils ont eu écho que certains acteurs politiques souhaitent semer le chaos à Dakar, le 17 novembre, à l'issue de la décision de justice sur l'affaire Ousmane Sonko. Il avertit que l'État fera face à toutes sortes de tentatives de perturbation ou de subversion.
Le responsable politique de la mouvance présidentielle de la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée, Thierno Ndiaye, a organisé, hier, une grande rencontre de remise de parrainages au ministre du Commerce, de la Consommation et des PME. Venu présider la cérémonie, Abdou Karim Fofana a informé l'opinion publique nationale qu'ils ont entendu, sur les réseaux sociaux, que certains acteurs politiques veulent créer le chaos à Dakar, après la décision de la Cour suprême du 17 novembre prochain.
"Nous rappelons à tous ces acteurs que l'État du Sénégal fera face à toutes sortes de tentatives de perturbation ou de subversion. Au-delà de l'État du Sénégal, nous, populations de Dakar, ne laisserons personne mettre à sac la capitale, notre capitale, notre ville", a averti le porte-parole du gouvernement. "Nous ferons face à tous ces fossoyeurs de la République, à tous ces perturbateurs, à tous ces oiseaux de mauvais augure, ceux qui ne croient pas à la démocratie et à la République. Nous continuerons à maintenir la stabilité et le développement du Sénégal avec le président Macky Sall et le candidat de Benno Bokk Yaakaar Amadou Ba", a déclaré Abdou Karim Fofana.
Remise de parrainages
Dans la même veine, le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME s'est félicité de la détermination et de l'engagement de la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée pour leur mobilisation exceptionnelle dans le cadre du parrainage. "Aujourd'hui, la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée, avec ses responsables, a fait preuve d'engagement. Ils m'ont remis, ce jour, 5 540 parrainages pour le candidat de Benno Bokk Yaakaar à Médina. Je salue ce geste d'engagement et de détermination", s’est-il réjoui.
Ainsi, il a appelé tous les responsables du département de Dakar à être unis, mobilisés, engagés pour élire leur candidat, Amadou Ba, le 25 février 2024. "Pour élire notre candidat, il nous faut être sur le terrain. Il nous faut aller rendre visite aux populations de Dakar, aux électeurs et leur donner la bonne information, ne pas laisser les électeurs à la merci des manipulateurs, de ceux qui utilisent les réseaux sociaux et les médias pour créer le chaos au Sénégal", a lancé le ministre.
Pour sa part, le responsable politique de Benno Bokk Yaakaar dans ladite commune, Thierno Ndiaye, a salué le travail exceptionnel de ses équipes sur le terrain et la mobilisation remarquable de sa commune. Il a également invité tous ceux qui le soutiennent à soutenir Amadou Ba jusqu'à sa victoire au soir du 25 février 2024.
"Pour gagner au premier tour, il faut faire des parrainages de qualité. Il faut qu'on ait un nombre substantiel assez conséquent pour montrer que le Benno Bokk Yaakaar est capable d'aller vers cette victoire", a-t-il ajouté.
In fine, Thierno Ndiaye a réaffirmé son engagement pour une campagne fondée sur l'unité et la qualité des parrainages, avec une vision optimiste pour l'avenir du Sénégal sous la direction du BBY.
QUATORZE LIONS AU PREMIER GALOP
L'équipe du Sénégal a débuté sa préparation, ce lundi à Diamniadio, pour les deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, contre le Soudan du Sud le 18 novembre 2023 à Dakar et le Togo 3 jours après à Lomé.
iGFM (Dakar) L'équipe du Sénégal a débuté sa préparation, ce lundi à Diamniadio, pour les deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, contre le Soudan du Sud le 18 novembre 2023 à Dakar et le Togo 3 jours après à Lomé. 14 Lions sont présents à cette première séance qui a démarré peu avant 18h GMT.
Après la séance de prierre habituelle initiée par le sélectionneur national, Aliou Cissé, le groupe a par la suite effectué deux tours de terrain, avant d'entrer dans le vif du sujet. Mais Sadio Mané et Lamine Camara ont quant eux continué leur footing sous la direction du kiné de l'équipe nationale.
Les 14 Lions présents :
Abdoulaye Seck, Lamine Camara, Seny Dieng, Dion Lopy, Ismael Jackobs, Pathé Ciss, Habib Diallo, Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, Pape Matar Sarr, Edouard Mendy, Koulibaly, Sadio Mané, Abdou Diallo, Gana Gueye
ÉVASION DE DEUX DÉTENUS
À la maison d’arrêt et de correction de Tivaouane, deux détenus, dont un ex détenu de la prison de Mbour, se sont évadés. Ils ont escaladé le mur à l’aide d’une chaise et se sont fondus dans la nature.
À la maison d’arrêt et de correction de Tivaouane, deux détenus, dont un ex détenu de la prison de Mbour, se sont évadés. Ils ont escaladé le mur à l’aide d’une chaise et se sont fondus dans la nature.
Deux détenus de la prison de Tivaouane ont profité des moments de corvée, vers 18 heures, pour escalader le mur de la prison à l’aide d’une chaise et s’évader. Après avoir concocté et bien étudié leur plan, ils ont trompé la vigilance des gardes pour commettre leur acte, selon L’observateur.
La cavale de N. Faye, qui gérait la boutique, n’a pas trop duré, car il a été vite appréhendé, contrairement à son camarde Nd, Faye réputé très dangereux. Ce dernier est toujours introuvable.
L’Obs indique que l’évasion de ce dernier ne serait pas une surprise pour l’autorité de cette prison et ses hommes car le détenu N. Faye était quotidiennement en communication avec sa petite amie avec qui il discutait de sa volonté de s’évader.
ABDOU DIALLO SE LÂCHE
Le défenseur sénégalais, Abdou Diallo, s'est exprimé, ce lundi à Diamniadio, sur la concurrence en équipe nationale. Selon lui, aucun joueur ne ressent du plaisir en restant sur le banc.
iGFM (Dakar) Le défenseur sénégalais, Abdou Diallo, s'est exprimé, ce lundi à Diamniadio, sur la concurrence en équipe nationale. Selon lui, aucun joueur ne ressent du plaisir en restant sur le banc.
"Je la (concurrence) vis comme toute concurrence. Ça ne fait pas plaisir d’être sur le banc forcément. Mais je me bats et j’attends mon tour", a-t-il déclaré, ce lundi soir, après la première séance de l'équipe du Sénégal, en prélude aux deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
A gauche juste pour dépanner mais...
"Peut-être dépanner mais je suis un central", a précisé Diallo sur son utilisation comme arrière gauche en équipe nationale.
Interrogé sur la première séance des Lions marquée par seulement 14 joueurs sur les 26 convoqués, le défenseur d'Al-Arabi SC (Qatar) répond. "On est habitué. Ceux qui jouent le dimanche sont toujours absents le lundi. C’était une séance de reprise qui s’est bien passée. Les sensations sont bonnes, donc Alhamdoulilah (Dieu merci). "On a fait un peu de jeu avec le ballon, de possession de balle. On n’a pas attaqué les jeux et les duels. C’était plutôt ludique", a-t-il précisé, indiquant que le groupe a repris confiance depuis la victoire contre le Cameroun en octobre.
Pour rappel, le Sénégal affronte le Soudan du Sud le samedi 18 novembre 2023 à Diamniadio, à l'occasion de la première journée des qualifications à la Coupe du monde 2026. Trois jours après, les Lions iront défier le Togo à Lomé, pour le compte de la deuxième journée.
MACKY SALL LANCE UN APPEL NATIONAL AUX ENTREPRISES
Le président de la République a lancé, lundi, à Kédougou, un »appel national » aux entreprises publiques et privées pour la mise en oeuvre d’un plan spécial pour l’emploi des jeunes.
Kédougou 13 nov (APS) – Le président de la République a lancé, lundi, à Kédougou, un »appel national » aux entreprises publiques et privées pour la mise en oeuvre d’un plan spécial pour l’emploi des jeunes, invitant le Premier ministre à »prendre sans délai des mesures dans ce sens”.
»Je lance un appel national depuis Kédougou aux entreprises de l’Etat et du secteur privé pour la mise en place d’un plan spécial sur la question de l’emploi de la jeunesse sénégalaise », a déclaré Macky Sall.
Le chef de l’Etat en tournée économique s’exprimait à l’ouverture des travaux du Conseil présidentiel sur le développement territorial de la région de Kédougou en présence des membres du gouvernement, des autorités administratives, locales, des chefs religieux, des représentants des mouvements de femmes et de jeunes.
Il a sensibilisé les parents et les jeunes sur les dangers de l’émigration irrégulière.
Macky Sall dit avoir constaté, depuis la tenue du Conseil des ministres à Kédougou en 2014, une transformation significative dans la région grâce à des réalisations majeures dans plusieurs domaines.
»Ces actions s’inscrivent dans la vision globale du Plan Sénégal émergent » dont la mise en œuvre a permis au Sénégal »d’enregistrer des progrès appréciables face aux mutations profondes de l’environnement international », a t-il souligné.
LA CSS VEUT PRODUIRE 141 000 TONNES DE SUCRE
La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) veut atteindre pour cette nouvelle campagne agricole, 141.480 tonnes de sucre, a annoncé son directeur général, Guillaume Ranson.
Richard-Toll, 13 nov (APS) – La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) veut atteindre pour cette nouvelle campagne agricole, 141.480 tonnes de sucre, a annoncé son directeur général, Guillaume Ranson.
Il a décliné cet objectif de son entreprise en marge d’une cérémonie de lancement de la campagne agricole 2022-2024, organisée récemment à Richard-Toll (nord).
»Nous avons comme objectif 141 480 tonnes de sucre. Mais vous savez tous qu’on peut faire beaucoup mieux », a déclaré Guillaume Ranson.
Après avoir souligné »l’excellent état d’esprit » de l’Amicale des cadres, il a invité tous les acteurs de l’entreprise »à la cohésion, à l’engagement et à l’implication » pour »une bonne campagne agricole ».
Le président de l’Amicale des cadres, Papa Makha Sarr, s’est réjoui du travail abattu l’année dernière et dit être certain que les objectifs de cette campagne seront dépassés.
PLUS DE 228 MILLIARDS INVESTIS À KÉDOUGOU ENTRE 2014-2023
L’Etat a investi plus de 228 milliards dans la région de Kédougou entre 2014- 2023, a indiqué, lundi, le président de la République Macky Sall.
Kédougou, 13 nov (APS) – L’Etat a investi plus de 228 milliards dans la région de Kédougou entre 2014- 2023, a indiqué, lundi, le président de la République Macky Sall.
»Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le volume d’investissements de l’Etat déjà réalisés dans la région de Kédougou entre 2014 et 2023 s’élève à 228.835.708. 343 FCFA et cela correspond à un niveau d’exécution de 222,9% par rapport aux engagements initiaux’’, a-t-il déclaré à l’ouverture d’un conseil conseil présidentiel consacré au développement de la région.
Selon le chef de l’Etat qui vient d’entamer ce lundi une tournée économique dans plusieurs régions, »il convient signaler qu’un montant de 195. 116 793. 954 FCFA a été globalement investi dans l’Axe 1 du PSE (Transformation structurelle de l’économie et croissance), soit un taux d’exécution de 219,2% par rapport aux engagements de l’Etat sur cet axe’’.
Macky Sall a fait état d’un taux d’exécution de 47,5% sur l’Axe 2 consacré au capital humain, »Protection sociale et développement durable » avec un volume d’investissement de 46. 625. 799 FCFA.
Il a ajouté que l’Axe 3 consacré à la »Gouvernance, Institutions, Paix et sécurité » a bénéficié d’un investissement global de 2 668 088 194 FCFA, soit un taux d’exécution de 44,3% par rapport aux engagements y relatifs.
Pour Macky Sall, ces statistiques confirment que l’Etat du Sénégal a principalement investi sur la réalisation d’infrastructures de désenclavement dans la région de Kédougou.
Le président de la République a cité entre autres la réhabilitation de la route Kédougou-Salémata, la construction du pont de Fongolimbi et d’autres réalisations dans le cadre du PROMOVILLES, avec dit-il ‘’la réhabilitation de la voirie dans les chefs-lieux de département’’.
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LE SÉNÉGAL DOIT REVOIR SES PRIORITÉS DE DÉVELOPPEMENT
Alors que le FMI décaisse des milliards au pays, Maïssa Babou accuse les autorités de gaspillages et d'absence de vision, pointant du doigt la bureaucratie pléthorique, les exonérations fiscales scandaleuses et la désaffection envers le secteur primaire
Dans un entretien accordé à Financial Afrik, le professeur d'économie Maïssa Babou livre une analyse sans concession de la politique économique menée au Sénégal depuis 2012.
Alors que le FMI vient de décaisser plus de 1000 milliards FCFA, la spécialiste estime que cette mansuétude n'est pas justifiée au regard des maigres performances économiques du pays (4,1% de croissance en 2022).
Des infrastructures coûteuses au détriment du secteur primaire
Maïssa Babou dénonce en particulier les investissements massifs dans les infrastructures de transport (routes, autoroutes, TER), qui ont eu un coût exorbitant. "On ne mange pas les routes", assène-t-il, expliquant que ces dépenses auraient pu être mieux orientées vers les secteurs productifs.
L'agriculture et la pêche devraient être la priorité absolue du Sénégal, qui importe encore massivement des denrées alimentaires. La souveraineté alimentaire doit être un objectif stratégique, qui permettrait en outre de créer des emplois dans le rural.
Manque de vision et gaspillages
Plus généralement, l'économiste reproche l'absence de vision économique du gouvernement. Selon lui, les investissements se font de façon désordonnée, sans stratégie de long terme.
Il pointe également les gaspillages liés à une bureaucratie pléthorique (38 ministres !), ainsi que les exemptions fiscales accordées au secteur minier, qui ne profitent pas à l'économie locale.
Un optimisme mesuré pour l'après-pétrole
Maïssa Babou se montre prudente quant aux retombées des futurs gisements gaziers et pétroliers. Ces ressources ne doivent pas constituer une "fin en soi", mais seulement un "appoint" pour un Sénégal déjà riche de ses forces vives, indique-t-il.
A condition de mener des politiques rationnelles axées sur les secteurs productifs, le pays a les moyens de se développer par ses propres moyens. C'est le message optimiste mais réaliste que lance cet éminent universitaire.
par Bosse Ndoye
NOMINATION DE MACKY PAR MACRON, LA RÉCOMPENSE D’UN SOUMIS ?
La France a besoin de rassurer et surtout de montrer aux dirigeants africains qui lui sont favorables que, contrairement aux souverainistes qu’elle combat et traite de tous les noms, ils peuvent compter sur elle pour être recasés à la fin de leur mandat
Dans sa sagesse infinie, après avoir énuméré certains des bienfaits qui seront la récompense - dans l’au-delà - de ceux qui lui étaient soumis sur terre, Le Tout Miséricordieux, dans la sourate éponyme (AR-Rahmane), pose une question rhétorique: « Y a t-il d’autre récompense pour le bien que le bien ? » Cette question, nous nous la sommes posée aussi à la suite de la nomination du président Macky Sall en tant qu’envoyé spécial de 4P (Pacte de Paris pour les Peuples et la Paix) par son homologue français, le 10 novembre 2023, en marge du Forum de Paris. Cette interrogation est d’autant plus légitime que le président sénégalais a beaucoup sinon trop fait de bien pour la France durant ses années au pouvoir, et ce, souvent au détriment de son peuple. Dès lors, sa nomination par Emmanuel Macron ne peut qu’être sujette à interprétation. Simple geste d’amitié anodin, diront certains là où d’autres ne voient qu’un juste retour d’ascenseur, qu’une récompense d’un soumis, qui a bassement défendu les intérêts de son pays. Je suis plus proche de ces derniers.
Après le passage de Senghor à l'Académie française, celui d’Abdou Diouf à la tête de la Francophonie, nous venons d’assister à la nomination par la France d’un troisième président sénégalais, parmi les quatre qui ont été au pouvoir jusqu’ici. Ces nominations, qui sont devenues une sorte de tradition, ne peuvent que susciter des interrogations. Par conséquent, une des premières questions pouvant venir à l’esprit de qui s’y intéresse de près peut être la suivante : quelle est la particularité du seul président sénégalais - en l’occurrence Abdoulaye Wade -, n’ayant eu aucune nomination venant de l’ancienne puissance coloniale à la fin de son mandat ? Quelques faits peuvent certainement constituer un début de réponse.
Le pape du Soppi, quoi qu'on puisse lui reprocher, ne rentrait pas toujours dans les rangs. Sous sa présidence, il a eu le « toupet » de demander et d'obtenir le départ de l’encombrant ambassadeur français, Jean-Christophe Ruffin ; d'obtenir le départ des troupes françaises du Sénégal – même si d’aucuns parlent d’un commun accord avec Sarkozy, il a osé le demander. Il est aussi parvenu à faire déboulonner Vincent Bolloré - un des barons de la Françafrique - de son piédestal du port de Dakar au profit des Qataris. Ces actes parmi d’autres ne sont pas imaginables pendant le règne des trois autres présidents, qui, ayant poussé "l’amitié franco-sénégalaise" jusqu'à aplatissement, n'ont presque jamais osé ou pensé ouvertement agir contre les intérêts de l'ancienne métropole.
L’actuel président sénégalais a affectivement fait beaucoup de bien pour la France. C’est sous son règne que l’accord de défense donnant aux militaires français l’autorisation de retourner au Sénégal a été signé avec Sarkozy, le même qui avait prétendu trouvé un accord commun avec le président Wade pour le départ de ces derniers du pays quelques années plus tôt. Ce que fait penser que si les intentions de rompre avec la Françafrique clamées par ce président français étaient sincères, il n’aurait pas signé cet accord, quelque alléchantes que fussent les propositions de Macky Sall, lequel ne s’était pas arrêté en si bon chemin. Car, quelques années plus tard, il a autorisé l’implantation de l’Escale aéronautique des Éléments français au Sénégal, à l’aéroport international Blaise Diagne (400 militaires et civils[1]. C’est aussi sous sa présidence que le Groupe Bolloré a signé son retour au port de Dakar, que l’exploitation du pétrole dans le pays a été scandaleusement accordée à Total, qui avait pourtant proposé l’une des offres les plus désavantageuses pour le peuple sénégalais. L’on se souvient encore de la signature du contrat, pour le moins onéreux pour l’économie du pays, pour la construction du TER, juste pour sauver une entreprise française aux portes de la faillite et de son soutien au maintien du franc CFA, dont la nocivité sur les économies de ceux qui l’ont comme monnaie n’est plus à démontrer. La liste est longue des services que le président Macky Sall a rendus à la France. Donc, pour parler comme Jean-Marie Adiaffi dans Carte d’identité, au lieu de couper les chaînes qui nous lie, il a bien augmenté leur poids.
Dès lors, placée dans le contexte mondial actuel, où les murs les plus solides de la Françafrique commencent à se fissurer un peu partout sur le continent, où d’autres puissances concurrentes lorgnent du côté des anciennes chasses gardées françaises, la nouvelle de sa nomination peut ne pas être surprenante. Parce que la France a besoin de se réaffirmer, de rassurer et surtout de montrer aux dirigeants africains qui lui sont favorables, voire soumis que – contrairement aux souverainistes qu’elle combat et traite de tous les noms - ils peuvent compter sur elle pour être recasés à la fin de leur mandat ; pour être secourus quand leur vie est menacée, comme ce fut le cas avec l’exfiltration de Compaoré ou pour trouver un avocat quand ils sont victimes de coup d’État ou quand ils arrivent au pouvoir par le même moyen, comme l’attestent ses vociférations à la suite du renversement de Bazoum au Niger et de l’intronisation de Déby fils.
Cette nomination du président Sall peut aussi être là ou l’une des contreparties du renoncement à une 3e candidature à laquelle il n’a évidemment pas droit selon la constitution sénégalaise. D’autant que, pendant ces périodes troubles dans la sous-région, où il y a une hostilité de plus en plus grandissante envers la politique de l’Hexagone, ce dont la France a le plus besoin, c’est la préservation de la paix et de la stabilité au Sénégal et en Côte d’Ivoire, qui, il ne faut pas l’oublier, ont été et demeurent encore la fondation solide de l’édifice françafricain. Par conséquent, elle fera tout pour que le candidat qui sera élu lors des élections présidentielles sénégalaises de 2024 soit le plus disposé à suivre de son prédécesseur, après évidemment la mise hors course d’Ousmane Sonko.
Le choix porté par Macron sur Macky Sall, pour controversé qu’il puisse être - car la décence, le respect et le bon sens eussent voulu qu’il fût annoncé à la fin de son mandat, puisqu’il est encore le président d’un pays dit souverain -, a au moins le mérite de montrer que la France se fout éperdument des droits de l’homme qu’elle prétend défendre urbi et orbi ; qu’elle est juste mue par ses intérêts, que ce qui compte ce sont des dirigeants qui lui sont soumis, peu lui chaut ce qu’ils font à leurs populations et dans leurs pays. Autrement, ce choix ne se serait pas porté sur le président sénégalais, lui qui a fait emprisonner iniquement beaucoup de ses opposants dans son pays, restreint certaines des libertés fondamentales tout en bafouant d’autres sans honte ni gêne.
En définitive, le président Macky Sall peut se réjouir, comme il l’a fait avec l’annonce de la nouvelle de sa nomination sur son compte Twitter, car il a trouvé un nouveau travail à quelques mois de la fin de son mandat. Pendant ce temps des milliers de jeunes sénégalais, dont il n’a pas l’air de beaucoup se soucier, meurent dans un océan de désespoir. Le grand perdant reste encore et toujours le peuple. D’autant que pour certains dirigeants, juste mus par leurs ambitions personnelles, la présidence n’est qu’un tremplin, une porte menant vers d’autres horizons sur le chemin de leur carrière professionnelle.
L’apathie du dauphin désigné ne cesse d’inquiéter la majorité, qui depuis les dernières législatives, est d’ailleurs devenue une minorité. Le pouvoir BBY-APR ne survivra pas à l’échéance fatidique à l’horizon, avant, pendant ou après le 25 février
A l’instar de pays ayant connu des révolutions victorieuses, on a comme l’impression que la grande escroquerie politique que constitue l’émergence "Benno" est en train de dévorer ses propres enfants. De fait, c’est la grande zizanie, après les rébellions de grands pontes APR, qui ont choisi de présenter leur candidature à la prochaine présidentielle séparément, de sévères reproches sont faits au Premier ministre Amadou Bâ par de hauts responsables apéristes, qui le trouvent peu rassurant voire amorphe.
Cela n’est pas du tout surprenant, quand on sait que le choix du candidat de Benno, en plus d’avoir été long et laborieux, avait déjà suscité des vagues de colère au sein de la galaxie présidentielle et des médiations avaient même été nécessaires pour sauver les meubles.
Aux désertions spectaculaires d’anciens dirigeants de premier plan de Benno, assimilées, un peu trop vite à des manœuvres politiques occultes par des analystes en herbe et même des hommes politiques sérieux, vient s’ajouter une autre menace, qu’un des cadres du parti au pouvoir, caractérise de « bataillons dormants » de responsables locaux frustrés. Toujours est-il que l’apathie du dauphin officiel ne cesse d’inquiéter la majorité de la majorité, qui depuis les dernières législatives du 31 juillet 2022, est d’ailleurs devenue une minorité !
Un autre sujet de préoccupation pour nos gouvernants en fin de règne est la difficulté à gérer cette situation inédite, où l’ancien mentor hyperpuissant fait de l’ombre à son héritier politique, sans se rendre compte qu’il est entretemps devenu un canard boiteux, c’est-à-dire qu’il a beaucoup perdu de son autorité. De fait, l’option du Grand Timonier, imposant une stratégie électorale basée sur une continuité désastreuse, ne semble pas être la meilleure, en ces moments de misère sociale illustrée de manière caricaturale, par les drames de l’émigration clandestine et les échos de disette partout dans le pays.
Tant et si bien que le malheureux candidat de Benno, un haut fonctionnaire, bien trop riche, traine un triple handicap :
- Déficit de légitimité, car en plus d’être un militant de la 25ième heure de la mouvance présidentielle, c’est un transhumant hors pair, ayant tour à tour adhéré au P « S », puis au PDS enfin à l’APR, bien après le 25 mars 2012…
- Manque de représentativité, car considéré comme choix de raison, (une sorte de bouée de sauvetage du Benno, après le naufrage du troisième mandat) et non de cœur, voire même rejeté par ses propres camarades, dans leur écrasante majorité,
- Symbole de continuité néocoloniale, au moment où une lame de fond souverainiste voire anti-impérialiste, balaie le continent avec une connotation, non pas anti-française, mais anti-françafricaine, qui a fini de faire imploser le pré-carré de l’ancienne métropole en ex-AOF.
A tel point, que le candidat de Benno semble devoir être le bouc émissaire de tous les maux qui gangrènent, depuis 1960, notre système politique, qui traîne de lourdes tares liées au refus de nos élites politiques de rompre d’avec une servitude néocoloniale volontaire.
Toutes ces péripéties pourraient relever, sinon de l’anecdote, tout au moins des affaires intérieures de Benno, si le président Macky Sall ne persistait pas dans son projet funeste de déglinguer notre système politique, en détruisant nos fondamentaux démocratiques.
D’abord, il persiste dans son projet déraisonnable de vouloir arbitrairement écarter le candidat de l’opposition le mieux placé pour la prochaine élection présidentielles et qui a, en plus, le mérite de s’inscrire dans la rupture avec la logique néocoloniale. Pour preuve, son administration électorale, qui s’était déjà tristement fait remarquer lors des consultations électorales de l’année dernière, par sa partialité scandaleuse, ayant conduit à l’élimination, sur des bases fallacieuses, de plusieurs listes de YAW, dont celle des titulaires aux législatives, refuse délibérément de remettre au candidat Ousmane Sonko, ses fiches de parrainage.
Et pourtant, une décision de justice en date du 12 octobre dernier avait ordonné sa réintégration dans les listes électorales, d’où son nom avait été abusivement radié, ce qui aurait dû permettre à la Direction Générale des Elections (D.G.E.) de mettre les fiches de parrainage à la disposition du mandataire du président Ousmane Sonko. Mais ce fut un nouveau refus ne reposant sur aucune disposition légale.
Pire, on a observé une nouvelle escalade de la part des autorités politiques, contraintes de se dévoiler et qui n’hésiteront même pas à remplacer la totalité des membres de la CENA, dont le seul tort aura été de demander à la DGE, d’appliquer la décision de justice.
Tout est devenu clair maintenant avec l’immixtion intempestive de l’Exécutif dans le processus électoral, avec des décisions que des organisations de la société civile qualifient d’illégales pour diverses raisons.
C’est ce qui justifie la mise sur pied du Front pour l’Inclusivité et la Transparence des Elections (F.I.T.E.), ayant pour but d’assurer et de garantir une élection présidentielle du 25 février 2024 transparente, sincère, régulière, démocratique et inclusive.
Hasard du calendrier, c’est au moment où les forces vives de notre pays s’indignaient de l’attitude cavalière, dont notre processus électoral est géré, que le Manitou de la Françafrique moribonde lui donne des garanties d’embauche après le hold-up électoral programmé mais voué à l’échec. Le peuple sénégalais saura s’en souvenir !
Toutes les données politiquement objectives, qui seraient étayées par des sondages occultes, indiquent clairement la chute inéluctable du camp de Benno, qui serait bien inspiré de se démarquer d’une continuité néfaste ou de déclarer forfait.
Le pouvoir du Benno-APR ne tient plus que grâce à une « junte civile », ayant l’onction de l’ancienne métropole et portée à bout de bras par certains secteurs des FDS, de la magistrature, de la haute administration, de l’administration territoriale, du clergé maraboutique conservateur qui souhaitent voir perdurer le système actuel de prédation.
Il ne survivra pas à l’échéance fatidique, qui se profile à l’horizon, avant, pendant ou après le 25 février prochain.